2 - Mardi 15 Octobre - 9h45



C'était une grande journée qui commençait pour notre samurai, plus tôt ce matin, il était parti avec Luc signer les papiers pour l'achat de sa maison. Luc avait réussi à négocier une vente plus rapide et vue que la maison n'était plus occupée depuis un long moment, les vendeurs n'avaient eu aucun problème pour accepter sa proposition, surtout qu'elle venait de Luc Gomora, deux raisons pour lesquelles les choses avaient avancé très rapidement.


Ils venaient à peine de sortir de la maison, que le départ des anciens propriétaires fût aussi tôt remplacé par l'arrivée des camions d'emménagement de John, qui finissait de remercier pour la troisième fois Luc.


- Ah ouais vous êtes pressé dis donc ! ria Luc en regardant les camions.


- Disons que l'appartement de Carla... C'est bien pour dormir. Ria John.


- Je comprends oui. Toujours mieux d'avoir un chez soi. Faudrait faire venir Peter pour qu'il vous équipe en dispositif de sécurité non ?


- Oui, ce serait plus sûr. Je l'appelle en fin de matinée.


- Pas de souci je le préviens.


Luc rentra alors à la demeure et John alla rejoindre les camions et guida les employés afin qu'ils déposent chaque élément dans les pièces qu'il avait choisi. En plus de ses affaires d'origines, il avait commandé tous les meubles qu'il n'avait pas encore, pour parfaire son emménagement. Bien entendu, la majorité des éléments étaient dans le style japonais. Les camions repartirent en fin de matinée, laissant John peaufiner les petits détails avant d'appeler Peter et voir avec lui, s'il pouvait regarder les dispositifs à installer dans et autour de la demeure.


Peter arriva en milieu d'après-midi chez John avec une vingtaine d'hommes et ordonna les taches à faire après avoir fait le tour de la propriété. Caméras de surveillance, détecteurs de mouvements et même un système d'urgence relié directement vers la demeure du clan avaient été installé, du travail d'orfèvre. Après avoir fait un dernier tour pour vérifier que tout fonctionnait, Peter fit le point avec John en lui expliquant ce qui avait été mis en place.


- C'est assez impressionnant. Je pensais que vous installeriez juste quelques caméras et système d'alarme. Lança John surprit.


- Bah c'est le système basique. On peut faire pire hein.


- En tout cas merci beaucoup. Vincenzo y aura accès en plus de vous ?


- Bien sûr il aura tous les accès. Je vais juste en garder l'accès au cas où il y aurait un souci pour les alertes, mais pour l'accès à vos caméras ce sera plus à Vincenzo de veiller sur cela. Il connait le fonctionnement avec la Demeure donc il prendra tout ça en main facilement. Vous allez avoir des gardes ?


- Une quinzaine dans un premier temps, Je dois encore recruter le reste pour ici. Les hommes de Sicile resteront avec mon père.


- Hm. En attendant de trouver des hommes de confiance pour ici, on peut toujours vous en mettre. Connaissant la parano de Naëlle, ça la rassurera.


- Vu comme ça, effectivement. Je vous fais confiance. Je les laisserai gérer les nouveaux dans ce cas. Est-il possible de couper une des caméras ? Celle de la pièce vitrée au premier étage. J'aimerais ne pas avoir de surveillance juste dans cette pièce.


- Je peux vous placer la commande pour désactiver au cas par cas. Comme on fait pour certaines pièces à la Demeure.


- Oui, ce sera parfait.


Trois jours plus tard, l'ensemble de l'aménagement de la maison était pratiquement terminé, les hommes que Peter lui avait envoyés était en place et organisaient tranquillement les placements et rôles des nouveaux enfin de parfaire la sécurité des lieux.


Pour John, ce jour allait être celui du vrai commencement, Vincent arrivait de Sicile aujourd'hui, accompagné de son piano et de ses katanas et allait enfin habiter avec lui à Los Angeles. Il lui restait encore une petite heure avant son arrivée et voulant que tout soit parfait, il alla à l'étage vérifier la chambre qu'il lui avait choisi. Meubles, linges de maison, le principal était prêt, pour le reste, Vincent déciderait lui-même.


Deux heures plus tard, John reçu un appel le prévenant de l'arrivée des hommes. Vincent était en voiture avec les gardes et était suivi d'un camion transportant les lames et le piano. John sortit alors rapidement de la maison, le sourire aux lèvres et une certaine impatience de faire découvrir à Vincent la maison dans laquelle ils allaient vivre.


Le camion arriva le premier et John s'empressa d'aller surveiller les manœuvres des hommes, craignant le moindre choc pour son instrument.


- Allez-y doucement messieurs. Je préfère que vous vous mettiez à quatre pour le descendre.


- On vous l'installe où monsieur Napoli ?


- A l'étage s'il vous plait. La pièce vitrée.


S'il avait réfléchi un peu sur ce qu'il allait faire dans chaque pièce de la maison, pour celle-ci, cela avait été comme une évidence. Au premier instant où il l'avait vu lors de sa visite avec Luc, John y avait vu son piano. L'espace de la pièce était parfaite et la lumière qui y entrait par le toit, sublimait l'endroit.


Quelques minutes plus tard, la voiture amenant Vincent arriva et se gara juste devant la maison. John alla ouvrir la portière et pris Vincent dans ses bras.


- Bienvenue à la maison Vincent. Le voyage ne t'a pas trop fatigué ?


- Merci John. Non, ça va et puis je n'ai pas eu grand-chose à faire pendant le vol. Sourit Vincent.


- Je vais te faire visiter, viens. Nous mangerons ensuite tranquillement, je nous ai préparé un petit repas.


- Je te suis. Montre-moi ta maison.


- Notre maison Vincent. Notre Maison. Répondit John en posant sa main sur l'épaule de Vincent, le sourire aux lèvres.


Les deux hommes entrèrent dans la maison et commencèrent la visite. Arrivé à l'étage, Vincent fit un arrêt devant la pièce vitrée. Le piano y était déjà installé et une magnifique lumière se projetait dessus.


- C'est ton idée ?


- La pièce existait déjà, j'ai juste décidé d'y mettre mon piano.


- Oui, elle est parfaite pour cela.


- Allez viens, je vais te montrer ta chambre maintenant.


Après qu'il ait ouvert la porte de la chambre, John laissa Vincent y entrer en premier, le laissant découvrir l'endroit où il allait vivre.


- C'est un peu grand. Non ?


- C'est plus grand qu'en Sicile, mais ce n'est pas une chambre de domestique. C'est ta chambre et de toute façon tu n'auras rien à négocier, les deux autres sont de la même taille. Ria John.


- J'aurai le droit de travailler quand même ? Ria Vincent.


- Travailler ? Tu n'es plus majordome Vincent. Pas ici. Mais tu es libre de t'occuper comme tu veux.


Un homme arriva avec les valises de Vincent et demanda à John où il devait les mettre.


- Vincent ?


- Laissez-les là. Je vais m'en occuper. Merci.


L'homme les posa à l'entrée de la chambre et reparti. John éclata de rire en voyant la tête gênée de Vincent se grattant la tête avec sa main.


- Tu vas t'habituer. Ria John.


- Je vais essayer en tout cas. Sourit Vincent. Et madame Naëlle ? Comment va-t-elle ?


- Elle est en Europe en ce moment. Je pense qu'elle va bien.


- Elle n'a pas encore vu la maison alors.


- Non. Elle est partie au moment où je l'ai acheté. J'ai hâte de lui faire visiter.


- Hâte de la revoir. Sourit Vincent.


- Surtout. Ria John. Bon je te laisse t'installer. Rejoins-moi, en bas quand tu seras prêt.


Une vingtaine de minutes plus tard, Vincent descendit rejoindre John à la cuisine. Tout était prêt, il n'avait plus qu'à s'asseoir au comptoir de la cuisine et profiter du repas que John avait préparé. Ils profitèrent de ce temps de pause pour parler de Carla et d'Angélina et des changements que leur formation allaient opérer. Vincent glissa quelques mots sur Luciano sans trop forcer les choses pour John qui ne relevait pas plus que ça. Son père était en bonne santé, c'était la seule chose qui l'intéressait pour l'instant, le changement était encore trop récent.


Lorsqu'ils finirent leur repas, John invita Vincent à venir avec lui. Cet après-midi, il allait chercher des chevaux pour la maison dans un haras réputé pour ses mustangs. Vincent accepta avec plaisir et suivit John dans sa voiture.


- Cela fait un moment que tu n'es pas monté.


- Bah, en fait... Pas tant que ça. Sourit John.


- Oh... Je vois. Madame Naëlle.


- Si tu avais vu les chevaux là-bas, il était tous magnifique Vincent.


- Des mustangs ?


- Quoi d'autres ? Éclata de rire John.


John démarra sa voiture après avoir annoncé à Vincent leur temps de trajet puis si mit en route. Une simple petite heure les séparait du ranch en question et heureusement pour Vincent, notre samurai faisait attention à sa vitesse. Même si Vincent pouvait sentir l'envie de John de pousser la vitesse de la voiture, il appréciait qu'il se contienne.


Une fois sur place, ils furent accueillis par le propriétaire qui les emmenèrent rapidement voir ses chevaux. John prit le temps de les observer et entra dans l'enclos pour les voir de plus prés.


- Vous en voudriez combien Monsieur Napoli ?


- Cinq. J'en voudrais cinq.


Après avoir prit des renseignements sur ceux qu'il avait repéré, son attention pointa vers un enclos à part où se trouvait un mustang Bai-brun isolé des autres. L'animal était magnifique et avait captivé notre samurai.


- Pourquoi est-il isolé celui-là ? Demanda John au propriétaire.


- Oh ! Celui-ci est encore trop sauvage Monsieur Napoli. On travaille encore à son débourrage, mais il y a encore pas mal de travail à faire avant qu'il soit disponible à la vente. Nous en avons des identiques par ici si...


- Je le veux ! Coupa John.


- Monsieur ? Personne ne peut le monter. Il est...


- Je le prend !


John passa l'enclos et s'approcha du cheval les bras ouverts tout en faisant un bruit de la bouche et tournant sur lui-même. Le propriétaire l'observait faire alors que Vincent souriait en le voyant.


- Que faites-vous Monsieur Napoli ? S'inquiéta le propriétaire.


- J'ai appris récemment que c'était au cheval de choisir. Je me propose à lui.


Il resta dans l'enclos encore quelques minutes puis baissa les bras et retourna vers la clôture. Alors qu'il lui restait une dizaine de pas à faire pour atteindre la clôture, le propriétaire fût surpris. Le cheval avait rejoint John au trot et l'avait poussé légèrement de la tête. John se retourna vers lui, le sourire aux lèvres et leva la main doucement vers lui, attendant de voir ce qu'il lui voulait.


- Alors mon ami ? Tu serais d'accord pour venir avec moi ? Susurra doucement John au cheval.


Le cheval vint placer sa tête sous la main de John qui se contenta de lui sourire avant de reparler au propriétaire sans se retourner.


- Il vient avec moi. Sourit John tout en plongeant son regard dans celui du cheval.


- C'est vous qui voyez. Se résigna le propriétaire. Vous les voulez pour quand ?


- Aujourd'hui !


- Aujourd'hui, mais...


- Au prix que je paye, j'ose espérer que vous me prêterez un de vos camion. Lança John en se retournant vers le propriétaire confus.


- Euh... Oui, bien sûr. Je préviens mes hommes pour vous préparer le camion et de charger les chevaux.


- Très bien. Vincent, je peux te laisser conduire le camion pour le retour ?


- Oui, aucun problème.


John sortit alors de l'enclos et suivit le propriétaire dans son bureau pour finaliser son acquisition. Le temps de remplir tous les papiers, tous les chevaux avaient été chargé dans le camion. Il n'y avait plus qu'à se remettre en route pour la maison. John passa un coup de téléphone et prévint ses hommes de son retour, leur demandant ensuite de préparer le nécessaire pour accueillir ses nouveaux résidents.


Dès leur retour, John alla immédiatement rejoindre le camion et indiqua aux hommes où il souhaitait placer les chevaux. Tout était prêt pour les recevoir, fourrage, box et litière propre ainsi qu'un immense enclos très largement suffisant pour les accueillir.


- Celui-là à l'air coriace monsieur. Vous voulez qu'on le mette à part ? Demanda un des hommes.


- Non. Il est peut-être sauvage, mais aucunement agressif. Laissez-le avec les autres.


Vincent se rapprocha de John le sourire aux lèvres.


- Il est d'une grande beauté. Tu vas le débourrer toi-même ?


- On va d'abord apprendre à se connaître tous les deux. Ensuite on verra s'il veut travailler. Je ne veux pas qu'il devienne docile, ce n'est pas dans son caractère.


- L'esprit libre et sauvage hein ? C'est ce que tu préfères. Ria Vincent.


- Une allusion Vincent ? Demanda John en levant le sourcil, le sourire aux lèvres.


- Une allusion ? Non. Je ne vois pas de quoi tu parles. Ria Vincent en s'avança vers la maison.


Après avoir vérifié que les chevaux étaient bien installés et qu'ils avaient de quoi manger et boire, John rentra à son tour dans la maison et alla dans son bureau pour travailler. Il avait pas mal de mails à répondre et quelques nouveaux contrats à étudier et temps que Marco était encore en formation, il devait tout gérer lui-même. Après un peu plus de deux heures dans son bureau, Vincent vint frapper à sa porte et le prévint que le repas du soir allait être prêt. John le remercia et rangea rapidement ses dossiers. Lorsqu'il reprit son téléphone sur le bureau avant d'en sortir, il le regarda quelques secondes, titillait par une envie et y céda. Il envoya un petit texto à son Izanami :

« J'ai hâte de te revoir. Tu me manques. John ».


Il rangea ensuite son téléphone et descendit rejoindre Vincent pour le repas. Vincent avait encore fait un vrai festin.

- Vincent, on est que deux. Ria John.


- Là aussi il va falloir que je m'adapte. Ria Vincent.


- Au moins le repas de demain midi est déjà prêt. Ria John.


La soirée se passa ensuite calmement. Vincent un peu fatigué de sa journée alla lire un peu dans sa chambre puis se mit au lit peu de temps après. John lui, alla faire du sport et après une petite heure d'exercices, il sorti voir les chevaux, puis s'accouda à la clôture pour les observer quelques instant. Il rentra ensuite et monta dans sa chambre prendre une douche. Quinze minutes plus tard, lorsqu'il se dirigea vers son lit, son téléphone se mit à vibrer, son Izanami venait de lui répondre.

« L'Europe est bien moins attrayante que la simple idée de te revoir à mon retour. Hâte de te revoir et de te montrer à quel point tu as pu me manquer"


A la lecture du message, un sourire s'élargit sur ses lèvres. L'idée de bientôt la revoir était encore plus présente et c'est complétement détendu qu'il se coucha et plongea rapidement dans un profond sommeil.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top