16 - Samedi 7 Mars - 7h05


Depuis leur réunion avec Naëlle, Carla et Angélina s'étaient lancées dans un programme de préparation avant la mission. Chaque matin, les deux jeunes femmes s'entraînaient avec Arno et se plongeaient ensuite tous les après-midi sur le dossier. Pendant que Carla continuait à décortiquer l'affaire, Angélina étudiait avec minutie les documents fournis par Naëlle et sélectionnait toutes les stagiaires qu'elle estimait comme proie potentielle.


John avait quant à lui, perdu ses négociations avec Naëlle et se retrouvait en formation « spécial armes à feu » pour son plus grand bonheur. Il avait énormément grimacé le premier jour, mais avait fini par se faire une raison et s'appliquait à suivre toutes les instructions de Noz. Vincent, lui, suivait et participait aux entraînements des Démons, ayant accepter l'offre de Naëlle pour le rassurer sur la sécurité d'Angélina, il gardait un œil observateur sur leurs niveaux et techniques qu'ils employaient.


Pendant ce temps, notre Reine des Dragons avait passé des jours et des nuits à retracer les diverses possibilités de fuites du sniper, faisant appel à tout son réseau et à toute la logique que pouvait avoir un homme tel que lui en fuite. L'homme avait loupé sa cible et ses employeurs devaient vouloir le faire taire. Il avait dû fuir rapidement et se retrouver une nouvelle identité toute neuve et surtout méconnu de ses employeurs. Hier, elle et Peter avaient pu trouver l'endroit où l'homme avait atterrit et après avoir missionné Hakane pour s'occuper de l'apparence de John, elle atterrissait aujourd'hui à Santa Ana en Colombie.


Naëlle descendit de l'avion en s'allumant un mélange et était accompagnée de Jarod, Nino, Aaron et John qui se retrouvait avec des lentilles vertes, des cheveux teintés noirs et une balafre au visage. Vêtu comme les autres d'un jean et d'un tee-shirt noir, il avait eu le droit à un faux tatouage de dragon sur son bras pour qu'il puisse passer pour l'un des hommes de Naëlle.


- Combien de temps pour aller à Collarejo ? Demanda John à Naëlle

- Si vous la laissez pas rouler, 15 minutes. Ricana Jarod.

- J'adore sa conduite moi. Sourit John. Plus vite, on arrive, plus vite, on retrouve ce mec.

- On attend nos hôtes surtout. Apparemment, ils ont une piste à nous filer. Ordonna Naëlle.


Ils attendirent alors leurs hôtes et la voiture qui devait venir les récupérer encore quelques minutes, le temps pour Naëlle de se rallumer un mélange tout en continuant de réfléchir à ce que l'homme pouvait avoir entrepris comme trajet. En retrouvant le faussaire, il allait pouvoir avoir sa photo et ainsi, permettre une recherche plus précise de l'homme.


Une voiture finit par arriver, l'homme qui en descendit s'excusa aussi vite auprès de Naëlle, se grattant le cou tout en saluant de la tête les quatre hommes.

- Donc Yesid, pourquoi m'as-tu fait autant patienter ? Demanda Naëlle.

- Pardon mi bella vraiment... Nous avons quelqu'un qui aurait pu faire les faux papiers de votre homme. J'en ais juste profité pour lancer la recherche avec la tête de l'homme du coup.

- Allons voir ton faussaire alors.


Ils montèrent tous immédiatement en voiture et arrivèrent en très peu de temps devant une boutique de tatouage. Naëlle observa quelques secondes la devanture et ses environs puis poussa la porte de la boutique et entra. Ils emmenèrent le gérant dans l'arrière-boutique, laissant Naëlle lui poser les questions. Le faussaire y répondit rapidement, donnant tous les détails de ce que l'homme lui avait demandé et le mode de paiement qu'il avait utilisé, donnant aussi vite à Naëlle, la photo qu'il avait prise de lui pour les papiers.


- Un ami l'a conduit ensuite jusqu'à Cali, mais c'est vraiment tout ce que je peux vous dire Madame. Termina le faussaire en tremblant de la voix.


Elle redemanda l'identité qu'il avait fourni à l'homme, ressortant du salon après avoir remercié le tatoueur.

- Prenons la route de Cali aussi.


Ils prirent la route en direction de Cali, Naëlle restant dans ses pensées tout en observant la route, le cerveau toujours en alerte.

- C'est quoi le port le plus proche là ?

- On est à Buga... Ça veut dire Buenaventura. Répondit Yesid.

- Va à Buenaventura alors en premier. Je veux vérifier un truc.

- Une intuition ? Demanda John en levant un sourcil.

- Oh je me dis juste que le destin est capable de se foutre de ma gueule.


Lorsqu'ils arrivèrent à Buenaventura, ils continuèrent jusqu'à la petite île portuaire de la ville, laissant Naëlle marcher tranquillement tout en observant le large. Alors qu'elle était en pleine réflexion, le regard de John fût attiré par un rassemblement de pêcheurs plutôt très animé. Un homme se trouvait au milieu du groupe et vantait les caractéristiques de son nouveau bateau. John s'approcha alors de Naëlle et se pencha vers son oreille.


- C'est plutôt un beau bateau pour un pauvre pêcheur. Non ?


- Notre proie lui a acheté le sien pour aller au large incognito. Qu'est-ce qu'ils ont tous à se croire à l'abri dans les îles, putain. Ils me font chier. Qu'ils mettent une pancarte ça ira plus vite. Vraiment, c'est pas marrant putain...


- Le tout est de savoir laquelle maintenant... Réfléchissait John à haute voix.


- Eh bien, on va envoyer des hommes dans les différentes îles. On va se faire l'archipel de Santa Cruz.


Elle s'étira, dégrafant son chemisier avant de se diriger vers le groupe, faisant signe à John qui fronçait déjà les sourcils, de l'attendre. Elle engagea la conversation avec le pécheur, parlant bateau avec lui, lui faisant ouvertement du gringue tout en lui expliquant que ce modèle n'était pas adapté pour son métier, lui conseillant aussi vite un autre modèle qui lui permettrait de pouvoir pécher bien plus et avoir plus d'argent.


Elle Finit par le convaincre de lui revendre celui-ci un peu plus cher pour pouvoir s'acheter celui qu'il voulait à présent. Elle l'embrassa le pêcheur sur la joue avant de repartir avec le jeu de clés, et de revenir vers les hommes avec un grand sourire lançant directement les clés à John.


- C'est toi qui pilotes chéri.


- Le bisou sur la joue c'était peut-être pas obligatoire... Tu peux reboutonner ta chemise s'il te plaît. Répondit John en se dirigeant au bateau, les mains dans les poches tout en grognant en sicilien.


- T'es choupi quand t'es jaloux. Ricana Naëlle en sicilien.


- J'suis pas choupi ! Grogna John en sicilien tout en montant sur le bateau.


- Regarde, il fait la moue ! S'excita Naëlle.


John s'arrêta aussi vite sur les marches, tournant la tête vers Naëlle en faisant la moue puis reprit sa montée, grognant jusqu'à la cabine de pilotage, démarrant aussi vite le moteur puis attendit que tout le monde soit monté à bord. Il lança ensuite le bateau lentement, le temps de sortir du port et en profita pour jeter un coup d'œil sur la carte marine, étudiant sa trajectoire pour arriver directement au port de Santa cruz. Naëlle vint se poser à côté de lui, l'observant tout en fumant une cigarette.


Une fois sorti du chenal portuaire, il augmenta la vitesse, prenant plaisir à tester la puissance du bateau, regardant sa montre pour estimer le temps du trajet.

- À cette vitesse, on devrait en avoir pour quinze petites minutes... Tu veux tenir la barre ? Demanda John en tournant la tête vers Naëlle. Il est pas aussi puissance que celui de Sicile, mais ça reste agréable.


- C'est pas cette barre-là que j'ai envie de tenir. Lâcha-t-elle avant de se remettre à fumer.


Il secoua frénétiquement la tête et poussa alors le bateau à plein régime, regardant rapidement sa montre tout en pestant du peu de temps qu'ils avaient à naviguer. Il repensa aussi vite à leur soirée sur le bateau en Sicile, se contenant réellement de ne pas lui sauter dessus tout en prenant de grandes inspirations.


Elle se glissa dans son dos, lui caressant doucement.

- T'es tendu mon samurai...


Un frisson le parcouru alors qu'il lâchait sans réfléchir une répétition de mot.

- Tendu, tendu, tendu.... Non... J'suis pas... Tendu...


Les mains de Naëlle glissèrent sur le torse de John alors qu'elle posait sa tête dans son dos.

- Tu m'as dit... 15 minutes ?


Il s'agrippa fortement à la barre, tournant la tête vers sa montre, ramenant ensuite son regard devant lui alors que sa poitrine gonflait plus rapidement sous l'accélération de sa respiration.


- 15 minutes... Oui... J'ai dit 15 minutes... J'ai dit 15 minutes ? ... Oui.. C'est ça.


- Tu as l'air d'avoir un souci ?


Naëlle glissa alors ses mains vers le pantalon de John, venant s'occuper du souci.

- Vivement le retour dit donc...

- Putain de... Laissa échapper John en serrant de plus belle la barre. Tu me mets dans un état....

-Je sens ça oui...


Ce fut le quinze minutes de bateau les plus agréable pour notre samurai qui dus rapidement se reprendre en arrivant aux abords du chenal de Puerto Isidro Ayora, réduisant aussi vite la vitesse du bateau, attrapant ensuite Naëlle pour la plaquer contre la barre tout en plongeant ses lèvres dans son cou.

- Putain de 15 minutes... Souffla John en se délectant du cou de Naëlle tout en pestant de la courte durée du trajet.

- Il reste la chasse mon amour. On trouve ce fils de pute et on l'amène à la demeure pour jouer avec. Souffla Naëlle.


Il se redressa lentement en fronçant les sourcils, contractant sa mâchoire tout en fixant le port d'un regard noir, acquiesçant dans le même temps doucement de la tête. Il se lança ensuite dans les manœuvres très maîtrisées pour accoster le bateau au port puis coupa les moteurs.


- On peut y aller. Lança John et rangeant les clés du bateau dans sa poche. Trouvons cet enfoiré.


- Calmes toi, sinon ils vont avoir peur. Sinon laisse-moi parler.


- Je pense qu'il vaut mieux que ce soit toi qui parles... Répondit John en gardant ses mains dans ses poches tout en prenant une grande inspiration. C'est pas une petite île... Il peut se trouver n'importe où...


- Il peut aussi ne pas s'y trouver du tout. Ricana-t-elle en descendant du bateau.


- J'ai toujours eu confiance en ton instinct... Répondit John en la suivant.


- Les mecs, vous savez comment faire. On se retrouve dans une heure. Suis-moi, on va se balader. Je vais faire la petite amie éplorée qui cherche son copain à l'aide de son frère alors reste calme.


- C'est parti...


Elle commença par regarder les bateaux à quai, cherchant à retrouver celui que le vieux pêcheur avait vendu au sniper. Elle plissa légèrement les yeux sur la droite, étirant doucement un sourire en coin.

- Tu as vu quelque chose d'intéressant ? Demanda John en tournant la tête dans la direction du regard de Naëlle.


- Y'a le bateau de mon copain du port.


- On a un point de départ... Parfait.


- Remontons vers la ville à présent. On sait d'où il part. Voyons où il s'est dirigé.


Ils avancèrent alors tranquillement et quittèrent la zone du port, arrivant très rapidement devant un bus qui attendait la montée de ses passagers. John et Naëlle se regardèrent aussi vite en souriant et ramenèrent leur regard vers le bus.

- Tu penses à ce que je pense ? Lança John en levant un sourcil. Tu crois qu'il est aussi con que ça ?


- Il est venu exécuter son contrat sur le territoire des dragons, et a pris un vol au départ de ce même territoire... Tu me poses vraiment la question ? Demanda-t-elle en levant les sourcils.


- Faut qu'on trouve la gare routière et voir les trajets que les bus effectuent.


Naëlle sortit alors son téléphone et envoya un message à Jarod pour lui demander de la rejoindre avec Nino et Aaron à la gare routière de la ville. Elle monta ensuite dans le bus avec John et laissa le bus les emmener jusqu'au terminal de Puerto Ayora. Lorsqu'ils descendirent du bus, Naëlle s'alluma une cigarette et observa les lieux, repérant les caméras et personnels présents autour d'elle.


- Vendeuse. Donc, pas pour moi. Voyons donc voir sur qui ces demoiselles craquent...


- Putain fais chier, sont moches en plus. Grommela Nino.


- Un beau sourire de play-boy chou. Ricana Naëlle.


John observa alors Nino tout en se retenant de rire, croisant les bras et soulagé de ne pas avoir à s'y coller.

- SI je t'entends rire mon samurai. Je t'envoie à la grosse du fond qui a l'air de te trouver à son goût. Menaça Naëlle d'une voix douce tout en fumant.


John se retourna aussi vite en grimaçant afin de ne pas regarder la femme que Naëlle lui désignait, contenant à son maximum son rire sans pouvoir effacer ses lèvres pincées qui esquissaient un début de sourire.

- Faites gaffe, elle est capable. Ricana Jarod... Elle serait même capable de vous laisser vous enfoncer dans la connerie.


John tourna la tête vers Naëlle, les sourcils levés.

- Tu me ferais ça ? S'inquiéta John.

- Sans aucun remords oui. Acquiesça-t-elle. Juste pour avoir le plaisir de te voir ramer.


Il tourna alors un peu plus la tête pour regarder la femme puis partit l'air de rien vers un distributeur de boissons en voyant la femme lui sourire et commençait à s'approcher. La fuite était la seule technique qu'il venait de trouver. Il prit ensuite une bouteille d'eau pour chacun, jetant un coup d'œil par-dessus son épaule, puis retourna vers Naëlle en voyant la femme faire demi-tour.


- C'est qu'elle a l'air de vouloir te dévorer en plus. Tention tes fesses mon samurai. Ricana Naëlle. Je crois que la dame a très faim.


- Oui bah qu'elle oublie mes fesses... Grogna John en distribuant les bouteilles.


- C'est qu'il est pas partageur de son corps dis donc.


- Ta bouteille est vide mec. Ricana Aaron. En voyant John grogner en la buvant.


- Bah, j'vais en chercher une autre... Lança John en regardant sa bouteille vide. Divorare i miei glutei. E poi cos'altro? Rumina John en sicilien tout en retournant vers le distributeur. Dévorer mes fesses. Et puis quoi encore ?


- Elles sont super bonnes en même temps. Je la comprends ! Affirma Naëlle.


John tourna la tête vers Naëlle et se donna une claque sur les fesses en fronçant les sourcils.

- Bah, elle les touchera pas quand même....


- Oh merde. Cours mec. Elle arrive. Ria Aaron.


John récupéra sa bouteille, tournant la tête rapidement vers la femme qui arrivait le sourire aux lèvres et prit la fuite en marchant d'un pas rapide vers l'arrière du terminal, semant rapidement la femme qui tourna les talons en le voyant disparaître.


- Sono pazzi questi colombiani. S'exclama John caché dans un coin du terminal tout en guettant la femme qui repartait. Ils sont fous ces Colombiens.


- C'est qu'il court vite le samurai dis donc. Souffla Naëlle en arrivant derrière lui. Bus en direction de Bellavista. Prochain bus dans vingt minutes.


- Vingt minutes ? S'exclama John en tournant sa tête pour surveiller la femme. Putain... J'aime pas la Colombie !


-Shht.


Elle l'attrapa par le col, l'embrassant longuement avant de se reculer.

- Approche toi de lui et je t'éviscère grognasse ! C'est à moi ça ! Menaça-t-elle la femme en espagnol.


La femme stoppa sa marche et tourna aussi vite les talons, s'éloignant rapidement vers les bus.

- Si tu avais commencé par ça, ça m'aurait évité de vider toutes ces bouteilles. Sourit John en regardant partir la femme.


- Ah non vu le fou rire que j'ai eu en te voyant détaler... Ça valait la peine.


- T'es cruelle... Ricana John en l'attrapant par la taille pour la serrer contre lui.


Après vingt minutes d'attente et une dizaine de trajet sous les grognements de Nino, ils arrivèrent afin à Bellavista, descendant aussi vite et commençant leur recherche à l'aide de la photo de l'homme. C'était jour de marché et bon nombre d'habitants circulait dans les rues. Naëlle demanda alors à tous de se séparer, donnant ainsi la possibilité de couvrir plus vite la zone et d'accélérer les recherches.


- Le premier qui aperçoit ce fils de pute, prévient les autres.


Ils partirent chacun dans une direction opposée, couvrant ainsi la totalité du village. Nino et Aaron prirent l'Est et l'Ouest du village et Jarod prit le Nord, laissant couvrir le périmètre Sud à John et Naëlle. Aidés de la photo de l'homme, ils scrutaient chaque habitant qu'ils croisaient et avançaient lentement tout en jouant les touristes. Après la réception d'un message, Naëlle décrocha son téléphone, demandant au pilote de venir les récupérer à l'aéroport des iles Galapagos et de leur faire envoyer une voiture à l'adresse qu'elle donnera plus tard. Elle raccrocha ensuite, glissant sa main dans celle de son samurai tout en faisant demi-tour, remontant vers le nord d'un pas tranquille.


Jarod venait de repérer le sniper et le suivait tranquillement après avoir envoyé son message. Le temps que les autres de le rejoigne, l'homme était entré dans une maison isolée au milieu des arbres et éloigné du village.


- Ça devient vraiment pas drôle. Mais bon au moins il est pas en bord de mer lui. En plus, il va faire son shopping. Bon reste dehors à surveiller avec Aaron et Nino s'il te plaît. Je vais vérifier que c'est bien notre homme. Demanda Naëlle.


John croisa les bras, le visage fermé et les yeux emplis d'une rage montante alors que ses muscles et sa mâchoire se contractaient progressivement. Il regarda Naëlle et Jarod approcher de la maison, guettant ses abords au cas où l'homme tenterait de s'enfuir. Elle frappa ensuite à la porte et attendit que l'homme vienne ouvrir.


- João Braz ! Quel plaisir de te trouver ! N'hésite pas à te mettre à courir, j'ai un Napoli qui trépigne d'impatience de te courir après ! Sinon, tu peux essayer de me tuer. C'est encore plus drôle ça non? Allez soyons fou !


- Putain de merde, mais t'es qui toi ? Lança l'homme avant de tentait de refermer la porte.


Elle s'élança vers lui, finissant par le foutre à terre en lui plantant une seringue tout en s'asseyant sur lui.

- Putain t'es nul à la baston mec. Bon, on va attendre cinq minutes, puis on va parler de tes derniers contrats. Enfin, surtout le dernier !


Au bout de cinq minutes, l'injection que Naëlle lui avait fait, commençait à agir et alors que Jarod déclenchait l'enregistrement de la conversation, Naëlle débuta son interrogatoire. Elle prit le temps de l'interroger tout en fumant, restant assis sur lui alors que Jarod avait pris soin de le saucissonner. Sans grand étonnement le nom des commanditaires n'était pas connu de l'homme, peu d'informations réellement utile à en tirer mais elle veilla à ne rien oublier en question, vérifiant bien qu'il était celui qui avait procédé à l'attaque le 2 mars en lui demandant sa façon de procéder.


Ses hommes eurent le temps de les rejoindre alors que Naëlle finissait son interrogatoire. Elle se releva ensuite et sorti de la cabane, s'allumant un mélange tout en s'approchant d'un samurai impatient.


- C'est bien l'homme qu'on cherche. J'ai toutes les informations dont j'ai besoin, donc je pourrais te le laisser en l'état. Par contre, si je te le laisse ici, tu dois ramener sa tête à Jo. Il a pas l'air de l'extérieur, mais je le connais assez pour savoir qu'il est comme un fauve en cage en ce moment. Et il veut ce mec autant que toi.


- Si je m'en occupe maintenant, il n'en restera rien... Répondit John prenant ensuite le temps de réfléchir. Jo a le droit à sa part et je réagirai mal si l'on m'empêcher de jouer avec l'homme qui avait tenté de tuer celle que j'aime... Laisse lui. Répondit John en regardant la maison de l'homme.


- Hm. Emportons-le à la Demeure, vous verrez ça tous les deux. C'est à vous de décider ça.


Ils mirent alors en route pour la Demeure. Pendant le trajet, John dut retenir son envie de massacrer l'homme qu'ils transportaient en restant le plus loin possible de lui et en évitant de le regarder. Il passa la grande partie de trajet à faire craquer sa nuque tant ses muscles se contractaient. Après le décollage et ayant plus de six heures de vol avant d'arriver à Los Angeles, Naëlle vint voir son samurai.


- J'ai besoin d'un doudou. Tu te dévoues ou...


John se leva en lui souriant et la suivit jusqu'à la chambre de l'avion. Il retira ensuite sa chemise puis se coucha près d'elle, la laissant se blottir contre lui alors qu'il enroulait son bras autour d'elle, l'embrassant tendrement avant de la laisser s'endormir doucement. Le simple fait de l'avoir contre lui suffit à lui faire détendre tous ses muscles et, même s'il ne trouva pas le sommeil, cela lui fit un bien immense.


Ce ne fut que lorsque l'avion commença à entamer sa descente pour atterrir qu'il embrassa tendrement la tête de Naëlle tout en caressant ses cheveux de sa main, la laissant se réveiller doucement.


- On va arriver mon amour. Susurra John à Naëlle d'une voix douce.


- Même pas le temps de te dévorer au réveil... Nul.


Elle l'embrassa doucement avant de se redresser, s'étirant de tout son long alors qu'il se redressait à son tour, souriant en la regardant tendrement.


- Je n'ai pas osé te réveiller avant, tu avais besoin de récupérer. Tu auras tout le temps que tu veux pour me dévorer quand nous serons rentrés. Lui sourit John.


- Je me suis clairement focalisé sur tout ça ces derniers jours, ouais. Ricana-t-elle. Je crois que le peu où je dormais, c'est parce que Peter me forçait. Mais au moins on a pu mettre la main sur ce mec avant Washington, lancer du monde pour voir si d'autres contrats circulaient, préparer l'opération du chaton, se pencher sur le dossier de ta sœur et d'autres trucs sans importances. Peter a dû s'endormir sur le pc aussi maintenant que j'y pense.


Il se leva du lit et alla ramasser sa chemise, l'enfilant tranquillement alors que l'avion atterrissait. En descendant de l'avion, Naëlle s'alluma une cigarette et observa l'homme se faisant charger dans le coffre d'une des voitures. Ils se mirent ensuite en route pour la demeure et Naëlle envoya un message à Jo pour le prévenir de leur arrivée. John passa le trajet les yeux rivés sur le paysage qui défilait tout en restant silencieux. Il avait fait preuve d'une grande maîtrise depuis la Colombie, mais plus la voiture s'approchait de la demeure plus son regard s'assombrissait à nouveau.


John Gomora attendait devant la Demeure, le regard scrutant avec attention les voitures qui arrivaient.

- Tu l'as eu ?

- On l'a eu, en effet. Confirma Naëlle. Je l'ai déjà interrogé. Jarod, Nino, amenez ça dans ma salle et laissez nos deux John avec.


John sortit de la voiture, saluant Jo de la tête et se dirigea vers la demeure, les mains enfouies dans les poches et les muscles de sa mâchoire se contractant frénétiquement. Ils descendirent tous les deux vers la salle de Naëlle, suivant de prés Jarod et Nino qui emmenaient l'homme pour l'y jeter aussi vite une fois à l'intérieur, le laissant aussitôt en tête-à-tête avec nos deux John.


- On peut garder ça entre nous ? Pas très envie que votre sœur connaisse ce visage-là.


- Elle ne connaît pas non plus le mien... Aucun problème. Répondit John en commençant de retirer sa chemise.


Il retira ensuite les lentilles qu'il avait aux yeux puis enleva la fausse balafre sur son visage, voulant que l'homme reconnaisse bien le visage qu'il avait dû avoir dans son viseur le jour où il a tenté de tuer sa sœur.


- Vous le réveillez ou je le fais ? Demanda alors John en regardant Jo.


Jo haussa les épaules, s'étirant tout en s'avançant vers l'homme à terre, se décidant pour le réveiller à l'aide de coup de pied, finissant par éveiller l'homme. Il pencha la tête, observant l'homme avant de reporter son regard sur le samurai.

- Réveillé.

- Bien... Faisons les présentations dans ce cas. Répondit John en s'avançant de l'homme.


John plia un genou, le posant à terre prés de l'homme qui se réveillait en secouant la tête et l'attrapa par le col de son tee-shirt en plongeant son regard dans le sien.

- Alors pauvre merde... Tu dois sûrement te souvenir de moi... Je voudrais te présenter quelqu'un... Jo, voici... Merde... C'est quoi déjà ton nom ?

- João... João Braz...


John lui envoya un coup de poing magistral au visage, le projetant aussi vite en arrière. Il regarda ensuite Jo, lui faisant signe de la main de prendre le relais.

- Je vais vous laisser faire plus ample connaissance. Lança John en se reculant vers une table, s'appuyant dessus les bras croisés tout en observant Jo.


Jo se dirigea vers le fond de la salle, ouvrant une armoire contenant différents types de préparation, choisissant quelques fioles avant de revenir les poser sur la table, prenant une seringue pour la remplir d'un produit. Il Revint ensuite vers l'homme et le bloqua aussi vite afin de lui injecter le mélange.


- João Braz. Je vous présente la création de ma sœur dont je suis le plus fan. Elle a deux effets particulièrement captivants. Elle va tout d'abord provoquer une sensibilisation à l'extrême de vos nocicepteurs, vos récepteurs à la douleur. Ça veut dire que chacun de vos mouvements, de nos gestes va provoquer chez vous une douleur d'une intensité beaucoup plus importante. Le mieux dans ce cocktail, c'est sa substance qui va empêcher votre cerveau de gérer toute cette douleur. Peut-être que vous connaissez ma sœur ? Vous avez dû la rencontrer. Cheveux noirs, yeux verts ? Magnifique non ? Elle a dû oublier de se présenter la connaissant. Pourtant ça vous aurait expliqué comment on a pu vous trouver aussi vite.


Il se releva, ôtant sa chemise avant de lui désigner son tatouage en tapotant dessus.

- T'es venu chasser sur le territoire des Dragons mec. Même mieux... T'as voulu tuer une famille très importante pour nous. J'ai l'air calme comme ça, mais en réalité je suis tellement fou de rage que j'ai un mal de chien à me contenir. Parce que la femme que tu voulais tuer, c'est la mienne. Et putain, t'imagines même pas le carnage que je vais faire avec tout tes autres copains qui tenteront à leurs tours. Mais assez parlé, on va commencer à jouer maintenant que le cocktail commence à faire effet. Tu vas voir, c'est un pur délice. Et si on commençait par tes articulations ?


Il étira ses muscles de nouveau, armant son poing avant de s'attaquer aux différentes articulations de l'homme, les hurlements de douleur s'élevant aussi vite alors que Jo prenait soin de toutes les briser. John pendant ce temps, observait la scène avec attention, se nourrissant des hurlements de l'homme alors que Jo finissait de toutes les briser. John Gomora finit par se relever, se dirigeant vers la table pour prendre des lames, en les tendant au samurai.


- Parait que vous êtes bien balaise avec ça. Vous me montrez ça ?


Notre samurai prit alors les lames et alla ensuite faire un tour vers l'armoire, cherchant un élément très simple au premier abord mais qui, ajouté au mélange que Jo venait de lui injecter, allait rendre la douleur de l'homme encore plus importante. Lorsqu'il le trouva, il retourna vers Jo, lui montrant aussi vite ce qu'il tenait en main.


- J'aime beaucoup son effet corrosif lent... Vous permettez ? Lança John et regardant Jo avec un sourire en coin.


- Allez-y, je suis un grand fan des expériences.


John s'avança vers l'homme, le regard noir et les sourcils fronçaient, puis se recula lentement de quelques pas après l'avoir suspendu à un crochet. Il lança ses deux premières lames, tranchant sur leur passage, les deux oreilles de l'homme, souriant sadiquement à chaque hurlement de celui-ci. Il lança ensuite tour à tour le reste des lames, pointant stratégiquement les zones nerveuses du corps tout en prenant soin d'éviter les points vitaux. Il s'approcha ensuite de l'homme et lui retira lentement une à une les lames avant de commencer à jouer avec ce qu'il avait trouvé dans l'armoire.


- Je ne suis pas un grand chimiste... En revanche... Je pense être plutôt bon élève, surtout quand certaines choses m'intéressent plus que d'autres... Connais-tu l'effet du gros sel sur une plaie ? Beaucoup pensent qu'il a des vertus cicatrisantes. Ricana John et lui montrant les pierres de sel qu'il tenait dans sa main. La vérité, c'est qu'il a tendance à irriter la peau et mieux encore, c'est un décapant extrêmement puissant, très corrosif même et qui a en fait, la fâcheuse tendance à creuser les plaies... Que dirais-tu de vérifier ça ?


Il mit alors lentement chaque pierre de sel à l'intérieur des plaies qu'il lui avait fait avec les lames puis termina en plaçant ses mains sur les plaies des oreilles coupées, laissant ses mains posées dessus tout en se nourrissant de cris de l'homme qui se sentait brûler de l'intérieur. Il retira ensuite ses mains et se recula de quelques pas pour contempler l'homme qui se débattait sous la douleur.


- Il gueule super bien. Je pourrais rester des heures à l'entendre hurler...


- Oui... Belles cordes vocales... Répondit John en souriant vers Jo tout en levant un sourcil.


- Faudrait voir à quoi elle ressemble non ? Les aérer un peu..

.

- C'est agréable de sentir à quel point nous nous comprenons... Sourit John. Scalpel ? Lança John en se dirigeant vers la table.


Il revint ensuite vers Jo et lui tendit un scalpel avant que tous deux se dirigent vers l'homme et ne commencent leur exploration, prenant ensuite le temps de dépecer l'homme minutieusement, le laissant alors sans plus aucune peau sur son corps. John laissa ensuite la place à Jo, estimant qu'il méritait tout autant que lui de faire souffrir l'homme qui avait fait l'erreur d'accepter un contrat sur sa sœur.


- Je suis heureux de voir à quel point vous tenez à elle. Lança John en récupérant sa chemise. Je vous le laisse.


- Merci. Je vais en prendre grand soin.


- Je n'en doute pas. Répondit John en quittant la salle. Pensez à remonter avant le repas, Carla risquerait de vous chercher et elle ne mettrait pas longtemps à comprendre où vous êtes.


- Hm. J'essayerais d'y penser.

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