10 - Mardi 18 Février - 10h15



Après être rentré du Japon, John accueilli Angélina chez lui et lui expliqua les changements qui s'étaient opérés depuis son départ pour l'école. Elle resta chez lui pendant une semaine, le temps qu'il estimait nécessaire pour faire le point avec elle sur sa perte de contrôle et de lui faire part du parcours qu'il avait lui-même entreprit après sa formation au Japon.


Avec l'accord d'Angélina, il la fit alors intégrer le Monastère Shaolin, temple bouddhiste Chan, situé sur le mont Song dans la province du Henan en Chine. Le Monastère était très connu pour son enseignement des arts martiaux et surtout pour celui du Kung fu Shaolin. Formée par des moines, elle aurait aussi accès à un enseignement bouddhiste et celui-ci l'aiderai à se canaliser.


Il resta une petite semaine avec elle, le temps qu'elle prenne ses marques et aujourd'hui, il rentrait enfin chez lui. Il avait beaucoup voyagé depuis le début de l'année et avait réussi à recruter un bon nombre d'hommes. L'imminent retour de Marco allait pouvoir le soulager de cette partie et il pourrait se consacrer exclusivement à ses affaires.


Lorsqu'il arriva à la maison, il se dirigea vers les bâtiments des hommes, un peu plus loin de la maison, guidé par des bruits de tirs, retrouvant Vincent en plein exercices, s'entraînant avec son tout nouveau fusil de précision qu'il avait récupéré le soir du jour de l'an. Naëlle avait fait ajouter plusieurs autres modèles, fourni avec toutes les améliorations possible et inimaginables, rendant les fusils, incroyablement puissants et précis, un vrai délice pour notre ancien sniper et majordome à la retraite forcée.


- Toujours aussi ravi de ton nouveau jouet ? Lança John en arrivant prés de Vincent.


- John ! Je ne t'avais pas entendu.


- Très concentré notre sniper. Ria John.


- T'es surtout très silencieux. Sourit Vincent.


Il se releva de sa position de tir et prit John dans ses bras.


- Bon compleannu John. Bon anniversaire John.


- Grazie mille Vincent. Sourit John. Merci beaucoup Vincent.


John alla ensuite dire bonjour à Susanoo et aux autres chevaux, puis fit un tour rapide des hommes pour voir si tout allez bien. Vincent rangea son fusil et rentra à la maison pour commencer de préparer le repas du midi, John devait être fatigué de son voyage et il voulait qu'il puisse se reposer pour son anniversaire.


Alors qu'ils finissaient leur repas, le téléphone de John se mit à vibrer, un numéro qu'il ne connaissait pas l'appelait. Sa surprise fut totale quand son interlocuteur se présenta. L'appel venait de la Maison Blanche et on lui demandait de venir voir le Président.


- Je crois qu'il y a erreur sur la personne. Répondit John en fronçant les sourcils.


- Vous êtes bien Monsieur John Napoli ?


- Oui.


- Alors, il n'y a pas d'erreur. Pourriez-vous venir cette après-midi ?


- Cette après-midi ? C'est à quel propos ?


- Ça, je ne peux pas vous le dire. On m'a juste demandé de vous appeler monsieur Napoli... Puis-je confirmer votre rendez-vous ?


John prit quelques secondes pour réfléchir, ce rendez-vous n'avait aucun sens et il venait juste de rentrer de voyage. Autant dire qu'il n'était pas très joyeux à l'idée de devoir repartir si vite.


- Très bien. Confirmez... Je verrais bien sur place. Répondit John, avant de raccrocher.


Il expliqua ensuite à Vincent, qui venait de l'appeler et pourquoi puis repris son téléphone pour prévenir son pilote de leur nouvelle destination du jour. Il prit le temps de se changer et se mit en route pour l'aérodrome. À son arrivée, une voiture avec chauffeur, envoyé par la Maison Blanche, l'attendait sur le tarmac. John refusa d'y monter, justifiant qu'il avait déjà son propre chauffeur et laissa repartir la voiture. Arrivé prés de la sienne, il salua son chauffeur puis prit le temps de regarder l'aéroport, un sourire s'élargissant sur ses lèvres. Le souvenir de Naëlle faisant son tour de magie le fit ricaner immédiatement. La dernière fois qu'il était venu, c'était elle qui avait été convoqué et étrangement, ce fut la façon dont le Président avait parlé à Naëlle qui lui fit perdre aussi vite le sourire. Il monta alors dans sa voiture et se mit en route pour le 1600, Pennsylvania Avenue.


Une cinquantaine de minutes plus tard, John arriva et entra directement dans la résidence, se faisant accueillir aussi vite par un homme qui se présenta comme celui qui l'avait appelé plus tôt. L'homme lui tendit la main pour le saluer, mais John se contenta de répondre par un hochement de tête, le visage fermé, mettant dans le même temps, ses mains dans ses poches. L'homme perdit aussi vite son sourire, que John qualifiait de factice et invita notre samurai à le suivre vers le bureau ovale.


En arrivant dans le bureau, l'homme frappa à la porte puis l'ouvrit, annonçant John avant de laisser entrer. Notre samurai, toujours le visage fermé, scruta immédiatement la pièce, observant les gens présents, ramenant ensuite son regard sur le Président qui souriait lui aussi, faussement.


- Monsieur Napoli ! C'est un plaisir de vous recevoir. S'exclama le Président en lui tendant la main.


- J'aimerais savoir ce que je fais ici. Passons directement à la raison de ma présence ici. Répondit John en ne prêtant pas attention au geste du Président, gardant ses mains dans ses poches.


- Oui.. Oui. Je comprends. Répondit le Président en retournant derrière son bureau.


Il posa les coudes sur le bureau et joignit ses mains, posant sa tête au-dessus, tout en observant John.


- On ne sait pas déjà, rencontré ? Votre visage me dit quelque chose. Lança le Président, cherchant à se rappeler où il l'avait vu.


- Très rapidement... J'accompagnais Madame A, à sa dernière visite.


- Madame A ! S'exclama le Président. Mon dieu, cette femme est...


- Je vous conseille de ne pas finir votre phrase. Je n'ai pas beaucoup apprécié la façon dont vous avez parlé la dernière fois. Menaça John en se rapprochant du bureau.


- Eh bien jeune homme... Quelle ardeur à défendre l'honneur d'une femme. Lança un homme qui se trouvait non loin du Président.


John regarda l'homme qui venait de lui parler en fronçant les sourcils et sortit ses mains de ses poches pour les poser sur le bureau, inclinant légèrement la tête de côté avant de lui répondre.


- Et vous êtes ?


- C'est sans intérêt. Répondit l'homme, un sourire en coin.


Le Président lança un toussotement et reprit la conversation.


- Si je vous ai demandé de venir Monsieur Napoli, c'est au sujet de votre sœur.


- Ma sœur ? S'exclama John en se redressant, les yeux sombres et prêt à bondir sur l'homme, qui instinctivement se reculait lentement pour se caler au fond de son fauteuil.


- Rien de bien méchant, rassurez-vous... Elle travaille sur une affaire un peu... Délicate. Et nous aimerions qu'elle... Comment dire... ?


- Qu'elle clôture le dossier. Continua l'homme, toujours derrière le Président.


John s'approcha alors de l'homme, puisque de toute évidence, c'était lui, le vrai interlocuteur. Il se plaça face à lui, le regard sombre et la mâchoire serrée, le fixant intensément avant de lui répondre.


- Il est hors de question que j'interfère dans les dossiers de ma sœur. Elle gère son entreprise et je gère la mienne. Y voyez-vous un problème ? Souffla John d'un ton menaçant. J'aimerais énormément que vous y voyiez un problème.


- Doucement jeune homme. Je vous rappelle que vous êtes dans le bureau ovale. Sourit l'homme en répondant à John.


John fit craquer sa nuque de chaque côté, un sourire sadique apparaissant sur son visage.


- Cette information est censée m'impressionner ? Lança John en regardant tout autour de lui.


Il tourna ensuite les talons et se dirigea vers la porte pour sortir. Un garde se plaça devant la porte pour le stopper et se retrouva la tête projetée contre un mur. John tourna aussi vite le regard vers le Président.


- Je pense que nous en avons fini.


- Comment os.... Commença le Président.


- Nous en avons fini, Monsieur Napoli... Reprit l'homme en posant la main sur l'épaule du Président pour stopper sa phrase. Ce fut un plaisir.


- Plaisir non partagé. Lança John en sortant du bureau sans refermer la porte.


John reprit la route sans tarder, ce rendez-vous venait de lui faire perdre toute son après-midi. Le trajet de voiture et vol comprit, il ne serait de retour chez lui qu'aux alentours de 18h et la raison de son déplacement n'avait pas aidé à le rendre plus calme. Il n'avait qu'une idée en tête, rentrer et cogner tout ce qu'il pouvait pour faire redescendre la colère.


Lorsqu'il arriva enfin chez lui, il passa la porte comme un enragé et ne vit pas Vincent tenter de lui parler. Le pauvre Vincent resta le doigt levé et se contenta de suivre du regard John, qui montait les marches deux par deux, pressé de se changer pour redescendre ensuite se défouler sur des mannequins d'entraînement.


Arrivé à l'étage, il ouvra la porte violemment et jeta sa veste qu'il avait commencé à retirer, se dirigeant directement en face à son armoire. Il ne prit même pas le temps de déboutonner sa chemise, l'arrachant d'un seul geste en l'étirant de chaque côté, avant de la jeter par terre. Il retira son pantalon et attrapa un pantalon de jogging tout en grognant des insultes en italien.


Après avoir à peu de chose près, sauter dans son pantalon de jogging, John se retourna pour ressortir de la chambre, se figeant à mi tour lorsqu'il aperçut Naëlle allongée sur le lit, entièrement nue et recouvert d'un grand ruban à cadeau qui ne couvrait que l'essentiel.


- Izanami ? ... Tu es là depuis longtemps ? Qu'est-ce que... Lança John tout en continuant de tenter de formuler une phrase entière. Les yeux grands ouverts et le corps figé.


- Joyeux Anniversaire mon samurai.


- Joyeux... hein... Euhhh... Oui... Merci. Tenta de répondre John encore perturbé par la vue.


- Tu avais l'air de vouloir ressortir. Répondit Naëlle.


- Euh.. Oui... Enfin... Non.. Je... Non, non, je ressors pas... Je veux dire... J'veux plus sortir. Répondit tant bien que mal notre samurai tout en s'avançant vers elle alors qu'un sourire en coin apparaissait.


- Tu bug chéri. Ça va ? Quelque chose a l'air de te perturber dis donc...


- Quelque chose ? Eh bien, tu es nue sur mon lit revêtu d'un simple ruban à cadeau... J'hésite entre rêve et réalité là tout de suite. Comment veux-tu que je ne sois pas... Putain... Totalement perturbé. Finit John en secouant la tête en arrivant au bord du lit.


- En ôtant le ruban... C'est le principe... On déballe le cadeau en ôtant le ruban... J'aurais pu attendre en bas, mais... Pauvre Vinvin... Pas bonne idée.


- On déballe... Oui... Ôter le ruban... Putain de beau ruban... Répondit John en arquant un sourcil, le sourire large.


Il monta sur le lit, posant ses lèvres sur les siennes pendant que sa main tirait sur le ruban.


- Magnifique cadeau... Non... Cadeau parfait. Lui susurra John en glissant ses mains sur son corps.


La tension de la journée se transforma très vite en tension tout à fait différente et il savoura ardemment son cadeau d'anniversaire. Peu de meubles se trouvant dans sa chambre y survécurent, mais c'était peu de choses comparé au plaisir qu'il eut de profiter insatiablement de son cadeau.


Prés de trois heures plus tard, Vincent vint toquer à la porte de John, toussant fortement et s'excusant.


- John. Carla vient d'appeler. Tu es attendu à la demeure... Avec Naëlle bien sûr.


- Oh oui ! Je veux dire, on est attendu en effet... Lança Naëlle.


- Attendu ? Je veux pas être attendu... Je veux mon cadeau moi. Répondit John en commençant à faire la moue. Pourquoi faut toujours qu'on soit attendu...


- J'ai d'autres rubans super sympa à la maison en fait... Pour après... Dans la chambre que tu aimes bien occuper...


- Oooh !! Sourit aussi vite John en levant un sourcil.


- Et là, tu auras tout le temps de profiter de ton cadeau...


- Eh bien, ne tardons pas. Plus vite, on y est, plus vite, je peux... Tes affaires sont où ? Finit John en tournant la tête partout dans sa chambre.


Elle se contenta d'attraper son manteau et de l'enfiler en souriant.


- Je suis prête ! Dit-elle dans un grand sourire.


- Hein ? S'exclama John en ouvrant grand les yeux. Tu... T'es... Venu comme ça ? ... Ooh non, non, non... Tu vas mettre des vêtements à moi... Tu... Non... Tu sors pas comme ça. Lança John en se pressant de lui trouver des habits.


- Non, je suis venue avec le ruban quand même !


John se précipita sur elle, lui retirant aussi vite son manteau et lui enfila un pull avant de lui passer un pantalon de jogging.


- Tiens, maintenant, tu peux remettre ton manteau. Souffla John de soulagement.


-Tu veux pas me l'enfiler aussi ?... Le manteau hein.


- Oh toi... ! Répondit John en agitant la main, la menaçant d'une fessée.


Il alla ensuite derrière elle et ouvrir le manteau pour l'aider à l'enfiler. L'embrassant ensuite dans le cou tout en enroulant ses bras autour d'elle.


- Ça va être difficile de faire mieux l'année prochaine. En même temps, avoir le même cadeau ne me dérangera pas. Sourit John.


- Oh t'en fait pas. Je sais varier les plaisirs.


- C'est une des nombreuses choses que j'aime chez toi.


Il retira ses bras autour d'elle et lui prit la main, descendant tranquillement au rez-de-chaussée avant de rejoindre sa voiture. Elle s'installa à l'intérieur après qu'il lui ait ouvert la portière puis s'alluma une cigarette tout en le regardant repartir joyeusement vers le côté conducteur.


Vincent s'installa à l'arrière et ils se mirent en route pour la demeure. À leur arrivée, Carla se précipita dans le bras de son frère et lui souhaita un très bon anniversaire. Il l'embrassant tendrement sur le front et la remercia avant de sortir son téléphone, l'inclinant frénétiquement devant elle.


- John ! Non. Tu vas pas faire ça ? S'exclama Carla.


- John ! Continua Vincent. En faisant non de la tête.


- Quoi ? C'est mérité. Non ? Leur répondit John en commençant à saisir un message sur son téléphone.


- Laisse-la... John, laisse tomber. Lança Carla en lui tirant la manche de sa veste.


- Et..... Envoyé ! S'exclama John avant de ranger son téléphone. Maintenant, on peut faire la fête.


Il vit alors Marco en haut des marches et se dirigea vers lui, les bras ouverts, content qu'il ait pu se libérer pour la soirée. Carla se tourna vers Vincent alors que celui-ci haussait les épaules.


- Il avait dit qu'il le ferait... Lâcha Vincent avant de rentrer dans la demeure.


- J'ai pas suivi... S'étonna Naëlle.


- Notre mère lui avait dit qu'il ne dépasserait jamais ses 35 ans s'il suivait le chemin de la mafia et de la vengeance. Il vient de se faire le plaisir de lui montrer qu'elle avait tort. Souffla Carla.


- Oh. C'est... On rentre ?


- Oui. C'est parti pour la fête. Sourit Carla.


Alors que John faisait le tour des membres pour les saluer, Naëlle monta dans sa chambre pour se changer. Lorsqu'elle redescendit, tous passèrent à table et dinèrent dans une ambiance joyeuse et très rapidement débordante de conneries en tout genre, chose à laquelle John s'était habitué et appréciait énormément. A la fin du repas, John se leva un verre à la main et le sourire aux lèvres.


- Je ne vais pas vous faire un discours... En plus, je suis complétement nul pour ça, mais je voulais vous remercier sincèrement pour tout ce que vous avez fait pour ma famille et moi-même. Merci pour ma sœur et merci pour cette superbe fête d'anniversaire.


- J'ai une question... Intervint Arno. Le cadeau de Naëlle, c'est quoi ? Elle a pas voulu nous le dire...


- Le plus beau cadeau qu'on puisse me faire et que j'aurai plaisir à rouvrir tout au long de l'année. Sourit John.


- T'aurais dû demander ce qu'elle a foutu de mon ruban. Marmonna Hakane.


John ria et se remit sur sa chaise alors que Salomon arrivait avec le gâteau. John ferma alors les yeux, le temps de faire un vœu puis souffla ses bougies, embrassant dans l'élan son Izanami.


- Et toi Naëlle. C'est quand ton anniversaire ? Demanda Carla.


- Je ne le fête pas.


- Oh, excuse-moi.


- Bon, on le mange ce gâteau ? Lança à haute voix John en levant sa cuillère.


- Bonne idée ! Juré c'est pas moi qui l'es fait en plus ! Relança Naëlle.


Ils se régalèrent rapidement du magnifique gâteau que Salomon avait préparé pour l'occasion puis virent chacun leur tour offrir leur cadeau à John. Ce fut le cadeau de Vincent qui arriva en premier dans les mains de John et lorsqu'il l'ouvrit, l'émotion et le sourire de notre samurai ne pouvait être plus grand, Vincent lui avait fait faire un magnifique portrait de famille où Carla, Marco et lui-même avait posé pour l'occasion. John le remercia chaleureusement et le prit dans ses bras, ému et heureux de ce cadeau. Ce fut ensuite au tour de Marco qui lui posa une longue boîte en bois ornée de motif japonais. En l'ouvrant, John y découvrit un magnifique katana dont la lame avait été gravée de son nom japonais. John parcourut alors des doigts le flan de la lame, le sourire toujours aux lèvres et serra son frère dans ses bras.


- Vous me gâtez vraiment. Merci beaucoup. Lança John, un peu ému.


Les membres du clan suivirent le mouvement et chacun lui offrit tour à tour leur cadeau, parfois symbolique, parfois humoristique, mais chaque fois avec l'intention de lui faire plaisir. John était comblé de bonheur. Sa dernière fête d'anniversaire devait remonter bien avant, c'est 8 ans et n'avait jamais été aussi belle et réussi. Carla fut la dernière à venir le voir et à sa tête, John devina qu'encore une fois, il allait devoir l'aider à lui trouver un cadeau. Chaque année était un vrai casse-tête pour Carla, son frère pouvait s'acheter tout ce qu'il voulait et quand il le voulait et cela lui compliquait chaque fois les choses.


- Tu sais ce que je vais dire... Lança Carla gênée.


- Je sais. Ria John. Mais j'ai déjà mon idée.


- Oh super ! Dis-moi et je te le prends dès demain. Fut soulagé Carla.


- Demain ? Ah non ! C'est aujourd'hui mon anniversaire. C'est maintenant que je le veux. Ria John.


- Maintenant ? Mais... Tu veux quoi ? S'inquiéta Carla.


John se pencha vers Naëlle et lui demanda à l'oreille si quelqu'un pouvait installer le karaoké.


- Je m'en occupe. Répondit Naëlle.


Elle se leva et sortit de la salle à manger pour tout préparer, revenant rapidement vers son samurai, lui indiquant que tout était prés. John prit la main de sa sœur et l'emmena dans le hall, encourageant tous les autres de le suivre.


- John ? Tu fais quoi ? S'inquiéta Carla en voyant les installations.


- J'ai choisi mon cadeau.


- Qui est ?


- Tu chantes avec moi ! Sourit John. Tu as réussi à esquiver au jour de l'an, mais tu ne pourras pas y échapper aujourd'hui.


- Tu veux pas autre chose, sérieux ? J'ai jamais fait ça en public.


- Si je l'ai fait, tu peux le faire. Et puis je te l'ai dit. On le fait ensemble.


- C'est qu'elle serait peureuse la ptite Carla en fait. Ricana Naëlle.


- Mon amour ? Tu veux pas m'aider ? Implora Carla.


- J'ai déjà fait ça lors de Gala alors non pas d'aide sur ce coup-là. En plus, c'est moche de refuser un cadeau à son frère... Lui répondit John Gomora, curieux de l'entendre.


John lui tendit un micro et se plaça à ses côtés avec le sien. Il avait choisi deux chansons pour le duo avec sa sœur et l'ayant déjà entendu les chanter dans sa chambre en Sicile, il savait qu'elle ne serait pas perdue sur la rythmique.


- Pas de stress, tu les connais.


Il lança alors la première chanson et comme l'avait prévu John, elle reconnut immédiatement « You look Good » de Lady Antebellum. John commença en rythmant les mouvements de sa tête tout en la regardant pour la mettre à l'aise. Elle ferma alors les yeux et se lança. Comme l'avait prévu John, elle se prit vite au jeu et ré-ouvrit ses yeux, un sourire s'étirant doucement sur le visage, jouant ensuite avec son frère en se regardant, se renvoyant la réplique. Ils se mirent ensuite en face de leur public, chacun d'eux fixant la personne à qui s'adressait la chanson. John avait déjà chanté devant Naëlle, mais pour Carla, c'était une nouvelle découverte pour son beau brun.


La chanson se termina et John embrassa sa sœur sur la joue, le sourire aux lèvres.

- Tu as fait le plus dur. Maintenant, que dirais-tu d'un « Just a Kiss » du même groupe ?

- T'as un message à faire passer ? Ria Carla.

- T'en a pas un, toi ?


Carla acquiesça de la tête et pris une grande inspiration alors que John lançait la deuxième chanson et se mettait en place, fixant déjà son Izanami, le sourire aux lèvres. Des notes de piano lancèrent la chanson et c'est Carla cette fois qui commença, regardant amoureusement son homme, lui faisant partager ses sentiments. John prit la suite et son attitude était tout aussi transparente, fermant les yeux de temps en temps, un sourire doux sur les lèvres puis les ouvraient pour les replonger dans ceux de Naëlle. Leur duo était plein d'émotion et leur voix s'harmonisaient magnifiquement.


À la fin de la chanson, John pris sa sœur dans ses bras, la remerciant pour le cadeau et tenta de négocier une troisième. Étonnement, Carla déclina et partit directement vers son homme.


- Bon, c'est ce qu'on appelle l'épreuve de feu... C'est ça ? Lança Carla en haussant les épaules.


- Non, c'est l'excuse qu'on a utilisée sur Cole la première fois ça ! Ria John Gomora.


- On s'est fait avoir ! Super !


- Oui, il a dit pareil.


John, qui avait choisi trois chansons au départ, continua donc seul pour la dernière et la lança aussi vite. C'est sur un début de batterie et de guitare électrique que le morceau « Addicted to Love » de Robert Palmer commença. Le sourire aux lèvres, il battit le rythme en tapant son talon sur le sol et regardait Naëlle. Il lui fit signe du doigt pour qu'elle le rejoigne, voulant finir cette chanson avec elle. Elle s'approcha, souriant tout en attrapant le micro, ne le lâchant pas du regard. Le sourire large et les yeux plongés dans les siens, John se sentait envahi par une douce chaleur et un bonheur sans nom. La journée n'avait pas très bien commencé, mais cette soirée et ce moment avec elle, avait tout balayé, ne laissant que joie et légèreté.


Lorsque la chanson fut terminée, il posa sa main doucement sur sa joue et l'embrassa tendrement.

- Merci pour cette magnifique soirée. Lui murmura John.

- C'était un plaisir de t'organiser tout ça. Merci à toi pour les chansons...


La fête continua encore quelques heures, mêlant rires et folies en tout genre. Une fête à la façon clan du dragon si on devait la qualifier et c'est après avoir pris un dernier café, que Naëlle invita John à monter à l'étage.


En entrant dans la chambre, elle s'appuya contre la porte, son regard se baladant partout dans la pièce, sans se poser sur son samurai.

- Je suis énormément partie ces derniers mois, des rendez-vous d'affaires, des choses pour le futur... Je n'aurais jamais pensé te retrouver au Japon. C'était drôle, parce que j'y étais pour programmer les formations des enfants... Et te revoir là-bas en même temps que moi... J'ai eu l'impression de me retrouver des années en arrière. Pourtant, on était différents tous les deux, on avait évolué.... Et j'ai tellement aimé te retrouver là-bas à ce moment-là. Avoir la chance de te savourer dans ce passé et ce présent alors que je programmais le futur... C'est toujours quand j'ai eu envie de tout abandonner que tu apparais dans ma vie. D'abord notre rencontre au Japon, puis quand j'ai dû me faire tatouer les bras, je me suis souvenu de notre rencontre... Alors j'ai voulu me la graver pour me la rappeler à chaque instant. Puis ta vengeance qui tombait quand j'avais l'impression que ma vie s'écroulait... Et toi qui réapparaissais dans ma vie. Je mentirais si je disais que je t'ai oublié toutes ces années, je me disais juste que tu avais trouvé celle que tu méritais. Et bordel, depuis que t'es là à mes côtés... J'ai aucune envie qu'il y en ait une autre que moi. C'est vraiment terrorisant au fond... Parce que bordel, je sais bien à quel point je suis dingue de toi, à quel point ces semaines loin de toi, c'était putain de dur...


John alla s'asseoir sur le bord du lit, la fixant tendrement alors qu'elle se livrait à lui et lui répondit.

- Personne ne peut graver ma vie comme tu l'as fait. Lorsque tu as quitté le Japon il y a 15 ans, je pensais que je ne te reverrais plus, que tu étais le genre de femme qu'on ne croise qu'une fois dans sa vie... Si on est chanceux... Et je me suis senti très chanceux. Les femmes que j'ai pu rencontrer après toi... ? Aucune ne me convenait et je me lassais très vite, les comparant systématiquement à toi. Si je fais le tour de nos retrouvailles, elles marquent chaque fois une période forte de ma vie. Tu es mon passé, mon présent et mon futur... Putain, ce que je veux que tu sois mon futur. La distance est dure et le temps qui me sépare de toi me torture chaque fois. Ta voix m'apaise, l'odeur et la douceur de ta peau me fais perdre pied... Tu es ma force et ma faiblesse, ma folie et mon équilibre. Je ne vis pas lorsque tu es loin de moi, je survis seulement... J'ai l'impression d'être incomplet quand tu n'es pas là. Je sais aujourd'hui que tu es celle que je veux plus que tout. Je t'aime...


Elle s'avança doucement vers lui, s'asseyant sur lui avant de poser tendrement ses mains sur son visage.

- Je suis heureuse d'avoir pu réunir ta famille à nouveau pour ton anniversaire, même si ce sera encore mieux avec Angie la prochaine fois. Heureuse de te voir sourire ainsi, et que tes proches puissent en profiter aussi. Je veux aussi que tu sois mon futur. Je t'aime.


Il plongea un tendre regard sur le sien, un sourire heureux au visage d'avoir entendu ses mots puis posa lentement ses lèvres sur les siennes, savourant leur douceur avant de descendre le long de cou tout en plongeant ses doigts dans ses cheveux. Il se laissa tomber en arrière lentement sur le lit en l'attirant avec lui.

- Et si tu me montrais comment jouer avec tous ces rubans.... Lui souffla-t-il.

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