26 - Jeudi 24 Juillet - 00h05



Après qu'elles eurent fini de dîner, les deux jeunes femmes partirent se changer, il était temps de se mettre en route pour leur soirée. Elles descendirent ensuite et se dirigèrent directement vers le garage pour récupérer leurs motos. Une fois leurs casques en place, elles démarrèrent tranquillement jusqu'au portail. Ne connaissant pas la route, Angélina laissa Carla partir devant. D'un coup de poignet, Carla partit alors à toute vitesse et très vite, les deux jeunes femmes se retrouvèrent sur l'autoroute 29 où elles poussèrent leurs engins à leurs maximums. C'était une sensation qu'Angélina affectionnait tout particulièrement, une sensation de liberté totale, mélangée à une montée d'adrénaline sans pareil. Elles prirent ensuite le Strada Statale 115, route nationale qui les emmena presque directement au Night-club.

Quinze minutes de route droite, l'idéal pour pousser encore les motos, elles se lancèrent alors dans une course, où l'une doublait tour à tour l'autre, quand sans prévenir, un motard les dépassa à une vitesse qui leur donnait l'impression d'être sur un scooter. Les deux femmes par réflexe jetèrent un regard sur leur compteur puis se regardèrent mutuellement, elles roulaient à plus de 190 kilomètres-heure. En quelques secondes, le motard avait déjà disparu, il n'était même pas envisageable d'essayer de le rattraper même si toutes les deux avaient un goût certain pour le défi, celui-ci n'était clairement pas à leur portée. Lorsqu'elles atteignirent leur destination, elles se dirigèrent directement sur le parking extérieur du Night-club qui se trouvait au milieu de nulle part, seuls des champs d'olivier à perte de vue constituaient le paysage.



Elles se garèrent côte à côte et tout en retirant leurs casques, leurs regards fut attiré par une femme adossée à une moto, la moto, cette même moto qui les avait dépassés plus tôt. Le motard était donc une femme. Le regard de cette femme était indescriptible, il émanait d'elle, une intensité, une force, mélangé à un je-m'en-foutisme total. Elle était là, fumant quelque chose qui était loin d'être du tabac aux vues de l'odeur qui s'en dégageait. D'un geste sûr, elle jeta sa cigarette d'un mouvement similaire à un claquement de doigts puis regarda sa montre, et l'expression qu'elle fit en regardant les jeunes femmes, transpirait, le "Vous en avez mis du temps", et elle se décida à entrer dans la boîte.

- Sérieux !!! C'est qui cette nana ? lança aussi vite Carla.

- Je ne sais pas, mais elle vient clairement de se foutre de nous ! répondit Angélina en levant un sourcil.

- Se foutre de nous ? Tu veux dire l'humiliation totale ! Mon bébé va jamais s'en remettre ! T'inquiètes pas mon bébé, maman va prendre soin de toi ! répondit Carla en caressant sa moto.

- En même temps, est-ce que tu as vu son bébé ? lança Angélina émerveillée par le modèle.


Carla regarda plus attentivement la moto de la femme, c'était une Kawasaki Ninja H2R de 2015, le modèle était magnifique et avec un monstre pareil, elle comprenait qu'elles n'avaient aucune chance face à elle. Carla se jeta sur sa moto, plaçant ses mains sur les phares.

- Non ! Mon bébé, ne regarde pas ! Tu vas te faire mal ! souffla fort Carla dans une tirade digne d'un Shakespeare.


Après un grand fou rire d'Angélina devant le comportement de Carla, les deux jeunes entrèrent dans la boîte, l'ambiance était électrique et déjà Carla levait le bras, marchant en cadence au rythme de la musique. Elles se dirigèrent ensuite vers le bar pour prendre une consommation et faire un tour d'horizon de la piste de danse.

- Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ? demanda Carla à l'oreille d'Angélina.

- C'est pas New York, mais ça fera l'affaire ! sourit Angélina.


Elles posèrent ensuite leurs verres et se dirigèrent sur la piste, commençant à bouger sans retenue. Plusieurs heures se passèrent et les jeunes femmes étaient toujours sur le dancefloor à danser énergiquement. Au bout d'un moment, deux hommes s'approchèrent d'elles et commencèrent à se coller à elles. Angélina s'écarta légèrement tout en dansant, alors que Carla avait déjà changé de regard. En quelques secondes, les deux hommes devinrent beaucoup plus envahissants et lorsque l'un d'eux attrapa Angélina par la taille, celle-ci lança instinctivement un coup de coude dans le visage. L'homme se retrouva à terre, sonné par le coup. Son ami vint rapidement vers lui pour l'aider à se relever.

- Cette pute m'a explosé le nez ! hurla l'homme à terre.

- Je crois qu'il est temps de rentrer ! sourit Carla amusée par les réflexes de sa cousine.


Carla attrapa alors Angélina par la main et l'emmena à l'extérieur de la boîte. Arrivée sur le parking, Angélina et Carla furent rattrapées par les deux hommes qui en les voyant près des motos, ne purent s'empêcher une réflexion sexiste.

- J'ai aussi un gros engin qui ne demande qu'à être chevauché ! Tu veux pas essayer chérie ? lança un des hommes en s'approchant d'Angélina.

- Tu veux que je m'en occupe si tu veux, je ne voudrais pas qu'ils posent leurs sales pattes sur mon bébé. proposa Carla.


Angélina stoppa Carla d'un geste rapide en tendant le bras pour lui barrer la route, et tourna la tête vers elle, fronçant les sourcils et le regard noir. Carla comprit très rapidement et fit trois pas en arrière, le sourire aux lèvres, curieuse de voir sa cousine à l'œuvre. Angélina se déplaça alors vers la droite, obligeant les hommes à la suivre plus loin derrière le parking. En quelques secondes, l'un des hommes se jeta sur elle, essayant de la ceinturer, sans réfléchir, elle se décala sur le côté et assena un enchaînement de coups au visage et au plexus de l'homme qui sous cette pluie de coups, tomba rapidement en arrière. À ce moment, le deuxième homme voulant porter secours à son ami se lança vers Angélina, mais très vite fut arrêté par Carla qui d'un seul geste, venait de lui lancer deux Kunaïs, petits couteaux de lancer japonais dans les cuisses. Le lancer était parfait, totalement maîtrisé et une fois le deuxième homme à terre, hurlant de douleur, les deux jeunes femmes se regardèrent avec un sourire complice. Angélina attrapa alors son adversaire par les cheveux et le traîna plus loin. L'homme à ce moment, hurla sous la douleur et Angélina n'a d'autre choix que de se pencher vers lui et de lui balancer un coup de poing magistral, le mettant KO. Elle se remit ensuite en route jusqu'à le déposer salement dans un champ d'olivier. Carla pendant ce temps, jouait un peu avec son nouvel ami en pointant un troisième couteau vers ses parties intimes.

- Alors, tu voulais me montrer ton gros engin ? sourit sadiquement Carla.

- Non... non madame ! Je m'excuse ! sanglota l'homme.


Elle l'attrapa alors par le col de sa chemise et le traîna jusqu'à Angélina qui l'attendait, le regard euphorique. Carla le lâcha ensuite près de son ami inconscient et s'accroupit devant lui.

- Bien, monsieur gros engin ! Tu vas me promettre deux choses !

- Oui... Oui madame ! répondit l'homme terrifié.

- Premièrement, tu ne parleras plus jamais à une femme de cette manière. C'est vraiment très désagréable tu vois ! commença-t-elle en retirant doucement le premier couteau planté dans sa cuisse.

- Aaaaahhh !! Ouiiii !! Je promets ! hurla l'homme.

- Deuxièmement, je ne veux plus jamais te voir dans la région ! Je tourne un peu partout et tu regretterais amèrement de me revoir ! termina Carla en retirant doucement le deuxième couteau.

- Ouiiii madame !! Pitié !

- Bien, je crois que l'on s'est compris ! Soit sage hein !! Je ne veux pas t'entendre tant que je ne suis pas repartie !


L'homme hocha la tête rapidement de bas en haut en signe acquiescement, complètement terrifié par Carla. Les deux femmes retournèrent ensuite à leur moto et repartirent rapidement encore excitées par cette fin de soirée.

De retour à la villa, les deux jeunes femmes se dirigèrent vers le garage. Une fois garées, elles retirèrent leurs casques, le sourire aux lèvres puis restèrent assises quelques secondes.

- Quelle soirée ! Je ne pensais pas autant m'amuser ! ricana Carla.

- Ce n'est pas le genre de vidage de tête auquel je pensais, mais j'avoue que ça fait du bien ! ricana Angélina.

- Je ne savais pas que tu savais te battre ! Sympa ta technique !

- Ton lancer de couteau est pas mal non plus ! Tu as appris ça où ? demanda Angélina.

- Oh ça ! C'est un truc de famille ! Je t'apprendrais si tu veux !

- De famille ? Tu veux dire que John...

- John ? C'est le pire !! C'est lui qui m'a appris la technique ! ria Carla.

- Le pire ? Il faut croire que je ne le connais pas totalement. répondit Angélina intriguée.


Les deux jeunes femmes descendirent ensuite de moto et retournèrent à la villa, bras dessus bras dessous tout en faisant attention de ne réveiller personne. Il était déjà 5h du matin et tout le monde dormait, tout le monde à part Vincent qui attendait leur retour. En les voyant aussi souriantes, il déduisit que leur soirée s'était bien passée et qu'il n'avait plus à s'inquiéter, il les salua donc en s'inclinant puis partit se coucher. Les jeunes femmes firent de même et se quittèrent après s'être souhaitées une bonne nuit et rejoignirent ensuite leur chambre respective.



Il était 7h15 quand John se leva, prêt à reprendre l'entraînement pour les festivités à venir. Il descendit vers le hall puis se dirigea vers la salle d'entraînement. En chemin, il croisa Marco qui venait de finir son jogging matinal.

- Salut Marco ! Ça te dit de venir faire un peu de combats avec moi ? demanda John.

- Tu sais que je ne suis pas un adversaire très redoutable face à toi, mais je veux bien essayer. sourit Marco.


Arrivé dans la salle, John se dirigea directement vers un placard encastré à portes coulissantes où se trouvait sa collection d'armes personnelle. Il y avait tout un ensemble de lances et d'armes blanches diverses, des Saïs (sorte de trident non tranchant), des Kunaïs et bien sûr, différents modèles et tailles de Katanas. Au vu du niveau de Marco, John préféra choisir le Bô, un très grand bâton en bois généralement long de 180 cm qui se maniait avec les deux mains. Après avoir lancé un Bô à Marco, John retira son tee-shirt et attrapa le sien. Les deux hommes se placèrent alors sur le tatami en face à face et commencèrent l'échauffement. Pendant que John faisait tourner son bâton tout en exécutant quelques déplacements rapides, Marco regarda le dos de John.

- J'avais presque oublié à quel point ton tatouage était impressionnant. souffla Marco en souriant.


John avait un tatouage qui recouvrait totalement son dos, représentant pour la plus grosse partie, un samouraï ainsi que deux inscriptions en japonais qui signifiait, "Famille" et "Loyauté". Il avait passé une grande partie de son adolescence au Japon où il y avait reçu une formation très rude en arts martiaux et combats au corps à corps. Pendant son long séjour, il avait été le disciple d'un des plus grands maîtres, Soke Hirokazu Kanazawa. Aujourd'hui, il était devenu un combattant aguerri, et ne craignait pas grand monde. On était très loin du John qu'Angélina connaissait. L'échauffement terminé, leur combat pouvait commencer.


Après une petite heure à subir les attaques de John, Marco demanda une pause et se dirigea vers un banc pour prendre une serviette et une petite bouteille d'eau. Pendant ce temps, John continuait ses exercices. À ce moment, les portes de la salle s'ouvrirent et deux hommes entrèrent, balayant rapidement des yeux la salle. Juste derrière eux, une femme entra, brassière de sport et petit short moulant. John pencha un peu la tête et se mit à sourire.

- Izanami ? sourit John.

- Oui, mon samouraï ? répondit la femme.

- Tu viens te détendre ? sourit John.

- Tu sais que j'adore jouer avec les gros bâtons. répondit alors le femme avec un grand sourire.

- Je te laisse t'échauffer avant te montrer ce que mon bâton sait encore faire ? sourit John en penchant la tête.

- C'est qu'il doit être bien rouillé depuis... 7 ans c'est ça ? Faudrait pas que je te termine trop vite... J'aime pas trop les précoces tu te souviens quand même ?

- J'ai justement 7 ans à rattraper et je ne vois pas qui d'autre pourrait venir vérifier la vivacité de mon bâton !

- Ça tombe bien, j'ai un bon niveau de frustration à évacuer. On verra qui tombe le premier alors.


Marco qui assistait à la scène, ne comprenait pas totalement ce qu'il venait de se passer et regarda les deux hommes, cherchant à voir s'il était le seul. Les deux hommes étaient en train de rire et il était maintenant évident qu'il était seul à ne pas tout comprendre. La femme commença ensuite à s'échauffer alors que Marco s'avançait vers elle, voulant lui proposer son aide. Très rapidement, John lui fait barrage et posa sa main sur son épaule.

- Je te le déconseille fortement. souffla John en faisant non de la tête.

- Pourquoi, tu me dis ça ? s'étonna Marco.

- Tu n'y survivrais pas ! Au mieux, c'est ton ego qui en prendrait un coup. Crois-moi. répondit John très sérieusement.

- Mais non je suis une femme douce et... comment on dit déjà ? répondit la femme innocemment en regardant ses hommes.


Ses hommes haussent alors les épaules, se retenant de répondre puis décidèrent de partir, invitant Marco à les suivre. Ils quittent alors la salle avec Marco, toujours perdu, et le laissèrent rejoindre seul la terrasse, laissant la femme et John seuls dans le gymnase.


Ce n'est qu'à 15h, qu'Angélina se réveilla et la seule chose qu'elle avait en tête, c'était un bon café. Elle s'habilla rapidement puis descendit pour rejoindre la terrasse. En arrivant, elle aperçut Marco assis à la table, buvant une boisson fraîche.

- Salut Marco !

- Hey ! Salut princesse ! Bien dormi ?

- Oui, très bien ! Merci. sourit Angélina.

- J'ai cru comprendre que la soirée avec Carla s'était bien passée.

- Je dirai qu'elle a était, intéressante et surprenante à la fois. Mais oui, très bien passée.

- Avec Carla, y a peu de chance de s'ennuyer. Vous n'avez eu aucun problème ?

- Non... Aucun !


Vincent rejoignit ensuite la table, servant le café d'Angélina, la regardant en lui souriant. Angélina comprit immédiatement l'attitude de Vincent et lui sourit à son tour tout en lui faisant un clin d'œil. Marco remarqua la scène et ria en les observant.

- Je vois que Vincent à la primeur de tes petits secrets !

- Ah, mais fallait être là quand nous sommes rentrées ce matin ! sourit Angélina.


Quelques secondes plus tard, le téléphone d'Angélina se mit à sonner, c'était Stana. Elle avait l'air inquiète, ses parents ne donnaient pas de nouvelles depuis leur départ pour Los Angeles et ceux d'Angélina n'avaient toujours pas rappelaient l'inspecteur Callahan et restaient injoignables. Angélina fut très surprise, mais avec ce qu'il se passait en ce moment, la possibilité d'un lien existait. Stana continua ensuite en informant son amie que les hommes qu'ils avaient arrêtés lundi, avaient tous disparu lors d'un transfert. L'enquête était devenue un vrai sac de nœuds et elle ne savait plus par où il fallait commencer. De plus, lorsqu'elle avait voulu voir John pour discuter de leur fin de soirée, se sentant très mal à l'aise, les studios l'avaient informé qu'il avait pris des congés pour une période indéterminée.

- Sérieux Angie ! Je n'y comprends plus rien ! C'est un vrai bordel !

- Pour mes parents, je vais essayer de les joindre, par contre pour les tiens, j'avoue que je ne comprends pas non plus !

- C'est du délire, cette histoire ! Et pour John, tu sais quelque chose, il t'a appelé ?

- C'est une très longue histoire et moi-même, je n'en ai pas fait encore le tour, mais, John est avec moi en ce moment.

- Avec toi ? Aux Hamptons ?

- Pas aux Hamptons...

- Angie ! T'es où bordel ?


Angélina raconta alors le déroulé qui l'avait emmenée jusqu'en Sicile, et lui expliqua ensuite les premières révélations de Luciano. Stana n'en revint pas, Luciano était son oncle. Quand Angélina aborda la partie où John entrait en scène, l'inspectrice pousse un cri d'étonnement, John était le fils de Luciano et par le même coup, le cousin d'Angélina. Il avait pris une nouvelle identité pendant toutes ses années, juste pour la protéger. C'est invraisemblable pour Stana, on était très loin de l'enquête de départ et la suite des révélations n'allait sûrement pas être plus simple. Après encore de longues minutes de discussions, Angélina promit de tenir au courant son amie et qu'elle s'arrangerait pour la faire venir.

Après avoir fini sa conversation avec Stana, Angélina commença à composer le numéro de ses parents, mais Marco, qui avait suivi la discussion, l'interrompit en posant sa main sur le téléphone de la jeune femme.

- C'est inutile princesse !

- Comment ça ? demanda Angélina en regardant Marco, les sourcils levés.

- Encore une fois, je ne peux rien dire. Luciano le fera. Mais sache que les Panetti et les Miller vont bien. Ils ne risquent rien.

- Explique-toi ! insista Angélina.

- On a fait le nécessaire pour les mettre à l'abri le temps que cette histoire soit réglée.

- Les mettre à l'abri ? Mais pourquoi ?

- On protège les nôtres...

- MARCO ! lança Luciano d'une voix mécontente.


Le jeune homme se leva rapidement et s'approcha de Luciano qui le regardait en fronçant les sourcils. Marco baissa la tête et s'excusa auprès de l'homme puis quitta la terrasse pendant qu'Angélina regardait la scène se dérouler. Luciano regarda Angélina avec un air grave et après quelques secondes de silence, il reprit un regard doux.

- Le temps nous manque ma chérie, demain je te dévoilerais tout. Tu devrais te reposer, demain sera une journée difficile.

- Je suis prête !

- Nous le verrons demain. En attendant, j'aimerais que tu ne poses plus de questions pour aujourd'hui, c'est à moi de tout te dire.


Angélina accepta. Et même si la dernière phrase de Marco résonnait encore dans sa tête, elle aurait enfin toutes les réponses demain. Il lui fallait être patiente encore juste une journée.

Un peu plus tard, Angélina croisa John, il était en jogging et débardeur sans manche et avait l'air de s'être fait passé à tabac. Sa lèvre était gonflée et ses bras tout comme son visage, étaient recouverts d'ecchymoses. Il se dirigea vers elle, le sourire aux lèvres.

- Salut Angie ! Bien dormi ?

- Oui, merci. Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

- Oh ça ! Ce n'est rien, j'ai juste retrouvé une vieille amie !

- Une vieille amie ? Vous avez des retrouvailles très spéciales, je trouve.

- Disons que nous avons un intérêt commun pour les rapports de force. Et ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vu. sourit John.

- J'avoue que je ne te connaissais pas sous cet angle.

- Un jour, je te raconterais mon histoire. répondit John en lui faisant un clin d'œil.


Il quitta Angélina en lui expliquant qu'il avait besoin d'une bonne douche et monta à l'étage tout enjoué, montant les marches deux par deux tout en chantonnant un mot.

- Iza...namiiiii !


Il était clair pour Angélina que c'était un John complètement différent qu'elle avait en face d'elle. Sept ans qu'il avait dû se faire passer pour un autre, sept longues années à mettre sa vie de côté juste pour elle, pour la famille, comme il lui avait dit hier. Mais après réflexion, Angélina aussi avait changé, rien que la soirée avec Carla prouvait qu'elle pouvait être plus brutale qu'à son habitude. Le pire étant qu'elle avait aimé mettre une raclée à cet homme. Beaucoup de choses changées et n'ayant aucune idée de ce qu'il l'attendait demain, elle n'avait aucune idée de la réaction qu'elle allait avoir. Il fallait qu'elle se prépare au pire.

Marco sortit du bureau de Luciano, apercevant Angélina perdue dans ses pensées. Il s'approcha d'elle pour lui demander si tout allait bien et elle tourna alors la tête vers lui en souriant puis lui répondit qu'elle réfléchissait à demain, à ce que Luciano aller lui dire. Il posa alors ses mains sur les épaules d'Angélina.

- Après tout ça, je sais que tu es assez forte pour entendre la vérité. Je ne te dis pas que ce sera facile et peut-être que tu auras besoin de temps pour y réfléchir. Mais tu auras enfin toute l'histoire et je sais que c'est que tu veux par-dessus tout.

- Oui, c'est ce que je veux, mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser.

- Que dirais-tu de venir avec moi ? sourit Marco.

- Avec toi ! Mais où ça ?

- Encore une fois, laisse-moi te faire la surprise. Ce soir, tu ne penses à rien et tu te détends !


Il savait ce qu'Angélina allait devoir encaisser demain et lui non plus ne savait pas comment elle allait réagir. Une soirée détente ne pouvait que lui faire du bien. Il lui demanda alors de l'attendre quelques minutes puis partit rapidement dans une pièce. En revenant, il prit la main d'Angélina et lui demanda de le suivre. Arrivé devant le garage, Marco lâcha la main d'Angie en lui faisant signe de ne pas bouger. Quelques secondes plus tard, un ronflement de moteur surgit du garage et elle aperçut Marco en sortir sur une moto.

- Et voilà princesse ! Celle-ci, c'est la mienne !

- Oh... C'est beaucoup mieux ! sourit Angélina.

- Tu acceptes de monter dessus cette fois ? sourit Marco.

- Ok ! Sur celle-là, je viens bien !


Il lui donna ensuite un casque et enfila le sien pendant qu'elle montait derrière lui. Elle connaissait très bien le modèle, la YZF-R6 de chez Yamaha, mais n'était encore jamais montée dessus. Une fois Angélina fut bien installée, il démarra très rapidement et prit la route. Ils arrivèrent après un peu plus de 10 minutes devant une petite maison en pleine bordure de plage. L'endroit s'appelait Tre Fontane, petite ville balnéaire pour dix kilomètres de plage. Le paysage était magnifique et notre jeune femme tomba très vite sous le charme. Marco descendit ensuite de la moto tout en retirant son casque et d'un geste de la main, montra la maison.

- Bienvenue chez moi !

- Chez toi ? s'étonna Angélina.

- Tu ne croyais quand même pas que j'habitais dans la villa ! sourit Marco en poussant le portillon.


Il s'avança jusqu'à la porte de la maison puis invita la jeune femme à entrer. L'intérieur était plutôt soigné, bien rangé, c'était très surprenant pour une maison habitée par un homme seul. Marco la laissa tourner seule dans la maison, visitant pièce par pièce et se dirigea vers sa cuisine.

- Ce soir, c'est moi qui cuisine ! annonça Marco enjoué.

- Hmm... Quelle surprise agréable. répondit Angélina en revenant dans le petit salon.


Marco se mit immédiatement au travail pour lui préparer un plat typique de l'île. La cuisine sicilienne, influencée par la cuisine italienne, mais également espagnole, grecque et arabe, donnait à ses spécialités des saveurs riches en goût et Marco était bien décidé à lui faire découvrir les plaisirs culinaires dans lesquels il avait grandi.

Après quelques heures de préparations, il invita Angélina à s'asseoir à table et commença à la servir. En entrée, il lui servit un Pesto Rosso, sauce à base de tomates séchées, de parmesan, pignon et basilic, sur des Bruschettes, grandes tartines grillées, idéales pour ouvrir l'appétit. Pour le plat principal, il lui servit ensuite une assiette de "Pasta alla norma" pâtes siciliennes aux aubergines, tomates et ricotta. Angélina se régala clairement et n'en revenait pas qu'il ait su préparer tout ça lui-même. Lui mangea tranquillement, attendant le verdict de son hôte.

- Marco... C'est délicieux !

- C'est vrai ? Ça te plaît ?

- C'est impressionnant ! Je ne savais pas que tu cuisinais comme ça !

- Le résultat de nombreuses heures passées avec le Chef Antonio. sourit Marco. Les premiers temps, il me chasser systématiquement de la cuisine en me disant que je n'avais rien à faire dedans, jusqu'au jour où il céda après avoir compris que je ne capitulerais pas.

- On m'a toujours dit que j'étais têtu, mais je crois que tu n'aies pas mal non plus. éclata de rire Angélina.

- C'est plus fort que moi, quand je veux quelque chose, je fais tout ce qu'il faut pour l'obtenir. répondit Marco en plongeant son regard profond dans ceux d'Angélina.


Angélina lui sourit puis posa ses coudes sur la table tout en plaçant sa tête sur le dos de ses mains, jouant du regard avec lui. L'attitude de la jeune femme le fit sourire à son tour et pendant quelques secondes, le silence s'imposa. Elle se pencha ensuite en arrière pour s'adosser à sa chaise puis rompit le silence.

- Ce serait parfait si maintenant tu me proposais un café. sourit Angélina en levant le sourcil.


Marco se leva doucement, le sourire aux lèvres puispartit à la cuisine pour servir le café. Angélina le rejoignit presque immédiatementet en arrivant prêt de lui, posa sa main sur la tasse qu'il allait lui donneren appuyant légèrement dessus pour qu'il la repose. Elle approcha son visage dusien en le fixant du regard et après avoir placé sa main derrière sa tête, ellevint poser ses lèvres les siennes. Il plaça alors très vite sa main derrière lanuque d'Angélina et leurs baisers passionnés commencèrent. Angélina agrippaalors les cheveux de Marco et les tira en arrière tout en le regardantintensément. À ce moment, Marco d'un geste sûr arracha le chemisier d'Angélinapuis attrapa ses hanches avant de la soulever pour la poser sur le plan detravail de la cuisine. Des baisers exaltés s'enchaînèrent ensuite alorsqu'Angélina lui retirait son débardeur. Elle s'agrippa ensuite à lui, offrant àMarco l'occasion d'aller la plaquer contre un mur. Tout en embrassantpassionnément son cou, il la laissa redescendre ses jambes le long des sienneset elle posa sa main sur son torse avant de le pousser lentement afin dereplonger son regard dans le sien. Un sourire s'étira sur ses lèvres alorsqu'il glissait son doigt du haut de sa poitrine jusqu'au bas de son ventre. Ellesauta ensuite en se recramponnant à lui, tenant sa tête entre ses mains, etcontinua de le regarder alors qu'il fléchissait lentement, jusqu'à la déposerdoucement sur le sol tout en posant son corps contre le sien.

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