C'était le premier réveil d'Angélina dans la résidence et tout était calme, aucun bruit à l'extérieur, aucune sonnerie de téléphone pour interrompre son sommeil dans un lit agréablement douillet. Hier soir, elle avait merveilleusement bien mangé, Antonio le «capocuoco», autrement dit le chef de cuisine, lui avait préparé des gnocchis à la sorrentina en plat principal et pour le dessert un délicieux semifreddo, petit dessert semi-glacé agrémenté par une meringue italienne dans laquelle, il avait incorporé de la nougatine. Pour finir, Vincent lui avait servi un café con panna, expresso avec une cuillère de crème fouettée et elle avait terminé sa soirée dans sa chambre à lire tranquillement avant de se mettre au lit. Une fois habillée, elle descendit au rez-de-chaussée où elle fut accueillie par Vincent qui l'invita à venir prendre son petit déjeuner sur la terrasse du jardin.

- Avez-vous bien dormi, mademoiselle ?

- Merveilleusement bien Vincent, merci.

- J'ai pensé que vous aimeriez prendre votre déjeuner à l'extérieur, le temps est magnifique aujourd'hui.

- Avec plaisir. Depuis hier soir, je me sens chouchoutée.

- Nous sommes là pour rendre votre séjour le plus agréable possible mademoiselle.

Le temps qu'Angélina s'installe à la table, deux employés de maison, Sarah et Alexandre, lui amenèrent son déjeuner. Ne sachant pas ce qu'elle désirerait prendre, ils lui posèrent alors une multitude de choix de viennoiseries et de fruits, accompagnés d'un double expresso. Même le café avait un goût idyllique, il avait sûrement été préparé avec une cafetière à piston pour avoir une telle saveur.

- Désirez-vous autre chose, mademoiselle ? demanda Sarah.

- Honnêtement, je ne vois pas ce que je pourrais vouloir de plus, vous me gâtez. Merci beaucoup. répondit Angélina en lui souriant.

L'employée s'inclina en souriant puis se retira. Alexandre, lui se posta en retrait non loin d'elle, se tenant droit à côté de la porte-fenêtre. Vincent expliqua ensuite à Angélina qu'en cas de besoin, l'homme sera là pour y répondre et qu'elle ne devait pas hésiter à faire appel à lui.

Après avoir fini son copieux petit déjeuner, Angélina décida d'aller faire un tour dans le jardin. Le temps était vraiment agréable et une petite promenade dans la propriété lui semblait parfaite pour conserver cet état de bien être dans lequel elle se trouvait depuis son arrivée aux Hamptons. Après quelques pas, elle rencontra Marcello, le jardinier, qui était en train de s'occuper d'une allée de roses toutes aussi magnifiques les unes des autres.

- Bonjour Mademoiselle. lança le jardinier en voyant Angélina arriver vers lui.

- Bonjour...

- Marcello, Mademoiselle. Je me nomme Marcello.

- Oui, excuse-moi Marcello. Je n'ai pas encore assimilé les prénoms de tout le monde. sourit Angélina.

- Ce n'est pas grave Mademoiselle, nous sommes nombreux à travailler ici et vous n'êtes arrivé qu'hier. répondit le jardinier en lui rendant le sourire.

- Vos fleurs sont magnifiques. C'est très agréable de se promener dans un jardin aussi beau.

- Merci, Mademoiselle, ça fait très plaisir à entendre.

Angélina continua encore quelques minutes à marcher dans le jardin puis retourna vers la maison. En arrivant dans le hall d'entrée, elle vit alors une femme donnant des directives aux employés qui s'agitèrent immédiatement après qu'elle leur ait assigné apparemment des tâches. Vincent rejoignit notre journaliste afin de savoir si tout se passait bien.

- Tout est parfait Vincent merci. Mais dites-moi, qui est cette femme dans le hall ?

- Oh... C'est Véronique Kaine, notre responsable médiatique et organisatrice événementielle.

- Vous avez même une responsable médiatique ? s'étonna Angélina.

- La position sociale de Monsieur demande une certaine conformité dans les mœurs et habitudes de la région. Chaque année, nous donnons plusieurs réceptions pour différents évènements mondains et galas de charité.

- Impressionnant ! Et vous organisez quoi aujourd'hui ?

- Oh ! Toutes mes excuses Mademoiselle, je n'ai même pas pris le temps de vous en parler. Nous donnons une réception ce soir, Véronique est là pour tout organiser.

- Ce soir ? Mais je...

- Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas obligé d'y participer.

Commençant à être soulagée par la réponse du majordome, Angélina fut alors rejointe par Véronique Kaine. C'était une femme, brune, de taille moyenne, habillée d'un chemisier blanc et d'un pantalon noir, palazzo avec plis. Sa démarche était dynamique et ce fut avec un grand sourire qu'elle s'approcha d'Angélina et de Vincent.

- Bonjour ! Vous devez être Angélina ! s'exclama la femme en tendant la main.

- Euh... Oui. répondit Angélina en lui serrant la main.

- Enchanté ! Je suis Véronique Kaine. Je suis chargée d'organiser le gala de ce soir, j'espère pouvoir compter sur votre présence.

- Eh bien...

- Mademoiselle Panetti est ici pour se reposer et ne souhaite pas participer au gala de ce soir. répondit Vincent voyant notre journaliste confuse.

- Comment ? Vous ne pouvez pas rater une telle soirée, nous recevons ce soir des invités de marque.

Au moment où Angélina s'apprêtait à répondre, le téléphone de Véronique se mit à sonner. Elle s'excusa alors et prit l'appel tout en s'éloignant un peu. Très rapidement, l'humeur de Madame Kaine devint de plus en plus joyeuse, sûrement la confirmation d'un invité important. La discussion fut brève et elle revint aussi vite vers Vincent et Angélina encore plus agitée que tout à l'heure.

- Vincent, monsieur Napoli, vient de me confirmer sa présence pour ce soir. Je vous avoue que donner une réception sans la présence de l'hôte ne me plaisait pas énormément.

- Quelle heureuse nouvelle. Vous avez pu le convaincre.

- Nous ne pouvions pas annuler au dernier moment et je lui ai expliqué que cela ne se faisait pas.

- Luciano sera là ce soir ? interrompit Angélina.

- Oui ! Il a encore beaucoup de travail et ne pourra faire qu'une apparition de quelques heures, mais il sera là... Alors, où en étions-nous ?

- Vous insistiez pour que je participe au gala de ce soir et après réflexion, je crois bien que je vais accepter. sourit Angélina.

- Superbe nouvelle ! Je sens que le gala de ce soir va être mémorable ! lança Véronique en les quittant.

Aussitôt Véronique repartie donner ses directives aux employés afin d'organiser au mieux le gala, Vincent se tourna vers Angélina en souriant, ayant compris l'intérêt soudain de notre journaliste et l'invita alors à rejoindre sa chambre. Elle allait devoir choisir une robe de soirée et laisser les professionnels recrutés spécialement pour le gala, s'occuper de la préparer.

- Des professionnels ?

- Oui, vous avez le coiffeur, la maquilleuse et notre représentant accessoires. Ne vous inquiétez pas pour le coût, choisissez ce qu'il vous plaira.

- Euh... D'accord.

Angélina retourna dans sa chambre et alla prendre une petite douche, il allait bientôt être l'heure du repas de midi et d'après ce que venait de lui dire Vincent, l'après-midi allait être très chargé. Une demi-heure plus tard, une employée frappa à la porte de notre journaliste, son repas était prêt. Servie sur son balcon personnel, Angélina s'installa pour manger au calme, loin du chahut du rez-de-chaussée où s'activait tout le personnel afin de préparer le gala. Une heure plus tard, Vincent frappa à sa porte et lui annonça que les robes étaient arrivées. Il fit ensuite entrer les représentants. Deux femmes entrèrent alors dans la chambre tirant chacune un portant, présentant une vingtaine de tenues différentes. Angélina commença par sélectionner trois à quatre robes par portant. Le choix était vraiment difficile, toutes les robes étaient plus magnifiques les unes que les autres. Il lui fallait quelque chose d'élégant sans être trop classique et elle commença alors les essayages sont les yeux des deux représentantes frappées par l'élégance naturelle d'Angélina dans chacune des robes qu'elle mit. Après quelques hésitations, Angélina se décida enfin, son choix s'était orienté pour une robe noire moulante, fendue vers le bas. Le haut de la robe laissait ses épaules nues et fermait celle-ci par un simple contour très fin autour du cou.

- Magnifique ! lança une des femmes.

- Je l'adore ! répondit Angélina avec grand sourire.

Les femmes repartirent ensuite rapidement de la chambre, laissant entrer le représentant en accessoires. Angélina n'avait pas particulièrement envie de bijoux et elle ne choisit alors qu'un bracelet manchette en or blanc, serti de diamants, qui allait parfaitement avec la robe qu'elle avait choisie ainsi qu'une paire de boucles d'oreilles chandelier très fines.

- Très bon choix, mademoiselle. Autre chose ?

- Non, merci beaucoup.

Il était déjà 16h quand les deux femmes quittèrent la chambre d'Angélina et elle avait une heure devant elle, avant que le coiffeur n'arrive. Elle redescendit de sa chambre afin de prendre un peu l'air. Cette façon de faire était très déroutante pour elle et plus fatigante au final que de faire du shopping avec Stana. En y pensant, Angélina ne put s'empêcher de rire en imaginant son amie dans la même situation, il était évident qu'avec Stana, c'est 4h aurait été beaucoup plus drôle et moins épuisant. En arrivant au rez-de-chaussée, elle constata que le personnel courait toujours autant malgré l'avancée incroyable des préparatifs de ce soir. La maison était transformée, les lumières, les fleurs et les buffets déjà en place, tout était magnifique.

- Mademoiselle, tout se passe comme vous le désirez ? demanda gentiment Vincent.

- C'est incroyable, Vincent ! Les robes étaient toutes plus belles les unes que les autres et les bijoux... Je n'ose même pas imaginer le prix que tout cela peut coûter !

- Heureux d'entendre que vous avez pu trouver votre tenue, mademoiselle. sourit-il.

- Je vous avoue que tout cela m'a un peu fatigué et donné soif. Ce serait possible de pouvoir avoir une boisson fraîche ? Puis-je aller dans les cuisines ? J'ai peur de déranger avec toutes ces préparatifs.

- Mais bien sûr ! Allez vous installer en terrasse, je vous fais amener cela.

- Merci Vincent. sourit Angélina.

- Je vous en prie mademoiselle. répondit le majordome en s'inclinant légèrement.

Angélina prit alors place à la table de la terrasse et très rapidement, Alexandre, l'employé de maison, arriva avec un plateau, lui servant une gazzosa de Lurisia bien fraîche. Cette boisson était une limonade artisanale italienne au véritable citron d'Amalfi, commune dans la province de Salerne dans la région Campanie non loin de Sorrente. Dès les premières gorgées, Angélina sentit la fraîcheur de la boisson descendre doucement dans sa gorge, et cela lui faisait un bien fou. Elle continua de boire tranquillement installée dehors, profitant des rayons du soleil qui venaient chauffer doucement son visage puis leva légèrement la tête tout en fermant les yeux, profitant de ce moment pour se détendre.

Après cette petite heure de pause, Vincent revint vers elle, la prévenant que le coiffeur était arrivé et l'attendait à l'entrée. La maquilleuse arriverait juste après vers 18h. Angélina regarda sa montre et fit le calcul, encore deux heures à se faire pouponner. Elle se dirigea alors vers l'entrée, accueillit le coiffeur puis l'invita à la suivre à l'étage. À sa demande, il lui fait un "French twist" plus communément appelé, un chignon banane, laissant quelques mèches de cheveux tomber de chaque côté de son visage. La maquilleuse n'était pas encore arrivée et cela laissait le temps à notre journaliste d'enfiler sa robe afin de rester dans les temps. Une vingtaine de minutes plus tard, Sarah vint lui annoncer l'arrivée de la spécialiste et resta quelques secondes sans voix, figée devant l'élégance d'Angélina dans sa robe de gala.

- Vous êtes magnifique mademoiselle ! s'exclame Sarah.

- Merci beaucoup Sarah, j'espère que ça ira pour ce soir.

- Vous rigolez ? vous allez tous les mettre à terre ! s'exclama aussi vite Sarah.

Angélina éclata de rire devant la réaction de Sarah qui s'excusa immédiatement de s'être autant lâchée. Très gênée, elle se retira doucement en laissant entrer la maquilleuse. Angélina s'installa alors à sa coiffeuse à miroir qui se trouvait dans sa chambre et laissa la maquilleuse l'observer avant de choisir le maquillage adéquat ainsi que les couleurs adaptées. Elle décida alors de souligner le contour des yeux verts d'Angélina par un liner noir et rehaussa l'intensité de son regard par un mascara tout aussi noir. Ces deux applications suffisaient déjà à lui donner un regard électrisant. Pour finir, la femme déposa un léger fard à paupières dans les tons gris et un rouge à lèvres nude à effet brillant, de couleur rose poudrée. La séance était alors finie et Angélina n'avait plus qu'à mettre ses chaussures à talons à bride et ses bijoux.

Il était déjà 19h30 et les invités commençaient à arriver en masse. Ne sachant pas si elle devait descendre tout de suite, Angélina sortit quelques minutes sur sa terrasse. Il faisait encore très doux et de se côté de la maison, le calme était maître. Ce soir, elle allait enfin rencontrer cet homme qui depuis bientôt un mois maintenant, avait mis une multitude de questions dans sa tête. Il avait les réponses qu'elle cherchait, en tout cas elle l'espérait. Quelques minutes plus tard, Sarah frappa à la porte.

- Entrez !

- Vincent m'envoie vous dire que tous les invités sont arrivés et que vous pouviez descend quand vous le souhaitez.

- Merci Sarah.

Angélina retourna dans sa chambre et ferma la porte-fenêtre. Un dernier petit coup d'œil dans le miroir puis elle se dirigea vers sa porte. Après être sortit, elle descendit les escaliers d'un pas lent et léger tout en regardant vers le hall d'entrée. Il n'y avait que très peu de personnes, tous se trouvaient dans la grande salle de réception. Vincent l'attendait en bas des marches, le sourire aux lèvres.

- Mademoiselle, vous êtes ravissante. lança Vincent en s'inclinant.

- Merci Vincent. lui sourit Angélina.

Elle traversa le hall et se dirigea vers la grande salle. En arrivant à l'entrée, elle marqua un arrêt et balaya aussi vite la salle des yeux. Il y avait beaucoup de monde, les femmes avaient toutes des robes de hautes coutures et les hommes étaient tous en smoking et nœud papillon, on ne voyait ça que dans les films. Reprenant ses esprits tout en n'oubliant pas l'objectif de la soirée, elle reprit la marche. Son entrée ne resta pas sans effet, à peine avait-elle fait quelques pas que bon nombre d'invités, hommes et femmes, se retournaient vers elle. À leurs regards, on pouvait deviner qu'ils appréciaient la vue. Angélina continua d'avancer tout en souriant poliment aux regards qu'elle croisait puis en arrivant au buffet, elle demanda une coupe de champagne et se retourna vers le cœur de la salle, observant toujours les environs. Tout en savourant son champagne, elle attrapa des amuse-bouches lors des passages de serveurs, commençant à avoir très faim. Avec la journée qu'elle venait de passer, il lui fallait prendre des forces pour tenir le reste de la soirée.

- Excusez-moi, mais ne seriez-vous pas Angélina Panetti, la journaliste ? demanda une invitée qui s'était rapprochée d'elle.

- Oui, c'est moi.

- J'en étais sûr ! Ma chère, vous êtes déjà une très belle femme, mais je dois vous dire que ce soir, je vous trouve d'une très grande élégance ! Puis-je abuser et vous demander si vous accepteriez que l'on nous prenne en photo toutes les deux ?

- Eh bien... Je ne sais pas... répondit Angélina hésitante.

Vincent, qui gardait un œil sur Angélina, s'aperçut rapidement de la gêne de notre journaliste et vint interrompre la discussion. Il s'excusa tout en s'inclinant devant les deux femmes et invita Angélina à le suivre vers les tables.

- Le repas va être servi. Si vous voulez bien me suivre, je vous emmène à votre table.

Elle reposa alors sa coupe et le suivit. Pendant qu'ils se dirigeaient vers les tables, Angélina regarda en coin Vincent, le timing était trop parfait. La voyant en difficulté, il avait dû trouver une excuse pour intervenir poliment.

- Merci Vincent. sourit Angélina.

- Merci ? Mais pourquoi mademoiselle ? lui répondit Vincent tout en lui faisant un clin d'œil, le sourire aux lèvres.

Une fois à sa table, Angélina demanda à Vincent si Luciano était arrivé. Il regarda alors sa montre à gousset puis lui répondit qu'il ne devrait plus tarder et qu'il avait prévu d'être là au plus tard pour le repas. Un employé s'approcha ensuite et lui chuchota à l'oreille.

- Merci Alexandre, j'arrive tout de suite.

- Un souci ? demanda Angélina.

- Aucun mademoiselle. Alexandre vient de me prévenir de l'arrivée de monsieur.

À ce moment, des applaudissements retentirent de la salle de réception, les invités venaient de voir leur hôte. Très vite, les convives se dirigèrent vers leur table et Angélina leva la tête, essayant d'apercevoir enfin cet homme après qui elle courait depuis tant de jours. La foule se dissipa ensuite, rejoignant chacun leur place quand enfin elle le vit. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, tout comme elle s'en était doutée, aux cheveux poivre et sel. Des sourcils épais noirs, une barbe de 3 jours et des yeux bleu clair. L'homme était élégant et avait très belle allure. Il était accompagné par un homme d'une trentaine d'années, brun aux yeux noisette, peut être son fils. Très rapidement, l'homme repéra Angélina. Il se dirigea alors vers elle, toujours accompagné de l'homme plus jeune, et afficha un doux sourire. Angélina se leva alors de sa chaise en ne le quittant pas du regard. Qu'allait-elle lui dire ? Comment devait-elle réagir ? En quelques secondes, l'homme était devant elle et lui tendait la main.

- Bonsoir Angélina. Je suis heureux de pouvoir enfin te rencontrer. lança Luciano avec une certaine émotion.

- J'ai énormément de questions à vous poser, monsieur Napoli. répondit Angélina en lui serrant la main.

- Je n'en doute pas Angélina. Je n'en doute pas. ria chaleureusement Luciano.

Il se tourna ensuite vers l'homme qui l'accompagnait et lui présenta. Il s'appelait Marco Roccheti, il avait 33 ans et était l'assistant de Luciano. L'homme était de grande taille, le teint mat et une barbe taillée courte. Il avait un regard doux et intense. Il lui tendit la main à son tour pour la saluer.

- Enchanté de faire votre connaissance. lança Marco en s'inclinant légèrement. Luciano m'a beaucoup parlé de vous, mais je dois dire qu'il ne m'avait pas prévenu que vous étiez si belle.

Un peu déroutée, Angélina le remercia en lui serrant la main puis redirigea son regard vers Luciano. Le majordome les rejoignit alors et se posta à côté du maître de maison.

- Il est temps que je rejoigne ma table ? demanda Luciano en regardant Vincent.

- Oui monsieur. Vos invités attendent pour commencer. répondit Vincent en inclinant la tête.

- Très bien ! Commençons alors ! ... Je ne sais pas pour toi, mais après ce voyage, j'ai une faim de loup ! sourit Luciano à Angélina.

Luciano guidé par Vincent, repartit vers sa table accompagné de Marco et les deux s'installèrent à une grande table non loin de celle d'Angélina. Ne le quittant pas des yeux, elle commença son repas tout en échangeant avec les personnes présentent à sa table, quelques banalités. Le repas se déroula tranquillement sur fond de musique latine. Juste avant que le dessert ne soit servi, Luciano se leva et remercia tous les invités d'être présents, prenant le temps de s'adresser ensuite à chacun d'entre eux personnellement et avec humour. Il était très différent de l'image qu'Angélina s'était faite le concernant, l'homme était chaleureux, souriant et de toute évidence, très apprécié par les gens qui l'entouraient, que ce soit les invités ou le personnel de maison.

- Après le dessert, et afin de prolonger cette magnifique soirée que l'on doit à notre Shorty, je vous invite tous à rejoindre la piste pour faire démonstration de vos talents de danseurs ! lança Luciano.

À ce moment Vincent s'approcha d'Angélina puis se penchant à son oreille pour lui dire que monsieur désirait lui réserver une danse et qu'il serait ravi qu'elle accepte. Bien entendu, c'était une occasion que notre journaliste ne pouvait pas refuser, elle allait pouvoir parler plus longuement avec cet homme.

- Mais dites-moi Vincent !

- Oui Mademoiselle ?

- Qui est Shorty ?

- Oh... C'est le surnom que donnent Monsieur et son fils à Véronique Kaine. ria Vincent.

- Luciano a donc un fils !

- Oui. Et c'est lui qui est à l'origine de ce surnom. Il aime la taquiner sur sa petite taille.

- Son fils n'est pas là ce soir ?

- Non, il n'a pas pu se libérer. répondit Vincent en s'inclinant.

Il partit ensuite en direction de Luciano afin de lui donner la réponse d'Angélina puis se plaça en retrait pour observer l'ensemble de la salle. Il n'avait pas grand-chose à faire, car chaque employé était autonome et savait parfaitement ce qu'il devait faire. Il n'avait donc qu'à rester prêt de Luciano en cas de besoin ou de demande particulière. Les serveurs arrivèrent ensuite, plateaux en main, pour servir les desserts. Angélina ayant déjà bien assez mangé pour ce soir, elle préféra demander au serveur s'il était possible d'avoir un café. Finalement, ils étaient plusieurs dans son cas à ne pas prendre de dessert et déjà la piste de danse commençait à se remplir. Elle aperçut alors Luciano se lever et il se dirigea vers elle.

- Je vois que toi aussi tu es rassasié. lui sourit Luciano.

- Je dois avouer que le repas était savoureux, mais je n'ai pas l'habitude de manger autant le soir.

- Que dirais-tu d'une petite danse pour digérer tout ça ? demanda Luciano en lui proposant sa main.

- Avec grand plaisir. répondit Angélina en plaçant sa main dans la sienne.

- J'ai cru comprendre que tu étais une très bonne danseuse, j'espère que ce genre de musique te convient.

- Je pense que ça devrait aller. Et puis, je n'aurais qu'à vous suivre. sourit Angélina.

Il la conduisit au centre de la piste puis fit signe à l'orchestre pour lancer la musique et ils commencèrent à jouer "Que Le Den Candela" de Juan Formell. Luciano posa alors une main sur la taille d'Angélina et l'autre dans la sienne puis lança les premiers pas. L'homme bougeait très bien pour son âge et Angélina le suivit avec une grande facilité.

- J'en étais sûr. sourit Luciano.

- Vous étiez sûr de quoi ?

- Que tu étais une magnifique danseuse. répondit Luciano juste avant de la faire tourner d'un geste de la main.

Angélina se prêta volontiers au jeu, le moment était assez agréable. Elle en oubliait presque les raisons qui l'avaient amené jusqu'ici, mais très rapidement, elle reprit la situation en main.

- Alors, Monsieur Napoli... Que voulez-vous bien me dire ce soir ? demanda Angélina en levant le sourcil.

- Tu me donnes le choix ? sourit Luciano.

- Pour ce soir, oui. sourit Angélina. Mais vous vous doutez bien que c'est toute l'histoire que je veux connaître.

- Très bien. Sache tout d'abord que je te connais depuis ta naissance et que je ne te ferais jamais de mal.

Son regard avait changé, tendre et sérieux à la fois. Il ne voulait pas qu'Angélina puisse avoir le moindre doute sur ce qu'il disait et ne jouait pas. Il continua ensuite par lui dire qu'il avait toujours veillé sur elle et qu'il la considère comme sa fille.

- Sache que tu es ici chez toi.

- Mais je ne comprends pas... Pourquoi tous ces mystères ? J'ai tellement de questions dans la tête. Mon enlèvement, mes parents, les photos que vous avez pu m'envoyer. Quel était le but à tout cela ?

- Je t'ai promis de répondre à toutes tes questions et je le ferais, mais ce n'est ni le moment ni le lieu mia cara.

- Mais je...

À ce moment, la musique prit fin et une main vint se poser sur l'épaule de Luciano. C'était Marco. Il s'excusa de les déranger puis se pencha vers Luciano pour lui parler à l'oreille.

- Très bien ! J'y vais tout de suite. Merci Marco !

- Un souci ? demanda Angélina.

- Non aucun, mais je vais devoir céder la prochaine danse. Non sans regret. sourit Luciano.

Aussitôt l'homme parti, Marco s'inclina devant Angélina tout en la fixant du regard avec un léger sourire. Il se releva ensuite en lui présentant sa main.

- J'ai cru voir que vous maîtrisiez les danses latines. M'accorderiez-vous cette danse ?

L'homme avait beaucoup de charme et un certain charisme ce qui n'était pas pour déplaire à notre journaliste, sans compter le physique très à son goût. Et puis après tout, ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait danser avec un partenaire à la hauteur sur ce style de musique. Il avait l'air sûr de lui et cela attisait la curiosité de notre journaliste.

- La vraie question, c'est pourrez-vous me suivre ! lui répondit Angélina amusée.

Il appela alors un serveur puis lui demanda d'aller voir l'orchestre afin de les faire jouer "Salsaton" de El Rubio Loco. Le serveur s'exécuta rapidement et la musique se lança presque aussitôt. Il attrapa lsa taille d'Angélina d'une main ferme, puis prit sa main avec l'autre avant de l'attirer vers lui d'un geste sûr. Chacun de ses pas était maîtrisé parfaitement. Il ne la quittait pas des yeux et son regard était intense. Angélina était alors entraînée dans cette spirale latine quand soudain, elle aperçut Luciano qui quittait la salle. Elle le suivit un court instant du regard, essayant de voir où il allait, mais fut très rapidement redirigé vers son partenaire de danse.

- Déjà fatiguée ? la provoqua Marco en plongeant intensément son regard dans le sien.

Elle leva alors un sourcil et esquissa un sourire en coin. D'un geste sûr, elle le repoussa d'une main et commença à danser seule autour de lui tout en jouant du regard, ne le quittant pas un seul instant pendant qu'il la suivait en tournant la tête à gauche puis à droite. Une fois revenu en face de lui, Marco la saisit très rapidement puis relança la danse à deux. Angélina posa alors une main derrière la nuque de Marco et approcha son visage du sien, ne le quittant toujours pas du regard. Tous leurs mouvements étaient synchronisés, chacun des pas de l'un entraînait la réponse de l'autre. Les invités ainsi que le personnel étaient à ce moment fascinés par le spectacle qu'offraient ces deux danseurs. La troisième musique prit fin et l'orchestre lança alors des musiques plus douces. Marco et Angélina s'arrêtèrent alors et pendant que Marco s'inclinait devant Angélina pour la remercier, tout le monde les applaudissait. Même Vincent affichait un grand sourire en la regardant. Elle inclina la tête en signe de remerciement puis quitta la piste un peu gênée, mais heureuse d'avoir pu danser avec un tel partenaire. Elle se dirigea ensuite vers Vincent qui lui tendit immédiatement un verre.

- Oh ! Merci Vincent ! sourit Angélina en attrapant rapidement le verre.

- Quel magnifique spectacle Mademoiselle. C'est un vrai plaisir de vous voir danser.

- Je ne vois plus Luciano, vous savez où il peut être ?

- Monsieur a dû repartir très vite et il s'excuse de n'avoir pu rester plus longtemps.

- Mais je pensais...

- Il a dû céder devant l'insistance de Mademoiselle Kaine, mais ne pouvait pas s'absenter plus longtemps à cause de ses affaires en cours.

- Quand, pensez-vous qu'il revienne ?

- Il vous recontactera très rapidement. répondit Marco rejoignant la conversation.

- Et vous, vous n'êtes pas reparti ?

- Luciano peut gérer le reste des affaires en cours sans moi et puis je ne pouvais pas écourter notre danse. Je n'ai que très rarement l'occasion d'avoir une partenaire aussi douée que vous l'êtes, il aurait été dommage de ne pas en profiter. sourit-il.

- Je dois reconnaître qu'il est tout aussi rare pour moi de pouvoir apprécier ces musiques autrement que seul. Merci.

Après avoir fini son verre, Angélina annonça à Vincent qu'elle allait remonter dans sa chambre, la journée avait été très chargée et il était temps pour elle d'aller se reposer. Elle remercia encore une fois Marco et lui souhaita une bonne fin de soirée.

- Tout le plaisir a été pour moi. Peut-être nous verrons-nous demain, je dors ici aussi ce soir.

Angélina lança un sourire et repartit sans répondre. Vincent la raccompagna jusqu'à sa chambre et après qu'il lui souhaita une bonne nuit, elle referma la porte et commença à enlever ses chaussures.

- Quelle soirée ! s'exclama Angélina un posant son dos contre la porte.

Après quelques minutes contre la porte, elle reprit ses esprits et partit dans sa salle de bain pour se changer afin de mettre une tenue plus confortable. Elle alla ensuite s'installer quelques minutes sur le balcon dans un fauteuil en rotin tressé, profitant encore un peu de la douceur.Elle y resta une petite demi-heure puis partit tranquillement se coucher.Demain, elle appellerait Stana pour lui donner des nouvelles et en profiterait pour lui demander comment se passait son enquête.