Le réveil fut très difficile ce matin pour notre journaliste, avec les évènements de cette nuit, elle était restée éveillée plusieurs heures avant de pouvoir retrouver le sommeil, car après tout ça, comment réussir à se rendormir. Elle était tombée finalement de fatigue dans son canapé, le colt sous l'oreiller. Et ce fut dans un état de grande fatigue qu'elle se leva. Elle se dirigea ensuite lentement vers la cuisine afin de se préparer son café. C'était la seule grande décision qu'elle était à même de prendre à ce moment-là. Ce ne fut qu'en voulant prendre son mug, qu'elle se rendit compte qu'elle détenait encore le colt dans sa main et elle le posa alors sur la table puis se servit son café. Après s'être installée à sa table pour déjeuner, elle commença à réfléchir à ce qu'elle devait faire après ça. Appeler Stana, provoquerait la visite en moins de cinq minutes de tous les policiers de la ville et l'idée ne l'enchantait pas vraiment. Il y avait ensuite Kyle, mais il demanderait de rester dormir le soir chez elle pour surveiller et très honnêtement, cette solution ne ravissait pas plus. Quelle autre possibilité avait-elle ? Sûrement pas, passer encore une nuit à regarder la porte. Son regard croisa soudainement le mot de Luciano Napoli, resté encore sur la table.

- La voilà la solution ! s'exclama Angélina

Elle prit son téléphone, puis composa le numéro des Hamptons, tombant alors directement sur Vincent et lui demanda aussi vite, s'il était possible qu'elle vienne passer quelques jours à la résidence. Vincent lui demanda, inquiet, s'il pouvait faire autre chose pour elle. Le peu qu'il avait pu voir d'elle lui avait suffi à comprendre qu'en temps normal, elle n'aurait jamais fait une telle demande. Elle le rassura alors en lui expliquant que la fatigue s'était accumulée depuis quelques semaines et n'ayant pas d'endroit aussi calme à sa disposition, elle saisissait l'occasion.

- Ce sera avec un grand plaisir Mademoiselle. Nous préparons votre chambre afin qu'elle soit prête pour votre arrivé.

- C'est très gentil Vincent. Je prépare quelques affaires et je me mets en route.

- Ne vous donnait pas cette peine, je vous envoie notre voiture. A quelle heure souhaitez-vous que l'on passe vous prendre ?

- Pour le début d'après-midi ce serait possible ?

- Sans problème, le chauffeur sera devant chez vous pour 14h.

- Merci beaucoup Vincent.

Elle avait deux heures devant elle pour préparer sa valise. Sans trop regarder, elle entassa rapidement le nécessaire n'ayant pas encore décidé du temps qu'elle resterait là-bas. Elle prit donc un peu de tout, jogging, jean, tee-shirt, quelques chaussures, sans oublier sa trousse de toilette. Au moment de refermer sa valise, elle s'arrêta et hésita à ajouter une dernière chose puis se dirigea à la cuisine et récupéra son colt, après tout elle ne savait pas réellement qui étaient ces gens et ce qu'ils lui voulaient. Une fois sa valise prête, Angélina se décida à appeler enfin Stana, il fallait au moins qu'elle la prévienne de son absence pour qu'elle ne s'inquiète pas.

- Salut Stana ! T'es encore en pause ?

- Hey ma belle ! Oui, encore 20 minutes.

- Dis-moi, ça t'embêterait de passer vite fait à la maison ?

- Non, pas de problème. Je dois aller à Brooklyn cette après-midi. Je passe avant chez toi dans ce cas. Y a un problème ?

- Oui et non. Ne t'inquiète pas, je te dis tout ça ! Tu peux être là avant 14h ?

- C'est précis dis-moi ! T'as un rencart ? s'amusa Stana.

- On peut dire ça ! ria Angélina.

- Hm... Tu piques ma curiosité là !

- Allez, à toute à l'heure... éclata de rire Angélina.

Stana avait le chic pour faire rire notre journaliste, même quand la situation ne s'y prêtait pas. Aujourd'hui plus que d'habitude, Angélina en avait besoin.

Au retour de sa pause, Stana fut interpellée par son collègue, il avait besoin d'elle sur un dossier avant qu'elle ne se mette en route pour Brooklyn. Elle regarda sa montre, calculant le temps qu'elle avait devant elle avant de passer voir son amie et accorda une demi-heure à son confrère. Elle arriva chez Angélina aux alentours de 13h45.

- Salut toi ! Alors, dis-moi tout. lança Stana en entrant dans l'appartement.

- Alors voilà, j'ai décidé de partir me reposer quelques jours et...

- Partir où ?

- Attends, laisse-moi finir. ria Angélina.

- Hier, dans la nuit, j'ai eu une petite visite.

- Quoi ! Qui ?

- Je ne sais pas, mais vu ce qu'il s'est passé chez mes parents, j'ai pensé que c'était peut-être les mêmes personnes.

- Attend ! Ils sont entrés chez toi ? s'inquiéta Stana

- Non, le bruit de la porte m'a réveillé et quand je suis arrivé à l'entrée, ils étaient en train d'essayer de forcer la serrure. Je n'ai eu qu'à leur signaler ma présence et ils ont détalés.

- Que veux-tu que je fasse ? Dis-moi !

- Je pense qu'ils ne vont pas en rester là. Ils sont venus pour quelque chose et je préfère ne pas être là quand ça arrivera.

- Oui, tu as raison. Je vais prévenir l'inspecteur Callahan, ainsi que mon chef, l'affaire touche maintenant nos deux secteurs.

- Je n'ai pas dit que c'était les mêmes, ça je n'en sais rien. C'est juste que la coïncidence est bien trop forte. Si vous postez des hommes en surveillance devant l'immeuble, vous pourriez peut-être mettre la main dessus.

- Ok ma belle. Et tu vas où du coup ?

- Ne t'énerves pas... J'ai bien réfléchis...

- Oh je n'aime pas ça !! répondit Stana en croisant les bras.

Angélina lui expliqua alors qu'après réflexion, c'était pour elle la meilleure option. Personne ne viendrait la chercher là-bas, ajoutant que c'était aussi pour elle l'occasion de creuser son enquête en étant sur place. Stana ne fut pas plus rassurée, mais Angélina avait raison sur un point, les hommes reviendraient et il était préférable qu'elle ne soit pas chez elle à ce moment.

Angélina confia alors l'appartement à son amie, ayant déjà un double des clés, Stana pourra accéder tranquillement au logement pour mettre en place la surveillance.

Un klaxon retentit quelques minutes plus tard en bas de l'immeuble, les deux femmes se dirigèrent alors vers la fenêtre et vit une longue berline noire qui était garée devant l'immeuble.

- C'est mon chauffeur.

- Ton chauffeur ! Oh... Madame part avec classe ! ria Stana.

- T'as vu ça ! ria Angélina.

Stana accompagna son amie jusqu'à la voiture. Le chauffeur descendit du véhicule pour ouvrir la porte arrière dès qu'il l'aperçut, et s'inclina pour la saluer. Il prit ensuite sa valise pour la ranger dans le coffre puis se replaça à côté de la porte en attendant qu'elle y monte. Les deux amies se prirent dans les bras l'une de l'autre pour se dire au revoir puis Angélina monta s'asseoir.

- Je t'envoie un message dès que je suis arrivé.

- Ça marche ! De toute façon, je te tiens au courant si ça bouge ma belle ! Repose-toi bien !

Le chauffeur ferma la portière puis s'installa au volant. C'était parti pour deux heures de route et Angélina avait hâte de visiter un peu plus la propriété. Avec un peu de chance, Napoli rentrerait pendant qu'elle y séjournerait.

En Arrivant à la résidence, elle aperçoit Vincent se tenant en haut de l'escalier conduisant à la maison accompagné d'une femme et d'un homme, tous deux se tenant à ses côtés. La voiture fait le tour du petit rond-point et se gare devant la maison. L'homme descend alors les marches et vient ouvrir la porte à Angélina puis se présente en s'inclinant.

- Bonjour Mademoiselle Panetti, je suis Alexandre et je vais m'occuper de vos bagages.

- Bonjour Alexandre, merci. Sourit Angélina.

Elle monta alors les marches du perron pour rejoindre Vincent qui inclina la tête, le sourire aux lèvres, lui souhaitant la bienvenue. En relevant la tête, il déplaça sa main vers sa droite, lui présentant Julia, la responsable des chambres des invités qui sera à son écoute si elle avait besoin de quoi que ce soit. Le majordome l'invita ensuite à entrer et l'amena dans le hall d'entrée où se tenaient d'autres employés de maison.

- Vous me sortez le grand jeu Vincent ! sourit Angélina amusée.

- Les ordres de Monsieur sont de faire en sorte que vous vous sentiez comme chez vous. Je n'ai pas eu l'occasion de vous présenter le personnel la dernière fois alors je saisis cette opportunité pour le faire.

Après avoir fait les présentations, Vincent la conduisit à l'étage pour lui monter sa chambre. La pièce était incroyablement spacieuse et la décoration très raffinée, à l'image de la maison. Il y avait un grand lit double, un fauteuil et de quoi largement ranger ses affaires. La Chambre était aussi très lumineuse, sûrement du fait des deux grandes fenêtres accolées à la double porte vitrée qui se trouvait au fond et qui donnait sur une petite terrasse privée. Vincent la laissa alors s'installer et ferma la porte.

Pendant ce temps, Stana n'avait pas chômé en alertant l'inspecteur Callahan d'un possible lien entre l'effraction chez les Panetti et la tentative d'effraction à l'appartement de son amie d'hier soir. Tous deux étaient alors partis chez notre journaliste, accompagnés d'agents. En arrivant chez Angélina, les agents se mirent immédiatement au travail, relevé d'empreintes, etc. Stana avait au préalable précisé qu'aucun agent ne rentrerait chez son amie, étant donné que les suspects n'y étaient pas entrés. Tous les indices à rechercher se trouveraient entre l'entrée de l'immeuble et la porte de l'appartement.

- Bon, messieurs ! Je vous demanderais de faire au mieux pour que nous puissions être partis avant 18h, je ne voudrais pas effrayer nos amis, s'ils décidaient de retenter leur chance ce soir. annonça Stana.

- Allez, tout le monde au travail ! Faites des groupes ! Je veux un groupe en bas, un dans les escaliers et le dernier groupe avec nous, du couloir à la porte ! ordonna Callahan.

- Ne laissez entrer que les résidents pour le moment. ajouta Stana.

Afin d'éliminer les empreintes non pertinentes, l'inspecteur Callahan et Stana, commencèrent à établir la liste des locataires de l'immeuble ainsi que le nom des personnes susceptibles d'avoir accès au premier étage, conjoints, amis...etc. Stana ajouta alors son nom ainsi que celui de Kyle et de Marie. Après quelques minutes, un agent leur demanda de venir, il venait de finir l'examen de la porte d'Angélina.

- Qu'avez-vous trouvé ? demanda Callahan.

- Eh bien, les traces trouvées sur la serrure de la porte confirment la tentative d'effraction. Après retour au labo, nous pourrons comparer les marques et dire si elles sont identiques à celles laissées à Williamsburg.

- Votre première impression ? demanda Stana.

- De toute évidence, les traces sont similaires. répondit l'agent.

L'agent expliqua ensuite qu'à la différence de la serrure de Williamsburg, celle-ci était une serrure à 5 points, beaucoup plus sûrs, car elle disposait de cinq emplacements de verrouillages latéraux et verticaux, précisant ensuite que la technique employée pour forcer la serrure aurait de toute façon était vaine et qu'il en déduisait que ces hommes ne devaient pas être de grand spécialiste de l'effraction. Cette information rassurait Stana, son amie avait conscience du risque de son métier et avait été prévoyante.

L'heure de quitter l'immeuble arrivait et tous les agents sur place venaient de finir tous les prélèvements et analyses qu'ils avaient mission de faire, il était temps de partir et de mettre en place la surveillance. Si les hommes revenaient, ils emploieraient de techniques plus brutales pour entrer et cela alerterait très rapidement les agents postés devant l'immeuble. Il fallait maintenant que Stana prévienne Kyle, s'il passait sans prévenir, cela pourrait faire échouer leur intervention. Elle prit alors son téléphone et l'appela.

- Salut cowboy !

- Salut Stana ! Du nouveau ?

- Oui ! Tu peux me rejoindre au poste, j'ai pas mal de choses à t'expliquer ?

- Je suis à Brooklyn Bridge Park pour enquêter un peu sur l'homme que vous avez retrouvé mort. Je peux être au poste dans 10 min.

- Parfait ! J'y suis dans 15 minutes.

Dès son retour au poste, Stana se dirigea dans le bureau du commissaire pour lui faire un rapport précis de l'investigation en cours et des analyses qui ont été lancées. Elle retourna ensuite vers son bureau où Kyle l'attendait. Stana lui expliqua la tentative d'effraction qu'avait subie Angélina et le lien possible avec celle de ses parents. Cette information mit aussi vite Kyle dans un état d'inquiétude et de colère. Il proposa alors de rester chez elle, le temps de résoudre l'affaire et ce fut là que Stana lui annonça qu'Angélina n'était plus chez elle et qu'elle ne rentrerait pas dans l'immédiat.

- Mais où est-elle allée ? Elle n'a pas dit quand elle revenait ?

- Disons que personne ne la cherchera là-bas, en imaginant bien sûr que quelqu'un la cherche. Nous devons d'abord vérifier s'il y a un lien direct avec ce qui s'est passé chez ses parents. Quoi qu'il arrive, cela ne peut que lui faire du bien de s'éloigner un peu et de se reposer.

- On peut quand même la contacter ?

- Angélina ne préfère pas. Elle appellera plus tard pour prendre des nouvelles.

- Mais elle est où du coup ? insista Kyle.

- Tu n'as pas à le savoir Kyle ! Je te préviens que si jamais tu avais l'idée de n'en faire qu'à ta tête, les conséquences seraient plus douloureuses qu'une soirée au Night-club ! J'espère que je suis suffisamment clair ! répondit Stana en fronçant les sourcils.

- Oui, c'est bon j'ai compris. Mais on fait quoi en attendant ?

- Pour l'instant, tu ne fais rien. Nous avons mis une patrouille en surveillance devant chez elle. S'ils se pointent, on les attrape.

Au moment où Kyle se levait pour partir, un homme s'approcha du bureau de Stana. L'homme avait la trentaine, brun, dans les un mètre quatre-vingts, quatre-vingt-cinq et ne ressemblait pas à un agent de police. Il arriva près de Stana, le sourire aux lèvres.

- Stana !

- Oh John ! lança Stana en lui sautant au cou. Tu t'es enfin décidé à venir m'inviter ! Tu sais que tu es toujours l'homme de ma vie !

- T'es pas possible toi ! éclata de rire John.

- Bon, dis-moi ! Que me vaut le plaisir de te voir ? demanda Stana en lui souriant.

- Je viens prendre des nouvelles d'Angélina. Comment va-t-elle ?

Kyle observa la scène en restant en retrait. Il n'avait jamais vu Stana aussi souriante et agréable mis à part avec Angélina. Ses attitudes étaient même plus féminines, l'homme lui plaisait clairement. Pourquoi ne l'avait-il encore jamais vu ? De plus, il avait l'air de très bien connaître Angélina, était-ce un rival ? Avait-il des vues sur Angélina lui aussi ? Il devait en savoir plus.

- Bonjour, je suis Kyle. Lança-t-il en tendant la main.

- Kyle... Oh le détective privé, enchanté. répondit John en lui serrant la main.

Cet homme le connaissait, les jeunes femmes avaient dû parler de lui à cet homme alors que Kyle ne le connaissait pas du tout. Stana s'amusa de la tête que Kyle faisait en serrant la main de John. De toute évidence, notre détective privé n'était pas à l'aise face à un homme avec qui il pensait être en concurrence vis-à-vis d'Angélina.

- Je sais qu'elle a besoin de se reposer en ce moment et qu'elle préfère être tranquille. continua John en retournant son regard vers Stana.

- Oui, pour une fois qu'elle le reconnaît... Elle est partie de Manhattan dans ce but.

- Je sais qu'elle n'appellera que toi. Pourras-tu me donner de ses nouvelles quand tu en auras ?

- Si en plus ça me donne l'occasion de t'appeler, je ne vais pas te refuser ça. sourit Stana.

John embrassa alors Stana sur la joue en la remerciant puis repartit, ne prêtant pas attention à Kyle. Stana se posa sur sa chaise, le sourire encore aux lèvres face à un Kyle plutôt grognon, qui, au final, n'était toujours pas parti.

- Ah... Ce que j'aime cette fin de journée ! soupira Stana.

- Et c'est qui ce mec ?

- Tu n'étais pas censé partir toi ? Et ce mec, comme tu dis, c'est John Moore, Directeur de l'émission dans laquelle travaille Angie !

- Drôlement proche de ses employés le Directeur ! répondit Kyle agacé.

- C'est surtout un très bon ami, monsieur le jaloux ! Et à la différence de toi, il sait très bien comment se comporter avec Angie ! cingla Stana énervée des réflexions de Kyle. Je vais même te dire une chose, monsieur l'adolescent curieux, si John s'intéressait autrement qu'en ami à Angélina, tu n'aurais pas l'ombre d'une chance, si tant est que tu en aies encore une !

Kyle tourna alors les talons et repartit vexé et énervé par la dernière phrase de Stana. Même s'il savait qu'elle avait raison concernant son comportement, il ne pouvait s'empêcher de grogner intérieurement.