42 - gueule de bois

Ne soyez pas surpris, "N'oublie pas" a changé de nom et de couverture, mais c'est bien la même histoire ! Bonne lecture. 😘😊

Le lendemain matin, le réveil fut rude. Plus rude que jamais. J'avais l'impression qu'un troupeau d'éléphants s'amusait à jouer au foot à l'intérieur de mon crâne, et chaque pas me faisait souffrir. Comme si ce n'était pas suffisant, les brides de souvenirs de ma soirée passaient et repassaient dans ma tête, amplifiés par chaque goutte d'alcool consommée. Des bruits, des lumières, des gestes, des odeurs. La vodka sur mes lèvres, le rire de James, la voix rauque de Tyron quand il prononça « Cap ».

Tout résonnait dans ma tête comme une immense tornade mélangeant mes souvenirs, accentués par le cauchemar fait encore cette nuit. Cela faisait actuellement bien dix minutes que j'étais assise sur mon lit, immobile, la tête entre les mains, cherchant à calmer le cyclone qui la secouait. Les deux garçons dormaient encore comme des marmottes, enfouies sous leur couette. Je finis par me lever et, fouillant dans les médicaments, sortis du doliprane. J'en avalais un cul-sec.

Je partis me doucher rapidement, et aperçus avec soulagement toute la teinture noire de mes cheveux disparaître dans la douche. Mes cheveux, certes maintenant plus courts, retrouvaient leur couleur d'origine. Je m'étais attaché, à force, à l'orange pétant. J'enfilais un débardeur et un short qui me passaient sous la main avant de repartir de l'autre côté.

Je partis fouiller les placards composant la cuisine et en sortis quelques ufs que je cassai dans une poêle. J'allumai directement la hotte, ne tenant pas à nous enfumer vivant, et allumai le feu. Pendant que tout cela cuisait, je sortis une tournée de doliprane pour les deux garçons. Ils risquaient d'en avoir besoin.

Je cuisinai ainsi un moment et, bientôt, une odeur de lard cuit et d'uf embaumait la pièce d'un fumet délicat. Qu'on se mette bien d'accord, je n'étais pas ce genre de fille futur mère au foyer qui passait son temps à cuisiner, faire le ménage et s'occuper des enfants. J'avais le ménage en horreur, presque autant que les enfants, et je cuisinais comme un pied. Les seuls plats que je savais cuisinait étant les ufs au lard, et les hamburgers.

Je tenais cela de ma mère. Elle-même avait ces activités en horreur, et plus le temps passait, plus j'avais l'impression de lui ressembler. Une fois le plat prêt, je déposais le tout dans trois assettes, avant de m'approcher des deux garçons. Je m'avançai vers le lit de Tyron et lui secouait l'épaule pour le réveiller, sous les ronflements de James.

Tyron était bien endormi, j'en suis certaine. Alors j'aimerais que quelqu'un m'explique comment il pouvait avoir autant de réflexes en se réveillant. À peine lui avais-je touché l'épaule qu'il se retourna vivement, les yeux grands ouverts, sortant son arme à feu de sous son oreiller et la pointant vers moi. Mon cur loupa un battement, sous le choc de se retrouver subitement menacé, le canon entre mes deux yeux. Il y eut un moment de flottement où je pus voir la panique dans les yeux du bandit être remplacée par une incompréhension qu'il était plus normal de retrouver chez quelqu'un qui venait de se réveiller.

Mon sang ne fit qu'un tour. J'en avais clairement ras-le-bol d'être sans cesse menacée !

- Mais t'es complètement malade ! explosai-je ne le pointant du doigt. Range cette arme bon dieu ! T'es un psychopathe Tyron, cette arme c'est ton doudou c'est ça ? J'en reviens pas. Tu pensais que j'allais t'agresser dans ton sommeil ?!

Tyron cligna plusieurs fois des paupières en plissant les yeux, de toute évidence perdu. Il passa une main dans ses cheveux en bataille, dont plusieurs mèches blondes tombaient sur son front, et finit par lentement reposer son arme son arme sur le matelas d'un air penaud :

- Désolé Freeman. C'est heu... un réflexe. Je ne savais pas que c'était toi.

- Qui est-ce que tu voulais que ce soit ? Le pape ? On est enfermés dans un bunker sous terre je te rappelle !

- Arrête de crier, se plaint-il. Tu me fous la migraine. Donne-moi un médicament.

- Va le chercher toi-même, abrutis.

Non mais il s'était cru où ? Je n'étais pas sa boniche. Il venait de ruiner ma bonne humeur, et je me demandais pourquoi j'avais pris la peine de lui faire à manger.

- Tu sais quoi ? repris-je en le toisant. J'avais gentiment préparé à manger. Et bien ton lard, tu peux te le mettre où je pense !

De l'autre côté, James roula sur lui-même en geignant et appuya un oreiller sur sa tête :

- Vous avez pas bientôt finis ? râla-t-il d'une voix étouffée. Y'en a qui veulent dormir.

- Toi, la ferme ! criais-je.

Je soupirais avant de secouer la tête en râlant à mon tour, et m'assis à table. Je m'attaquai toute seule à mon déjeuner- qui était très bon, soit dis en passant, laissant les deux hommes en plan. Cependant, mon attention fut vite détournée par un détail que je n'avais pas prévu. Un détail de taille.

Tyron, se levant de son lit en s'étirant tel un chat. Tyron, vêtu d'un simple caleçon, debout devant moi. Tyron, les cheveux en bataille, le torse musclé, ne se rendant même pas compte de mon regard sur lui. Je manquai de m'étouffer en mangeant mon lard et rougis jusqu'à la pointe des oreilles sans réussir à détourner mes yeux. L'intéressé se pencha et ramassa sa chemise, puis la passa sur lui. Je bavais. Je bavais littéralement.

Son torse sculpté. Ses jambes. Ses bras. Son bassin. Trop. Trop pour moi.

Je n'avais que rarement eu l'occasion d'assister à un tel spectacle. Tyron au réveil valait toutes les enguelades du monde. Finalement, il se tourna vers moi et fronça les sourcils en croisant mon regard. Je rougis de plus belle et détournai les yeux, prise en flagrant délit. Je m'attendais à la traditionnelle remarque machiste du « fais attention, tu bave » qu'on retrouve dans presque chaque livre romantique. À la place, Tyron fronça les sourcils :

- Tu m'en veux vraiment ?

- Hein ?

Bravo Morgane ! me félicitai-je moi-même. T'as rien trouvé de plus constructif ?
Je fronçai les sourcils, avant de me rappeler que j'étais sensé lui en vouloir. C'était si dur, après ça ! Le pire étant qu'il ne semblait même pas s'être aperçu que je le matais sans scrupules. Que je bavais devant lui. En fait, j'avais vraiment l'impression qu'il n'avait aucune idée de sa propre beauté. Il ne faisait littéralement rien pour. Il ne mettait pas de gels, de parfum, de belles chemises ou quoi que ce soit d'autre. Tout était naturel et s'en était d'autant plus dérangeant pour les gens qui, comme moi, ressemblaient à des balais déplumés au réveil.

- Pour l'arme, reprit-il devant mon regard insistant. Tu m'en veux ?

- Je heu... non. Tu t'es bien heu... rattrapé. Enfin tu t'es excusé. Ça va, pas de soucis.

Gênée au possible, je plongeai la tête dans mon assiette. Du coin de l'il, je vis Tyron hausser les épaules.

- Tant mieux alors.

Il esquissa un sourire, avant de partir derrière le paravent de notre salle de bain. Mon cur repris lentement un rythme normal, tandis que je restais perplexe. Où il le faisait exprès, où il était vraiment, vraiment plus innocent de ce côté-là que ce que je pensais. Même une vieille none aveugle et sourde aurait compris la situation ! J'entendis un ricanement, et relevai les yeux.

James pouffa de rire, assis sur son lit, les yeux figés sur moi. Je lui suivis des yeux tandis qu'il se leva- déjà habillé- et approcha de moi. Il s'assit à table, et joua des sourcils en me regardant.

- La vue était agréable ?

Avec un sourire amusé, il attrapa son verre et avala son doliprane, avant de s'attaquer à son plat. J'entortillais une mèche autour des mon doigts et haussai les épaules :

- Je vois pas de quoi tu parles.

- Je crois que si. C'est pas parce que mon frère est à moitié aveugle et stupide que c'est mon cas, rouquine.

Je soupirais, n'ayant pas la force de protester. L'eau de la douche coulait derrière nous, masquant nos paroles, et je me penchai vers James :

- Comment ça se fait qu'il... ne s'en rende même pas compte ? Je veux dire... il...

Je bafouillai quelques mots incompréhensibles. James eut un sourire malicieux.

- Oui, je sais ce que tu veux dire. Je te l'ai déjà dit. Il lui reste de nombreux aspects de la vie à découvrir. Il n'a jamais eu d'enfance normale. Il ne connait pas ses choses-là.

- Mais je ne comprends pas ! C'est toi qui as vécu caché toute ta vie, reclus, non déclaré... il a eu une enfance plus conventionnelle, non ?

Il perdit son sourire, remplacé par un air navré. Il secoua la tête :

- Ce n'est pas à moi de t'en parler. Mais non, son enfance n'a rien de normale. D'un côté, j'ai eu bien plus de chance que lui. Je voyais un prof particulier, je pouvais faire ce que je voulais à longueur de journée tant qu'on ne me demandait pas de déclarer mon identité. Lui, il était enfermé auprès de son père et il a vécu... plus de choses qu'un homme banal ne traverse pas au cours de sa vie entière.

Je frissonnai. J'avais envie de connaître leur histoire en entière mais en même temps... une petite voix me criait que je ne voulais pas savoir. Que je ne pourrais pas assumer. Dans un raclement de gorge, James continua de manger en silence, et je fis de même.

Quelques minutes plus tard Tyron nous rejoins. Au moins, il était habillé cette fois, d'un tee shirt noir et d'un jean. Seulement, ses cheveux mouillés dégoulinant dans son dos et ses yeux pétillants ne faisaient rien pour arranger mon état. Je m'efforçais de ne pas le fixer comme la voyeuse que j'étais, et il s'assit à table. Il avala son doliprane, puis tourna les yeux vers moi :

- Je ne savais pas que tu cuisinais.

- Je ne cuisine pas.

Je m'efforçais de prendre un ton sec, histoire de faire passer le message. PEACE AND LOVE. Seulement, j'essayais juste de lutter contre des pulsions primaires bestiales. Et oui les gars, nous les filles en avons aussi. Finis avec tous ces clichés sexistes.

- Alors c'est quoi ça ?

- J'ai appelé un traiteur, rétorquai-je en roulant des yeux.

Il eut un léger sourire en coin, et entama son repas. Je me redressai, satisfaite d'avoir eu le dernier mot, et le repas se finit dans le silence.

Dès qu'il eut finit son assiette, Tyron se leva, alla nettoyer sa vaisselle, puis partis près de son lit. Il me fit signe :

- Aller Freeman, debout.

- On va où ? questionnai-je en arquant un sourcil.

Tyron attrapa son arme à feu puis me rejoignit à grands pas, et me la tendis. Il eut un sourire en coin :

- T'entrainer.

Hello everybody ! 😉😍

Comment allez-vous ? J'ai finalement décidé de vous poster un nouveau chapitre aujourd'hui pour les impatients que vous êtes. Vos avis ? 😊

Alors, avouez tous, qui a bavé devant Tyron ? Qui en aimerait un pour soi ahah ? Moi la première ! 😍😏😋

Que pensez-vous de "l'innocence" de Tyron ? De James ?😎

De leur relation ?

Des idées pour la suite ?😉

J'aaaaime trop écrire. Voilà, je tenais à le dire haha. Et j'aime trop ma communauté de lecteurs, vous êtes parfaits et c'est vraiment vous qui, chaque jour, me motivez à écrire. 😍🤗🤩

Donc pendant qu'on y est, quelles sont vos passions ? Moi l'écriture ( sans surprise ), la lecture, le dessin, et le rubik's cube ahah.😎😆

Biz à vous, on se retrouve vite !😍😘

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