9 janvier 2013.
Je sèche les cours. Je n'ai envie de rien. J'ai prétexté un mal de ventre, un mal de règles, c'est le genre de chose sur lesquelles maman ne chipote pas.
La réalité, c'est que je n'arrive pas à sortir de mon lit. Tout me paraît fade, abstrait, avec un arrière goût de carton. Je n'ai qu'un seul mot qui me tourne en tête. Disparaître.
Je me demande comment faire pour arrêter d'exister. La vérité, c'est que je sais comment faire ; mais comme dans tout dans ma vie, je manque de cran. Je manque de détermination.
Je ne vois aucune autre solution que celle qui me tend les bras. Et pourtant, j'ai peur. J'ai peur de l'échec. J'ai peur de me réveiller dans un lit d'hôpital avec mes parents autour de moi, et leur air inquiet. Ils croiraient que j'ai fait ça pour les faire réagir, mais c'est tout l'inverse. Je ne veux pas qu'ils sachent. Je voudrais disparaître sans un mot, sans un bruit et que personne n'en sache rien parce que personne ne s'en rend compte.
J'ai essayé. J'ai essayé de trouver du goût à la vie, mais je n'ai peut-être pas eu de chance. Je suis de ceux qui ont une vie sans goût, une vie sans soleil.
Si j'avais eu le cran de vivre un peu plus, j'aurais été une super artiste. J'aurais écrit des supers poèmes et peint des supers tableaux et tout le monde aurait eu le nom de Jeanne Guillot à la bouche. On m'aurait calé dans la liste des génies, entre Baudelaire et Van Gogh. Mais je n'ai pas envie ; seize ans que je me traîne ce vide, c'est déjà long.
Alors je laisse des mauvais dessins et un journal intime chouineur et bancal.
En plus de ça, je ne le laisse même pas. Je le calerais sous le matelas. Je ne veux pas que Louise voit toutes les atrocités que j'ai écrite sur elle. Ni même Alexy, Cacilie, que tous voient leur intimité dévoilée au grand jour.
Je peux simplement laisser ça au temps. Le temps saura quoi en faire. Le temps n'a pas bien pris soin de moi, mais il peut s'occuper des autres.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top