30 novembre 2012.

Je n'arrête pas de pleurer. J'ai l'impression que je me noie dans mes larmes. Et personne ne me voit. Je les laisse couler quand j'ai claqué la porte. Je veux que personne ne me voie pleurer. Je veux que tout le monde oublie que j'existe. Tout le monde l'oublie déjà un peu.

Il y'a eu beaucoup trop de cris, aujourd'hui. Beaucoup trop de larmes. Louise et maman se sont pris la tête comme pas permis et ma mère a commencé à gueuler qu'on était juste tous des petits cons et qu'aucun de nous ne rattrapait l'autre. Là, Charles a commencé à pleurer. Faut dire qu'à part ses snacks à minuit et le fait qu'il oublie toujours de baisser la cuvette, il est cool, comme gosse. Alors maman qui lui crie que c'est qu'un petit merdeux capricieux...

Louise est devenue dingue quand elle a vu Charles pleurer. Elle a commencé à insulter maman de tout les noms, à lui dire que c'était la pire mère du monde et que si elle voulait qu'on soit des gosses sympas elle avait qu'à mieux nous éduquer. Et maman est restée là, de marbre, à s'en prendre plein la gueule. Papa a rien dit. Il est resté là, tout muet, tout penaud.

Je lui en veux pas. J'étais pareil. Toute sonnée. Charles pleurait à gros sanglots et demandait à maman si elle l'aimait. Et là, maman a craqué. Elle s'est laissée tomber sur la chaise de la cuisine et a commencé à pleurer au moins aussi fort que Charles, la tête cachée entre ses mains.

Louise, toujours agacée, ne s'est pas excusée. Elle a pris Charles qui pleurait par l'épaule et ils sont sortis. Mon père a fait comme si de rien n'était. Il a servi un verre de vin à maman et un pour lui.

Je suis restée là, j'ai demandé à maman si tout allait bien. Elle couinait entre ses mains. Puis elle a levé des yeux pleins de larmes vers moi.

"Toi aussi, tu me détestes ?"

Cette phrase me reste dans la tête. Elle m'a poignardé le coeur. Elle m'a piétiné le coeur, même. J'étais incapable de répondre, occupée à combattre les larmes qui montaient à mes yeux. Voir maman dans cet état m'a terrassée. J'ai eu l'impression de me noyer dans le vide, de ne plus arriver à respirer.

Alors je lui ai embrassé le front et je suis partie.

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