Louise avait arrêté de faire le mur depuis un petit moment. Comme si on avait toutes les deux rangé nos vies.

Et puis, un soir, elle est venue toquer à ma fenêtre. Je ne l'avais pas entendue sortir. Je ne l'avais même pas couverte. Il était deux heures du matin et j'étais en train de compter l'intégralité de mes défauts.

Elle est entrée dans ma chambre. Son pull était tâché, elle avait les yeux rouges et brillants, elle empestait le mauvais whisky et les larmes se sont mises à rouler sur ses joues à partir du moment où elle s'est assise. Visiblement complètement bourrée, elle n'arrêtait pas de pleurer.

Je ne sais pas ce qu'elle a fait ce soir-là, mais ça devait être terrible. Je lui ai caressé les cheveux, oubliant toutes nos rancunes et nos colères. Après t out, Louise, je l'aime plus que tout le monde. Alors chacun de ses sanglots me déchire le coeur. J'aimerais prendre toute sa tristesse pour l'enfouir au fond de moi.

Elle s'est écroulée dans mes bras, morvant sur mon pyjama.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- J'veux pas en parler."

Alors je l'ai prise dans les bras, je l'ai bercée, je l'ai laissée pleurer en silence.

"T'es la personne que j'aime le plus au monde, a sangloté Louise. T'as pas intérêt à partir. Si tu pars, je pars aussi."