Je n'arrête pas de penser à Cacilie et son anxiété. Je ne sais pas pourquoi. J'ai revu son visage ravagé par les larmes, j'ai revu ses ongles rongés, j'ai revu ses tremblements. Ca arrive, en soi, d'avoir une crise. Je suppose qu'elle en a eu plusieurs, parfois même à côté de moi.

Mais la voir dans cet état, ça m'a fendu le coeur. Je ne pensais pas qu'elle serait si mal. Je pensais qu'elle était indestructible. Je pensais que Cacilie était un roc. Alors, oui, forcément, ce n'est pas très étonnant d'apprendre que même elle ne va pas toujours bien, qu'elle aussi, elle est humaine.

Je crois que j'avais cette vision toute propre de Cacilie. La jolie fille qui a tout pour elle. Bon, déjà, je sais que le racisme qu'elle vit ne rend pas sa vie facile tout les jours, mais elle ne semble pas s'en agacer plus que ça. Elle devient presque sourde et aveugle face à tout ce qu'on peut lui balancer. C'est comme si elle bloquait les informations.

Je devrais peut-être faire ça. Boucher mes oreilles, laisser les remarques des gens me couler dessus. Vivre. Je devrais peut-être enfin vivre.