Un adorable crétin

Une fois sur le seuil de la pièce, cette dernière s'illumina, aveuglant momentanément le blond tandis que plusieurs voix s'élevèrent de concert, lui criant 'Joyeux anniversaire !'.

Il distingua rapidement l'ancienne Bakusquad au complet, ainsi que Tsuyu, Momo, Ochaco, Iida et Shinso. La présence de ce dernier surprit doublement le cendré. Il avait conscience que le violet ne l'appréciait pas particulièrement mais, en plus, il était sensé patrouiller avec Shoto ce soir. Il avait été tellement surpris qu'il n'avait pas entendu des pas feutrés s'approcher dans son dos. Mais il sourit immédiatement dès qu'il entendit cette voix qu'il aimait tant.

« Joyeux anniversaire, Katsu.

Se retournant, il vit Shoto, dans une chemise noire plus que sexy, tenant entre ses mains un énorme framboisier orné de vingt-deux bougies allumées, lui souriant malicieusement. À cette vue, son sourire s'agrandit et son cœur accéléra imperceptiblement.

- Alors c'est ça que tu manigançais depuis plusieurs jours ?

- Je savais que tu avais remarqué, et c'était compliqué d'organiser tout ça sans que tu ne te doutes de rien.

- C'est pour ça que tu ne voulais jamais me dire à qui tu parlais ? Ou que tu étais souvent au téléphone ? Shoto lui sourit tendrement.

- Oui, et Midoriya est l'un de mes deux principaux complices ! Todoroki affichait un air fier de lui tandis que le héros numéro un semblait légèrement plus crispé. Maintenant, si tu soufflais tes bougies, que l'on puisse fêter cela correctement ? »

Vaincu, Katsuki prit une grande inspiration et souffla ses bougies d'un coup, sous les applaudissements de ses amis. Mina lança sans plus attendre la musique et la salle à manger du couple héroïque se transforma en piste de danse improvisée. Dans cette ambiance festive, les jeunes adultes dégustèrent le gâteau, dansèrent et burent quelques verres avant d'être interrompus dans les festivités par la sonnette de la porte d'entrée. Tsuyu se détacha pour aller ouvrir à l'invitée de dernière minute – et accessoirement seconde complice du bicolore.

« Désolé du retard ! Je pensais pas que ça prendrait autant de temps ! Avec un sourire jusqu'aux oreilles, Mei rejoignit son petit ami avec un paquet conséquent dans les bras. Shinso s'empressa de la soulager de ce fardeau, étant récemment aux petits soins avec elle, ce qui fit sourire Todoroki.

- C'est le moment des cadeaux ! S'extasia Momo, les yeux pétillants.

- Vous aviez pas besoin, cette fête est largement suffisante... Tout en se grattant la nuque, Bakugou essayait d'échapper de nouveau au déballage des présents, mais ce fut sans compter sur Mina et Kirishima qui le forcèrent bien vite à s'asseoir. Il eut donc droit à des vêtements – qui, pour son plus grand plaisir, tombaient dans ses goûts – des albums de musique, un set complet de cuisine provenant de Deku et des places pour un festival de rock en plein air – chose qui arracha une moue sceptique au bicolore. Puis il vit Shoto se saisir du paquet que Mei avait ramené, le déposant sur la table devant lui en souriant.

- Je sais que c'est tôt, mais les modifications pourront se faire plus tard. Curieux, Katsuki déballa rapidement le papier cadeau, ouvrant finalement un carton imposant duquel il sortit des épaulières faites d'un métal gris-blanc. Il fronça les sourcils un quart de seconde avant de comprendre. Ses yeux s'éclairèrent, ce qui fit sourire le bicolore.

- C'est ...

- Mon bébé n°2578 ! Les épaulières renforcées ! N'y tenant plus, Mei avait craqué, les yeux pétillants, commençant à déballer les détails techniques concernant cette nouvelle création.

En bref, elles t'aideront à protéger bras et épaules, le titane les rend légères mais très résistantes, et elles sont déjà designées pour correspondre à ton costume ! Bien sur, dès que tu auras toutes les spécificités de ta blessure, je n'aurai qu'à faire deux-trois petites modifs et le tour sera joué ! »

Katsuki n'avait pas quitté ce nouvel équipement des yeux. Pour être honnête, il mourrait d'envie de l'essayer mais, en même temps, se sentait étrangement nostalgique, comme si une petite partie de lui se répétait que cet équipement ne servirait jamais, qu'il ne serait plus jamais un héros. Il secoua la tête afin de chasser ces sombres pensées et remercia ses amis présents. La soirée se poursuivit et l'alcool l'aida en partie à ne plus penser. Il n'avait pas bu suffisamment pour ne pas tenir debout, mais juste assez pour avoir les premiers vertiges lorsqu'il bougeait trop vite. L'ambiance était chaleureuse, les discussions animées et les jeunes femmes n'avaient pas arrêté de solliciter Bakugou sur la piste de danse. C'est épuisé que ce dernier quitta la petite fête, aux alentours de trois heures du matin, avec Todoroki. Ils avaient suivi le mouvement, appelant un taxi un peu plus tôt. Katsuki ne cessait de sourire et Shoto, se retrouvant à porter l'équipement du blond, se demanda au moins trois fois pourquoi ils n'avaient pas fait cette soirée dans leur appart.

Une fois rentrés, et les cadeaux soigneusement déposés, le bicolore vint enlacer Katsuki, déposant une pluie de baisers dans son cou, ce qui fit rire le garçon.

« Est-ce que cette soirée t'a plu ?

- Ouais. D'habitude j'aime pas vraiment les surprises, mais là j'ai adoré. Fermant les yeux, le blond s'abandonna aux caresses de Shoto.

- J'en suis ravi. C'était vraiment difficile de tout organiser.

- Tu sais... J'ai pensé que tu voyais quelqu'un d'autre. Cet aveu stoppa Todoroki qui fit pivoter le cendré face à lui. Ce dernier ouvrit les yeux, les plongeant dans les orbes sérieux de son vis-à-vis.

- Vraiment ?

- Ouais. C'est stupide, je sais. Mais entre tes conversations mystérieuses, les phrases ambiguës que j'ai surprises, les rendez-vous avec des 'amies', et ce qui s'est passé avec Denki j'ai... douté. Seulement un instant. Ou peut-être plus. Katsuki baissa les yeux, l'alcool le faisant se sentir honteux d'avoir douté. Shoto saisit son menton, relevant ce beau visage qu'il aimait tant, liant de nouveau leurs regards.

- Katsuki, je t'ai demandé d'être mon petit ami. Ça veut dire qu'il n'y a que toi, et qu'il n'y aura que toi, aussi longtemps que tu voudras de moi. Pourquoi est-ce que j'irai chercher ailleurs quand tout ce que je désire est juste sous mes yeux ? Je t'autorise à douter de nombreuses choses, Katsu, mais ne doute jamais de ma fidélité, ni de ce que je ressens pour toi. Ça serait plus sensé que tu doutes du fait que la Terre tourne autour du Soleil, plutôt que tu doutes du fait que je sois éperdument amoureux de toi.

Suite à cette déclaration inattendue, Katsuki ouvrit la bouche avant de la refermer, sans qu'un son ne puisse en sortir. Humidifiant ses lèvres, sous l'œil attentif de Todoroki, il recommença la manœuvre.

- Éperdument amoureux de moi ?

- Oui. Je t'aime, Katsuki Bakugou. Sans plus attendre, Shoto se pencha et embrassa fougueusement le cendré. Ce dernier répondit presque immédiatement au baiser, avec autant d'ardeur, agrippant désespérément la nuque du bicolore de la main gauche. Ce dernier tenait fermement la taille de Bakugou, le plaquant contre son corps, désireux de plus de contact. Lentement, ils cheminèrent vers la chambre, tout en laissant la passion les consumer, prenant à peine le temps de respirer entre deux baisers enflammés. Pourtant, lorsqu'il sentit le matelas contre son dos, Katsuki eut un éclair de lucidité : il fallait qu'il lui dise également ce qu'il ressentait. Entre deux baisers, il arriva à prononcer le prénom du bicolore, assez fort pour que celui-ci grogne en abandonnant ses lèvres, mordillant la peau pâle de la gorge du cendré tout en attendant que ce dernier ne parle.

- Sho-mmm. Un gémissement lui échappa, le déconcentrant quelque peu. Sho, écoute-moi...

Résigné, Todoroki délaissa la peau tendre de son amant pour observer son beau visage. Ses yeux étaient floutés par le désir et les quelques verres qu'il avait bu, et s'ancraient aux siens, réveillant un brasier ardent en lui. Shoto, je t'aime. Je m'en suis rendu compte à noël dernier mais j'ai pas eu le temps, ni le courage de te l'avouer plus tôt. C'est pour ça que j'ai accepté direct lorsque tu m'as demandé d'être ton petit ami.

- Et moi, il a fallu que je manque de te perdre définitivement pour m'en rendre compte.

- Tu es un sacré crétin, double-face.

- Peut-être, mais je suis ton crétin. Tous deux sourirent avant que Katsuki ne complète la phrase.

- Un adorable crétin. »

D'un commun accord, leurs bouches se retrouvèrent, leurs langues dansant ensemble un ballet endiablé. La chaleur montait et les vêtements disparurent bien vite, laissant les deux amants profiter pleinement de l'autre et se prouver leur amour.

Le lendemain matin fut difficile pour les deux garçons : un réveil courbaturé, avec un léger mal de crâne mais, pourtant, de grands sourires sur le visage malgré tout. L'anniversaire du blond avait marqué un cap dans leur relation et ils en avaient tous deux conscience. Ils prirent leur douche ensemble, d'étonnante bonne humeur, et préparèrent, comme à leur habitude, le repas du midi lorsque le téléphone de Shoto se mit à sonner. Le bicolore s'en saisit et, remarquant qui l'appelait, reprit un visage sérieux.

« Sakibara ? Y'a un problème ? La jeune femme, récemment embauchée à l'agence de Shoto, n'avait encore jamais appelé son ancien maître de stage.

- Je pense que oui, mais ça ne concerne pas l'agence. Elle marqua une pause, semblant chercher ses mots, ce qui fit froncer les sourcils du bicolore. Un mec assez bizarre est passé à l'agence, tôt ce matin. Il cherchait clairement des renseignements mais Keith s'est occupé de le virer de l'agence. Il posait beaucoup de question sur toi, Shoto. Alors on a fait quelques recherches et il est journaliste pour Heroes Gossip. J'ai appelé mon cousin qui travaille là-bas et il m'a dit qu'apparemment, ce type était sur un scoop te concernant. Todoroki contracta les mâchoires, maudissant intérieurement l'existence des journalistes. Puis, relevant les yeux, il rencontra le regard inquiet de Bakugou, ce qui le détendit immédiatement.

- Merci de m'avoir prévenu, Sakibara. Dis à ton cousin que j'accepte une interview. Ils veulent du scoop, qu'ils aient au moins du vrai. Dis-lui que je serai au Desiree's cafe, demain à quinze heures, si ce journaliste est intéressé.

- Heu... Tu es sûr de toi Shoto ?

- Certain. Todoroki raccrocha et commença directement ses explications. Les journalistes n'en ont jamais assez, hein ?

- Qu'est-ce qui se passe exactement ?

- Le grand retour du Heroes Gossip. Ils auraient un 'scoop' sur moi.

Katsuki mordit sa lèvre inférieure. Ce magazine avait failli foutre sa carrière en l'air et ne vérifiait pas toujours clairement ses sources. Ce qu'ils voulaient, c'était du choc, du sensationnel, quelque chose de vendeur à mettre en première page.

- Ils ont dû nous voir ensemble, peut-être même nous suivre.

- Et alors ? Shoto semblait étrangement calme, ce qui surprit le cendré. S'il avait eu conscience à l'avance de l'édition qu'ils comptaient faire sur lui, il aurait fait un scandale. Je suis avec toi, et je ne compte pas me cacher, Katsu. C'est pour cela que j'ai proposé une interview, afin d'être à la fois honnête et prévenu de ce qui paraîtra dans cet article.

- Comment tu fais pour être aussi calme ?

- Crois-moi, je suis énervé contre ces personnes sans gêne, qui n'ont aucun respect pour la vie privée des gens. Mais, maintenant qu'ils sont sur le coup, ils n'abandonneront pas. Alors, autant leur donner ce qu'ils veulent, et être certain que ce soit la vérité qui paraisse, et non un torchon diffamatoire. Puis, au fond, je crois que je suis heureux de pouvoir annoncer que je sors avec toi. Enfin, si tu es d'accord ? Katsuki ne put réprimer un sourire.

- Bien sûr que je suis d'accord. Ça va faire six mois que j'ai eu droit à mon coming-out, et j'ai passé cinq ans de ma vie à me cacher. Alors, que tu veuilles assumer d'être avec moi, ça me fait putain de plaisir. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un doux, bien que bref, baiser.

- Enfin, on devrait manger. C'est bien cet après-midi que tu as tes résultats d'analyse complémentaires ? Reprit Todoroki sur un ton plus sérieux.

- Ouais, rendez-vous à quinze heures quarante. Vu la ponctualité des médecins, plutôt seize heures trente.

- Je peux t'accompagner ? »

Le cendré hocha la tête, soulagé de savoir que Shoto serait à ses cotés. Quelque soient les résultats, il pourrait compter sur lui et, bien qu'il n'en montre rien, il n'en était pas moins reconnaissant. 

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Hey !

Une nouvelle étape de franchie pour notre petit couple !

Et pas mal de mignonnerie ^^

J'espère que ce chapitre vous plaira, et je vous dis à dimanche prochain pour le chapitre 45 !

Baiser monochrome,

-DianaV🌺