Chapitre 43
Réconfort
Le lendemain après midi, comme convenu, les deux héros s'habillèrent et prirent le bus en direction de l'orphelinat où se retrouvaient les deux enfants sans famille. Après une petite demi-heure de trajet, les deux jeunes hommes descendirent et se retrouvèrent rapidement devant le grand portail en fer forgé, derrière lequel se trouvait un grand terrain où plusieurs enfants, de tout âge, jouaient. Ils entrèrent et, saluant les bambins sur leur passage, se dirigèrent vers l'accueil, où un homme d'une cinquantaine d'années les reçut.
« Ground Zero, Shoto, vous êtes en avance. L'homme leur sourit. En effet, ils avaient prévenu la veille de leur désir de passer, chose qui avait été acceptée sans problèmes.
- Ground Zero ne tenait pas en place. Lança Todoroki, sur un ton légèrement moqueur. Katsuki, pour son plus grand bonheur, se trouvait à la droite du bicolore et lui asséna un coup de coude pour le réprimander, ce qui fit grimacer puis sourire ce dernier.
- Avec mon accident, je n'ai pas pu prendre de nouvelles plus tôt. Comment vont Yori Aïna et Sora Kakei ?
- Yori est un petit garçon plein de vie. Il a été, et est toujours, suivi psychologiquement, mais, du haut de ses huit ans, c'est déjà un battant. Il doit être en train de jouer dehors, il a des cheveux rouges et un t-shirt avec une de ces créatures de dessin animé dessus. Il marqua une pause, pesant ses mots. Sora a plus de difficultés. Bien qu'elle n'ait que six ans, elle laisse peu de personnes l'approcher, ne parle pas au psychologue, n'a pas pleuré depuis qu'elle est ici et se renferme sur elle-même très vite. Je ne sais pas si vous pourrez l'approcher. Elle est aussi dehors, certainement assise sur un des bancs à gauche. Elle a des cheveux blonds et porte une robe blanche.
- Merci des renseignements. »
Sans plus de cérémonie, les deux héros sortirent à nouveau et, cette fois-ci, certains petits curieux s'approchèrent, les ayant reconnus. Parmi eux, Yori s'approcha, avec un sourire quelque peu mitigé. Se prenant au jeu, Katsuki et Shoto se retrouvèrent à jouer au ballon ou à raconter des 'histoires de héros' face à un jeune public demandeur. Au bout de deux heures, les héros saluèrent les enfants et se dirigèrent vers la gauche, où ils remarquèrent très vite la petite blondinette, celle que Katsuki avait protégée de l'explosion. Comme l'avait dit l'homme, cette dernière était seule et triste, balançant ses pieds dans le vide tout en regardant les fleurs qu'elle avait cueilli plus tôt. Katsuki s'approcha et s'assit sur le banc, à coté d'elle. Par réflexe, et sans même lever les yeux, elle se décala à l'extrémité du banc, imposant un maximum de distance entre elle et cet inconnu. Ne se laissant pas décourager, Bakugou engagea la conversation.
« Salut. Je m'appelle Katsuki, et toi ? Le cendré, observant la petite fille se tendre, changea d'approche. Elles sont jolies, tes fleurs.
- Elles sont cueillies. Elles meurent. Toujours la tête baissée, la petite resserra les mains autour des plantes, retenant un sanglot. Bakugou mordit sa lèvre inférieure, ses iris rouges remplis de tristesse. Todoroki, qui était resté debout, s'avança et s'agenouilla face à la petite, essayant de capter son regard. Elle l'évita alors, tendant sa main droite, il lui dévoila une fleur de glace qu'il avait faite un peu plus tôt, captant ainsi son regard. Hésitante, elle tendit timidement la main, touchant la surface gelée. Elle va fondre, disparaître. Sa petite voix fluette semblait sur le point de se briser.
- Tout disparaît un jour. Sentant le regard rubis de son petit ami se poser sur lui, le bicolore se dépêcha d'enchainer. Mais disparaître ne veut pas dire ne plus exister. Regarde. Todoroki approcha sa main gauche de la fleur, utilisant la chaleur de son second alter afin de la faire fondre, ne laissant qu'une petite flaque d'eau. La fleur est là, sous une autre forme. Dans quelques années, et de la même façon, la jolie petite fille que tu es va disparaître, pour devenir une jolie jeune femme. Et même si tu ne peux plus voir tes parents, ils sont toujours dans ton cœur, dans ta tête. Ils existeront tant que tu te souviendras d'eux. Katsuki entendit la petite renifler et, instinctivement, reposa son regard sur elle. Les larmes dévalaient ses joues et elle les essuyait tant bien que mal avec ses petits poings. Cette vue brisa le cœur des deux héros. Bakugou caressa son dos d'une main, se rapprochant d'elle. Elle finit par s'agripper à la chemise du cendré, enfouissant son visage baigné de larmes dedans, tandis que ce dernier la cajolait du mieux qu'il pouvait. Sora finit par s'apaiser au bout de quelques minutes et releva enfin ses yeux rougis, observant pour la première fois les deux héros à ses cotés.
- Tu n'es pas seule, ici, blondinette. Tous les enfants que tu vois ici sont comme toi. Et les gens qui s'occupent de vous sont là pour vous aider. Il faut leur parler, même si on aime pas ça. Katsuki fixait la petite blonde d'un regard tendre et cette dernière s'accrocha un peu plus à lui. Quelques secondes passèrent avant que la petite ne surprenne les deux héros.
- D'accord. Seulement... Seulement si tu reviens me voir. Je te reconnais, c'est toi le héros qui m'a sauvé quand ça a explosé. À la télé, ils disaient que c'était grave et que...
- Je suis là. La coupa Bakugou, la serrant un peu plus fort. Je vais bien. Et je ne te laisserai pas, je te le promets. »
La petite blonde hocha la tête, refusant obstinément de se séparer du garçon lorsque ce dernier lui annonça qu'il devait partir. Il la porta alors jusqu'à l'intérieur, sous le regard surpris du personnel de l'orphelinat et la déposa à l'intérieur, le cœur lourd face à cette frimousse au bord des larmes. Il la regarda partir puis, avant de suivre Shoto à l'extérieur, il demanda à l'homme qu'il avait déjà vu quelques infos supplémentaires.
Neuf jours étaient passés depuis la visite à l'orphelinat. Katsuki doutait toujours, observant attentivement le comportement de Shoto. Plusieurs fois, il l'avait vu répondre avec empressement à des messages, ou même recevoir des appels sans pour autant s'en cacher, ni répondre vraiment aux questions du blond sur ces communications. Ce comportement troublait de plus en plus le blond, qui imaginait le pire.
La veille au soir, il était rentré plus tard que d'habitude de son travail, et s'était couché, s'endormant en quelques minutes à peine. Katsuki s'était réveillé deux heures après, devant se rendre chez ses parents. On était le samedi, le vingt avril. Jour de l'anniversaire du cendré.
Il venait de passer ses examens complémentaires la veille, et il savait qu'il ne reverrait pas Shoto avant le soir – d'ailleurs, Todoroki lui avait dit que son emploi du temps se trouvait modifié et que, par conséquent, il ne serait pas libre ce samedi soir – alors l'envie de le réveiller ne lui manquait pas. Pourtant, il regarda le héros dormir paisiblement, et se contenta de déposer un baiser sur ses lèvres entrouvertes. Il prit sa douche, s'habillant à son rythme. Ses yeux se posèrent sur la table de nuit, plus précisément sur le téléphone de Shoto. Une folle envie de fouiller dedans, de découvrir avec qui étaient tous ces appels et messages, l'envahit. Il s'approcha, frôlant l'objet des doigts, un besoin de se rassurer grandissant en lui. L'écran s'éclaira soudainement à son touché, dévoilant une photographie de lui-même, endormit dans ce même lit, en fond d'écran. Il rougit instantanément, et fut soulagé en voyant l'écran retrouver sa couleur noire.
Il secoua la tête, laissant de côté son plan idiot de fouiller dans le téléphone. Il devait lui faire confiance. C'était l'une des bases d'une relation, la confiance. Prenant une grande inspiration, Katsuki quitta la chambre, prit un rapide petit déjeuner ainsi que les affaires dont il avait besoin pour la journée, puis sortit de l'appartement, referma à clé derrière lui et descendit afin de prendre son taxi pour aller jusque chez lui.
Sur la route, il reçut de nombreux messages lui souhaitant un joyeux anniversaire, mais un capta son attention plus que les autres : celui d'Izuku.
« Bon anniversaire Kacchan !!!! J'espère que tu profites bien de ta journée ! Passe le bonjour à tes parents pour moi !
Quand tu rentreras, tu pourras faire un petit détour par chez nous, l'histoire de boire un verre et de célébrer ton anniversaire ensemble ? »
Il haussa les épaules, avant de répondre qu'il passerait. De toute façon, il croiserait à peine Shoto à l'appart et ses amis avaient soit déjà prévu quelque chose, soit pensé qu'il serait avec Todoroki ce soir là. Au fond, ça lui faisait plaisir de voir Izuku, mais il ne préférait pas y accorder trop d'importance. Il arriva rapidement chez ses parents qui avaient prévu une journée chargée, accompagnée de repas et cadeaux. Mitsuki prit un malin plaisir à énerver son fils à la moindre occasion, le taquinant sans cesse – chose qu'elle faisait dès qu'elle en avait l'opportunité depuis pas mal d'années. Les parents Bakugou s'étaient démenés pour faire le repas préféré de leur fils, et l'emmener dans les lieux qu'il avait toujours aimés, lui rappelant certains de ces anciens anniversaires. Évidemment, et à son désespoir, Katsuki n'avait pas échappé à l'habituelle passion de son père : les photos souvenir. Récemment passé de l'appareil photo encombrant à son téléphone, bien plus discret, le brun se débrouillait toujours pour capturer le moment qui ferait un magnifique souvenir, ou une embarrassante pièce à conviction. Il avait souvent crié sur son père pour cela mais, au fond, il lui était reconnaissant – enfin, la plupart du temps – de penser à immortaliser ces souvenirs alors que lui n'y pensait jamais. La journée avec ses 'vieux' s'écoula à un rythme paisible, lui sortant ses récentes préoccupations de la tête. Enfin, pour un moment au moins.
« J'arrive pas à croire que mon bébé ait déjà vingt-deux ans... Murmura Mitsuki, pensive et étonnement calme. Évidemment, pour une fois que la blonde était calme, c'est Katsuki qui ne put s'empêcher de l'énerver à nouveau.
- J'suis plus un gosse, la vieille. Va falloir t'y faire : tu vieillis vraiment. Son petit air railleur sur le visage, adossé contre le chambranle de la porte de la cuisine, Katsuki s'accroupit brutalement, éclatant de rire, lorsque sa mère lui envoya une cuillère en bois destinée à effacer son sourire.
- Petit con ! Je t'ai porté pendant neuf mois, et élevé pendant vingt-deux ans ! Tu pourrais être un peu plus reconnaissant, tu ne crois pas ?! La femme croisa les bras sous sa poitrine, foudroyant son fils. Ce dernier se redressa, levant les yeux au ciel tout en souriant.
- Tu sais très bien que je le suis. Il prit un air plus sérieux, comme il en avait rarement. J'aurais pas pu rêver meilleurs parents. Mitsuki, surprise, ouvrit la bouche sans réussir à réagir. Katsuki reprit rapidement un air plus décontracté, n'aimant pas vraiment livrer ses sentiments. Mais, prends pas la grosse tête, la vieille.
- Espèce de petit démon... Murmura la blonde, s'approchant de sa progéniture, la serrant soudainement dans ses bras en lui ébouriffant les cheveux davantage. Je suis tellement fière de toi. Elle planta ses orbes sanguins dans ceux, identiques, de son fils. Tu es, et as toujours été, ma plus grande fierté, Katsuki. Et aujourd'hui encore, avec ta place dans le top cinq héroïque, la façon dont tu te bats pour te rétablir et ton courage qui te fait faire face au monde entier et qui le force à t'accepter, tu ne cesses de m'étonner et de me rendre fière. Cette fois-ci, ce fut le cendré qui resta sans voix face à l'air si solennel de sa mère. Ils se fixèrent quelques secondes, se comprenant entièrement puis, reprenant son comportement habituel, la blonde claqua l'arrière de la tête de son fils. Maintenant, ramasse-moi cette cuillère en bois et arrête de me dire que je suis vieille, ou je te jure que c'est moi qui t'achève.
Reprenant ses esprits, et râlant pour la forme, Katsuki ramassa la fameuse cuillère et, contenant difficilement un sourire, aida sa mère à préparer le repas du soir. Ils mangèrent rapidement, le blond ayant prévu de rentrer chez lui juste après. Néanmoins, le repas s'éternisa légèrement, ses parents souhaitant lui offrir un dernier cadeau. Masaru déposa le paquet devant son fils qui fronça les sourcils.
- Sérieusement, vous en avez encore planqué combien ?
- Arrête de râler deux minutes et contente-toi d'un merci, tu veux ? Répliqua sa mère immédiatement.
- Celui-ci devrait te plaire, je pense. » Ajouta calmement Masaru, égal à lui-même.
Soupirant, Katsuki défit le papier cadeau, révélant bien vite ce qu'il avait, au début, pris pour un livre : un album photo. Intrigué, il l'ouvrit rapidement, constatant qu'il s'agissait de photos de lui, la première étant à sa naissance, enveloppé d'une couverture bleue, dans les bras de sa mère, à la dernière : lui et Shoto, au parc fleural, observant de magnifiques camélias rouges. Il constata rapidement qu'il y avait des photos de tout âge, et avec toutes les personnes auxquelles il tenait. Il ne put contenir un sourire, caressant du bout des doigts le papier glacé de la dernière photo, murmurant un faible 'merci' à l'intention de ses parents souriants. Néanmoins voir le visage de Shoto, calme et paisible, le ramena à ses doutes des deux dernières semaines, et il ne put réprimer cette boule de stress qui s'installa au niveau de son estomac. C'est avec le retour de cette inquiétude qu'il salua ses parents, montant dans le taxi qu'il avait appelé plus tôt. Ainsi, indiquant l'adresse d'Izuku, le cendré regarda défiler le paysage, essayant de se rassurer du mieux qu'il le put.
Il avait envoyé un message à Deku pour le prévenir de son heure d'arrivée, et c'est aux alentours de vingt et une heure trente que le taxi le déposa à quelques mètres seulement de l'entrée de la propriété de son ami d'enfance. Après avoir réglé, il descendit du taxi en prenant soin de ne rien oublier à l'intérieur. Il marcha jusqu'à la porte d'entrée et frappa trois coups de sa main gauche contre le bois, comme il en avait pris l'habitude.
Le vert vint lui ouvrir, sans pouvoir réprimer un grand sourire, et s'empressa de le faire entrer, le guidant jusque dans la salle à manger avec empressement.
Une fois sur le seuil de lapièce, cette dernière s'illumina, aveuglant momentanément le blond tandis queplusieurs voix s'élevèrent de concert, lui criant 'Joyeux anniversaire !'.
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Hey ! Joyeux weekend Pascal à vous tous !
J'espère que ce chapitre vous plaira !
Je vous souhaite un bon dimanche, un bon lundi et une bonne semaine à venir !
À la semaine prochaine, pour le chapitre 44,
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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