Chapitre 4
Le travail n’attend pas.
Une fois dehors, Bakugou erra quelques temps dans les rues, repassant devant le Black Fog, n’ayant aucune envie de rentrer à l’appartement. Il avait peur de ce qu’il pourrait y trouver. Pourtant, il savait qu’un passage là-bas s’imposait puisqu’il aurait besoin d’affaires rapidement.
Il soupira, s’asseyant sur un banc au beau milieu d’un parc où sa marche l’avait fait atterrir. Il regarda autour de lui les gens. Une mère avec son enfant dans une poussette, un gars qui promenait son chien, deux joggeurs motivés, une mamie qui nourrissait les pigeons… Un couple à quelques mètres. Souriants, se tenant la main. Il déglutit péniblement. La conversation de la veille lui revenait. Il était seul et se sentait seul. Les phrases se répétaient en boucle dans sa mémoire ‘Il est temps pour moi de passer à autre chose’, ‘J’ai quelqu’un d’autre’, ‘C’est terminé’. Il posa les coudes sur ses genoux, cachant son visage dans ses mains. Il sentait ses yeux le brûler à nouveau. Il prit de grandes respirations, essayant de s’apaiser du mieux qu’il le pouvait. Quand se fut fait, il réalisa enfin qu’il devait se chercher un appart au plus vite. Ce n’était pas les finances qui le gênaient mais il savait qu’il n’obtiendrait pas son appart dans la journée. Il sortit son téléphone et commença ses recherches via internet. Il trouva deux-trois offres qui lui semblèrent intéressantes et enregistra les numéros et adresse. Pour ce soir – et les jours à venir – il se trouverait un hôtel. Il ne restait plus qu’à aller chercher le minimum vital chez lui.
Il claqua fermement ses mains contre ses joues, comme pour se réveiller, et se leva du banc. Puis, il partit en direction de son ancien appartement. Sur tout le chemin, il se répéta de prendre un regard dur, un air détaché ou agressif, de se blinder derrière ses émotions là. Pourtant, une fois devant la porte, il hésitait. Il espérait que le blond ne soit pas présent.
C’est d’une main tremblante qu’il enfonça sa clé dans la serrure. En ouvrant la porte, il n’entendit aucun bruit particulier. Katsuki entra alors complètement dans l’appartement silencieux. Ses prières avaient été entendues. Sans perdre une seconde de plus, il se dirigea vers leur chambre et, saisissant un de ses sacs de sport, enfourna une bonne partie de ses affaires à l’intérieur. Il y ajouta quelques objets lui appartenant et auxquels il tenait. Puis, dans la salle de bain, il rassembla ses affaires et en profita pour se laver les dents. En une demie heure, il avait rempli deux sacs de sport. Il souffla, et jeta un dernier coup d’œil à la chambre dans laquelle il avait tant de souvenirs, avant d’en fermer la porte, le cœur lourd. La nostalgie l’envahissait. Ce n’était pas plus mal qu’il change d’endroit, il aurait eu beaucoup trop de souvenirs entre ces murs.
Alors qu’il était dans le salon, jetant un dernier regard à la pièce, la porte s’ouvrit sur une tête blonde qu’il voulait absolument éviter. Pour son plus grand soulagement, il était seul. Denki était surpris de tomber sur son ex et Bakugou le fixait. Un regard qu’il aurait voulu haineux mais qui renfermait une infinie tristesse. Le cendré baissa la tête, resserrant la prise qu’il avait sur ses sacs et s’avança vers la sortie, bousculant l’électrique d’un coup d’épaule afin de passer. À nouveau, il espérait que Kaminari le retienne, qu’il lui dise que tout ça n’était qu’une mauvaise blague. Mais, encore une fois, ses espoirs étaient réduits à néant et son cœur se brisait un peu plus. Il sortit le plus vite qu’il put, ressentant le besoin de s’éloigner rapidement.
Une fois dehors, il marcha jusqu’à l’hôtel le plus proche et y entra, demandant une chambre. Par chance, il put en avoir une directement et, payant pour trois nuits, il récupéra la clé et monta installer ses affaires. Se posant sur le matelas, il sortit son téléphone et se résigna – tant qu’il n’était pas trop tard – à se renseigner pour les annonces. Il détestait parler au téléphone mais, pour le coup, il n’avait pas vraiment d’alternatives. Ainsi, il obtint un rendez-vous pour le lendemain soir et un second deux jours plus tard, sur un nouveau jour de repos. L’installation et les appels avaient occupés son esprit pour le reste de l’après midi. Mais, voyant l’heure du repas approcher et se retrouvant seul, un nœud se formait dans sa gorge.
Jusque là, il n’avait pas vraiment ressenti cette solitude. Dans le club, il avait oublié et, ce matin, il était avec Shoto. Savoir qu’en temps normal, il aurait été posé chez lui, mangeant avec Denki puis matant un film, leurs mains entrelacées, puis le simple fait de se coucher à ses cotés, sentir la chaleur et la présence de quelqu’un.
Le cendré ne se sentait pas de manger seul en plus de sa nuit. Il se décida à sortir son téléphone, envoyant un rapide message à Kirishima. Le rouge ne tarda pas à lui répondre positivement, heureux de passer du temps avec celui qu’il considérait comme son meilleur ami. Katsuki en fut soulagé et, une heure plus tard, il sortit de sa chambre d’hôtel, changé et – même s’il ne l’avouerait jamais – heureux de voir le garçon.
Bakugou arriva, mains dans les poches, devant le petit restaurant de ramen où ils avaient prévu de diner. Kirishima était là, cheveux lâchés et souriant. Il fit une accolade virile en guise de salutations au cendré, qui se contenta de grogner légèrement, puis ils entrèrent et commandèrent en s’installant.
« Ça fait plaisir, pour une fois c’est toi qui propose ! T’es pas malade au moins ? Le rouge ria mais devant le manque de réaction de l’explosif, il s’arrêta, soudainement inquiet. Y’a quelque chose qui va pas ?
Le blond hésitait. Kirishima était un ami loyal, en qui il avait confiance. Pour preuve, à chaque mission, il lui confiait sa vie sans hésitations. Alors, il pouvait lui parler, non ? Pas de Denki bien-sûr, mais se confier… Un peu ?
- Kirishima… J’peux te parler… honnêtement ? Son ton hésitant laissa le rouge sous le choc, hochant simplement la tête, attentif à ce qu’allait bien pouvoir lui dire le cendré. Katsuki, lui, s’était lancé sans vraiment savoir comment procéder. Avouer sa sexualité n’était pas la chose la plus facile à faire. La petite serveuse s’approcha, posant leurs bols devant eux avant de repartir et Katsuki vit Kirishima regarder la jeune femme discrètement avant de reporter son attention sur le cendré face à lui qui esquissait un léger sourire. Tu la trouves comment, la serveuse ?
Kirishima, gêné, laissa échapper un petit rire.
- Bah, elle est mignonne, mais bien moins que Momo. Et toi, t’en penses quoi ?
- Rien. Absolument rien. Devant l’air perplexe d’Eijirou, le cendré souffla et reprit. C’est ça que je voulais te dire. Je m’intéresse aux courbes plus… viriles. Katsuki avait détourné le regard, mal à l’aise. N’entendant aucune réaction, il tenta un regard vers son ami, vérifiant qu’il n’était pas parti en courant. Le rouge avait les mains plaquées sur sa bouche et les yeux écarquillés. Katsuki pinça ses lèvres, baissant le regard. Il avait honte. Laisse tomber… Je voulais juste être honnête et puis…
Il n’eût pas le temps de finir sa phrase que Kirishima le coupa.
- Je suis désolé Bakugou ! Le cendré releva la tête, perdu. Mais il ne put pas demander que le rouge enchaînait déjà. Toutes les fois où je t’ai demandé quand tu allais me présenter une copine, quand je te demandais si tu trouvais une fille canon et autre… J’ai dû te mettre mal à l’aise. Excuses-moi ! Katsuki le regardait, étourdit. Il ne s’attendait absolument pas à cette réaction. Alors, face à ces excuses idiotes, il fit la seule chose qui lui vint à l’esprit. Il éclata de rire. Kirishima le fixa, surpris. Mais l’air sérieux du rouge et le stress qui retombait avaient fait lâcher les nerfs du cendré. Il réussi néanmoins à calmer son rire au bout d’une minute.
- C’que tu peux être con, tête d’orties. Je t’en veux pas, c’est moi qui t’ai caché la vérité.
- Mais je me sens stupide ! Ça devait être dur à porter seul. T’aurais pu m’en parler bien avant Bakugou ! Enfin, d’autres sont au courant ? Ça fait longtemps que tu le sais ? Le rouge avait retrouvé son sourire et était soudainement intéressé, se penchant un peu plus en avant sur la table.
- Personne, à part mes parents. Je le sais depuis le collège. Même si, à l’époque, je faisais tout pour repousser cette idée. Le héros se sentait toujours coupable face à ces souvenirs et ses actes. Il avait vraiment merdé, à l’époque.
- Ah ouais, quand même ! Du coup, y’a bien de personnes qui ont dû te plaire ? Tu sors avec quelqu’un ? Bakugou sentit son cœur se serrer.
- Ouais, forcément. La première personne sur qui j’ai craqué, c’était … Deku. J’m’en suis rendu compte rapidement et ça m’énervait, je voulais pas être différent, être mal vu…
- C’est pour ça que t’avais pas une bonne relation avec Midoriya ?
- J’essayais de l’éloigner de moi, de l’oublier. Mais ça a fini par passer, avec le temps. Le cendré gesticulait sur la chaise. Le rouge pouvait sentir le malaise de son ami. Ça ne devait pas être simple de parler de ça comme ça, en l’ayant gardé si longtemps pour lui.
- Et… après Midoriya ?
- Après Deku ? Bah, Yuei, nouveaux visages, nouveaux coups de cœur. Je sortais avec quelqu’un mais ça s’est fini… y’a peu.
- Je suis désolé mec. Si tu veux en parler, je suis là. »
Devant le sourire sincère du roux, le blond sentit un poids descendre de ses épaules. Kirishima l’avait accepté sans hésitation. Il n’était plus seul pour faire face, même si le rouge ignorait l’identité de son ex. Ils finirent leur repas, la conversation tournant principalement autour de l’ancienne vice-déléguée. Puis, se séparant, ils rentrèrent chacun chez eux. Enfin, pour le cendré, il s’agissait de sa chambre d’hôtel. Il se coucha rapidement, épuisé par les récents évènements. Mais, malgré toute cette fatigue, il eût du mal à trouver le sommeil.
Sept heures, un réveil qui sonne et un blond, grognon, qui met fin à ce bruit insupportable. Katsuki décala son bras à coté, tâtant le lit. Vide et froid. Comme d’habitude. Il se tourna sur le dos et ouvrit les yeux. Reconnaissant la chambre d’hôtel, la réalité le percuta une nouvelle fois et il se rendit compte de la stupidité de son geste précédent. Soufflant, exaspéré et triste, il se leva, s’étirant. Puis, il prit une rapide douche chaude pour se réveiller, s’habilla, prit ses affaires et sortit, fermant la chambre derrière lui.
Il arriva plus tôt que d’habitude et prit le temps de se changer. Kirishima le rejoignit vite, souriant et en tenue.
« Allez Blasty, Mina et Denki vont bientôt revenir ! Le travail n’attend pas !
Il savait qu’il ne pourrait pas l’éviter, mais il espérait quand même le voir le moins possible. Une chance qu’il ne se soit pas mis en duo avec lui mais avec Kirishima !
- Ouais, bouge-toi alors. Sinon, on va être en retard par ta faute. »
Ils sortirent de l’agence, commençant leur inspection habituelle. Rien n’avait changé dans leur relation. Pendant leur contrôle, ils furent reconnus par un petit groupe de personne qui s’approcha, demandant pour une photo ou même un autographe. Red Riot accepta, tout sourire et Ground Zero suivit le mouvement. Ça lu faisait plaisir de voir de l’admiration à son égard, mais la sociabilité, la patience et la gentillesse ne faisaient pas partie de ses principales qualités.
Cependant, ils furent rapidement interrompus, recevant un message d’alerte sur leurs téléphones. Un gigantesque vilain semait la pagaille à quelques quartiers d’ici et les équipes sur place – à savoir Itsuka et Ibara ainsi que Yuga et Sato – avaient besoin de renfort expressément. Les deux coéquipiers se jetèrent un simple regard et Ground Zero se propulsa à l’aide de ses explosions, s’élevant dans les airs vers la menace, suivi par Red Riot qui courrait entre les immeubles.
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Hey ! Comment allez-vous ?
Voici le chapitre 4 et un Bakugou qui se confie un peu !
Et bien sûr Kirishima bébé !
Le chapitre 5 arrive bientôt ! ;)
En espérant que ça vous plaise autant qu'à moi,
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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