Chapitre 39

Officialiser les choses.

Les quinze jours passèrent à une vitesse époustouflante. Entre les nombreuses gardes de Shoto – mouvementées à cause des deux nouvelles recrues anciennement stagiaires –, les séances de rééducation de Katsuki et les visites à l'hôpital, les deux garçons n'avaient pas eu le temps de s'ennuyer, même en passant seulement leurs après-midi ensemble. Lors de leurs heures communes, ils sortaient, regardaient des films et, parfois, s'amusaient d'une façon différente.

Todoroki avait réussi à avoir son dimanche soir et, sans rien préciser à son petit-ami, avait fait réserver une chambre d'hôtel pour le dimanche, prévoyant de rester une journée de plus. Ils avaient averti l'infirmier qui venait maintenant tous les deux jours et, puisque la rééducation de l'épaule de Katsuki se passait relativement bien, ils avaient obtenu la permission, de ce dernier, de décaler le soin du héros au samedi matin, intervertissant ainsi les jours pour arranger leur planning.

C'est donc après le soin que les deux garçons étaient partis, sac contenant leurs affaires avec eux, dans un taxi préalablement commandé par Shoto. Après un peu plus d'une heure de route, le véhicule se stationna au bout de la rue où habitaient les Bakugou, laissant descendre les deux passagers une fois qu'ils eurent payés, puis les deux garçons marchèrent jusqu'à la maison familiale, main dans la main sous le soleil tendre de ce début d'avril.

Quelques coups à la porte suffirent à alerter la femme blonde qui vint leur ouvrir rapidement.

« Ah, vous voilà ! Entrez, les garçons.

- Salut la vieille. Katsuki entra, souriant à sa mère qui lui jetait un regard noir.

- Bonjour, Mitsuki. Comment allez-vous ? Face au garçon, la blonde reprit un sourire jovial.

- Je vais bien, merci Shoto. Et vous deux, tout va bien ? Mon fils n'est pas trop dur à vivre ?

- Non, au contraire, tout va très bien. Le bicolore sourit légèrement, jetant un regard au héros.

- Allez déposer vos affaires et ne trainez pas trop, on a un programme chargé aujourd'hui !

- Qu'est-ce que t'as prévu, la vieille ?

- Puisque vous venez en week-end, c'est pour vous aérer la tête, alors on vous embarque au jardin floral qui vient d'ouvrir puis, avec ton père, on avait prévu d'aller manger dans un petit restaurant, si ça vous va bien sûr ! Pour l'après-midi, on a pensé à un bowling.

- Apparemment, le jardin floral est superbe. Mais, vous êtes sûre pour le bowling ? Demanda Shoto, septique.

- Certaine ! Ce petit con est bien trop fort en temps normal ! Aujourd'hui, j'aurais un avantage ! Mère et fils s'observèrent, un air de défi dans les yeux.

- Je ne perdrais pas, même de la main gauche.

- C'est ce qu'on verra ! »

Todoroki était toujours autant surpris par l'étonnante complicité que ces deux là pouvaient avoir, bien masquée derrière rivalité et insultes. Les deux héros montèrent déposer leurs sacs dans l'ancienne chambre de Katsuki et redescendirent quelques minutes plus tard – après quelques baisers – rejoindre Mitsuki et Masaru qui venait d'apparaître.

« Bonjour les garçons, prêts à partir ? Lança le père de famille aux deux héros. Shoto hocha lentement la tête, deux pas derrière Katsuki. Ce dernier s'était rapproché un peu plus.

- Ouais. Mais avant, j'ai quelque chose à vous dire. Les deux parents portèrent leur attention sur leur fils, ayant déjà compris de quoi il s'agissait. Je... Shoto n'est plus un simple 'ami'. On sort ensemble.

- On s'en doutait, avec ton père. Mais je suis vraiment heureuse. Mitsuki affichait un air doux qui prit une légère teinte moqueuse. Et un peu soulagée. Comment j'aurais fait si personne n'avait voulu de mon petit démon ?

- Bienvenu dans la famille, Shoto. Fit Masaru, son habituel air calme sur le visage. Todoroki ne s'attendait pas à être rejeté par les parents de Katsuki, mais voir autant de bienveillance le toucha profondément.

- Merci beaucoup. »

C'est avec un fin sourire que le bicolore vint entrelacer ses doigts avec ceux du fils Bakugou, avant qu'ils ne partent tous les quatre en voiture, direction le jardin floral.

La visite du site avait été très appréciée. Une partie de l'exposition des plantes était en extérieur, composée de fleurs adaptées au climat qui régnait au Japon au début d'avril. Couleurs, formes et senteurs diverses et variées les avaient accueillis et accompagnés tout au long de la visite. De plus, à l'intérieur d'un bâtiment, le jardin se prolongeait avec de grandes salles où l'air était plus frais ou bien plus chaud, permettant ainsi de faire pousser des plantes exotiques, en provenance de divers pays.

Avec le monde qu'il y avait, Shoto était plus que soulagé d'avoir son bonnet sur son crâne, ce dernier masquant la totalité de sa chevelure si particulière et bien trop reconnaissable. Ce n'était pas question de vouloir se cacher, il voulait juste profiter de son week-end tranquillement, avec Katsuki et ses parents, et se faire reconnaître en pleine rue n'était pas dans ses plans.

Ensuite, et comme initialement prévu, ils étaient partis, tous les quatre, dans un petit restaurant, profitant de leur repas en discutant chaleureusement – à la façon Bakugou – de la suite du programme. Une fois le repas terminé, ils se rendirent au bowling, prenant une piste pour trois parties, ainsi que des boissons. Shoto insista pour payer, ayant raté sa chance le midi même, puis la partie commença enfin.

Todoroki avait déjà eu l'occasion de jouer plusieurs fois avec Midoriya, Tenya et Fumikage, et fut heureux de ne pas être une nouvelle fois perdu face à une activité. Katsuki tenta son premier tir main gauche et fit une magnifique rigole qui fit rire sa mère aux éclats. Le cendré s'était rassis, fulminant en voyant la blonde faire chuter huit quilles avec facilité. La première partie se termina sur une victoire de Mitsuki, son fils, finissant bon dernier, commençait à exécuter des lancers de plus en plus correctes. Même à ce niveau là, la rage de vaincre et la détermination du garçon ressortaient, sans failles.

La deuxième partie fut plus serrée dans les scores, Katsuki quittant la dernière place avec son premier strike lors de son dernier lancé, passant ainsi de trois points devant son paternel. Shoto avait une quinzaine de points de plus et Mitsuki, encore une fois première, une trentaine. Puis, vint la partie finale, le duel ouvert entre mère et fils. Aucun des deux ne voulait lâcher l'affaire, se donnant à fond pour vaincre l'autre. Ils étaient tant obnubilés par le score de l'autre qu'ils ne remarquaient rien autour d'eux. Ce n'est que lors du dernier lancé, n'ayant de trois pauvres points d'écart, qu'ils se rendirent compte que Shoto les menait largement au score. Cette troisième partie se conclut donc sur la deuxième place pour Katsuki, de deux points devant sa mère, accompagné d'une première place pour le bicolore.

Ils quittèrent l'établissement, Katsuki rabâchant sa dernière victoire face à sa mère avec fierté tandis que Masaru conduisait jusque chez eux. Ils rentrèrent tous dans la maison, le cendré s'installant dans l'un des fauteuils afin de faire ses exercices quotidiens sous le regard protecteur de Shoto. Mitsuki et Masaru prirent possession de la cuisine, préparant de quoi manger pour le soir dans un calme complice, tout en observant par moments les deux garçons.

Todoroki soutenait Bakugou, l'aidant parfois pour certaines activités, et sa joie augmentait lorsqu'il se rendait compte que, millimètres par millimètres, le blond regagnait sa liberté de mouvement perdue. Cependant, face au tempérament fougueux et impatient de Katsuki, Shoto était également présent pour le modérer, afin qu'il n'en fasse pas trop par rapport à ce qui lui était recommandé.

Une fois sa séance finie, Katsuki alluma la télévision, venant s'asseoir sur le canapé, et fut rapidement rejoint par Shoto. Ce dernier passa le bras autour des épaules du blond, l'attirant contre lui dans un geste protecteur, ses doigts effleurant la peau de son bras régulièrement. Katsuki se laissa faire, déposant sa tête contre le haut du torse du garçon et montant ses jambes sur celles du bicolore. Profitant ainsi de la proximité de l'autre, ils se laissèrent absorber par le film qui passait, et dont ils avaient loupé le début.

Deux heures passèrent ainsi, Shoto avait remarqué Mitsuki qui était sortie faire un peu de jardinage, et rentrée depuis peu, l'heure du repas arrivant. Pourtant, le garçon ne voulait pas bouger, ne souhaitant pas réveiller Katsuki qui avait fini par s'endormir contre son torse. De là où il était, il pouvait voir les traits apaisés du garçon qui se reposait. Katsuki avait un visage digne d'un ange, surtout lorsqu'il dormait et que ses traits étaient détendus.

Todoroki soupira, déposant un doux baiser sur le front de Katsuki avant de se décaler avec le maximum de douceur dont il était capable, allongeant Katsuki sur le canapé et se relevant, avant de partir d'un pas souple vers la cuisine. La blonde finissait le repas, son mari visiblement sorti.

« Vous avez besoin d'aide, Mitsuki ?

- C'est gentil de ta part, mais ça va aller. Comme tu peux le voir, c'est presque prêt. La blonde lui adressa un sourire.

- Dans ce cas, je peux mettre la table.

- Je peux m'en occuper, reste avec Katsuki.

- Il s'est endormi... Et puis ça me permet de vous parler. Mitsuki jeta un regard interrogatif au garçon, l'incitant à continuer. Je... J'ai prévu d'emmener votre fils avec moi, demain matin, pour qu'il rencontre ma mère et ma sœur. Je sais que vous ne le voyez pas souvent et j'espère que ça ne vous dérange pas...

- Je ne peux pas t'en vouloir de le présenter à ta famille. La mère eut une mine attendrie. Et puis, de toute façon, je le reverrai bientôt, puisque c'est son anniversaire.

- Oui, dans quinze jours. D'ailleurs, à ce propos, je sais qu'il passera le samedi ici, avec vous. Vu que je travaille le vendredi soir, j'ai prévu de lui organiser un petit quelque chose le samedi soir, pour son retour... Et j'aimerais savoir quel gâteau il aime... Shoto eut une expression embarrassée, se frottant la nuque. C'est une information que je n'ai pas sur lui et, si je le lui demande, il se doutera de quelque chose. Et j'aimerais que ça reste une surprise.

- Oh, je vois. C'est adorable comme attention. Mitsuki sourit ouvertement, gênant encore plus le garçon qui essayait de garder contenance. Il n'a jamais vraiment apprécié le 'trop sucré' comme la forêt noire, par contre, si tu lui parle de tarte citron ou de framboisier, tu le feras craquer à coup sûr !

- Merci, Mitsuki. »

Ils continuèrent de bavasser quelques minutes tout en installant la table, jusqu'à être rejoint par Katsuki, encore à moitié endormi et baillant à s'en décrocher la mâchoire.

Masaru arriva peu de temps après son fils et ils dinèrent ensemble pour, ensuite, s'installer confortablement devant un film. Les deux garçons montèrent se coucher, non sans un petit commentaire de Mitsuki qui souhaitait 'pouvoir dormir paisiblement, sans être réveillée par un quelconque bruit suspect' qui les embarrassa légèrement. Néanmoins, dans les bras de l'autre, ils ne mirent pas longtemps à s'endormir.

Le lendemain matin, le réveil de Shoto les tira de leur tendre sommeil, les forçant ainsi à ouvrir les yeux, puis se lever. Après la routine matinale de la douche, l'habillage et le petit déjeuner, les deux garçons marchèrent main dans la main jusqu'à l'arrêt de bus, utilisant ce moyen de transport pour se rendre jusqu'à l'hôpital. Todoroki connaissait le trajet par cœur, l'ayant emprunté de nombreuses fois lorsqu'il était encore lycéen. Une vingtaine de minutes plus tard, ils descendirent du bus, marchant sur le peu de distance qui les séparait encore de l'établissement. Katsuki ne pouvait s'empêcher de stresser. Il connaissait toute l'histoire de Shoto, et savait pour sa mère, pour sa famille en général, chose qui l'angoissait plus qu'il ne voulait bien le dire. Mais, devant le visage confiant et serein de son petit ami, le blond prit une grande inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur.

Ils entrèrent dans le bâtiment, Shoto se dirigeant vers l'accueil où une femme d'âge mûr les accueillit avec un doux sourire.

« Monsieur Todoroki, vous venez voir votre mère, c'est bien cela ?

- Oui, c'est exact. Elle peut me recevoir ?

- Elle a de la visite en ce moment même, je la préviens de votre arrivée. Murmura la femme en saisissant son téléphone.

- Merci bien. »

Sentant la main de Katsuki agripper un peu plus fortement la sienne, Shoto lui adressa un regard rassurant. Il savait que, dans la chambre, il s'agissait de Fuyumi, donc il ne ressentait aucune inquiétude. Il sentit son téléphone vibrer dans sa poche, et le sortit d'un mouvement rapide, put observer le nom de sa sœur sur l'écran. Il déverrouilla l'objet en vitesse, son cœur ratant un battement à la vue des mots sur le mobile.

« Shoto, ils ont tenu à m'accompagner, ils arrivent. »

Au même moment, une voix résonna dans son dos, l'appelant par son prénom. Une voix grave qu'il ne connaissait que trop bien, pour l'avoir entendu toute sa vie : celle de son père.

Instinctivement, Shoto lâcha la main de Katsuki, les vestiges d'une ancienne peur sourde l'envahissant soudainement. 

◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇

Hey ! J'espère que vous allez bien !

Voici le chapitre 39 ! Je me suis bien amusée à l'imaginer alors  j'espère que vous aurez le même ressenti que moi ! ^^

Bon je sais, un peu de stress à la fin, désolé ^^

Le prochain chapitre sortira dans deux semaines ( encore une fois désolé, j'ai vraiment l'impression que ça devient une habitude ces derniers temps :/ )

Au fait, petite info : les résultats sont tombés et j'ai validé mon semestre ! Je suis super heureuse ! :)

Sur ce, je vous laisse et vous souhaite une bonne lecture, une bonne fin de week-end et de belles journées à venir !

Baiser monochrome,

-DianaV🌺

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