Chapitre 35
L’impatience.
La fin du mois de février avait filé à la vitesse de l’éclair. Todoroki était accaparé par son travail. Les deux étudiants de Yuei avaient vu leur stage prendre fin et, par conséquent, après avoir remercié chaleureusement le héros, étaient retournés en cours, gorgés d’expérience et déterminés. Lors de la première semaine de rééducation de Katsuki, Shoto avait eu peu de temps pour venir le voir. Il lui passait des messages dès que possible mais il n’était pas inquiet. Il savait que le cendré ne serait pas seul, ses parents et ses amis passaient le voir régulièrement. Midoriya et Tsuyu lui avaient également rendu visite, de même qu’Aizawa et Present Mic. Cette dernière visite avait, d’ailleurs, été la surprise générale.
Lors de sa deuxième semaine – qui incluait la reprise de la marche – Shoto s’était débrouillé pour être disponible au maximum afin de s’occuper de son – tout nouveau – petit ami. Dès qu’il venait, il l’accompagnait se balader dans les couloirs, sortait prendre l’air avec lui juste à l’entrée de l’hôpital, sous l’œil aguerri de quelques infirmières qui vérifiaient que leur patient têtu et impulsif ne tente pas une fugue en tenue hospitalière, et avec sa perfusion au bras.
En parlant de sa perfusion, elle lui fut retirée au milieu de la deuxième semaine, laissant plus de liberté dans ses mouvements. Mais, manquant encore de stabilité, il se tenait au bras de Shoto pour marcher sans prendre de risques. Au deuxième week-end, il avait retrouvé sa stabilité et marchait correctement. Pourtant, il continuait de se tenir au bras de son petit ami lorsqu’ils sortaient marcher dans le petit parc attenant à l’hôpital. Il avait également obtenu le droit de remettre ses vêtements, tant que ceux-ci n’étaient pas trop serrés. Il fut ravi de remettre un jean mais, avec ce problème d’épaule, il conserva le haut à pressions qu’il avait et qui se trouvait bien plus pratique qu’un t-shirt.
Kirishima s’aperçut rapidement de son problème et demanda à sa merveilleuse petite amie, qui en fut comblée, de créer quelques t-shirt dans le même genre pour Katsuki. Lorsque le cendré avait vu son ami arriver, avec un t-shirt à pressions noir orné d’une tête de mort similaire à un vêtement qu’il avait, il n’avait pu s’empêcher de sourire.
Sa troisième semaine de rééducation attaqua le onze mars. Tout se passait bien, son corps récupérait de manière impressionnante. Seule son épaule droite restait à la traîne, le limitant toujours drastiquement dans ses mouvements en autonomie. Néanmoins, sa détermination restait à son maximum et son moral au plus haut. Le vendredi quinze, son après-midi fut chargée. La petite chambre contenait ses deux parents, Izuku et Shoto. Il s’agissait de l’anniversaire de Masaru et ce dernier souhaitait simplement passer du temps avec son fils. Todoroki, qui venait à chaque fois qu’il le pouvait, s’était retrouvé ici juste avant l’arrivée des Bakugou et avait été surpris de constater qu’Izuku était déjà présent dans la pièce, discutant normalement avec son ami d’enfance.
Le bicolore n’avait pas hésité, malgré la présence de Midoriya, à venir déposer – comme à son habitude – un tendre baiser sur les lèvres de Bakugou avant de s’asseoir sur l’une des chaises et de prendre part à la discussion. Chose qui avait repris après qu’Izuku les ait félicités et que Katsuki, embarrassé au possible, ne se mette à crier après le vert. C’est à ce moment là que Mitsuki et Masaru étaient arrivés, se joignant à la discussion qui tournait autour du mariage prochain d’Izuku.
La bonne ambiance générale s’était atténuée lorsque le médecin en charge du dossier de Katsuki était entré. Tous s’étaient imperceptiblement crispés, de peur d’entendre une mauvaise nouvelle. Ce dernier avait été surpris de faire face à autant de personnes mais avait finit par étirer ses lèvres, dans une tentative de sourire qui contrastait avec son visage sévère habituel.
« Désolé de vous déranger, messieurs dames, mais je viens annoncer une nouvelle qui, je pense, devrait vous plaire. L’homme vérifia qu’il avait bien accaparé l’attention de tous avant de continuer. Katsuki Bakugou, votre rééducation faite avec assiduité porte ses fruits. Vous aurez l’autorisation de sortir de l’hôpital dès lundi matin.
Le garçon mentionné ne put retenir un sourire et tous les autres partagèrent sa joie.
- Comment ça se passera pour son épaule ? Demanda tout de même Mitsuki.
- Je vais lui faire une ordonnance afin qu’il ait des soins journaliers à domicile pour les exercices qu’il ne peut pas faire seul. Mais la majorité peut être effectuée sans accompagnement. De plus, il pourra se réhabituer aux gestes de la vie quotidienne. En contrepartie, il faudra que vous veniez une à deux fois par semaine faire un check-up. Comme cela, nous pourrons garder un œil sur votre bon rétablissement.
- C’est parfait. Y’a des choses que je ne dois pas faire ? L’impatience résonnait dans la voix de Katsuki.
- Hormis les exercices prescrits, ne forcez pas trop pour le moment. Évitez le sport. Si vous y tenez, vous pouvez faire deux footings dans la semaine, mais rien d’autre. J’ai vu dans votre dossier que vous étiez droitier donc, certains gestes quotidiens risquent d’être durs voire impossible pour l’instant. N’hésitez pas à demander de l’aide aux personnes qui vivent avec vous.
- C’est que… Je vis seul. Avoua le jeune héros.
- Ah, dans ce cas, ça complique un peu les choses… Je ne peux pas…
Mais le médecin fut soudainement interrompu par Mitsuki.
- Tu peux revenir à la maison quelques temps, Katsuki. Même si c’est un peu loin d’ici, on t’emmènera à tes rendez-vous.
- Ou il peut venir chez moi. Proposa Shoto, s’attirant le regard de toutes les personnes présentes. Je veux dire, mon appartement est proche du sien donc il aura accès à ses affaires, il y a un parc juste à coté s’il veut courir et, d’ici, ça sera simple de se rendre régulièrement à l’hôpital, et certainement plus facile pour les soins à domicile. Todoroki tentait à se justifier de façon sensée. Bien sur, il aurait pu ajouter que partager le même appartement que Bakugou le tentait énormément, qu’avoir son copain en permanence avec lui, que l’idée de pouvoir en prendre soin, l’aider et le chouchouter lui plaisait, mais il n’était pas sûr que ce soit convainquant pour le médecin, ni pour les parents de Katsuki.
Il y eu un instant avant que le héros concerné ne prenne la parole.
- Ça me plait bien comme idée. Puis, c’est pratique.
Le médecin les observa tour à tour.
- Bien, s’il n’est pas seul alors, ça me convient. Pour l’heure sur l’autorisation de sortie, vous préférez début de matinée ou d’après-midi ?
- Après-midi, je viendrai le chercher. »
Shoto avait l’air sur de lui. L’homme jeta un regard à son patient qui consentit d’un signe de tête. Le docteur quitta la pièce, laissant la discussion reprendre lentement, mais sûrement, grâce à Izuku qui proposa une journée shopping pour le mercredi, puisqu’il avait sa journée. Katsuki avait soufflé à cette simple idée, jusqu’à ce que son ami d’enfance lui avoue qu’il n’avait toujours pas choisi son costume car il tenait à le faire avec celui qu’il avait choisi comme témoin, ainsi qu’avec Iida et Shoto qu’il considérait comme ses meilleurs amis. Ochaco, aidant Tsuyu dans le choix de sa robe, avait décliné l’invitation du vert. Bakugou, touché bien qu’il ne le montre pas, accepta d’accompagner le héros, et Shoto promit qu’il les rejoindrait en tout début d’après-midi. Après tout, il lui fallait aussi un costume pour l’occasion.
Voyant la nuit tomber, les Bakugou furent les premiers à partir, ayant un peu de route à faire. Ils furent suivis de peu par Midoriya qui ne voulait pas faire inquiéter sa fiancée trop longtemps. Shoto savait qu’il n’avait plus beaucoup de temps avant de devoir rentrer chez lui, manger rapidement et aller à son agence. Alors, bien décidé à profiter de Katsuki pendant les dernières minutes, il s’approcha du garçon et se pencha afin de l’embrasser. Il en avait eu envie toute l’après-midi et, vu le soupir de satisfaction qui avait échappé au cendré lorsque leurs lèvres étaient entrées en contact, s’en était de même pour lui.
Katsuki éleva sa main gauche jusqu’à la nuque du bicolore, approfondissant le baiser qu’ils partageaient, sa langue retrouvant avec un plaisir non dissimulé sa jumelle pour une danse endiablée. Ils se séparèrent à cause du manque d’air, mais Shoto laissa à peine le temps au cendré de reprendre sa respiration avant de fondre sur ses lèvres, venant les dévorer une nouvelle fois. Il recula de quelques centimètres lorsqu’il sentit que Bakugou manquait d’air, tirant légèrement sur ses cheveux. Le blond avait la respiration saccadée, les lèvres gonflées et rougies, ses yeux brillaient d’une émotion que Shoto n’y avait encore jamais vue : le désir. Une vague de chaleur l’envahit subitement et il la réprima tant bien que mal. Il vint caresser la joue de Katsuki, gravant dans sa mémoire cette expression si sensuelle qu’il avait sous les yeux.
« Alors, pas trop déçu de venir chez moi lundi ? Il lui offrit un fin sourire tandis que le rouge quittait peu à peu les joues de Bakugou.
- En fait, ça m’a surpris que tu proposes. Mais, non, pas déçu du tout. »
Katsuki avait le regard fuyant, ce qui amplifia le sourire du bicolore. Shoto vint encore unir leurs lèvres quelques fois avant de devoir quitter la chambre, le devoir l’appelant.
Le week-end fut une réelle torture. Katsuki s’impatientait, ayant la désagréable sensation que la pendule s’arrêtait, que le temps se figeait, retardant sans cesse sa sortie imminente. Shoto avait été débordé de travail et le récent retour de Shinso l’inquiétait encore. Il avait peur que le héros ne soit encore trop faible. Il avait donc passé son temps à veiller sur lui, en plus de leurs missions. Malgré la fatigue qu’il avait accumulée, Todoroki avait du mal à dormir en pensant au fait qu’il allait vivre avec Katsuki, même si ce n’était que provisoire. La nuit du dimanche au lundi avait été un calvaire pour les deux héros.
Katsuki était l’un des premiers réveillés en ce lundi matin, tournant déjà en rond dans sa chambre tel un lion en cage, l’impatience le dévorant de l’intérieur. Dès qu’il eut déjeuné, il était sorti dans le parc, tentant de s’occuper l’esprit, ne souhaitant que voir quatorze heures arriver. Todoroki avait eu un sommeil agité et s’était réveillé aux alentours de midi. Connaissant l’heure des repas en hôpitaux, il savait que Katsuki avait mangé et se prépara quelque chose de rapide afin d’aller le chercher au plus vite.
Il sortit, muni d’un parapluie, bravant les giboulées de mi-mars tout en marchant jusqu’à l’hôpital. Une fois arrivé, il entra et signala sa présence à l’accueil. L’homme en blouse lui indiqua que Bakugou était prêt depuis plus d’une heure déjà, lui remettant l’attestation de sortie en main propre.
Le bicolore prit l’ascenseur, venant pour la dernière fois devant cette chambre 3112. À peine eut-il ouvert la porte que Katsuki se leva du lit où il était assis, attrapant d’un geste prompt le sac où il avait rassemblé ses quelques affaires. Devant tant de précipitation, Shoto ne put que sourire et, lorsque Katsuki arriva à sa hauteur, il attrapa sa main et tous deux quittèrent la chambre, exécutant en sens inverse le chemin emprunté tantôt par le bicolore.
Katsuki soupira avec soulagement une fois les portes franchies et, s’entassant sous le parapluie, ils cheminèrent en direction de l’appartement de Shoto. Le ciel était gris, la pluie battante souillait leurs vêtements malgré leur abri. Pourtant, Katsuki souriait, accroché au bras de Todoroki. Se fut avec un certain contentement qu’ils entrèrent dans l’immeuble où résidait le héros au double alter, utilisant l’ascenseur pour gravir les étages plus aisément.
Tout juste rentrés, Shoto referma la porte, se retournant vers le cendré qui avait déposé son sac au sol et retiré ses chaussures. Se déchaussant à son tour, Todoroki s’approcha du garçon, l’enlaçant tendrement par derrière, venant déposer sa tête sur son épaule saine. Ce dernier soupira :
« Je suis tellement heureux d’être sorti de cet hôpital, Shoto.
L’interpelé eut un bref sourire avant de déposer un baiser dans le cou de Bakugou, qui frissonna à ce contact.
- Ces murs blancs sont derrière toi maintenant. Il ne reste plus que cette épaule et tout sera fini. »
Katsuki hocha la tête. Il caressait distraitement les bras du héros, le regard perdu vers l’extérieur ; regardant, sans vraiment les voir, les gouttes de pluie s’écraser contre la vitre dans un rythme effréné.
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Hey ! Voici le chapitre 35 !
Katsuki est enfin sorti ! ^^
Je crois que les cours vont m'achever ! Ils ont décidé de charger mon emploi du temps >~<
Je vais faire de mon mieux pour maintenir le rythme des publications sans retard mais je ne peux malheureusement rien garantir.
Enfin, j'espère que ce chapitre vous plaira ! Et je vous dis, je l'espère, à la semaine prochaine pour la suite !
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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