Chapitre 29

Tout ira bien, n’est-ce pas ? 

Le silence dans la salle d’attente était lourd. Hanta était parti pour le moment, rentrant chez lui histoire de prendre une douche et de se changer. Kirishima l’avait accompagné en notant la présence de Todoroki. Ils avaient prévu de ramener quelques petites choses à grignoter pour tous. Yui s’était finalement endormie dans les bras de Tetsu mais, même dans son sommeil, son corps était secoué de spasmes ou de faibles sanglots. Neito n’avait pas lâché ses amis, restant à leurs cotés. Momo était revenue avec du café pour tous et avait été bénie par Mei. Iida continuait de soutenir cette dernière à chaque instant. 

C’est vers six heures du matin qu’ils eurent finalement des nouvelles. Le même médecin entra dans la salle, effectuant une rapide reconnaissance des visages. Shoto avait sauté sur ses pieds, ignorant la douleur lancinante dans sa cheville, et observait l’homme. Mei avait saisi le bras de Tenya et ce dernier s’était redressé avec elle. Avant que l’une des personnes présentes dans la pièce ne prenne la parole, le médecin parla de sa voix neutre. 

« Hitoshi Shinso est sorti du bloc il y a une vingtaine de minutes, son état est stable bien que faible. Nous l’avons plongé dans un coma artificiel afin de diminuer ses souffrances et pour qu’il se rétablisse mieux et plus vite. Nous l’en sortirons dans une semaine. Vous pourrez le voir dès demain si vous le voulez. Nombre d’entre eux soupirèrent de soulagement et Mei manqua de s’effondrer, ses jambes lâchant sous elle. Izuku jeta un regard à Shoto. Il fut surpris de voir ce dernier dans le même état que quelques minutes avant. 

- Et pour Katsuki ? Fit Todoroki d’une voix tremblante qui étonna Midoriya. Le vert réalisa que si Shoto était dans un état si abattu, c’était en grande partie à cause de son ami d’enfance. 

- Katsuki Bakugou est également sorti de la salle opératoire. On a cru le perdre à plusieurs reprises et il est vraiment très faible. Même processus que pour Hitoshi Shinso : coma artificiel. Cependant, au vu de la gravité de ses blessures, le temps passé dans cet état sera prolongé. 

Revenant soudainement à lui, Izuku posa la question en premier.

- Prolongé ? De combien de temps ? Qu’est-ce que ça implique ? 

- On pense le maintenir dans cet état pour un mois. Néanmoins, un état de coma artificiel peut entraîner quelques conséquences qu’on ne pourra constater qu’à leur réveil. Un rétablissement complet n’est pas certain malgré cela. »

Shoto eut un vertige à cette annonce et Izuku le saisit par la taille, le soutenant fermement. Momo jeta un regard inquiet au garçon tandis que Midoriya l’aidait à s’asseoir lentement. Le médecin quitta de nouveau la pièce, vaquant à ses occupations. 

Neito, bien que partiellement rassuré par ces nouvelles douces-amères, fut le premier à partir de cette pièce, emportant avec lui Yui qui dormait toujours, fatiguée par tant d’émotions. Ils croisèrent en chemin Hanta et Eijirou qui revenaient. Les deux héros s’installèrent à nouveau dans la salle, tendant nourriture et eau aux autres. C’est avec soulagement que Momo les mit au courant des dernières nouvelles, à savoir que la vie des deux garçons n’était plus en danger imminent. Kirishima fut le premier à sourire. Les garçons étaient forts et, peu importe à quel point il était blessé, il savait que Katsuki s’en remettrait. Les héros restèrent quelques instants tous ensemble puis la plupart décidèrent de rentrer un peu chez eux afin de dormir quelques heures, prendre une douche et se changer. Hanta avait prévu de rester pour voir Mina dès qu’il le pourrait. Mei et Shoto avaient décidé de faire de même et ils restèrent donc tous les quatre – Kirishima en plus – attendant que les visites soient autorisées. 

La jeune mécanicienne s’était finalement endormie sur l’épaule de Shoto. Mais le bicolore ne pouvait fermer l’œil. Shinso et Bakugou étaient sortis d’affaire mais il avait besoin de voir le garçon, de voir de ses propres yeux qu’il était toujours en vie. Son esprit était un désordre complet suite à l’ouragan d’émotions qui l’avait traversé. Face à lui, il observait Sero somnolant brièvement, se réveillant dès que sa tête était emportée par son propre poids, et Kirishima qui, coudes posés sur les genoux et mains soutenant son visage, semblait pensif. 

Les aiguilles de l’horloge murale tournaient lentement mais finirent par indiquer huit heures trente. Todoroki secoua légèrement la jeune femme qui se réveilla en un rien de temps. Avant qu’ils n’aient le temps de sortir de la salle, la jeune infirmière entra, s’approchant de Shoto. 

« Je vous cherchais. Je suppose que vous avez eu les dernières nouvelles… Voici les numéros de chambre de vos collègues. Elle lui tendit une feuille en souriant avec douceur. Shoto la parcourut des yeux rapidement – de même que Mei – et releva la tête vers l’infirmière. 

- Merci infiniment. 

- Ce n’est que mon travail. »

 Le saluant brièvement, la jeune infirmière repartit et les deux autres héros s’approchèrent de Todoroki. Ils prirent les renseignements dont ils avaient besoin et, expliquant qu’il rendrait visite à Bakugou plus tard, Kirishima accompagna Hanta retrouver Mina. 

Shoto et Mei se dirigèrent tous deux en direction de l’ascenseur, montant au troisième étage, endroit où se trouvaient les patients en état de coma. 

Tous deux se dirigèrent vers la chambre 3067 où se trouvait Hitoshi. Une fois face aux numéros, Mei déglutit avec difficulté et ouvrit la porte d’une main tremblante. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle chancela, se rattrapant à Shoto qui était pâle, les yeux rivés sur son partenaire. Le voir dans cette pièce blanche, dans ce petit lit aux draps immaculés, branché à deux perfusions ainsi qu’à un moniteur où on pouvait voir les battements paisibles et réguliers de son cœur s’afficher, accompagnés du léger ‘bip’ caractéristique, était douloureux. Le héros avait également un masque posé sur le visage, qui lui permettait de respirer ainsi qu’une poche déposée plus bas que le lit – certainement reliée à un drain – où un liquide verdâtre, que Shoto relia au poison, s’écoulait de manière imperceptible. 

Tous deux s’avancèrent à pas lents dans la pièce et Mei s’assit sur une chaise juste à coté du lit, déposant sa main sur celle de Shinso dans un geste affectueux, les larmes roulant sur ses joues. Voir le garçon dans cet état était une épreuve pour la jeune femme. Mais elle ne l’avait pas perdu, il se battait pour s’en remettre au plus vite. Elle regarda Todoroki et lui sourit, soulagée d’être près de celui qu’elle aime. Le bicolore lui adressa un fin sourire en retour et, après être resté quelques minutes, s’excusa auprès de la jeune femme et sortit, cherchant enfin la chambre 3112, celle de Bakugou. 

Devant la porte, il sentit l’angoisse l’envahir et son corps trembler. Serrant les poings, il se ressaisit et ouvrit la porte avec appréhension. Il ne fut pas étonné de trouver Bakugou dans le même état que Shinso : relié à diverses machines et perfusions, paisiblement endormi et une machine l’aidant à respirer. Cependant, le voir si faible, dépendant de tous ces appareils, lui comprima violemment la poitrine, rendant sa respiration chaotique. Il referma la porte derrière lui et décala la chaise afin de pouvoir s’installer au plus proche du cendré. 

Il saisit sa main abîmée et bandée, qui reposait mollement sur le matelas, entre les siennes et caressa la peau accessible avec douceur. Sa vision se flouta et il sentit sa lèvre trembler légèrement. Le soulagement d’être proche de Katsuki, combiné à l’immense tristesse de le voir dans cet état fit de nouveau craquer le héros. Il laissa ses larmes déferler, hoqueta quelques fois, évacuant toute la pression écrasante qu’il avait accumulée en lui ces dernières heures. Puis, prenant une grande inspiration, Shoto observa Bakugou d’un regard protecteur, calmant les battements irréguliers de son cœur. 

« Katsuki… Sa voix avait manqué de se briser. Il mordit sa lèvre quelques instants, caressant à nouveau la main du cendré. Tu vas t’en remettre rapidement, promis ? Et après ça, tout ira bien, n’est-ce pas ? Sentant ses yeux le brûler pour la quatrième fois de la journée, il ferma ses paupières, contractant les petits muscles autour de ses yeux. Il se refusait le fait de pleurer encore. Pas maintenant que Bakugou était en sécurité. Il se pencha en avant, déposant son visage sur le matelas, à quelques millimètres du bras du garçon sans lâcher sa main. Je… J’ai tant besoin de toi, Katsuki. Alors, je t’en pris, reviens-moi vite… »

Todoroki resta dans cette position, inconfortable certes, mais qui lui permettait d’être proche du cendré. Comme à chaque fois qu’il était avec Bakugou, Shoto se sentit étrangement bien, comme flottant. Il pouvait sentir son cœur apaisé, ses blessures lui paraissaient moins douloureuses aux cotés du garçon. Dans cette chambre, probablement grâce à la paix que lui apportait Katsuki, certainement dûes aux larmes versées et à la fatigue le tiraillant, Shoto finit par s’endormir après avoir entrelacé ses doigts avec ceux de Bakugou. 

Aucune des infirmières qui étaient venues s’occuper de Katsuki n’avait osé réveiller le bicolore. Ce fut donc Kirishima qui s’en chargea, arrivant vers treize heures dans la chambre. Le rouge avait acheté un sandwich et une boisson pour Todoroki, se doutant pertinemment que ce dernier n’aurait pas quitté le chevet de son ami. 

En apercevant leurs mains entrelacées de la sorte, Kirishima n’avait pu s’empêcher de penser que, dans le cas où Bakugou en pincerait pour Shoto, il était impossible que ça ne soit pas réciproque. Cette constatation l’avait fait sourire quelques instants et, tendant son repas à Todoroki qui baillait, ses cheveux en bataille, il s’assit à coté du héros, discutant avec lui tout en veillant sur celui qu’il considérait comme son meilleur ami. 

La journée s’acheva et, sous les ordres de Kirishima et d’Izuku, Shoto finit par accepter de rentrer chez lui, promettant à Bakugou qu’il reviendrait le lendemain – bien que ce dernier ne l’entende pas et ne puisse pas lui répondre. 

À peine arrivé à son appartement, il reçu un coup de fil de son agence, lui demandant quand est-ce qu’il pourrait reprendre son travail. Il expliqua donc qu’il serait de nouveau dans les rues avant la fin de semaine et reçut dans la foulée son planning réarrangé afin qu’une autre personne de l’agence puisse patrouiller avec lui. Bien évidemment, c’était provisoire. Mais le directeur de son agence lui expliqua qu’ils avaient eu une proposition intéressante pour compenser momentanément l’absence de Shinso et qu’il lui en ferait part en détails dès son retour. 

C’est sans conviction que Shoto se fit à manger puis prit une douche chaude. Mais, en ressortant de cette dernière, il se sentit étonnamment revigoré. Il sortit son téléphone dans l’idée de passer un message à Katsuki mais se stoppa dans son geste, s’insultant mentalement pour son idiotie. Ils avaient tellement pris l’habitude de converser de la sorte qu’il y avait pensé comme s’il s’agissait d’un réflexe. Il allait ranger son téléphone dans sa poche lorsqu’il se ravisa, envoyant un message à Izuku. 

« Quelqu’un à prévenu les parents de Katsuki ? »

La réponse ne se fit pas attendre puisque son téléphone bipa alors que Shoto venait de le poser sur sa table basse. 

« Oui, j’ai appelé les parents de Kacchan, ils viendront le voir demain. »

Todoroki soupira, soulagé. Mais un second message attira son attention. 

« D’ailleurs, depuis quand tu appelles Kacchan par son prénom, Todoroki-kun ? »

« C’est une longue histoire, Midoriya. »

« Dans ce cas, on peut en parler demain en prenant notre repas ensemble ? J’ai une pause de deux heures et tu es en repos pour le moment. »

« Ok, mais on prend des nouilles soba. »

Todoroki avait hésité à décliner l’offre de son ami mais, après tout, parler de la relation qu’il avait créée avec Bakugou ne pouvait pas lui faire de mal et Midoriya était un ami de confiance, pour ne pas dire son meilleur ami. Le numéro un lui avait rapidement répondu que cette condition lui convenait et lui avait souhaité une bonne nuit. Todoroki avait eut un fin sourire et s’était couché tôt, avant l’heure habituelle où il partait travailler. Pourtant le sommeil le gagna en quelques minutes. Néanmoins, ses rêves furent hantés par diverses images d’un garçon cendré qui l’avait complètement chamboulé. 

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Hey !

Voici le chapitre 29, déjà ! Comme le temps passe vite !

Ça y est, on a enfin les nouvelles concernant Shinso et Bakugou !

Désolé de vous avoir fait stresser durant plusieurs semaines comme ça ! ^^

Encore un magnifique dessin de Dynamalya ! Vraiment, pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, suivez-la sur instagram, elle poste régulièrement des dessins ! ;) Go follow : Dinalya

Au fait, vous avez dû le voir mais le nom de héros de Bakugou a été révélé ! Pas de spoils pour ceux qui ne le connaîtrait pas encore ! En toupet cas, je vais continuer l'histoire avec "Ground Zero" et peut-être que je modifierais ça plus tard ! ^^

J'espère que ce chapitre vous a plu et je vous dis à la semaine prochaine pour le chapitre 30 !

Baiser monochrome,

-DianaV🌺

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