Chapitre 27
! Disclaimer ! Ce chapitre peut heurter la sensibilité de certaines personnes !
Bonne lecture à vous ;)
Ne m’abandonne pas.
Les héros présents prenaient part au déblaiement. Ils avaient la certitude que, sous ces débris, deux de leurs collègues étaient présents. Todoroki avait voulu participer mais Iida l’en avait empêché, l’emmenant jusqu’à l’une des ambulances où d’autres héros se faisaient soigner de légères blessures. Kendo et Shinso avaient été transférés d’urgence à l’hôpital, ainsi que deux autres héros se trouvant dans un sale état : Sen Kaibara – le partenaire de Shinso – ainsi que Mina. Shoto faisait partie des héros ayant subis le plus de dommages après ces quatre-là. Les ambulanciers se rendirent rapidement compte que Todoroki avait la cheville foulée et sacrément enflée. L’un d’eux atténua la douleur grâce à son alter et l’articulation du héros fut enveloppée dans une attelle. Puis, donnant les premiers soins nécessaires à son bras, ils arrêtèrent l’écoulement sanguin, bandant la partie blessée.
À peine les soins finis, Shoto s’approcha de ses collègues. Une grande partie des débris était maintenant déblayée mais son inquiétude le dévorait toujours.
« J’ai quelque chose ici ! »
Les héros s’approchèrent du signalement, s’activant afin de retirer les débris restants. On pouvait en effet entendre une légère toux et ce qui ressemblait à de petits sanglots étouffés. Écartant un morceau de béton – ayant certainement appartenu au plafond – ils découvrirent des corps humains. Se précipitant vers eux, ils reconnurent rapidement Ground Zero inconscient, le costume déchiré à cause de l’explosion, la peau à vif et couverte de sang. Izuku s’approcha, tremblant, et tendit la main vers son ami d’enfance, la déposant en douceur sur sa gorge. Ses yeux s’illuminèrent d’espoir.
« Je sens son pouls ! On a besoin d’une ambulance d’urgence ! »
Le numéro un cria et deux héros l’aidèrent à soulever Ground Zero avec délicatesse. Sous le corps du héros, ils remarquèrent la petite blonde presque sans égratignures, surtout sonnée par l’explosion et avec un sifflement permanent dans les oreilles. Denki et l’adolescent se portaient assez bien aussi, Bakugou ayant prit le plus gros de l’explosion. L’électrique avait néanmoins besoin de soins immédiats.
Savoir que Bakugou était vivant avait soulagé Shoto mais, quand le bicolore vit l’état de Katsuki, les larmes montèrent aux coins de ses yeux, menaçant de couler. Il s’approcha de l’ambulance où le cendré était transporté, demandant à l’accompagner.
Todoroki monta à bord de l’ambulance, saisissant la main du cendré. Il sentait son corps trembler et la peur lui enserrer la gorge. Ses yeux ne pouvaient se détacher de Bakugou, vérifiant constamment que ce dernier respirait. L’ambulancier à l’arrière avait apaisé la douleur avec son alter et la sirène retentit au même moment où le véhicule démarra.
Sur l’ancien champ de bataille, les pro-héros finissaient de déblayer les débris lorsqu’un flash lumineux fit son apparition. Sortie des débris, dans une robe noire quelque peu abîmée, la rouquine à la tête des enlèvements se tenait droite, fière. À l’entente des sirènes, celle-ci avait jubilée. Denki prévint ses collègues en quelques secondes mais cette dernière avait déjà pris la fuite. Elle fut poursuivie en un instant par Midoriya, Neito et Kyouka, si rapidement qu’aucun autre héros présent n’eut le temps de réagir. Lorsqu’Iida et Momo tentèrent de retrouver leurs camarades, il n’y avait plus la moindre trace d’eux ou même de la vilaine.
« Arrêt cardiaque du patient ! J’ai besoin d’un défibrillateur ! Vite ! »
À l’hôpital, c’était une toute autre histoire. Shoto et Katsuki venaient tout juste d’arriver mais tous les médecins s’activaient déjà. Jetant un regard dans la chambre d’où venait l’arrêt cardiaque, Todoroki eut le souffle coupé en apercevant la chevelure violette de son collègue. Tenant toujours la main de Bakugou, il continua d’avancer avec lui, les yeux toujours rivés sur la porte. Il entendit un choc électrique, signe qu’ils essayaient de le réanimer.
« Monsieur, vous ne pouvez pas venir.
Revenant brutalement à lui, Shoto observa la femme habillée tout de blanc, un masque sur le visage.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Je vous l’ai déjà dit. Son état est grave et on l’emmène au bloc. Restez ici, vous aurez des nouvelles dès que possible. »
Puis, emmenant le brancard sur lequel Bakugou reposait, elle passa le sas opératoire accompagnée de deux collègues en blouse blanche. Todoroki était déboussolé, détruit. Tout son corps tremblait. Le stress, la peur, l’angoisse, toutes ces émotions l’envahissaient, le submergeaient d’une vague de panique et d’impuissance qui lui retourna l’estomac. Pris de nausée, il s’appuya contre un mur, le goût âpre de la bile en bouche, respirant lourdement.
« Monsieur, vous allez bien ? Une petite main se posa sur son épaule et il se retourna brutalement, faisant face à une petite infirmière, visiblement jeune, qui l’observait d’un air inquiet.
- Je… Je vais bien…
- Vous êtes pâle. Et blessé. Suivez-moi. Sa petite mine contrite et sa voix douce étaient apaisantes. Mais Shoto secoua la tête.
- Je vais bien. Où se trouve Hitoshi Shinso ? Un homme d’un mètre soixante-douze, des cheveux violets, ici pour multiples blessures et empoisonnement ? Le héros au double alter avait parlé avec rapidité, sans même prendre la peine de respirer. La peur qu’il ressentait était détectable, autant dans sa voix que sur son visage.
- Il vient de sortir de réa, on l’a transféré dans la section des empoisonnements.
- De réa ? Shoto affichait un air perdu et la jeune femme lui fit un doux sourire en retour.
- Réanimation. Il avait fait un arrêt cardiaque mais son cœur est reparti. Laissez-moi vous soigner, vous ne pouvez qu’attendre des nouvelles. Todoroki la suivit, soulagé de savoir qu’Hitoshi était toujours vivant. Elle le fit s’asseoir sur un lit et, défaisant son bandage afin d’observer les dégâts sur son bras, ses yeux s’ouvrirent de stupeur. Il vous faut des soins supplémentaires ainsi que des points de suture. Gardez cette compresse sur la plaie quelques instants, je vais chercher quelqu’un pour m’aider. »
L’infirmière repartit, cherchant quelqu’un de plus qualifié dans ce genre de soins. Todoroki, appuyant sur son bras, avait le regard dans le vide. Il ne ressentait aucune douleur provenant de ses blessures. Ses pensées étaient tournées vers les héros blessés, et le fait de ne pas être à leurs cotés le terrifiait. Il avait peur de perdre Shinso qui, plus qu’un simple collègue, était un ami de confiance. Mais l’idée de perdre Katsuki le terrifiait. Il n’avait jamais ressenti quelque chose de si fort. C’est à ce moment là que Shoto se rendit compte d’une chose. S’il avait autant peur, c’est parce qu’il n’avait jamais ressenti autant de choses qu’avec Bakugou. Il n’avait jamais été si proche en peu de temps, si complice, si fusionnel avec quelqu’un. Plus simplement, il n’avait jamais aimé de manière si passionnée et inconditionnelle quelqu’un.
Assis sur le lit d’hôpital, prisonnier de cette chambre blanche, Todoroki éclata en sanglots, sentant son cœur se déchirer.
Dans les différents blocs, les professionnels s’affairaient. Cinq héros étaient dans un état critique. Sen et Shinso se trouvaient du coté des empoisonnements, une dizaine de personnes se battant à chaque instant pour les sortir d’affaire. Kendo était dans l’un des blocs opératoires – la vilaine qui lui avait balafré le dos avait également touché un organe – de même que Mina et Katsuki qui étaient eux aussi opérés d’urgence.
Il y eut des soupirs de soulagement, des machines qui s’emballent, des complications, des frayeurs, un sentiment d’impuissance. Pourtant, aucun des médecins n’abandonna jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à voir l’ultime lueur d’espoir disparaître. Malgré cette persévérance, on put distinctement entendre résonner contre les murs de la salle d’opérations : ‘C’est fini. Heure et date du décès : Samedi quatorze janvier, quatre heures trente-six.’
Voyant la jeune infirmière revenir avec un homme d’une soixantaine d’années en blouse, Todoroki mordit violemment sa lèvre, tête baissée, cherchant à stopper ses sanglots. L’homme, très peu bavard, se contenta de prodiguer les soins nécessaires et, après une légère anesthésie locale, fit les points nécessaires au héros. La jeune femme s’occupa du bandage une fois le médecin parti, se pinçant les lèvres. Elle voyait bien la détresse du héros mais elle n’avait aucune nouvelle à lui apporter. Finissant le bandage avec application, elle se redressa, observant le bicolore qui avait les épaules affaissées, ses cheveux tombant devant ses yeux rougis par les larmes. Elle posa avec douceur sa main sur l’épaule du héros.
« Vos amis sont entre de bonnes mains. Tout ira bien, vous verrez. Donnez-moi les noms et dès que j’ai des nouvelles, je viendrai vous en informer. En attendant, reposez vous un peu. »
Todoroki l’observa un instant, des perles salées menaçant à nouveau de s’échapper de ses yeux et, la lèvre tremblante, hocha la tête. Il lui donna les noms des autres héros d’une voix rompue par l’émotion et les sanglots. L’infirmière acquiesça lentement et, une fois le héros allongé sur le matelas, elle sortit de la pièce.
De nouveau seul, Todoroki plaqua ses mains sur son visage, étouffant comme il le pouvait ses sanglots incontrôlables. Entre tous ces sanglots désespérés, Shoto répétait une phrase, bien distincte, comme une prière incessante : ‘Ne m’abandonne pas’. C’était les seuls mots que le garçon était capable de prononcer, de penser.
Au milieu de tout le remue-ménage présent dans l’hôpital, les autres héros blessés arrivèrent et furent prit en charge par le personnel médical disponible. Ceux en bon état comme Iida et Momo demandèrent immédiatement des nouvelles de leurs collègues, apprenant que les cinq se trouvaient toujours dans des états critiques. Demandant ensuite pour Todoroki, ils furent conduits à la chambre où le héros s’était endormi, à force de trop pleurer. Momo s’assit à coté de lui, prenant sa main délicatement tandis que Tenya, voyant qu’il allait bien, ressortit afin de rassurer les autres.
Ressentant la chaleur dans sa main, Shoto remua légèrement – grimaçant de douleur au passage – tout en murmurant le seul nom qui hantait son esprit. Katsuki. Bien que le prénom fut soufflé du bout des lèvres d’une façon à peine audible, Momo le perçut et, se rendant compte de l’importance du cendré pour Todoroki, resserra la pression sur la main du héros.
Ce dernier finit par se réveiller, révélant des yeux rougis et gonflés qui étonnèrent la brune. Jamais elle n’avait vu Shoto pleurer.
« Momo… On a des nouvelles ? Sa voix rauque et cassée, pourtant pleine d’espoir, brisa le cœur de la brune qui secoua la tête, peinée. Elle put distinctement voir l’espoir disparaître des yeux hétérochromes, laissant uniquement la détresse présente. Todoroki serra avec douceur la main de la brune, se redressant sur le matelas.
- Il … Il compte beaucoup pour toi, n’est-ce pas ? Les deux héros se regardèrent quelques instants, dans un silence où les mots n’étaient pas nécessaires. Néanmoins, Todoroki prit la parole, confirmant ce que la brune pensait d’ores et déjà.
- Je … Oui. Plus que quiconque. Hochant simplement la tête, la brune resta ainsi avec son ami. Rien de ce qu’elle pourrait dire n’aiderait le garçon. Ils se contentèrent de la présence rassurante et du soutien de l’autre pendant quelques instants. Et… Comment vont les autres ?
- Tous les autres vont bien. Denki a été emmené pour des examens et aurait deux côtes cassées. Pour les cinq en bloc, on a aucune nouvelle pour le moment.
- Je vois… »
Un nouveau silence s’installa, plus lourd que le précédent. Mais il fut rapidement brisé par le bruit d’une porte s’ouvrant. Les deux héros se retournèrent comme un seul homme et aperçurent la jeune infirmière. Lâchant la main de l’héroïne, Shoto se redressa un peu plus voyant la jeune femme entrer dans la pièce.
« Vous avez des nouvelles ? La brune retint son souffle, par peur de ce que pouvait annoncer l’infirmière. Todoroki, lui, avait les yeux brillants, refusant d’imaginer le pire. Il priait pour que les nouvelles soient positives. La jeune femme se racla la gorge, éclaircissant sa voix, avant de prendre la parole, la mine sérieuse.
- Je… Je ne sais pas comment dire ça… Je… Deux de vos amis sont sortis d’affaire mais deux sont encore au bloc et le dernier est… les médecins ont fait tout ce qu’ils ont pu. Mais ça n’a pas suffit.
Todoroki pâlit, incapable de prononcer le moindre son, sa gorge comprimée et l’air lui manquant soudainement. Tout tournait autour de lui et devenait flou. Momo reprit, la voix tremblante.
- De qui s’agit-il ? »
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Hey ! Voici le chapitre 27 ! Avec un magnifique (mais dévastateur, je l'avoue) dessin de Dynamalya !
De plus, je vous laisse sur un énorme Cliffhanger ^^ j'aime bien jouer avec toutes ces émotions, je l'avoue aussi !
J'espère que ce chapitre vous a plu, et je vous dis à la semaine prochaine pour un peu plus de réponses à vos questions ! ^^
Baiser monochrome,
-DianaV 🌺
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