Chapitre 23

Joyeux anniversaire.

Todoroki se réveilla de bonne heure en ce vendredi matin. Et, pour cause, on était le onze janvier et il devait se rendre chez lui pour un repas de famille, dans le but de célébrer son anniversaire. Parce qu’après tout ‘on a pas vingt-deux ans tous les jours’ comme l’avait si bien dit Fuyumi. Sa sœur lui avait également dit qu’il aimerait sa ‘surprise’ et qu’elle s’était battue pour qu’elle soit réussie, donc qu’il n’avait pas intérêt à louper ce repas. 

C’est donc avec un soupir las que Shoto sortit de son lit, s’habilla, prit un petit-déjeuner avant d’aller se débarbouiller et se laver les dents. Puis il fit appeler un taxi qui le récupéra en bas de chez lui quinze minutes plus tard, et partit en direction de la maison où il avait grandi. Le chemin était long. Il ne dérogea pas à son habitude de converser avec Bakugou par messages. Ils avaient déjà parlé de leurs dates d’anniversaire mais, ne voyant aucun message le lui souhaitant de la part du cendré, il se dit que ce dernier avait simplement dû oublier. Avec les récents évènements, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Puis, c’était Bakugou. Izuku lui avait dit un jour que, bien qu’ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance, Katsuki oubliait constamment son anniversaire et que c’était la mère de ce dernier qui rappelait à son fils la date chaque année. 

Le bicolore soupira et remercia ses autres amis qui lui souhaitaient son anniversaire. Il avait beau se répéter que ce n’était pas grave, Shoto ressentait cette pointe de déception malgré tout. Il aurait vraiment apprécié que Bakugou y pense. Mais la journée n’était pas encore terminée. Peut-être que, d’ici ce soir, il aurait un message du cendré. 

Sentant le taxi s’arrêter, Todoroki releva les yeux de son écran et aperçut la demeure familiale et le jardin enneigé. Il prit une inspiration, s’armant de courage et, une fois qu’il eut payé, quitta la chaleur du taxi pour le vent froid de janvier. C’est en pressant le pas qu’il se dirigea droit sur la porte d’entrée, frappant de légers coups. Sa sœur vint lui ouvrir, un sourire chaleureux illuminant son visage.

« Bon anniversaire, Shoto ! 

- Merci, Fuyumi. »

La jeune femme enserra le susnommé tendrement avant de se décaler pour le laisser entrer. Le jeune héros pénétra finalement dans la demeure traditionnelle japonaise et laissa son manteau ainsi que ses chaussures dans le hall. Puis il suivit sa sœur jusqu’au séjour où il fut accueilli par les éclats de voix de Natsuo et de sa fiancée, ainsi que de Tensei, lui souhaitant plein de bonheur en cette journée. Shoto ne put s’empêcher de sourire, ému. Il savait très bien que, généralement, ces deux derniers venaient rarement, échappant ainsi aux pesants repas des Todoroki. Pourtant, aujourd’hui, pour son anniversaire, ils étaient là. 

Un bruit en provenance de la cuisine attira son attention. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, après le départ de sa mère, c’était Fuyumi qui s’était chargée de la cuisine sous ce toit. Or, sa sœur était à ses cotés en ce moment même. Le seul absent de cette pièce était son père. Curieux, Shoto s’approcha de la porte fermée, tournant lentement la poignée. Son cerveau refusait d’imaginer son père en train de cuisiner. Ça lui paraissait simplement improbable, même pour son anniversaire. La porte s’ouvrit avec lenteur, dévoilant une scène qui abasourdit le jeune héros. 

En effet, son père était bien en train de finir la préparation d’un plat. Mais il n’était pas seul. Ce doux visage, cette chevelure blanche, ces deux perles grises si semblables à son œil droit. Shoto sentit quelques larmes s’accumuler aux bords de ses yeux devant une telle scène. Il n’était même pas certain d’avoir déjà vu ça auparavant. Pourtant, pour beaucoup, ça devrait paraître commun. Mais depuis qu’il avait été voir sa mère à l’hôpital, en seconde, il ne l’avait jamais vue sortir de cette pièce blanche et impersonnelle. 

Le premier choc passé, il s’avança dans la pièce, attirant sur lui le regard de ses parents. Un sourire bienveillant étira les traits de sa mère tandis que son père se redressait, dans une tentative de reprendre contenance. Shoto s’avança un peu plus et enlaça sa mère avec une joie non dissimulée. Celle-ci entoura la nuque du jeune héros, caressant ses cheveux dans un geste aimant.

« Bon anniversaire, Shoto. La voix tendre de sa mère lui fit resserrer son étreinte un peu plus. Il était comblé de la voir en ce jour. 

- Bon anniversaire, fils. Le garçon releva les yeux, observant son père. L’homme imposant à l’alter de feu semblait légèrement embarrassé face à cette situation inhabituelle. 

- Merci. Le bicolore relâcha son étreinte, plongeant son regard dans l’océan argenté que formait les iris de sa mère. Je ne savais pas que tu pouvais sortir, maman. 

- Je dois ça à ma fille qui s’est battue pour que j’en ai le droit, et à ton père qui est venu me chercher. Le cadet des Todoroki jeta un regard à sa sœur qui sourit amplement, puis à l’ancien numéro un des héros qui était de moins en moins à l’aise dans cette cuisine. 

- Donc, c’est provisoire ? Fit Shoto, reportant son attention sur celle qui lui avait donné la vie. Rei allait pour répondre quand la voix de son mari s’éleva. 

- Oui, pour l’instant. Mais avec ta sœur, nous faisons le nécessaire afin qu’elle puisse sortir pour de bon. »

Le jeune héros en eut le souffle coupé. Il n’en croyait pas ses oreilles. Pourtant l’air sérieux de son père ne présentait aucun signe d’une mauvaise blague. De toute façon, ce n’était pas le genre d’Enji Todoroki de faire des blagues. Il savait que, durant ses dernières années, son père avait changé et essayait de racheter ses erreurs et sa mauvaise conduite auprès de sa famille. Or, si les femmes Todoroki semblaient suffisamment sages pour pardonner, du coté des jeunes hommes, la rancune était toujours présente, laissant parfois son goût amer refaire surface. C’est après un bref signe de tête du jeune héros que les discussions reprirent, Fuyumi lançant divers sujets légers. 

L’heure avançant, ils passèrent à table. La conversation tournait autour du métier de la sœur ainée, cette dernière étant maîtresse d’école. Sujet dont Natsuo profita afin d’annoncer à tous sa future paternité prévue dans six mois. Cette nouvelle sembla ravir toutes les personnes présentes, bien que Rei affirma avec conviction être trop jeune pour être grand-mère. 

Après cela, la mère de famille reporta son attention sur le plus jeune de ses enfants. 

« Et toi Shoto, une petite amie ? Le bicolore sentit soudainement les regards sur lui. 

- Non, personne. Il conserva son air neutre naturel, bien que gêné par la question. 

- C’est bizarre que mon petit frère n’ait retrouvé personne ! Tu es bien trop craquant pour être célibataire ! Assura Fuyumi avec ferveur. 

- Ça doit être difficile de retrouver une personne aussi bien que la jolie Yaoyorozu. 

- J’aimais beaucoup cette petite. Affirma Rei, approuvée d’un hochement de tête par son mari. 

- Je sais que vous l’appréciiez tous. D’ailleurs, elle s’est retrouvé quelqu’un. 

- Oui, j’ai vu ça à la télé, elle sort avec le héros Red Riot, c’est bien ça ? 

Shoto hocha la tête, puis reprit ses baguettes afin de manger. 

- Mais ça n’explique en rien le célibat de mon fils… Fit Rei, observant le plus jeune de ses enfants, les yeux plissés, brillant d'une étincelle malicieuse. 

- Je… J’ai beaucoup de travail. Ça prend la majeure partie de mon temps. Affirma Shoto, détournant le regard. 

- Le travail n’empêche pas tout. Momo assure toujours ses gardes, non ? Le sourire de Rei se fit un peu plus malicieux. Est-ce que quelqu’un te plaît ? 

Sentant son visage chauffer, le bicolore conserva son attitude détachée et activa son coté droit de manière à abaisser sa température discrètement. 

- Écoute, je… Si j’ai quelqu’un, je ferais les présentations rapidement. D’accord, maman ? 

- Dans ce cas, ça me va. »

S’ensuivit un sourire entendu et les discussions reprirent de plus belle. Shoto était soulagé que l’idée du mariage arrangé ne soit pas ressortie encore une fois. Depuis qu’il avait rompu avec Momo, son père avait désespérément insisté pour qu’il épouse une femme puissante dont il connaissait bien les parents. À chaque fois, le héros au double alter avait refusé, affirmant vouloir choisir la personne qui partagerait sa vie tout seul. Il se doutait que, si l’ancien numéro un n’en avait pas parlé, c’était grâce à la présence de sa mère. 

Le moment du dessert arriva et, accompagné du gâteau, les cadeaux furent donnés. Tous lui plurent, de la gourmette en or offerte par ses parents jusqu’au double cadre de sa sœur – déjà composé d’une photo de famille datant d’une quinzaine d’années où ils étaient tous présents – accompagné d’un polaroid. Fuyumi avait d’ailleurs pris l’initiative de regrouper les personnes présentes pour inaugurer appareil, complétant ainsi le cadre. 

L’heure défila, les secondes s’égrainant envers et contre tout et, voyant qu’il était déjà tard, Shoto appela à nouveau un taxi, profitant du laps de temps avant son arrivée pour saluer toutes les personnes et les remercier une nouvelle fois. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti l’envie de rester chez lui, avec sa famille, pour profiter de simples moments en leur compagnie. Mais il travaillait et devait donc rentrer. Il ne put éviter d’emporter une partie du repas avec lui, emballé avec soin dans une belle boite par sa mère. Puis, prenant soin de ne rien oublier, il fit un dernier signe de main avant de monter dans le taxi et d’indiquer l’adresse de l’immeuble où il résidait. 

Son plan de départ était d’aller directement à l’agence dès son retour mais, à cause des cadeaux, c’était chose impossible. Shoto observait le paysage enneigé qui défilait par la vitre. Très peu de ses anniversaires avaient été aussi agréables que celui-ci, ce qui l’empêchait de conserver son air blasé. Au contraire, il arborait un fin sourire qui adoucissait grandement ses traits. Puis, il se dit qu’il devait avertir Shinso de son arrivée prochaine. Il sortit son téléphone de sa poche et son cœur rata un battement en voyant le nom ‘Bakugou’ s’afficher sur l’écran. Il déverrouilla le portable et ouvrit le message avec impatience. Mais son contenu le surprit au plus haut point. 

« T’es toujours pas rentré chez toi ? »

Il avait reçu le sms il y a une dizaine de minutes. Comment Bakugou pouvait-il savoir qu’il n’était pas chez lui ? À moins que… Le bicolore écarquilla les yeux face à sa folle hypothèse. Mais il ne perdit pas une seconde pour répondre au cendré, en oubliant par la même occasion de prévenir son collègue. 

« Je suis là dans un petit quart d’heure. Pourquoi ? »

Les quinze minutes de trajet restantes furent les plus longues de toute sa vie. Il ne reçut pas la moindre réponse de Katsuki et avait passé son temps à vérifier ses messages. Une fois le taxi en bas de l’immeuble, Shoto paya et sortit le plus vite possible, tout en récupérant ses affaires. Il accéléra la cadence, entrant dans son immeuble et appelant l’ascenseur précipitamment. Un fol espoir résonnait dans son esprit, celui de voir Bakugou devant chez lui. Et bon sang, ce qu’il avait envie de le voir aujourd’hui. 

Lorsque les portes métalliques s’ouvrirent, Todoroki se figea, son cœur semblant s’arrêter  pendant quelques millisecondes. Heureusement pour lui, son palpitant se remit à battre – un peu plus vite qu’à la normale – et il s’avança vers sa porte d’appartement en souriant chaleureusement. 

Appuyé nonchalamment contre cette dernière, Bakugou ne quittait pas des yeux le garçon aux iris vairons. À la simple vue du héros numéro deux, le cendré avait sentit son cœur s’emballer et une douce chaleur se répandre en lui. 

« Salut Katsuki, qu’est-ce que tu fais ici ? L’interrogea Todoroki, n’osant pas espérer que son idée soit vraie. 

- Tu pensais vraiment que j’allais envoyer un banal message ? Le cendré attrapa un sac qui reposait sur le sol et s’approcha, gardant un air décontracté, puis tendis le sac au garçon face à lui. Joyeux anniversaire, Shoto. Sentant ses joues s’échauffer, le héros explosif tourna la tête.
Un seul mot vint à l'esprit du bicolore : ‘adorable’. Il murmura un faible merci et détourna à le regard à contrecœur, reportant son attention sur le cadeau de Bakugou. Il découvrit la trilogie originale de Pirates des Caraïbes et ne put contenir un léger rire. Il se rappelait encore nettement le scandale que lui avait fait Bakugou lorsqu’il lui avait avoué ne jamais avoir vu l’un de ces films. Comme ça, ça complète ta collection de films et t’as plus d’excuse pour pas les voir. 

- Merci, Katsuki. Ça me comble de joie que tu sois venu jusqu’ici, juste pour me souhaiter mon anniversaire et m’offrir un cadeau. Mais… Le bicolore marqua une pause volontaire, attirant le regard rubis sur lui. Il plongea dans cette mer écarlate et se dit qu’il n’avait jamais autant aimé le rouge. Je serais encore plus heureux si tu venais, un de ces soirs, pour qu’on les regarde ensemble. »

Pris au dépourvu, les joues de Bakugou se teintèrent de rouge avant qu’il n’acquiesce. Convenant de se voir dans la semaine qui venait, les deux garçons finirent par se saluer, Shoto devait se rendre à son agence et Bakugou devait rejoindre Kirishima, Hanta et Denki pour une soirée entre potes. Mais, avant que ce dernier ne lui tourne le dos, Todoroki le retint, déposant ses affaires contre la porte d’entrée de son appartement et sortant le polaroid offert par sa sœur. Il fit signe au cendré de venir et, utilisant la même technique que Fuyumi plus tôt, ils prirent une photo ensemble, Shoto souriant et Katsuki ayant les joues encore un peu colorées, accompagnées d’un fin sourire. La photo n’était pas aussi bien cadrée que celle de sa sœur mais le bicolore la trouva parfaite et la tendit à Katsuki. Celui-ci secoua la tête, lui disant de garder celle-là et qu’ils en prendraient une autre, un de ces jours. 

Alors qu’il observait Katsuki couper à travers le parc pour regagner son appartement, Shoto soupira de bien-être. Il n’avait vu le garçon explosif que quelques minutes, mais c’était suffisant pour l’apaiser et le rendre heureux. 

Tout en marchant vers l’agence, l’image de Bakugou rougissant ne quitta pas son esprit. Le bicolore en conclut en souriant que oui, il adorait la couleur rouge. 

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Hey !!!! Le chapitre 23 est de sortie !

Un nouveau petit moment tendre entre nos deux protagonistes ! ^^

L'illustration du polaroid est encore une fois faite par la merveilleuse Dynamalya qui donne le meilleur d'elle même pour illustrer cette histoire avec succès !

J'espère que ce chapitre vous a plu, et je vous dis à dimanche prochain pour la chapitre 24 !

Baiser monochrome,

-DianaV🌺

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