Chapitre 21
Course poursuite dans les beaux quartiers.
Katsuki avait été un des premiers à se lever le lendemain. Le cendré était assis devant la table où un monstrueux petit-déjeuner s’étalait sur toute la surface boisée, les coudes sur la table et les doigts croisés, son front reposait contre ses mains. Ses yeux se maintenaient difficilement ouverts, cernés et fatigués, fixés sur sa tasse de café noir.
La nuit avait été courte, puisqu’il était actuellement neuf heures quarante-deux, et agitée. En effet, Shoto ne l’avait pas lâché. Habituellement le cendré n’aurait pas été dérangé par ce contact, mais l’alcool avait rendu le bicolore très câlin. Beaucoup plus qu’à son habitude.
Katsuki savait que Shoto aimait dormir en cuillère mais, cette nuit, il avait plus ressemblé à un koala s’accrochant désespérément à sa branche. Quand le cendré s’était réveillé – à cause de la chaleur étouffante qui l’entourait – il s’était retrouvé dans les bras du bicolore, ce dernier ayant glissé sa main sous le t-shirt de Katsuki, les jambes enlacées ainsi que la totalité du corps de Todoroki collé au sien, ne laissant aucun espace libre, ni aucune place à l’imagination en ce qui concernait l’érection matinale du jeune héros numéro deux. Bakugou, déjà mort de chaud, avait senti une nouvelle bouffée de chaleur l’envahir et s’était débattu pour sortir du lit sans réveiller le bicolore. Ensuite, il avait calmé son esprit et son corps avec une bonne douche froide. Et c’est comme ça qu’il s’était retrouvé ici, à dix-heures moins le quart, somnolant devant son café en compagnie de Momo, Fumikage, Izuku, Shinso – qui avait toujours l’air fatigué – et Mei qui était la seule en pleine forme.
Se redressant difficilement sur sa chaise, Bakugou sirota son café en silence, écoutant d’une oreille distraite la discussion qui avait lieu autour de la table. Non pas qu’il y porte un réel intérêt, mais avoir un fond sonore restait agréable surtout lorsque, depuis de longues semaines, il passait la plupart de ses repas seul chez lui. Le petit groupe fut rejoint par deux trois courageux supplémentaires dans la demi-heure qui suivit mais, à presque midi, la majorité des fêtards dormaient toujours. Alors, tandis que Momo commandait des pizzas, les personnes restantes se chargèrent de réveiller leurs camarades.
Ce n’est que vers quatorze heures que tous furent réunis autour des pizzas fumantes fraichement arrivées. Le repas se déroulait dans une ambiance joviale, la plupart ayant suffisamment dormi. Shoto avait pris place à coté de Katsuki, ce qui apaisait inconsciemment l’humeur massacrante du cendré. Au lieu de râler sur tout et n’importe quoi, Bakugou restait simplement silencieux, chose qui surpris amplement ses amis.
Le groupe d’amis partagea le début d’après-midi ensemble et, peu à peu, certains commencèrent à partir, voyant l’heure défiler. Personne n’avait la malchance de travailler le soir même mais nombre d’entre eux reprenaient le lendemain. Les jeunes héros finirent tous par quitter la demeure secondaire des Yaoyorozu afin de rentrer chez eux.
Katsuki se sentit si fatigué qu’à peine rentré, il se dirigea vers sa chambre, se déshabillant avec difficulté, et s’écroula sur son matelas moelleux qui semblait l’appeler, sans prendre la peine de manger.
Le réveil à sept heures fut dur, mais il savait que ce serait bien plus brutal pour d’autres. Il sortit du lit rapidement, prit une douche qui lui permit de se réveiller pleinement puis un petit-déjeuner copieux, afin de compenser l’absence de nourriture de la veille que son estomac n’avait pas oublié de lui rappeler. Katsuki finit de se préparer puis quitta son appartement d’un pas pressé afin d’arriver en avance. Il put ainsi prendre le temps d’enfiler sa tenue héroïque. C’est lorsqu’il positionnait correctement ses grenades qu’il vit débarquer Kirishima, essoufflé et transpirant. Il avait certainement dû courir pour limiter son retard, ce qui fit apparaître un rictus au cendré.
Se hâtant de mettre son costume, Red Riot manqua de tomber à plusieurs reprises sous le regard amusé de Katsuki. Puis, une fois fin prêts, ils sortirent de l’agence, patrouillant dans les rues qui commençaient à s’éveiller. En ce début d’année, la journée avait été calme. Aucun crime n’avait perturbé les inspections de notre duo, et c’est sous une chute de neige qu’ils rentrèrent à l’agence.
Une fois chez lui, Katsuki s’habilla d’un pull, un bas de jogging et enfila des baskets. Enfonçant un bonnet rouge sur son crâne, il sortit de chez lui afin de faire son habituel footing. Il était hors de question qu’il ne court pas à cause d’un peu de neige.
Le dos contre l’encadrement de sa baie vitrée, une tasse de café fumante entre les mains, Shoto avait sourit au passage de Katsuki. Il s’était dit que, peut-être, le garçon cesserait de courir pendant l’hiver. Mais il avait constaté avec surprise que Bakugou maintenait son rythme de sport malgré son coté frileux. Le cendré était déterminé, une force de la vie, inarrêtable et indomptable. Todoroki ne pouvait s’empêcher d’admirer un peu plus Bakugou chaque jour : dès qu’il en apprenait plus sur lui, ainsi qu’à chaque fois qu’il le voyait se donner corps et âme dans quelque chose. Il souriait également dès qu’il voyait le cendré réussir ou simplement heureux. Jamais il n’aurait pu imaginer que Katsuki puisse être si intéressant, surprenant et attendrissant. Il ne s’était jamais dit qu’ils auraient pu être amis mais, maintenant que c’était le cas, il se surprenait à regretter le fait de ne pas lui avoir réellement parlé plus tôt.
Le lien qu’ils avaient créé était, du point de vue de Shoto, extrêmement fort et avait été tissé avec une telle rapidité. Todoroki avait du mal à se dire que ça ne faisait qu’un peu plus de trois mois qu’il discutait avec le blond. Mais, dans ce court laps de temps, il avait découvert des facettes de Katsuki qu’il n’avait jamais suspectées et dont il était certain que peu connaissaient l’existence. Il se savait particulier pour Bakugou, puisque ce dernier s’était confié à lui, et avait conscience que Katsuki occupait une place toute aussi particulière à ses yeux. Après tout, le bicolore s’était peu confié – même à ses amis – sur sa jeunesse. Mais Bakugou avait eu le droit au récit de son enfance. Pourtant, ce n’était pas comme avec Midoriya. L’amitié qui le liait avec le vert était plus longue, basée sur des années de soutien, d’entraide et de compréhension. Avec Katsuki, c’était différent. Mais ce n’en était pas moins puissant, loin de là.
Une fois sa tasse de café terminée, le héros au double alter rentra, se prépara à manger puis quitta son appartement à vingt-deux heures, en direction de son agence.
Il y retrouva Shinso vêtu de son costume de héros, son éternel air fatigué sur le visage. Une fois changé, le duo partit inspecter les rues froides et enneigées. Le garçon à l’alter mental finit par prendre la parole, voulant taquiner quelque peu son ami.
« Alors, bien remis de lundi soir ?
- Oui, et toi ?
- Moi, très bien. C’est vrai que, même le matin, t’avais l’air en pleine forme. Pas comme d’autres. Dit-il, insistant sur sa dernière phrase.
- C’est parce que j’ai bien dormi.
- Avec Bakugou ? Le bicolore n’eut pas le temps de répondre qu’Hitoshi enchaînait déjà. Je sais que vous avez dormi ensemble. Dans un grognement, il s’est plaint d’avoir mal dormi parce que tu étais ‘collant’. Railla le jeune héros en observant l’étonnement de son collègue.
- Il … J’ai vraiment … ? Shoto se sentit soudain gêné à cette idée. Il se demandait pourquoi Bakugou ne l’avait pas réveillé, ou même pour quelles raisons il ne lui avait rien dit le matin.
- C’est ce qu’il a dit. Après, je ne sais pas à quel point tu as pu être ‘collant’ avec lui. »
À la vue du sourire de Shinso, Todoroki était conscient que son collègue se moquait de lui, sous-entendant qu’il ait pu se passer quelque chose. Étonnement, cette idée ne rebuta pas le garçon mais l’embarrassa fortement. Il allait pour répondre à son partenaire lorsqu’ils entendirent une petite voix fluette. À peine une demi-seconde suffit pour que tous deux se retrouvent figés sur place, incapable de penser ou même de faire le moindre mouvement.
Leurs sens semblaient avoir disparu. Les yeux grands ouverts, il leur était impossible de voir. Aucun son ne parvenait à leurs oreilles. Pourtant, comme répondant à un ordre muet, leur corps refusait d’exécuter le moindre geste. Cette sensation était l’une des plus angoissantes que les deux garçons n’avaient jamais ressenti. L’impression d’être pris au piège de son propre corps, incapable de se défendre.
Puis, sans savoir pourquoi, ni comment, cette emprise sur eux se relâcha d’un seul coup, surprenant les deux héros qui chancelèrent légèrement. Ils n’eurent besoin de n’échanger qu’un regard pour se diriger rapidement, comme un seul homme, au bout de la rue où ils se trouvaient, puis cherchèrent dans les rues adjacentes d’où pouvait provenir la source de leur tétanie.
Ils se figèrent lorsque leurs yeux se posèrent sur la scène face à eux. Malgré l’obscurité, on pouvait clairement distinguer quatre silhouettes mouvantes autour de deux autres immobiles. Le sol neigeux tâché d’un liquide sombre enserra leurs tripes. Activant son alter de feu et le dirigeant en ligne droite dans la ruelle, Shoto dévoila entièrement le macabre spectacle. Quatre individus – qu’ils pouvaient identifier avec certitude grâce aux portraits-robots – s’attelaient à démembrer les deux corps, certainement encore chauds, gisants dans la rue, décapités.
Se voyant découverts, les vilains abandonnèrent vivement leur tâche. Face à la nouvelle présence des héros, chacun cherchait à s’échapper. L’un deux, après avoir transformé ses extrémités en lames aiguisées, escalada à même la façade bétonnée d’un des bâtiments, désireux de fuir par les toits. Le second posa sa main au sol. Ce dernier s’ouvrit sous ses pieds sous la forme d’un tunnel dans lequel il se glissa. Quant aux deux autres, ils prirent la fuite en courant vers l’autre extrémité de la ruelle. N’hésitant pas une seconde, Shoto créa une sorte d’iceberg sous ses pieds afin d’arriver sur les toits pour poursuivre le vilain aux lames. Shinso choisi de poursuivre les deux fuyards en courant.
Todoroki glissait sur une fine couche de glace qu’il générait, suivant à la trace le vilain aux lames. Passant de toit en toit, ce dernier finit par redescendre sur la terre ferme. Shoto le suivit, fabricant une rampe de glace. À peine sur la terre ferme, le héro évita de justesse la puissante lame qui s’abattait à coté de lui. Il repoussa le vilain à l’aide d’une salve de flammes. Le vilain fit quelques pas en arrière, se protégeant derrière ses membres supérieurs métalliques et tranchants. Shoto activa immédiatement sa glace, essayant de piéger le vilain. Mais ce dernier brisa la glace avec facilité, puis se rua sur le héros avec une seule envie : le tailler en pièces.
Le héros ne put esquiver totalement l’attaque. Bien que blessé, il répondit aussitôt avec des pics de glace suivis d’un tourbillon de flammes. Il profita du fait que l’attention du vilain soit tournée vers ses flammes pour se saisir d’une des fioles qu’il avait à sa ceinture, la lançant sur le vilain qui se retrouva humide sans s’en formaliser. Mais Shoto avait déjà utilisé la technique de l’eau salée auparavant. Elle rendait sa glace bien plus violente et efficace et provoquait l’érosion du métal.
Dans les secondes qui suivirent, les lumières des différentes fenêtres s’éclairèrent tour à tour et les habitants, réveillés par le bruit, purent constater le combat qui se déroulait juste devant leur porte.
Shoto, paré, exécuta son ‘fameux’ iceberg – qui l’avait fait briller lors du championnat de seconde et qui, depuis ce jour, l’avait suivi – prenant soin de s’arrêter avant les bâtiments. Le vilain ne pu esquiver l’attaque du héros mais se débattit afin de se défaire de la glace. Or, plus ce dernier se débattait, plus il sentait ses gestes mécaniques et difficiles à effectuer. Il comprit qu’il rouillait et désactiva son alter, tentant de prendre la fuite. Mais il fut de nouveau congelé sur place dans la seconde qui suivit.
Ceux qui avaient observé le combat applaudirent le héros avec une joie non dissimulée.
Derrière le héros, Shinso arriva, un autre des vilains le suivant docilement. Une fois le second vilain sous le contrôle d’Hitoshi, Shoto fit disparaître au maximum la glace qui engorgeait la ruelle et ils reprirent leur marche vers le lieu du crime en compagnie de deux des criminels.
« Tu saignes, Shoto.
Posant la main sur la plaie dégoulinante qui ornait son bras afin de faire pression, Todoroki regarda son coéquipier.
- J’irai faire soigner ça dès que la police sera sur les lieux du crime, et ces deux-là en cellule.
- Je les emmène en cellule, toi tu pars avec l’ambulance. Sachant très bien Shinso capable de l’en obliger, le héros se contenta de soupirer puis d’acquiescer. N’empêche, quand j’y pense, tu faisais ton show dans une ruelle remplie de spectateurs pendant que j’ai dû faire une course-poursuite dans les beaux quartiers.
Le bicolore lâcha un léger rire avant d’observer son partenaire.
- J’avais oublié que tu détestais courir.
- Le pire c’est que ça t’amuse. »
Les deux héros se sourirent puis, enfin sur la scène de crime, appelèrent les autorités. Les voitures arrivèrent en quelques minutes, s’occupant du crime tandis que Shinso, aidé de quelques policiers, conduisait les vilains au centre de détention, laissant Shoto en charge aux ambulanciers.
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Hey ! Le chapitre 21 est sorti !
L'enquête avance de nouveau ! Ainsi que certains sentiments ^^
J'espère que ce chapitre vous a plu, et je vous dis à dimanche prochain pour le chapitre 22 !
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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