Chapitre 19
Une grande avancée.
Le lendemain, les deux héros s’étaient réveillés tard, toujours en cuillère – Katsuki en remercia intérieurement le ciel, cette position lui permettant de masquer un problème embarrassant – et se levèrent, s’habillèrent puis mangèrent ensemble le midi. Avec la tonne de nourriture de la veille, ça ne posait aucun problème. Puis, comme toutes les bonnes choses ont une fin, Shoto partit, non sans remercier encore une fois Katsuki pour la merveilleuse soirée qu’il avait passée. Ne pouvant pas se voir de la semaine, ils se dirent néanmoins qu’ils se reverraient dans une semaine, lors que cette fameuse fête du nouvel an.
Ils avaient tous deux répondus positivement et qu’ils venaient seuls. Izuku en avait sauté de joie car, pour la première fois depuis une éternité, toute la classe au grand complet serait réunie pour célébrer la nouvelle année.
Puis le travail avait repris pour nos héros, leur laissant peu de temps pour se reposer.
Katsuki avait essayé de contenir son imagination avec le sport mais avait fini par craquer, honteux, satisfaisant ses désirs charnels en pensant à Shoto. Il n’en était pas particulièrement fier mais, n’ayant couché avec personne depuis presque deux mois, il devait avouer que ça lui manquait pas mal. Tout type d’affection lui manquait et le seul auquel il arrivait à penser s’avérait être le garçon bicolore.
Il avait fini par avouer à Kirishima – saoulé par les questions quotidiennes du héros – avoir le béguin pour quelqu’un mais ne pas savoir si c’était réciproque. Le rouge s’était moqué de lui – amicalement bien entendu – et avait tenté de le conseiller, grappillant quelques petits détails sur le mystérieux inconnu dont Bakugou avait formellement refusé de donner le nom.
Eijirou n’avait de cesse de penser que, s’il refusait de donner son nom, c’était probablement parce qu’il le connaissait alors, promettant de n’en parler à personne, il observait le cendré, guettant le moindre changement de comportement envers l’un de leurs collègues, en vain.
Mais le rouge ne désespérait pas, il arriverait à découvrir qui était le bel Apollon de son meilleur ami et, par la même occasion, quel était le type d’homme susceptible de plaire au garçon explosif.
Cependant, la joie de Kirishima retomba brutalement, nos deux héros découvrant, lors de leur patrouille matinale, les restes d’une nouvelle boucherie faite sur un couple. La fine couche de neige qui recouvrait le sol était souillée d’hémoglobine et le crime semblait récent. Pendant qu’Eijirou appelait la police, Katsuki prenait des photos de la scène de crime, sachant très bien que les empreintes présentes dans la neige pouvaient être altérées avant l’arrivée des hommes en bleu.
Restant sur les lieux tout en attendant les forces de l’ordre, Katsuki se rendit compte de l’expression de Kirishima. Ce dernier semblait chamboulé par ces crimes. Il faut dire que, depuis qu’ils étaient devenus des héros, il s’agissait de la première affaire qui durait si longtemps, où les morts étaient si nombreuses et dans laquelle ils se sentaient impuissants. Face au désarroi de son ami, le cendré commença à lui parler de l’enquête qu’il menait avec Todoroki et des détails supplémentaires qu’ils avaient trouvés sur le dossier, expliquant qu’ils n’étaient pas les seuls héros sur le coup.
Bien que surpris, Eijirou ne dit rien, se contentant d’écouter. Il se demandait de quelle façon les deux héros s’étaient retrouvés à parler d’un tel dossier puis, se souvenant de la dernière soirée de la classe A – il y a déjà deux mois – il se souvint que Mina avait insistée pour faire bouger Shoto et Katsuki qui semblaient discuter sérieusement. Le rouge se dit que ça ressemblait bien à Bakugou de se donner à fond, surtout dans une enquête si importante. Mais il ressentait une légère pointe de déception. Son partenaire, son meilleur ami, ne l’avait pas impliqué dans les recherches – certainement pour lui laisser du temps libre avec Momo mais tout de même – ce qui faisait qu’il se sentait mis à l’écart. Pas au stade d’être remplacé par Todoroki mais il avait cette pointe de jalousie lui disant que Todoroki s’accaparait l’attention de son ami.
Le garçon à l’alter de durcissement secoua brièvement la tête, chassant ces idées stupides, et se concentra sur l’affaire que Bakugou lui expliquait en totalité. Il fut horrifié de se dire que, depuis des mois maintenant, certains enfants devaient être maintenus en captivité pour on ne sait quelle raison.
Pendant tout le temps où Katsuki contait le dossier, il se sentait mal à l’aise, comme observé. Il se retourna d’ailleurs plusieurs fois, ayant la sensation d’un regard perçant dans son dos.
Mais il se détourna de cette étrange impression, entendant l’arrivée des voitures de police.
Kirishima, voyant ces dernières garées, s’approcha des hommes de loi. Katsuki allait pour suivre son coéquipier quand il s’arrêta soudainement. Il avait vu un mouvement du coin de l’œil.
Faisant demi-tour et s’approchant de la petite haie d’ifs, il regarda attentivement derrière cette dernière. Pourtant, il n’y avait rien.
Kirishima était revenu sur ses pas, demandant au blond ce qu’il avait vu. Katsuki n’était pas fou, quelque chose avait réellement bougé. Mais il n’allait quand même pas exploser un arbuste ! Il allait vraiment passer pour un dégénéré sinon !
Relevant la tête vers les policiers, il capta les regards de ces derniers. Visiblement, ils le prenaient déjà pour un dégénéré – certainement dû à d’autres causes également – murmurant des choses inaudibles pour le héros explosif.
Serrant les dents tout en lâchant un grognement, Katsuki affirma qu’il avait bien vu quelque chose. Puis vint la chose qui le fit exploser. Le rictus moqueur et condescendant de l’agent face à lui. Ce demeuré se foutait de sa gueule, un air insupportable peint sur son visage. Même Monoma, dans ces meilleurs jours, n’avait jamais eu un air comme celui-là.
Sentant ses mains bien plus moites que d’habitude – ainsi qu’une forte envie d’éclater cet air supérieur – le cendré ne tint plus, créant une grande explosion dirigée contre le pauvre conifère qui n’avait rien demandé.
Au même moment, ils virent une personne partir en courant, quittant la haie. Il donnait l’impression de sortir de nulle part puisque, quelques secondes avant, il n’y avait absolument rien.
Les deux héros réagirent au quart de tour, rattrapant bien vite le fuyard.
Une fois que Bakugou eut mis la main dessus, il attrapa l’homme fermement au niveau de la nuque, le menaçant de l’exploser au moindre geste suspect. L’homme, tremblant de peur, activa son alter, se rendant invisible. Kirishima crut qu’il avait disparu mais Katsuki sentait toujours le cou de ce dernier entre ses doigts.
Sous l’ordre de reprendre son apparence normale – ainsi que les menaces de Ground Zero – l’homme désactiva son alter, se laissant guider jusqu’aux policiers.
Ces derniers firent leur job, s’occupant de la scène de crime tandis que les héros conduisirent l’homme au poste le plus proche, en salle d’interrogatoire.
Insistants pour mener ce dernier, les deux héros rentrèrent dans la petite pièce où le suspect se tenait, sous la surveillance de policiers se tenant de l’autre côté du miroir sans tain.
Reconnaissant le héros explosif, l’homme se tassa sur sa chaise, comme cherchant à disparaître.
Il faut dire que Ground Zero, visage fermé et sourcils froncés, un regard sombre digne de quelqu’un prêt à exécuter une séance de torture, était plus qu’intimidant. De plus, Katsuki ne lâchait pas l’homme du regard. C’était à se demander s’il clignait des yeux.
Alors, quand le cendré prit la parole, debout dans l’angle de la pièce, une fois Kirishima assis sur la chaise en face de l’homme, le suspect sursauta, ses muscles se contractant.
« Parle. Son ton était froid tandis que sa voix semblait orageuse, cachant une colère sourde sur le point de se déchaîner. Le ton de l’homme était tremblant lorsqu’il tenta de prendre la parole.
- D-De quoi v-vous voulez q-que…
- Abrège. Qu’est-ce que tu faisais sur les lieux du crime ? Pourquoi tu te planquais ? Pourquoi t’as fui ?
Bégayant face au regard noir du héros, l’homme avala difficilement sa salive.
- J-je… Je pensais qu’ils revenaient.
- Qui ? Cette fois, se fut Kirishima qui posa la question, le cendré étant occupé à faire pression du regard sur l’homme, rendant l’atmosphère suffocante pour ce dernier.
- Les... Les vilains qui ont fait le coup.
- Explique-nous toute la situation, ok ?
Le suspect releva les yeux vers le regard sanglant et, intimidé, fixa ses mains menottées par sécurité.
- Je… Je venais de cambrioler une maison à deux pâtés de maisons et je m’étais planqué dans cette ruelle momentanément, le temps de compter mon butin. Puis j’ai entendu des rires, alors je me suis planqué. Mon alter est Caméléon, il ne me fait pas vraiment disparaître mais prendre la couleur de ce qui m’entoure. Mais il donne l’impression d’une disparition. Enfin, j’ai vu ce couple arriver, se tenant la main et souriant. L’homme avait un petit garçon, certainement leurs fils, sur ses épaules. Puis, il y a un moment où tout est blanc dans mon esprit. Je me rappelle juste que, je ne sais pas pourquoi, j’étais incapable de bouger, comme ensorcelé. Puis, quand j’ai réintégré mon corps complètement, les deux adultes étaient au sol, leur tête séparée de leurs corps et le garçon se trouvait dans les bras d’une femme brune en face. Elle n’était pas toute seule, trois hommes et une autre femme l’accompagnait, ainsi qu’une petite fille blonde qui tremblait. Elle semblait terrorisée.
Faisant une courte pause dans son récit, le suspect tenta un nouveau regard vers les deux héros qui semblaient extrêmement attentifs à son récit. La brune est partie avec les deux enfants et les quatre autres se sont occupés des corps. L’un d’entre eux a transformé le bras de chacun en lame et ils ont tout démembré… C’était horrible mais je ne pouvais pas bouger. Ils n’ont pas mis longtemps mais ils sont restés sur les lieux, nettoyant toute trace de leur passage et attendant de recevoir un appel avant de partir. J’ai attendu encore un bon moment, afin d’être sur qu’ils soient partis, et j’ai bougé du mur au buisson. Puis j’ai entendu des pas alors je me suis caché à nouveau et, cette fois, c’était vous.
Les héros et policiers présents étaient bouche-bée face au récit de l’homme. Katsuki fut le premier à reprendre, son ton beaucoup plus calme qu’au début, une pointe d’espoir naissant au fond de lui.
- Tu te rappelles de leurs visages ? Si tu nous aide à faire des portraits-robots et que tu fais une déposition, je ferai en sorte que tu n’aies pas de condamnation pour vol. En contrepartie, ne recommences pas de conneries de ce genre.
- Ça marche. De toute façon, j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux. Je ne compte certainement pas recommencer ! »
Le vilain n’avait pas hésité bien longtemps, soulagé d’échapper à une condamnation. Les policiers entrèrent, prêts à commencer les portraits-robots, laissant les héros sortir de la pièce.
À peine dehors, Katsuki sortit son portable, appuyant sur le petit téléphone vert à côté du nom de Shoto. Il n’était qu’à peine onze heures. Il savait qu’il allait réveiller le garçon mais ils avaient enfin du concret dans leur enquête, il ne pouvait pas attendre plus pour le lui dire.
C’est au bout de trois sonneries que Shoto, la voix rocailleuse – et incroyablement sexy – répondit au téléphone.
« Mmm ?
- C’est pas trop tôt double-face. On a du nouveau sur l’enquête. Une piste solide. Un témoin du crime, au commissariat du quartier nord.
Ces quelques mots réveillèrent immédiatement le bicolore.
- Quoi ? C’est du sérieux ?
- Ouais. C’est du sérieux.
Une courte pose suivit, où Katsuki put distinguer des bruits de pas suivi d’un bruit d’eau qui coule.
- J’arrive dans une grosse demi-heure. Tu seras là-bas ?
- Je dois rentrer faire la paperasse. Mais je reviendrais après le repas.
- Parfait. À plus tard, Katsuki.
- À plus. »
Il raccrocha sous le regard curieux du rouge. Expliquant rapidement l’appel à Kirishima, ils rentrèrent remplir leurs rapports puis déjeunèrent avec des collègues. Katsuki écourta le repas, voulant retourner au commissariat le plus rapidement possible. Arrivé sur les lieux – en civil cette fois-ci – il y retrouva le bicolore et, sur le peu de temps qu’ils avaient avant la garde de quinze heures du cendré, ils parlèrent de l’enquête et Katsuki put voir les premiers portraits-robots des vilains cachés derrière ces crimes atroces.
Le reste de la semaine se passa normalement, les recherches étant faites le plus discrètement possible en ce qui concernait les vilains. Personne, du coté de la justice, ne voulait perdre l’avantage qu’ils avaient sur les criminels en leur apprenant que, maintenant, ils connaissaient leurs visages.
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Hey ! Voici le chapitre 19 !
Et une avancée dans l'enquête !
J'espère que ce chapitre vous a plu et je vous dis à dimanche prochain pour le chapitre du nouvel an ! ;)
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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