Chapitre 16


Une vue magnifique.

Le réveil fut matinal, mais très agréable pour Shoto. Le pâle soleil hivernal filtrant à travers les rideaux de la chambre fit froncer les sourcils au garçon bicolore qui entreprit d’ouvrir les yeux. Ses deux bras enlaçaient Katsuki qui avait la tête enfouie dans le cou du garçon, une jambe sur celles de Todoroki, tenant le col de son t-shirt. Inconsciemment, Shoto sourit et ses mains caressèrent avec une infinie douceur le dos du cendré, frôlant parfois la peau de ce dernier aux endroits où le tissu était relevé. Sentant Katsuki frémir dans ses bras, le bicolore stoppa ses mouvements quelques instants, par peur de réveiller le cendré mais, sentant les lents battements de cœur du garçon contre son torse et sa lente respiration au creux de son cou, il reprit ses gestes affectueux. 

Shoto se sentait enveloppé d’une bulle de bien-être, effleurant par moments la peau du dos de Katsuki dans des gestes réguliers. Ce dernier se blottit un peu plus contre le plus vieux, inconsciemment, enfouissant complètement son visage dans l’espace libre entre l’épaule et la chevelure bicolore, respirant la subtile odeur du garçon qui l’apaisait. 

Todoroki, resserrant légèrement son étreinte autour du corps du blond, attirant celui-ci encore plus près, sentait le souffle du garçon glisser sur sa peau, la chaleur du corps de Bakugou contre le sien, la douceur de sa peau. Le cadre lui semblait idyllique. 

Refermant les yeux, respirant le doux parfum de pomme des cheveux de Katsuki, Shoto replongea dans ses rêves avec une incroyable facilité, bien que la réalité n’ait rien à envier à ses derniers. 

C’est vers dix heures que Mitsuki s’était décidée à monter, frappant avec légèreté à la porte des garçons afin de leur dire de se lever. N’entendant aucun bruit provenant de la pièce – et ne voulant pas brusquer Shoto en criant – elle décida d’entrouvrir la porte lentement, tombant sur les deux garçons enlacés d’une adorable façon. La blonde sourit affectueusement, refermant la porte en se disant que, si Katsuki sortait avec un garçon aussi poli et agréable que Shoto, alors elle en serait tout bonnement enchantée. Toujours sur le pas de la porte refermée il y a quelques secondes, la mère se décida à frapper plus fort, tâchant de réveiller les deux tourtereaux. Entendant le grognement caractéristique de son fils, elle prit sa voix autoritaire maternelle, leur disant de se lever, sous peine d’être tirés hors du lit par ses soins, et de s’habiller rapidement car ils quittaient la maison dans une petite demi-heure. 

Se séparant à contre cœur, les jeunes hommes se dépêchèrent de se vêtir et de quitter l’étage après un passage à la salle de bain. Descendant et saluant les propriétaires des lieux, ils remarquèrent un panier de pique-nique sur la table, ainsi que les deux adultes équipés de manteaux et tenant des clés de voiture entre leurs mains. Tous prirent place dans le véhicule et roulèrent pendant trois quarts d’heure, se garant sur le petit parking d’un parc régional où, il y a quelques années, les Bakugou avaient emmené leur fils en randonnée. 

Pour un début de décembre, le temps était clément. Il faisait un peu moins de huit degrés, un froid sec et sans vent, ce qui avait donné l’idée aux parents de faire une petite balade dans le parc. 

Katsuki observait les lieux : rien n’avait vraiment changé ici. L’endroit semblait comme figé dans le temps. Il se rappelait que, la dernière fois qu’il était venu – c’est-à-dire entre la première et la terminale – avec ses parents, ses amis les avaient accompagnés. Mina avait adoré les paysages, finissant la randonnée sur le dos de Kirishima. Le rouge avait grandement apprécié la marche et, depuis ce jour, en avait fait d’autres avec les Bakugou. Hanta avait dévoilé ses connaissances en botanique – ainsi que sa passion pour le sujet – nommant diverses fleurs et plantes. Denki, qui n’était pas vraiment du type ‘sorties’ extérieure, avait suivi, un peu à la traîne et, bien que coaché par Katsuki, s’était juré de ne jamais se faire piéger de la sorte à nouveau, ce qui avait fait rire un grand nombre des membres de ‘l’expédition’. 

Tournant la tête vers le bicolore qui les accompagnait, le cendré s’interrogeait, se demandant s’il apprécierait la randonnée lui aussi. Todoroki observait la nature autour de lui. Hormis le parking aménagé – qui restait en terre battue, avec quelques poteaux de bois – et les chemins qui semblaient entretenus, la végétation semblait régner en maître sur les lieux. 

Le bicolore faisait de nouveau face à l’une des nombreuses choses qu’il n’avait jamais faites. Une randonnée en famille. Bien que les Bakugou ne soient pas sa famille, ce week-end lui donnait l’impression de faire partie intégrante du tableau. Mitsuki et Masaru étaient accueillants, portant une grande attention au garçon au double alter. Lui, qui n’avait jamais vraiment reçu ce genre d’attention de la part de ses parents, se retrouvait surpris et touché. Cette sensation d’être accepté à cent pourcents, peu importe comment on est, était merveilleuse. 

Suivant le pas de la petite famille, Shoto emprunta à son tour le petit chemin de terre et de pierres – pour le moment relativement plat – s’enfonçant à travers les grands arbres du lieu. Katsuki ouvrait la marche, sac avec bouteilles et repas sur le dos et mains dans les poches, sur un rythme régulier et vif, prenant le temps de se retourner pour vérifier que le garçon bicolore le suivait. Ce dernier traînait par rapport au cendré, observant les paysages, les arbres, tout ce qui l’entourait. Les parents, se trouvant à une petite quinzaine de mètres derrière eux déjà, fermaient la marche main dans la main. 

Après une montée beaucoup plus rude que le chemin précédent, les quatre marcheurs arrivèrent sur une petite plaine dégagée, où trônaient quelques tables. Personne ne s’y trouvait. Après tout, c’était peut-être normal en ce début de décembre, à l’heure du repas. Prenant place autour de l’une des tables de bois, Katsuki étala le contenu du sac qu’il portait, sortant nourriture et boissons. Puis, une fois tous assis, ils partagèrent le repas ensemble, dans la bonne humeur. Todoroki, discutant plus qu’à son habitude, expliqua que c’était la première fois qu’il faisait une randonnée comme ça, ce à quoi le cendré ne manqua pas de rire, expliquant que ça c’était plus une promenade qu’autre chose, et que les choses sérieuses commenceraient après le repas, s’il s’en sentait capable. Au vu du regard de défi du cendré, le bicolore accepta sans hésiter, l’air sûr de lui. Après tout, il était sportif et endurant, il n’avait pas de quoi être inquiet. 

Le repas se termina en un peu plus d’une demi-heure et les deux héros étaient d’attaque, prêts à arpenter les lieux. Les deux parents, se sentant peu enclins à les suivre, leur donnèrent rendez-vous trois heures plus tard à la voiture, leur rappelant qu’ils devaient prendre le bus en fin d’après-midi car le week-end touchait à sa fin. Acquiesçant, les deux jeunes partirent de leur coté, Katsuki en guide, connaissant bien les bois. 

Comme l’avait annoncé le cendré, le parcours était bien plus dur. Le chemin était devenu un peu plus rocailleux et beaucoup plus pentu ce qui, on ne va pas se mentir, cassait le rythme de marche et la fougue du bicolore. Mais il était hors de question qu’il fasse demi-tour ou même qu’il se traîne. Katsuki était à quelques pas devant lui, le regardant du coin de l’œil, un rictus étirant ses lèvres. Alors il accéléra le pas, rattrapant le garçon et marchant à ses cotés pendant un petit moment. 

Soudainement, se décidant à quitter le chemin traditionnel, Katsuki, se tenant à quelques branches solides à portée de main, escalada directement à travers la végétation. Doutant quelque peu de leur destination finale, Shoto suivi néanmoins son ami, ne voulant pas se retrouver seul dans un endroit qu’il ne connaissait pas. La traversée de la dense végétation poussant en pente s’avérait beaucoup plus compliquée que prévu, les deux jeunes hommes se retrouvant à enjamber de vieilles souches suffisamment hautes pour être gênantes, faire un détour face à un endroit tout simplement impraticable ou encore sautant par dessus un petit ruisseau. 

Todoroki sentait sa respiration plus agitée et, tâchant de la calmer tout en suivant le cendré, se rendit compte que ce dernier essuyait d’un revers de manche la sueur perlant sur son front. 

Puis, après une dizaine de minutes d’escalade supplémentaire, Katsuki s’arrêta, se tournant vers le bicolore, un sourire triomphant sur le visage. 

« On a mis quarante huit minutes ! La dernière fois, j’avais mis presque une heure avec Kirishima ! 

Arrivant à sa hauteur tout en reprenant son souffle, Shoto souriait également.

- En même temps, tu cours tous les soirs maintenant. Donc, tu as déjà emmené Kirishima ici ?

- Ouais, juste après nos diplômes. Il était déjà venu une fois avant, avec toute la bande, mais on avait suivi le chemin classique. 

- Je vois. Pourquoi tu m’as fait faire du hors-piste ? 

- On avait pas le temps de faire le parcours classique. Et je voulais que tu voies ça. Il prit le poignet du bicolore, l’attirant à sa suite et fit quelques pas de plus, finissant son ascension. Arrivés sur la zone plus plate, il lâcha Shoto, le laissant contempler la vue. De cet endroit, on pouvait observer, en contre-bas, toute une partie du parc, les arbres semblants soudainement petits, le soleil froid éclairant de sa pâle lumière l’étendue sous leurs yeux, faisant ressortir le vert des résineux présents et étinceler tout le parcours des ruisseaux. C’est mieux en été, quand tout est vert et…

- C’est magnifique.

Katsuki observa le visage du bicolore, ses yeux pétillants, les doux rayons du soleil caressant ses traits fins, ses cheveux emmêlés et les quelques mèches collant à son front à cause de l’effort précédent, ne pouvant s’empêcher de murmurer.

- Ouais, c’est magnifique.

Shoto tourna le visage vers lui, souriant chaleureusement, chose qui augmenta la tendre couleur rose déjà présente sur les joues du cendré à cause de l’ascension précédente. 

- Merci de m’avoir amené ici, Katsuki. 

- Tch, c’est rien… Si tu veux mieux voir, cet arbre est un bon point d’observation. Mais je suppose que t’es jamais monté dans un arbre ? 

- Non, en effet… 

- Tu vas voir, c’est simple. L’important c’est d’avoir des appuis solides. Après, c’est comme de l’escalade. Regarde. Joignant le geste à la parole, le cendré se saisit d’une branche, se hissant suffisamment afin de pouvoir poser son pied contre le tronc, au dessus d’une ancienne branche cassée. Puis, de sa nouvelle hauteur, il recommença l’opération une nouvelle fois, jetant un regard au bicolore. Suis-moi ! »

Hésitant, Shoto finit par attraper la même branche que le cendré avait, quelques instants avant lui, utilisé pour commencer son escalade. Avec quelques difficultés dues au manque d’habitude, il réussit néanmoins à grimper à son tour et, sous les encouragements de Katsuki, suivit le cendré dans sa folle idée. 

Bakugou finit par s’arrêter sur une branche suffisamment large et solide du grand arbre et, aidant Shoto à s’y asseoir, dos posé contre le tronc, il prit place sur une branche voisine à ce dernier, une jambe de chaque coté de la branche et une main posée sur le bois devant lui. 

Katsuki n’avait pas menti, la vue était encore plus impressionnante d’en haut. Le panorama semblait infini. 

Ils restèrent ainsi, dans un calme plaisant, bercés par les bruits de la nature, pendant quelques longues minutes, profitant du paysage, de la présence de l’autre, de l’air frais. 

« On pourra revenir ici au printemps ? 

Jetant un rapide coup d’œil au bicolore, le cendré reporta son attention sur l’horizon. 

- Si ça te fait plaisir. 

- Merci, Katsuki. 

- Me remercie pas trop vite, faut qu’on descende de l’arbre. »

Riant brièvement, le blond quitta sa branche avec aisance, attendant le garçon au double alter, le conseillant dans ses gestes. La descente fut plus compliquée que la montée mais, une fois sur la terre ferme, bien qu’il ait récupéré son air neutre habituel, les yeux du bicolore pétillaient toujours. Remarquant l’heure, Katsuki pressa le pas lors de la descente et, une fois le chemin de marche retrouvé, c’est en courant que les deux héros rejoignirent la voiture, avec un retard de quelques minutes mais les souvenirs de bons moments partagés. 

Le retour chez les Bakugou se fit dans un silence complice, comblé par le bruit du poste de radio. Les deux héros rangèrent leurs affaires, vérifiant de ne rien oublier en partant et, après avoir remercié chaleureusement les Bakugou sur le pas de la porte pour leur accueil, Shoto fut surpris par l’embrassade de la blonde et l’accolade du brun. Katsuki avait moins râlé qu’habituellement face au câlin affectueux de sa mère. C’était sa façon à lui de les remercier pour ce week-end. 

Ils prirent le bus, comme prévu, arrivant dans leur quartier à vingt heures cinquante-deux. Shoto prenant son service à vingt-trois heures, ils décidèrent de prendre leur repas ensemble dans un petit restaurant de ramen. Puis, faisant une partie du chemin ensemble, ils s’arrêtèrent une fois au parc, devant prendre des directions différentes. 

« Merci pour ce week-end, Katsuki. C’était vraiment très agréable et tes parents sont juste incroyables. 

- Ça sera un bon souvenir pour moi aussi… Surtout la patinoire. Souriant, moqueur, Katsuki regarda le bicolore esquisser une moue douteuse avant de sourire à son tour.

- Même la patinoire sera un bon souvenir, bien que douloureux. À bientôt, Katsuki. 

- À bientôt, Shoto. »

Se souriant, les deux héros se séparèrent, rentrant chacun chez eux. 

Et, tandis que Shoto se rendait à son agence rejoindre Shinso, Katsuki s’endormait, seul dans son lit, le sourire aux lèvres.  

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Hey ! Voici le chapitre 16 !

Deux chapitres mignons de suite, je me surpasse ! Le fluff n'est pas vraiment dans mes habitudes alors profitez ! ;)

J'espère que ça vous a plu et je vous dis à la semaine prochaine pour le chapitre 17 !

Baiser monochrome,

-DianaV🌺

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