Chapitre 15
Un samedi mouvementé.
Samedi premier décembre, huit heures trente, appartement de Todoroki. Le bicolore se tenait devant un café noir, tentant de garder les paupières ouvertes. La veille, à cause du travail, il était rentré chez lui à quatre heures passées et, par conséquent, avait très peu dormi. De plus, l’excitation qui lui enserrait les tripes avait été trop grande, ne l’aidant absolument pas à trouver le sommeil. Alors qu’il allait replonger dans les bras de Morphée, accoudé à sa table, des coups frappés à la porte le firent sursauter brusquement.
D’un pas lent, il partit ouvrir à Bakugou. Aussi tôt ce matin, ça ne pouvait être que le cendré qui venait, comme convenu, le chercher. Katsuki portait un long manteau noir entrouvert, laissant apercevoir un t-shirt noir avec une tête de mort en motif sur le devant, un jeans bleu marine ainsi que des bottes ressemblant à celles de son costume de héros. De plus, il avait à la main une écharpe à carreaux rouges et gris. Shoto se décala, le laissant entrer.
« J’espère que tes affaires sont prêtes !
- Oui, depuis hier soir. J’ai juste… Il s’arrêta involontairement, baillant tout en couvrant sa bouche avant de reprendre. À finir de me préparer. Posant ses yeux sur le visage du plus grand, le cendré reprit la parole.
- T’as une mine effroyable.
- Heureux de te voir également, Katsuki. Malgré sa fatigue visible, le bicolore sourit sincèrement au cendré. Sers-toi un café ou un thé pendant que je finis ce que j’ai à faire. »
Puis, le bicolore disparut dans sa salle de bain en un éclair. Bakugou, écoutant les conseils de son hôte, se servit un café, qu’il prit le temps de savourer, n’oubliant pas de presser Shoto de quelques phrases de temps en temps.
Ressortant une vingtaine de minutes plus tard, entièrement vêtu et coiffé, il partit vers sa chambre, en ressortant avec un sac contenant quelques affaires et le nécessaire dont il pouvait avoir besoin ce week-end.
Katsuki venait de laver sa tasse de café ainsi que celle de Todoroki.
« Prêt, cette fois ?
- Parfaitement. Par contre, ne m’en veut pas si je dors dans le bus. Quatre heures de sommeil, c’est un peu faible.
- T’auras le temps, on a deux heures de trajet. En route. »
Ils quittèrent l’appartement du bicolore et, en cinq petites minutes, ils étaient à l’arrêt de bus. Ce dernier, devant normalement passer à neuf heures, arriva avec dix minutes de retard.
Les deux garçons s’installèrent côte-à-côte, déposant leurs sacs dans l’emplacement réservé à cet effet au-dessus de leurs têtes. Puis, sortant ses écouteurs et les branchant à son téléphone, le cendré en tendit un au bicolore qui le mit, un regard complice envers le blond. Ce dernier lança ses musiques en aléatoire et, bercés par le trajet et la mélodie, Shoto mit peu de temps à s’endormir, premièrement dans une position inconfortable puis, dans un second temps, en posant son crâne contre l’épaule de Bakugou. Le cendré jeta un regard doux au bicolore et le laissa dans cette position, regardant le paysage défiler par la vitre.
Lorsque le bus arriva à son terminus, le cendré secoua le garçon au double alter qui dormait comme une masse. Il réussit à le réveiller et ils descendirent du bus, retrouvant des rues que tous deux connaissaient. Alors qu’ils se dirigeaient vers le quartier du cendré, Todoroki demanda à faire un léger détour et, passant devant la boutique d’un fleuriste où il avait commandé une composition, en profita pour la récupérer et payer.
Devant le regard surpris de Katsuki, le plus vieux sourit et affirma qu’il n’allait pas arriver les mains vides.
Puis, reprenant leur chemin, ils arrivèrent devant la maison des Bakugou. La porte fut rapidement ouverte et Mitsuki, grand sourire, se tenait dans l’embrasure, observant les deux garçons approcher.
« Salut la vieille, voici Shoto. Shoto, ma mère.
Mitsuki dirigea un regard noir à son fils et, en réponse, lui sourit sarcastiquement.
- C’est un plaisir de vous rencontrer madame. Le bicolore sourit légèrement et tendit le bouquet à la blonde qui respira immédiatement l’arôme enivrant des fleurs.
- C’est un plaisir pour moi ! Elles sont magnifiques, il ne fallait pas ! Quel jeune homme charmant … Tu devrais prendre exemple sur lui, fils indigne !
La blonde les laissa entrer, refermant derrière eux. Shoto observait autour de lui la décoration chaleureuse de la maison.
- Il est pas là le vieux ?
- Ton père revient dans quelques instants ! Je vais mettre ces merveilles dans l’eau ! En attendant, fais visiter à ton ami, qu’il puisse déposer ses affaires.
- Ouais ouais, j’m’en charge. Puis, s’approchant de sa mère tout en lui tendant une enveloppe, il lui murmura simplement. Bon anniversaire, la vieille. »
Découvrant des billets pour un week-end au spa, Mitsuki serra son garçon dans ses bras, ne manquant pas de lui faire un long baiser sur sa joue gauche. Grognant quelque peu – pour la forme – le cendré mit fin à l’étreinte maternelle et fit signe au bicolore de le suivre, lui faisant visiter les différentes pièces de la maison, terminant par son ancienne chambre qui, depuis qu’il avait emménagé dans son propre chez lui, avait été transformée en chambre d’amis. Il lui fit déposer ses affaires et laissa son sac aussi.
« Tu aurais dû me dire que c’était l’anniversaire de ta mère, j’aurais…
- T’es déjà arrivé avec des fleurs, t’inquiète pas, ça lui a fait plaisir.
- Oui, enfin, j’aurais pu faire un peu mieux. Quittant une légère moue frustrée, Shoto observa la décoration de la pièce. Ta maison est très chaleureuse, Katsuki. Donc, c’était ton ancienne chambre ?
- Yep, les vieux ont voulu changer des choses. J’peux comprendre, une déco d’ado c’est pas le top pour recevoir des gens.
- Mais, du coup, il n’y a qu’une chambre d’amis ? Le bicolore le regarda et, détournant le regard vers leurs affaires au sol, le cendré reprit.
- J’ai dit aux vieux que je prendrais le canap’ pour une nuit. Ça pose pas de problèmes.
- Je viens chez toi et je te dépouille de ton lit. Je prendrais le canapé Katsuki, ça me va très bien.
- J’avais l’air de te laisser le choix ? Hors de question que tu viennes chez moi et que tu repartes avec un mal de dos.
- Je ne voudrais pas non plus que tu dormes mal. Après, tu es d’une humeur massacrante.
Devant le regard foudroyant du blond, le bicolore éclata de rire, suivi finalement du plus petit, détendant l’atmosphère. Sinon, on peut dormir ensemble. On l’a déjà fait après tout et ça ne me gêne pas.
Les pommettes rougissant subitement, le cendré se retourna vers la porte, hochant les épaules comme si ça lui importait peu.
- C’est toi qui voit. Mon père doit être rentré. »
Les deux jeunes hommes descendirent le petit escalier et furent accueillis par le père du cendré. Les quatre adultes passèrent à table, enchaînant les questions concernant Todoroki, curieux de découvrir un peu plus un ami de leur fils autre que Kirishima, Hanta, Mina ou Izuku.
Shoto participait activement à la discussion, parlant de lui, de sa récente amitié avec le blond, de ses passions et toute autre question qui pouvait lui être posée.
Une fois le repas terminé et la table débarrassée, Masaru annonça joyeusement une sortie à la patinoire en famille, observant les deux jeunes hommes fraîchement arrivés.
Shoto, cachant un infime sentiment de malaise, observa Bakugou à ses cotés qui souriait à cette annonce. Lorsque le cendré se tourna vers le bicolore, les yeux pétillants, celui-ci n’eut pas le courage de lui avouer ce secret honteux et, par conséquent, accepta ‘avec plaisir’ l’invitation. Sauf qu’il ne savait pas patiner.
Son secret fut très vite découvert. Rien qu’en marchant sur le sol ferme avec les patins aux pieds, le bicolore avait manqué de tomber, ce qui avait étonné le cendré. Connaissant son alter, ce dernier était persuadé que Shoto savait patiner. Ça lui paraissait même une évidence. Alors quand, une fois rentré d’un bond sur la glace, Katsuki se tourna vers un bicolore hésitant et le vit descendre sur la glace, un air peu rassuré sur le visage, Bakugou s’était dit que le bicolore se moquait de lui. Il changea vite d’avis devant le magnifique plat-cul que le garçon subit après une première tentative d’avancer sur la surface gelée.
Katsuki sentit une peur, minime mais bien présente, face à la chute du garçon. Puis, voyant ce dernier grimacer et tenter de se relever dans un lamentable échec, rampant presque sur la glace, le cendré éclata de rire. Un fou rire où il n’arrivait pas à s’arrêter, les larmes aux yeux, se tenant le ventre tout en étant secoué de légers spasmes. Les parents du garçon avaient les yeux exorbités face à l’éclat de rire de leur fils et Shoto, stoppant ses tentatives infructueuses, s’assit sur la glace, observant le garçon explosif avec tendresse, tout en croisant les bras, un air faussement contrarié sur le visage. Il ne put s’empêcher de se dire que Katsuki était magnifique ainsi et il sentit une bouffée d’affection gonfler à l’intérieur de son coeur.
Se calmant tout en reprenant sa respiration, Katsuki se dirigea avec une facilité déconcertante vers le garçon, l’aidant à se relever – non sans un air moqueur.
« Alors, comme ça, monsieur le glaçon ne sait pas tenir debout sur son propre élément ?
Le sourire de Bakugou s’agrandit quand le plus grand, se sentant instable, s’agrippa fermement aux mains gantées de ce dernier.
- Oh, la ferme, ces trucs ne sont tout simplement pas pratiques. J’y arrive très bien en chaussures.
- Tch, y’en a pas deux des comme toi. Je vais t’apprendre, Shoto. »
Le sourire du cendré passa de moqueur à tendre et, commençant à patiner en arrière lentement, il fit avancer Todoroki, tremblant, lui montrant les gestes à faire.
Devant ce moment de complicité, aucun des parents du cendré ne voulut intervenir, se contentant de patiner ensemble, jetant des regards attendris aux deux jeunes hommes.
Bakugou était un excellent professeur et, bien qu’un peu impulsif, se trouvait étrangement calme avec Shoto. Si bien qu’en une petite demi-heure, le bicolore arrivait à avancer et s’arrêter de lui-même. Réussissant plusieurs fois de suite, il sourit au cendré, heureux qu’il lui ait appris comment faire.
Katsuki, plantant la pointe d’un des patins dans la glace, décida d’entamer un tour sur lui même, montrant à Todoroki comment l’effectuer. Le plus grand, aventureux, s’y tenta et manqua de perdre à nouveau l’équilibre. Puis, curieux, il demanda à Bakugou de lui montrer ce qu’il savait faire. Un air de défi brillant dans les yeux, le cendré s’élança, prenant de la vitesse, enchaînant sans aucun problème des croisés, un saut basique lui permettant de faire un demi-tour, du patinage arrière, plusieurs tours sur lui-même ainsi qu’un équilibre, revenant vers un bicolore impressionné, en équilibre sur une lame.
« Comment tu fais ça, Katsuki ? On dirait un pro !
- J’en suis loin, juste mes parents m’amenaient souvent ici donc j’ai eu du temps d’entrainement. Puis, j’aime être bon dans n’importe quel domaine que je commence. Donc j’ai continué jusqu’à réussir. Avec un peu d’entraînement, tu y arriveras toi aussi ! »
Le cendré lâcha un rire et donna une tape dans le dos du plus vieux qui, sentant son frêle équilibre menacé, agita ses bras, évitant une chute par miracle et jetant un regard noir au garçon qui l’accompagnait.
Après cette éprouvante sortie, le bicolore avait été ravi de retrouver la terre ferme et ses mésaventures continuaient de faire rire toute la famille Bakugou. Le soir, ils dinèrent au restaurant et Shoto insista pour leur offrir, réussissant, après avoir tenu tête à Mitsuki – d’une manière tout à fait polie – à régler l’addition.
Le soir, chez les Bakugou, c’est posé dans le canapé du salon qu’ils avaient regardé un film tous ensemble – après une bonne douche – avant que les deux parents ne décident d’aller se coucher. Todoroki et Bakugou avaient prolongés d’un second film avant d’aller se coucher ensemble. Dans la pénombre de la pièce, les deux garçons s’étaient mis dos à dos mais aucun des deux n’arrivait à trouver le sommeil. Faisant demi-tour et observant le dos du cendré, Shoto se décida à venir enlacer ce dernier, comme il y a un mois chez lui, passant son bras autour de sa taille, sa main remontant vers le torse du garçon, et collant le sien contre le dos de Katsuki, le bicolore enfouissant son nez dans les doux cheveux du plus petit.
Le cendré se sentit protégé dans cette étreinte et, prenant une profonde inspiration, fermant les yeux, se laissa aller, frissonnant légèrement en sentant le souffle chaud de Shoto contre la peau nue de sa nuque. C’est dans cette position, où tous deux étaient curieusement proches, que les deux hommes se sentaient le mieux. Ils trouvèrent le sommeil en quelques minutes.
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Hey ! Chapitre 15 en ligne et une journée émotionnelle pour nos deux héros ! ;)
J'espère que ce chapitre vous a plu, je vous souhaite une bonne rentrée à tous ( ou une reprise du travail ^^) ( perso la mienne n'est que le 9 ! ) et je vous dis à dimanche prochain pour le chapitre 16 et la suite du weekend !
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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