Chapitre 11
Enquête et sortie.
Intrigués tous les deux, ils trouvèrent rapidement un créneau commun, se rejoignant à l’appartement de Shoto le jeudi après-midi. Ce jour là, Bakugou avait eut la chance de ne travailler que le matin et Todoroki ne prenait que le soir à onze heures.
Lorsque le cendré frappa à la porte, il fut accueilli – après de longues secondes d’attente – par un bicolore ensommeillé, encore en pyjama, les cheveux en bataille et baillant à s’en décrocher la mâchoire.
Katsuki entra, une copie des dossiers de police en main, laissant Shoto refermer derrière lui. Il posa les dossiers sur la table du salon et demanda rapidement au garçon s’il avait mangé. Il eut en réponse un mouvement de tête négatif. Puis il vit le propriétaire de l’appartement se diriger vers sa salle de bain. Bakugou en déduisit qu’il se douchait – chose confirmée par le bruit de l’eau – et, afin de gagner du temps et parce qu’il avait faim lui aussi, se décida à fouiller le réfrigérateur et les placards du bicolore.
Quand Shoto sortit de la salle de bain, en jeans et t-shirt à la main, il vit Katsuki qui cuisinait, l’air concentré. Sur le coup, il fut surpris de l’audace du garçon puis, se souvenant que Bakugou n’était pas du genre à hésiter, il s’approcha tout en enfilant son t-shirt.
« Ma cuisine est devenue tienne on dirait. Katsuki prit un air renfrogné mais Shoto avait perçu la brève gêne du garçon, ce qui lui fit étirer ses lèvres imperceptiblement.
- J’ai voulu gagner du temps, c’est tout. Ce dossier me pèse et j’aime pas me sentir inutile.
- Moi aussi j’aimerais bien en savoir un peu plus. En tous cas, ça sent très bon. »
Évitant de répondre, Katsuki, avec l’aide du garçon, mit la table pour deux et ils mangèrent quelques minutes après.
« Bakugou, c’est délicieux ! J’ignorais que tu cuisinais aussi bien.
- Qu’est-ce que tu veux, je suis bon dans tout ce que je fais ! Le cendré avait retrouvé son air fier de lui, ce qui amusa le bicolore.
- Ne cuisine pas trop pour moi, je pourrais vite y prendre goût.
À ce commentaire, Katsuki pinça les lèvres, sentant la chaleur lui monter aux joues. Il se reprit le plus vite qu’il put. Bien sûr qu’il n’y avait pas de sous-entendus dans la phrase du garçon.
- N’y compte pas trop, double-face.
- J’y pense, au lieu de ce vieux surnom, tu pourrais m’appeler par mon prénom, ou simplement par mon nom.
- Quoi ? Tu rigoles, ce surnom te vas beaucoup trop bien pour que j’arrête ! Les deux héros rirent quelques instants avant que Shoto ne reprenne la parole.
- C’est comme tu veux, Bakugou. »
Le repas se finit et, débarrassant rapidement la table, Katsuki ouvrit les rapports sur les deux meurtres. Shoto revint quelques instants après avec ses rapports et lut ceux qu’ils ne connaissaient pas dans le calme. Puis, commençant à en discuter, ils firent le rapprochement.
Les crimes avaient été commis dans des zones différentes, les sections de police affectées n’étant pas les mêmes, chaque section s’était dit être tombé sur un psychopathe. Or, les crimes étaient similaires en tous points. Les victimes d’abord égorgées afin qu’elles ne crient pas, le démembrement effectué avec les mêmes techniques, les corps dissimulés, peu de sang malgré la boucherie mise en place et, surtout, aucun indice mis en évidence. Les couples assassinés n’avaient, de plus, rien en commun d’après les recherches.
Soupirant de frustration, une main enserrant sa chevelure, Bakugou cherchait un lien quelconque. Les méthodes étaient trop similaires pour qu’il n’y ait aucun lien. Il sentit une main se poser sur son épaule et sursauta, remarquant Shoto qui lui tendait une tasse de thé.
Il n’avait même pas vu le garçon quitter sa place et encore moins entendu la bouilloire siffler. Il soupira, prenant la tasse entre ses mains.
« Toi non plus, tu ne trouves pas de lien entre les victimes ? Katsuki planta ses orbes dans celles de Shoto, une pointe d’énervement palpable.
- Non, rien. Chaque fois que je crois avoir un lien, y’a au moins l’un des couples qui n’en fait pas partie. Ils ne fréquentaient pas les mêmes établissements, vivaient dans des quartiers différents, ne se connaissaient pas du boulot…
- Ils n’avaient pas non plus de passions communes, ne partaient pas en vacances au même endroit. Certains avaient de bonnes situations tandis que d’autres vivaient plus difficilement, tous n’étaient pas mariés… Shoto soupira, reprenant place face au blond. Je ne sais plus où chercher.
- Tch, moi non plus…
Ils restèrent quelques minutes dans le silence, buvant quelques gorgées de leur boisson chaude. Puis Todoroki, tout en buvant son thé, regarda à nouveau les dossiers devant lui.
- On doit passer à coté d’un détail. Mais on est des héros, alors on va trouver. Leurs familles comptent sur nous.
Katsuki observait l’air sérieux du bicolore. Cette facette passionnée et ce regard ferme, que rien ne détournerait, le rendait affreusement sexy. L’attitude parfaitement dominante d’un ‘daddy’. À cette pensée, Katsuki monta complètement rouge. Il sentait ses joues irradier alors, prenant de lentes inspirations, il atténua les rougeurs de son visage, remerciant intérieurement la concentration de Todoroki. Puis, se repenchant sur les dossiers quelques instants, il releva la tête vers Shoto.
- Ils étaient tous parents. Le bicolore releva la tête, sans comprendre où le garçon voulait en venir.
- Oui, je l’ai lu. Et alors ?
- C’est leur seul point commun. De plus, du coté des enfants, le premier couple avait signalé la fugue de leur fils ainé deux jours avant leur assassinat, pour le second, l’un de leurs enfants à disparu et, pour les deux derniers, une petite fille semble avoir disparue puisqu’elle reste introuvable depuis vingt-sept heures maintenant et le jeune ado de la dernière famille aurait fugué également.
- Et bien, deux familles avec des difficultés, un enfant disparu et une jeune fille déboussolée qu’on va certainement retrouver sous peu. Je ne vois pas vraiment le point commun. De plus, on a deux enfants uniques et deux familles nombreuses.
- Le point commun c’est qu’il manque à chaque fois un enfant, peu importe les circonstances.
Le bicolore réfléchit quelques instants puis, plongeant son regard dans celui de son vis-à-vis, repris la parole.
- Tu penses que l’objectif réel était les enfants ?
- C’est possible. Il faudrait se renseigner auprès du registre des alters pour savoir ce qu’ils possèdent comme particularité.
- C’est une bonne idée. Mais, si tu as raison, on a quatre disparitions sur les bras.
- Je sais…
- N’empêche, je me demande comment l’idée t’est venue. »
Les joues du cendré se teintèrent de rose et il regarda sa tasse de thé, ce qui augmenta la curiosité du bicolore. Mais sa question demeura sans réponse, Katsuki ne pouvant pas décemment lui dire pour quelles raisons il avait pensé aux ‘papas’.
Ils continuèrent de chercher un autre lien plausible tout en dinant ensemble et, voyant l’heure déjà bien avancée, décidèrent d’en faire part aux policiers et de se revoir une fois le registre consulté.
Puis, une fois le blond parti, Shoto se prépara afin d’aller à son agence tandis que Katsuki rentra chez lui, la tête pleine de questions.
Le vendredi soir était arrivé. Les deux jeunes hommes n’avaient pas eu le temps de se revoir mais continuaient d’échanger des messages réguliers. Katsuki s’était renseigné sur les alters des jeunes disparus et, effectivement, ils en avaient tous, dont certains pouvaient s’avérer intéressants. Télékinésie, et manipulation de l’eau pour les deux ‘fugueurs’, transformation pour le petit garçon ainsi que ‘sirène’ pour la jeune fille.
Après leurs recherches, la police avait regroupé les crimes et lancé des avis de recherche pour les enfants.
Ne pouvant rien faire de plus dans l’immédiat, Katsuki venait d’enfiler une chemise noire entrouverte, se préparant à sortir. Le lendemain – samedi donc – il ne travaillait que dans l’après-midi alors, écoutant les conseils du bicolore, il avait prévu de sortir s’amuser et de ‘créer de nouveaux souvenirs’. Ça faisait maintenant un mois qu’il se retrouvait célibataire et, bien qu’il éprouve toujours un grand manque dû à l’absence de Denki, il avait fini par se faire une raison. Kaminari ne reviendrait pas. Il avait définitivement tourné la page. Shoto avait raison, c’était à son tour de passer à autre chose, même si ce n’était pas du sérieux, même s’il n’y avait pas d’amour. Alors, ce soir, il sortait dans un bar et comptait bien draguer un peu. Peut-être que de beaux yeux l’aideraient à gommer le vide qu’avait laissé l’électrique et combleraient le manque d’affection qu’il ressentait au fond de lui.
Une chose était sûre, Denki pourrait se vanter d’avoir grandement impacté la vie de Katsuki, et ce jusqu’au bout. Lui qui n’avait jamais été du genre à s’apitoyer sur son sort ne s’était jamais senti aussi démuni et impuissant que ce mois-ci. Mais il comptait faire ce qu’il fallait pour faire changer les choses, et poursuivre sa vie sans le blond et la tête haute. Il était Katsuki Bakugou après tout.
Enfilant un manteau par-dessus sa chemise, gardant précautionneusement ses clés ainsi que son portefeuille dans ses poches et son portable en main, il quitta son appartement, prenant un air débordant de confiance. Il marcha à travers les rues jusqu’à un petit bar où il avait déjà été quelques fois. Il y avait une bonne ambiance et les personnes qui le fréquentaient étaient clairement là pour s’amuser sans arrière-pensées. Il s’y était déjà fait draguer par des hommes comme des femmes, donc il était quasiment certain d’avoir une opportunité là-bas.
Il entra dans l’établissement, la chaleur ambiante lui faisant tomber le manteau qu’il avait mis. Les lumières étaient tamisées dans des tons orangés plaisants, donnant une atmosphère enivrante. La musique, suffisamment forte sans pour autant assourdir les personnes présentes, était rythmée et donnait envie de se déhancher sur la petite piste à disposition qui désemplissait rarement. De l’autre coté, les tables étaient bien chargées, des personnes riant et parlant, une ambiance animée et chaleureuse. Katsuki s’assit sur l’une des chaises du bar, se laissant tenter par un whiskey.
La barmaid lui présenta un verre ciselé contenant un liquide ambré et Bakugou en prit une gorgée, savourant l’arôme boisé et puissant de sa boisson. Il ne fallut pas bien longtemps avant qu’une jolie brune ne prenne place à coté de l’explosif, lui adressant des regards en coin. La jeune femme commanda un cocktail et, tentant sa chance, amorça une discussion avec Katsuki. Ce dernier, ne voulant pas que la demoiselle perde son temps, lui fit rapidement comprendre qu’elle n’était pas vraiment son style et, après quelques minutes de plus, la jeune femme se dirigea vers la table où se trouvaient ses amis.
Le cendré avait le regard perdu, faisant tourner sa boisson dans son verre. Pour une fois, ses pensées ne l’avaient pas ramené directement à Denki, mais plutôt à son enquête avec Shoto. Il était sorti pour s’amuser et voilà qu’il pensait travail. Il soupira, finissant d’une traite son verre.
Du coin de l’œil, il remarqua la présence d’un homme qui venait de prendre place à ses cotés. Il s’agissait d’un brun avec de beaux yeux gris. L’homme lui adressa un sourire et entama une conversation.
« Dure journée ?
- Pas plus que d’habitude. Pourquoi ?
- Tu avais l’air pensif et ton verre n’a pas fait long feu. Katsuki porta un peu plus d’attention à l’homme assis à ses cotés. Il était bien habillé et avait, lui aussi, commandé un whiskey. Plutôt charmant, il fallait l’avouer. Enfin, tu es sorti prendre un verre pour célébrer le week-end ?
- Plus pour passer du bon temps. S’amuser un peu. Le cendré passa brièvement sa langue sur sa lèvre inférieure, adoptant une posture désinvolte. Après tout, il fallait savoir être clair dans ses intentions. Le geste ne passa pas inaperçu aux yeux du brun. Exécutant le même geste, mais avec la lèvre supérieure, il reprit la discussion.
- Tu as raison, il faut profiter de la vie. Je t’offre un autre verre ? »
Le sourire charmeur du brun fit augmenter celui, malicieux, du cendré qui hocha simplement la tête. Il savait qu’il plaisait mais il avait oublié à quel point c’était agréable de se faire draguer, de jouer le jeu de la séduction. Concentré dans le dialogue avec l’homme, Katsuki se sentait étrangement bien. Les orbes grises de son homologue l’ensorcelaient, l’emmenant dans un endroit où, le temps d’un instant, Denki tout comme les vilains, tous, avaient disparus.
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Hey ! Voici le chapitre 11, déjà !
Je sais que je ne réponds pas a tous les commentaires mais je les lis tous, et je vous remercie de les poster et de donner vie à cette histoire !
J'espère que ce chapitre vous plaira, et je vous dis à la semaine prochaine pour le chapitre 12 ! ;)
Baiser monochrome,
-DianaV🌺
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