8.
Je vais être un peu moins régulière sur cette chronique en attendant que je finisse celle de Joker, sorry. 🖤
IMEN
J'entre dans le salon après lui avoir fermé la porte au nez. Personne ne parlait et l'atmosphère était hyper tendue au salon.
Je m'avance vers veux et croise au passage le regard sournois de Hamid. J'en suis sûre, il sait très bien ce qu'il s'est passé ce petit fils de pute.
Hamid : Pourquoi il est pas rentré ?
Moi : C'était pas votre collègue. C'est quelqu'un qui s'est trompé de porte.
Hamid : Hm.. je vois.
Il tourne la tête vers mes parents avec toujours ce sourire moqueur collé au visage puis s'adresse à ma mère en se redressant.
Hamid : Bon je pense que je vais y aller moi. Merci pour le thé et pour votre accueil.
Papa : Mais on a pas fini d..-
Hamid : Je suis très occupé Ali tu sais. Et puis je n'ai pas le temps de déblatérer sur ce que vous pensez que j'ai fait.
Papa : Mais c'est toi même qui m'a dit de ne pas en parler hier ! TU M'AS MENACÉ HAMID !
Hamid réajuste sa veste de costard en riant.
Hamid : Moi ? J'ai jamais fait ça.
Il a pas de cœur lui non plus j'y crois pas. Je me retenais tellement de l'étrangler vous savez pas.
Papa : Hamid je travaille pour toi depuis plus de 5 ans tu peux pas me faire ça.
Hamid : C'est simplement la sélection naturelle Ali. Quand t'es trop bon la vie te joue des mauvais tours tu sais.
Moi : Sauf que là c'est vous qui lui avez fait du tord.
Il tourne la tête vers moi en haussant les épaules.
Hamid : ..on trouvera bien un autre comptable.
Putain ce connard appuie sur ce qui fait mal à ce que je vois. Et dire qu'il était de mèche depuis le début avec ce salopard et qu'ils font ça juste parce que l'autre fou souhaite satisfaire son obsession envers moi m'énerve à un point inimaginable.
Papa : Mais pourquoi tu me fais ça Hamid ? Pourquoi hein ?
Hamid rigole à nouveau en me regardant.
Hamid : Demandez à votre fille.
J'avais tellement envie de le boxer w'Allah. Je me contente simplement de lever la tête vers papa qui ne comprenait rien à ce qu'il disait.
Papa : Comment ça ?
Hamid : Passez une bonne journée.
Il attrape son téléphone et s'apprêtait à s'en aller lorsque papa le retient par le bras droit.
Putain c'est vraiment pas le moment surtout que les 20 minutes que Yacine nous avait accordé avant qu'il ne les agresse sont bientôt écoulées maintenant.
Papa : Atten..-
Moi : Papa, laisse le partir.
Il lève la tête vers moi, étonné, et relâche son emprise juste avant d'accompagner Hamid du regard jusqu'à la porte.
Juste avant de l'ouvrir et de la franchir, Hamid fait subitement volte face et incline la tête dans ma direction.
Hamid : J'espère qu'on va bien s'entendre ma belle.
Il la claque sans que je ne puisse rien dire.
Papa et maman me regardaient maintenant avec une incompréhension évidente dans le regard.
Papa : Qu'est-ce qu'il s'est passé benthi (ma fille) ?
Maman : Pourquoi il dit que c'est à cause de toi ?
Serine débarque soudainement dans la pièce en s'attachant les cheveux.
Serine : Alors ? Vous avez eu des aveux ?
Je lui fait signe que non puis détourne mon attention vers mes parents. Je sais vraiment pas comment m'y prendre w'Allah.
Cette histoire est complètement folle et j'arrive pas à réaliser qu'un putain de psychopathe vient de me demander en mariage alors qu'on s'est vus simplement 5 minutes.
Moi : Je sais pas comment vous expliquer tout ça w'Allah.
Maman : On t'écoute ma fille.
Je les regarde en hésitant un peu. Sérieusement comment je peux leur annoncer mon mariage sans faire impasse sur le pourquoi du comment hein ?
Putain un mariage j'y crois pas. Même le mot sonne bizarre c'est trop perturbant.
Papa : T'as pas intérêt à me mentir ma fille.
Je lève la tête vers lui et soupire. Et puis merde. J'avais l'intention de simplement leur dire que j'allais me marier mais je peux pas leur cacher ce genre de détail.
Ce serait trop louche et trop brusque.
Moi : D'accord mais s'il vous plaît ne vous énervez pas et écoutez attentivement tout ce que je vais dire.
Serine viens s'asseoir à côté de nous en fronçant légèrement les sourcils.
Serine : T'as des problèmes toi aussi Imen ?
Moi : Non t'inquiète pas.
Je joue nerveusement avec mes cheveux et commence par leur parler de lorsque j'ai été enlevée y'a quelques semaines. On en avait plus jamais parlé depuis et je ne leur avais donc pas donné le nom du ravisseur, Ibrahim.
Papa : Et c'est quoi le rapport avec tout ça dis moi ?
Moi : Baaaaah c'est là que j'interviens.
Ils ne disent rien et m'écoutent en silence. J'en profite pour faire le lien avec le blanchiment d'argent. J'en ai parlé assez rapidement et je voulais en finir vite avant que Yacine n'arrive.
Serine : Attends si j'ai bien compris, toute cette histoire de chantage c'est parce qu'un putain de pervers narcissique est tombé amoureux de toi ?
Elle a réussi a tout résumer en 5 secondes.
Moi : Ouais, voilà..
Maman : Et ce Ibrahim, l'employeur de ton papa, est aussi celui qui t'a enlevé ?
Moi : Oui.
Maman : Mais attend ma fille, pourquoi ce tahane t'a enlevé déjà ?
Je hausse les épaules. D'ailleurs faut vraiment que je parle à Sofia de toute cette histoire, elle m'a complètement évitée depuis et le fait qu'elle soit possiblement enceinte m'intrigue de plus en plus.
Moi : C'était une erreur.
Maman passe une main sur son visage en soupirant tandis que Sofia gratte nerveusement sa nuque.
Maman : Et vu que tu as dis non ils vont continuer leur chantage c'est ça ?
Je ris nerveusement sans le vouloir. Ah ma petite maman c'est pas tout à fait ça.
Moi : Pas vraiment.
Serine : Comment ça ?
Moi : J'ai accepté.
Ils m'ont tous les trois regardé en fronçant les sourcils juste avant de lâcher un petit cri.
Serine : Mais tu vas pas bien toi ?!
Maman : Imen tu te fous de moi c'est ça ?
Moi : Maman je savais pas quoi faire. Mais sérieux.. vous vous rendez compte au moins du bordel que c'est ?
Serine : Et toi tu te rends compte que c'est un mariage qu'il te propose là ? C'est pas un date.
Moi : Et donc ? Le divorce c'est permis en France hein.
Maman : Mais hbiba (ma chérie) tu te rends compte de la dangerosité de cet homme ? Il en est venu à te faire un ultimatum pour que tu le côtoies. C'est tellement malsain w'Allah.
Moi : Je sais maman, je sais mais tu sais très bien que je peux me défendre toute seule.
Maman : J'en ai rien à faire que tu sois un peu plus forte que les autres filles Imen. C'est un homme. Tu t'imagines ce qu'il pourrait te faire quand vous serez seuls ?
Moi : J'en suis pleinement consciente mais c'est comme ça. Et puis je vais pas rester avec lui jusqu'à la fin de ma vie hein.
Serine : Et tu comptes faire quoi alors ? Si il t'a demandé en mariage Imen c'est pas pour une semaine.
Je croise les jambes en soupirant. Papa était resté silencieux jusqu'ici et nous écoutait simplement.
Moi : Il m'a dit que les preuves de l'implication de papa dans leur bourbier disparaîtront dès qu'on sera mariés.
Serine : Et tu le crois ?
Moi : On a le choix peut-être ?
Maman : ..ma fille j'espère que tu y as mûrement réfléchi.
Moi : Bien sûr que oui. Ou du moins j'ai accepté en attendant de voir un avocat spécialisé en droit fiscal.
Serine : Tu en connais un ?
Moi : Alba devrait pouvoir me trouver ça.
Maman se lève subitement et part prendre un verre d'eau. Ça devait être assez dur à avaler pour elle tout ça.
Serine : Yacine sait ?
Moi : Non et je compte pas lui en parler pour l'instant. On est pas encore sûrs du fait qu'il n'y ait pas d'autre option donc il a pas à savoir.
Serine : Ouais t'as raison.. il peut être un peu trop impulsif parfois.
J'acquiesce et tourne la tête vers mon père qui était en train de rouler une cigarette en silence. Le fait qu'il n'avait pas du tout participé à la conversation m'avait beaucoup déstabilisée.
Moi : ..pourquoi tu dis rien baba ?
Il laisse échapper un long soupir et lève la tête vers moi en coinçant la cigarette entre ses lèvres.
Papa : Tu es en train de payer pour ma bêtise ma fille et je me sens mal.
Je le regarde en m'asseyant à ses côtés et pose une main sur la sienne. Ma gorge se nouait un petit peu aussi.
Moi : Papa c'est pas de ta faute. Y'a des fous dans notre monde, c'est comme ça.
Papa : Si j'avais fait plus attention ils auraient pas pu te forcer à faire ça.
Je passe une main sur sa joue en souriant tristement.
Moi : Baba arrête de dire ça. Vu comment il était déterminé, il aurait pu faire tellement pire à notre famille.
Il allait répliquer lorsqu'un bruit sourd retentit. Je fronce légèrement les sourcils et vois Yacine débouler dans le salon.
Je l'avais presque zappé celui-là.
Yacine : Wesh vous m'avez oublié ou quoi les khey ?
Moi : Totalement.
Il nous regarde en fronçant légèrement les sourcils puis vient se poser en face de nous en mangeant son Twix.
Yacine : C'est quoi ces têtes de déterré que vous avez là ? Vous avez pas réussi c'est ça ?
Serine était sur le point de lui dire mais je couvre sa voix en parlant un peu plus fort.
Moi : Il a eu une urgence donc il a dû partir avant qu'on puisse le faire avouer.
Yacine : Ah.
Il se jette sur le canapé en regardant maman arriver.
Yacine : Wesh t'es toute pâle mama tu vas bien ?
Maman : ..oui.
Je la regarde s'asseoir puis attrape mon téléphone et sors de la pièce pour appeler Alba. J'ai pas de temps à perdre, faut que je sache à quoi m'attendre d'un point de vue juridique.
Elle répond au bout de deux sonneries.
Alba : Ouais ?
Moi : Alba j'ai trop besoin de toi là.
Alba : Dis moi.
Moi : Tu peux m'envoyer le numéro d'un des collègues de Mehdi s'il te plait ?
Alba : Pourquoi ? T'as des problèmes juridiques Imen ?
Moi : Je t'expliquerai plus tard mais j'en ai besoin maintenant.
Alba : T'as besoin de parler à quelqu'un dans le domaine c'est ça ?
Moi : Oui mais j'ai juste besoin de renseignements.
Alba : Bah passe au cabinet de Mehdi dans ce cas je vais le prévenir. Il pourra t'aider normalement.
Moi : T'es sûre ? Il est pas trop occupé là ?
Alba : T'inquiète pas pour ça. Il va trouver un moment pour toi.
Moi : Merci w'Allah je te revaudrais ça ma belle.
Je raccroche et attrape mon sac juste avant de m'avancer dans le salon.
Yacine hausse les sourcils en se redressant lorsqu'il me voit sur le point de sortir.
Yacine : Tu vas où toi ?
Moi : Eh Yacine, j'ai 21 ans t'as oublié ? Je sors quand je veux 3afrit.
Il éclate de rire et tourne la tête vers Serine et mes parents.
Yacine : Vous voyez ? Elle, elle agit normalement.
Je ne prête pas plus attention à ce qu'il dit et emprunte les clés de voiture de Yacine juste avant descendre et de démarrer à toute vitesse.
J'ai gagné du temps en acceptant cette demande folle mais j'ai pas réalisé que si jamais Mehdi ne pouvait pas m'aider, je serais obligée de me marier avec ce psychopathe.
-
Je me gare devant le cabinet d'avocats dans lequel travaille Mehdi, le fiancé d'Alba, puis monte à l'étage en vitesse.
Je le trouve calé à son bureau, un téléphone à la main.
Mehdi : Alba vient juste de m'appeler, t'as des blem-pro Imen ?
Moi : On va dire ça.
Je m'assieds et pose mon sac sur son bureau en le regardant.
Moi : J'ai des questions à te poser.
Mehdi : Je t'écoute.
Moi : Alors voilà, imaginons que tu sois comptable dans une enseigne qui blanchit de l'argent.
Mehdi : Hm.
Il me verse une tasse de café et la pousse devant moi. J'avale avec plaisir une gorgée puis lève la tête vers lui.
Moi : Les revenus qui sont déclarés sont donc anormalement gonflés. Et les bilans qui confirment ces chiffres sont signés par le comptable, tu vois ?
Mehdi : Ouais.
Moi : Dans ce cas dis moi tu penses que c'est le comptable ou le gérant qui va tout prendre à la gueule si le service des fraudes vérifie ?
Il soupire en croisant les bras.
Mehdi : Alors déjà Imen commence par me dire de quel type d'enseigne tu parles.
Moi : C'est un hôtel.
Mehdi : Je vois. Je suppose donc que l'argent sale est blanchi par le biais de suites vides qui sont bookées comme réservées c'est ça ?
Moi : Franchement j'en sais rien du tout Mehdi, je sais juste qu'ils blanchissent.
Mehdi : D'accord.. alors premièrement faut que tu saches que ces bilans doivent toujours passer par l'employeur. Et normalement c'est lui qui en a toute la responsabilité.
Moi : Oui sauf que imaginons que son patron lui a légué toute cette partie de la direction et que les papiers sont tous signés par LUI.
Il me regarde quelques secondes sans rien dire.
Moi : S'il te plaît dis moi que y'a un moyen d'éviter cette situation Mehdi.
Mehdi : Franchement Imen dans une entreprise c'est toujours au PDG qu'on va reprocher des choses.
Putain de merde j'en étais sûre, ses menaces étaient que du blabla finalement. Mon visage s'est illuminé d'un seul coup.
Moi : Donc le comptable est hors de danger c'est ça ?
Mehdi : Attends j'ai pas fini de parler. L'employeur va bien sûr avoir des problèmes avec la justice mais ça veut pas dire que le comptable va pas être jugé lui aussi.
Moi : Quoi ?
Mehdi : Si on parle bien de blanchissement d'argent dans un hôtel et à grande échelle, ils risquent tous les deux beaucoup d'années de prison.
Mon cœur a lâché. Je savais pas quoi dire.
Donc ce fou met en jeu sa liberté et celle de mon père juste pour m'avoir ?
Mehdi : Après si tu peux prouver que le comptable n'a rien à voir dans ces bilans gonflés ça devrait aller.
Je soupire en me massant les tempes. J'angoissais tellement que j'arrivais plus à respirer sereinement.
Mehdi : Tu peux pas le prouver c'est ça ?
Moi : Nan Mehdi... je suis piégée.
Mehdi : ..c'est de ton père qu'il s'agit hein ?
Je lève la tête vers lui en acquiesçant lentement avec la tête.
Mehdi : T'inquiète pas Imen, je vais t'aider à arranger tout ça.
Moi : Tu peux pas Mehdi, tu peux pas.
Mehdi : Ton père a vraiment rien contre lui ?
Moi : Nan..
J'avale d'une traite tout le café qu'il restait. J'ai plus le choix à ce que je vois.
Moi : Dis moi Mehdi si les compte rendus financiers signés par mon père disparaissent il se passe quoi ?
Mehdi : On pourra rien plus lui reprocher normalement. Pourquoi ?
Je soupire longuement en fermant les yeux puis attrape mon sac en levant la tête vers lui.
Moi : T'inquiète pas. Et merci encore d'avoir pris du temps pour moi Mehdi, je te suis redevable sur ce coup.
Il rigole légèrement puis me sourit en me tapant amicalement l'épaule.
Mehdi : T'es la miff, Imen. Si t'as besoin de la moindre chose tu m'appelles.
Je lui rend un sourire chaleureux puis me lève.
Moi : On se voit pour manger avec Alba samedi du coup ?
Mehdi : Ouais. Prend soin de toi.
Je sors en vitesse de là et croise au passage quelques uns de ses collègues que je salue juste avant de m'éclipser.
Je descend dans la rue et me met à chercher mes clés de voiture dans mon sac à main. Putain de merde j'étais en train de trembler.
Je suis coincée là et j'ai plus le choix. J'avais un infime espoir que je pouvais m'en sortir juridiquement mais c'était peine perdue finalement.
C'est comme si j'étais la souris coincée entre les griffes du chat. Et ça me répugnait.
J'étais en train d'ouvrir ma portière lorsque mon téléphone se met soudainement à vibrer. Je jette un œil et vois que c'était un numéro inconnu.
Je peux vraiment pas m'échapper, hein ?
(je l'ai fait archi longue j'en peux plus😭)
J'espère que vous avez aimé hehehe ❤️
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