6.












KARIMA

Les enfants étaient montés à l'étage depuis un moment et il ne restait plus que moi et Ali dans la cuisine.

Moi : Tu penses que ça va marcher ?

Ali : Je sais pas 3omri. Mais si ça marche pas, on a plus aucune chance.

Moi : Tu peux aller porte plainte non ?

Ali : C'est ma parole contre la leur. Et tu sais très bien que faut pas s'en prendre aux gens de pouvoir Karima.

Je soupire longuement et le prend dans mes bras.

Moi : Je te laisserai pas aller en prison Ali. Même si je dois tuer pour ça.

Ali : *soupire* Bon je vais aller faire ma prière. Je vais demander à Dieu de l'aide 3omri, c'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant.

Je le regarde sans rien dire et le suis dans la chambre. J'avais besoin de repos et de me recueillir moi aussi. Le matinée a été très mouvementée si on peut dire ça.
En tout cas, j'espère que ça va bien se passer demain parce que sinon je sais pas ce que je ferais sans mon mari, surtout que j'ai 4 enfants.










IMEN

10h56.

J'ai pas du tout dormi de la nuit. Ça me hantait littéralement je vous jure : je me faisais des scénarios impossibles dans ma tête.
Je m'étire puis jette un œil à l'heure qu'il est : j'ai pas mal dormi quand même hein. Je pousse un peu la couette puis m'assieds sur mon lit en croisant les bras.

La porte s'ouvre subitement sur Serine.
Elle me regarde longuement puis vient finalement s'asseoir à côté de moi.

Serine : T'es sûre de toi ?

Moi : *rire* Pourquoi vous venez tous me voir pour me demander ça ? Je sais ce que je fais.

Serine : C'est normal, c'est notre dernière chance Imen.

Je ne lui réponds pas. La seule chose que je voulais, là, c'était que quelqu'un me dise que tout ça était une juste une blague, rien d'autre.
Elle me regarde longuement puis me prend dans ses bras : je resserre un peu plus l'étreinte.

Moi : T'inquiète pas, tout va bien se passer In Sha Allah.

Serine : Hm..

Je reste dans ses bras pendant un petit moment puis, finalement, on finit pas parler de tout et de rien. Elle essayait de dissiper mon stress en me racontant tout ce qui s'est passé à Foot Locker aujourd'hui, comme quoi son collègue, la petite frappe qui lui a tapé dans l'œil, s'est beaucoup beaucoup rapproché d'elle.
Au moins ça me change un peu les idées. C'est une sœur en or w'Allah.

Je descend dans la cuisine et prend une brique de jus puis m'assieds sur le canapé où Ayoub est en train de regarder ses dessins animés.
Ma mère passe devant la télé puisque qu'elle passe l'aspirateur. Je vois que tout le monde s'est levé assez tôt aujourd'hui.
La bande-son du générique de Bob L'Éponge passe soudainement et mon petit frère et moi on se regarde automatiquement. On la connaît pas coeur nous deux !

Je suis peut être grande maintenant mais n'oublions pas que je resterai une gamine même après 80 ans, enfin si je suis encore là.

Mon père arrive dans le salon en soupirant puis viens me caresser gentiment la tête.

Papa : Je lui ai envoyé un message, il a dit qu'il est en route.

Moi : D'accord. Et oubliez pas de rester calme, on doit pas éveiller les soupçons.

Papa : Hm. Et toi va mettre quelque chose de présentable ma fille.

J'acquiesce puis monte en haut avec ma brique de jus et un bocal de Nutella que je cache sous mes vêtements.
J'arrive dans la chambre puis avance jusque mon armoire avec ma cuillère de Nutella dans la bouche.

Je l'ouvre et je choisis un suit simple et l'enfile à la va vite. Faut faire bonne impression pour qu'ils relâchent leur méfiance.

Je me maquille furtivement et attache mes cheveux en chignon bref. Ça devrait suffire.
J'attrape ensuite mon téléphone puis envoie un message à Sofia pour lui dire de m'appeler dès qu'elle peut. J'ai beaucoup trop de choses à lui raconter et ça fait un moment que je veux parler sérieusement avec elle.

Bref j'éteins mon téléphone puis sors de ma chambre en léchant la cuillère que j'ai laissé.

Je rentre dans la chambre de Yacine en claquant la porte.
Je le trouve endormi sur le sol, à moitié-nu.Il a un lit pour faire quoi sérieusement ? Il exagère quand même, un matelas c'est mieux que le sol pour dormir tranquillement.
Je m'avance vers lui et lui retire la couverture d'un seul coup.

Moi : Yacine ? EH OH !

Je le pince. Il se frotte les yeux puis me lance un regard noir. Bah quoi ? Il doit vite partir d'ici vu que ce salopard est en route pour la maison.

Bref j'allai sortir de la chambre lorsque je sens sa main chaude s'enrouler autour de ma cheville et me tirer vers lui. Je trébuche sur son corps et je tombe sur le sol, ma tête cognant lourdement sur son bras au passage. Je grimace de douleur.

Moi : Putain t'es trop con !

Yacine : Quand t'arrêteras de me réveiller aussi sauvagement j'arrêterai de t'frapper comme ça.

Il sourit puis se lève en s'étirant. Je le toise du regard mais attrape tout de même la main qu'il me tendait.

Yacine : As-Salam Aleykûm p'tite sœur.

Moi : Bon dépêche-toi de partir Yacine, t'as 5 minutes pas plus.

Yacine : Roh.. maintenant ça me tej ? T'es trop vilaine.

Il me fait un rapide câlin puis enfile un bas du Bayern et un t-shirt juste avant d'entrer dans la salle de bain.
Moi, je descend dans le salon en léchant le reste de Nutella sur la cuillère.

Une voix inconnue retentit soudainement dans la pièce d'à côté. Putain de merde. Ils sont déjà là ?!

Je monte les escaliers 4 à 4 et cours vers la porte de la salle de bain pour bloquer la poignée avec une chaise.

Yacine : Tu fous quoi là ?!

Moi : C'est de la prévention. J'ai pas envie que tu leur saute à la gorge.

Yacine : J'suis pas un 7ayawan (animal) Imen j'peux me contrôler zeh !

Moi : *rire* Va dire ça à Soufiane qui est encore à l'hôpital.

Yacine : Il a pas dit bonjour du coup il s'est fait niquer sa mère.

J'éclate de rire.

Moi : Bon allez tais-toi. Et si t'as faim y'a des twix sous le radiateur.

Yacine : Mais ça fait quoi ici wesh ? Ça fait 30 ans j'les cherche putain.

Moi : *rire* C'est pour ça que je les ai mis là. Pour pas que tu les trouves.

Yacine : J'y crois pas t'es vraiment trop vicieuse.

Moi : Ah gars j'suis pas une Hadji pour rien.

Yacine : Si y'avait pas la porte j't'aurai tchecké. *rire*

Moi : *rire* Bon reste tranquille, ça devrait pas durer longtemps.

Yacine : Hm.. mais si dans 20 minutes t'as toujours pas ouvert j'leur rentre dedans Imen t'es prévenue.

Je le laisse parler dans son coin et prend une grande inspiration juste avant de de descendre dans le salon. À peine y ai-je mis un pied qu'un silence s'immisce subitement dans la pièce.

Je lève la tête et aperçois mes parents aux côtés d'un homme extrêmement bien habillé : il était vêtu d'un costard bleu nuit. Il devait avoir un peu plus de la vingtaine. Pour faire simple, il était super charismatique.

Enfin bref je m'avance vers le canapé puis le salue d'un sourire hypocrite. Il ne m'avait pas quitté du regard depuis mon entrée ici.
Je jette un vif coup d'œil vers les parents et voyais la l'appréhension dans leurs yeux. Putain, faut pas que je me rate.

? : Bonjour mademoiselle.

Il se redresse et me sers la main en m'adressant un sourire charmeur. Je le lui rends bien évidemment.

Moi : Bonjour. Imen, enchantée.

? : Hamid.

Il se tourne vers mon père et rigole légèrement.

? : Eh bah alors Ali tu ne m'avais pas dis que tu avais une fille aussi attirante.

Papa : Je..-

Moi : C'est normal. Savoir ce genre de choses n'a rien à faire dans une relation qui est purement professionnelle. Après, c'est vrai que certains se permettent d'abuser de la gentillesse et la naïveté de leur collègue.

Je le fusille du regard. Face à ma remarque, il rit à nouveau et tourne la tête vers moi.

Hamid : Je pense qu'on va très bien s'entendre elle et moi.

Fils de pute.
Il se retourne vers mes parents et croise les bras.

Hamid : Bon dis moi pourquoi tu m'as fait venir aujourd'hui Ali ? Je suis très occupé tu sais.

Moi : Vous trouverez bien le moment pour nous. Après tout vous savez très bien pourquoi vous êtes là.

Hamid : Ah oui et pourquoi ?

Moi : Je suis pas d'humeur à jouer avec vous. Et là vous savez pas comment je me contiens d'insulter vos grand morts.

Il hausse les sourcils en riant fort.

Hamid : C'est pas très gentil tout ça.

Moi : Envoyer un innocent en prison l'est encore moins.

Il s'arrête de net de rire et me regarde dans les yeux quelques secondes.

Hamid : Je vois pas de quoi vous voulez parler.

Moi : Ah oui ? Vous vous croyez si intouchable que ça ?

Hamid : Hmm.. oui. Et puis je le répète, je ne sais pas de quoi vous parlez.

Faut vraiment que je le fasse dire clairement qu'il est l'auteur de ce blanchiment.

Moi : Blanchir de l'argent sale peut-être ?

Il éclate de rire.

Hamid : J'ai jamais fait ça moi. Sur les papiers c'est sa signature, pas la mienne.

Moi : Vous avez vraiment pas peur de Dieu hein ?

Hamid : Je suppose que non.

J'allai parler mais la sonnerie retentit soudainement. Je tourne la tête vers mes parents en fronçant les sourcils.

Hamid : Oh ouvrez, c'est le co-propriétaire de l'hôtel. Je me suis permis de l'inviter même si vous ne le connaissez pas beaucoup.

Je me lève puis vais ouvrir sans rien lui répondre.

J'appuie sur la poignée et la porte d'entrée s'ouvre sur un homme de corpulence imposante, vêtu d'un costard totalement noir.
Je lève lentement la tête.

Ses yeux verts clairs transpercent les miens d'un seul coup. Il avait un de ces sourires moqueurs collés au visage.

? : Tu pensais vraiment que j'allai pas te retrouver Imen ?

Mon corps reste paralysé face à le nombre d'informations affluants dans mon cerveau.
Cet enfoiré va me suivre jusqu'en Enfer où je rêve ?







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