prologue ; les fleurs fleurissent
𝐌𝐄𝐋𝐏𝐎𝐌𝐄𝐍𝐄
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prologue —— les fleurs fleurissent
« Just let me go, we'll meet again soon. »
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Elle sut qu'elle allait mourir lorsqu'elle avait quatre ans. Elle n'avait pas eu la date précise, seulement une estimation donnée par les médecins : environ treize ou quinze ans. Ça lui avait paru beaucoup ce jour-là. Elle avait même fait une liste de toutes les choses qu'elle voudrait faire plus tard. La liste avait été longue et mélangeait pleins de jolies choses : elle voulait être une danseuse, astronaute, vétérinaire et voyageuse pour voir le monde. Elle l'avait montrée à ses parents, ils n'avait ni répondu ni réagi.
Le lendemain, elle n'avait pas bien compris la discussion avec ses parents. Ils lui avaient dit qu'ils étaient désolés, encore désolés, ils ne s'étaient pas arrêtés de s'excuser. Ils avaient beaucoup pleuré. Elle avait aussi pleuré, s'était dite que ses parents étaient dans cet état par sa faute, elle avait dû faire une bêtise. Mais elle n'avait pas compris pourquoi ils lui avaient demandé pardon, alors elle leur avait aussi demandé pardon.
Elle avait toujours eu pleins d'amies. Sans le savoir, elle avait été quelqu'un de très populaire. Alors quand elle a commencé à s'absenter un jour, puis deux, puis trois, tout le monde s'était inquiété. Elle avait justifié ses nombreuses absences en disant que c'était la faute de son cœur, qu'il était nul, qu'il ne marchait pas très bien, et même, qu'il était cassé.
C'étaient ce que les médecins lui répétaient sans cesse. Elle les aimait bien, les médecins. Ils étaient très gentils. Chaque fois qu'elle était à l'hôpital, ils s'occupaient de son cœur, lui répétaient qu'il allait sûrement aller mieux. Elle leur souriait toujours, car même si elle ne comprenait pas tout ce qu'ils lui racontaient avec leurs mots compliqués d'adultes, elle était contente de parler avec d'aussi gentilles personnes qu'eux.
Sa chambre avait été décorée par de gentilles dames — des infirmières qu'on les appelait —, et même si elle détestait la couleur toute blanche des murs, elle se rassurait en disant qu'elle pourrait peut-être les repeindre un jour. Ses parents venaient souvent la voir, sa petite sœur aussi. Généralement, quand celle-ci passait dans l'après-midi, elles regardaient ensembles les dessins animés sur la télévision. Sa petite sœur avait l'air heureuse, alors la malade l'était aussi.
Quand elle grandit, les séjours à l'hôpital se faisait de plus en plus souvent et durait plus longtemps. Elle avait fini par arrêter l'école et prenait des cours directement chez elle ou à l'hôpital. Ses amies étaient souvent venues la voir, mais peu à peu, sans qu'elle ne sache pourquoi, elle les vit de moins en moins, et elles finirent par l'oublier complètement. Ce fut à ce moment-là qu'elle comprit qu'elle était trop différente des autres, qu'elle n'aurait jamais une vie banale comme les autres enfants.
Elle ne bougeait pratiquement plus de son lit, avait parfois quelques difficultés à se lever ou à marcher. Le moindre effort l'essoufflait. Même les activités de l'hôpital lui étaient interdites. Un jour, elle fit une crise. D'après les médecins, sa crise de panique avait entraîné une chute de son rythme cardiaque. Ils lui avaient demandée à quoi elle avait pensé juste avant sa crise.
Elle leur avait répondu à sa mort.
C'est à partir de ce moment-là qu'elle ne trouva plus que de la pitié dans les yeux des autres. Mais elle souriait, faisait comme si de rien n'était. Car elle avait déjà embêté assez de monde comme ça.
Le soir, lorsque toutes les lumières étaient éteintes, que la dernière infirmière passait dans le couloir, elle pleurait silencieusement dans le noir.
Elle attendait sa mort, savait qu'elle n'allait pas tarder à arriver. Peut-être mourrait-elle cette nuit, demain, dans quelques mois. Sa vie se consumait lentement, jour après jour, elle voyait le temps défiler à trop grande vitesse.
Elle avait un tas de rêves qu'elle devait réaliser. Elle avait toute sa famille à aimer. Et pourtant, elle savait que tout ce qu'elle pensait vivre n'allait jamais arriver.
Elle vivait constamment avec la peur de mourir à tout instant. Puis finalement, cette façon de penser et de vivre finirent par faire partis de son quotidien. Enfin, c'était ce qu'elle se forçait de penser.
La vie pouvait parfois être si dure et merveilleuse à la fois.
Surtout lorsqu'une rencontre venait à bouleverser un quotidien et une façon de vivre entière.
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PROLOGUE TERMINÉ
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