chapitre 12 ; braver les règles
𝐌𝐄𝐋𝐏𝐎𝐌𝐄𝐍𝐄
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chapitre douze —— braver les règles
« I wanna live better days, never look back and say : could have been me. »
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— Bon, on va te laisser Kanon, annonça la mère qui se leva au même moment.
— Oui, il faut que tu te reposes si tu veux être un peu plus en forme, approuva le père à son tour.
— Merci à vous d'être passés, leur sourit Kanon. En fait, merci pour tout ce que vous faites pour moi.
Sa mère déposa un tendre baiser sur sa joue.
— Nous aimerions pourtant faire plus.
Maiko ne disait rien. Les yeux encore rouges, elle rangeait ses quelques affaires dans son sac, tout en esquivant au maximum le regard de ses parents. Elle s'approcha ensuite d'un air timide sa sœur, et l'enlaça tendrement.
— Merci, lui souffla-t-elle encore une fois.
— Merci à toi, murmura Kanon, satisfaite.
Leur regard se croisèrent au même moment. Les deux sœurs étaient chacune émue de voir l'autre heureuse après tout ce qui s'était dit. Kanon était soulagée et avait le cœur léger. Elle avait dit tout ce qu'elle avait à dire, et Maiko s'était enfin libérée du poids de ses sentiments qui avait toujours pesé sur ses épaules.
— A demain, Kanon ! lança Maiko qui sortait de la chambre, le visage rayonnant.
— Oui, on se voit demain après-midi, même heure ? ajouta son père, sur le point de passer le seuil de la porte.
— Oui ! approuva Kanon d'un vif hochement de tête. Et n'oubliez pas de faire ce que nous avons parlé.
Les deux parents opinèrent au même moment, un sourire un peu coupable et gêné aux lèvres. Kanon leur avait tout expliqué sur la situation de Maiko. Elle leur avait demandé de prendre plus sa petite sœur en considération et de l'aimer autant qu'elle aimait leur fille malade. Elle voulait qu'ils s'intéressent enfin à elle, s'occupent d'elle, et la soutiennent maintenant. Kanon espérait de tout cœur que, maintenant, Maiko ne serait plus seule.
— Au revoir, murmura la lycéenne, la gorge serrée de chagrin.
Et la porte de sa chambre se referma. Kanon poussa un profond soupir, déchirée par la peine de dire au revoir à sa famille. Elle ne les reverrait plus, c'était ainsi et sa décision. Elle avait décidé d'aller vivre son plus grand regret avant de mourir, et rien n'allait pouvoir l'arrêter.
Sa famille allait lui manquer. Elle l'aimait du plus profond de son cœur, et ne la remercierait jamais assez pour tout ce qu'elle avait fait pour elle. Ses parents l'avaient toujours soutenue, s'étaient toujours occupée d'elle dans les moindres détails. Maiko avait été une incroyable sœur, même si elle aurait voulu passer un peu plus de temps avec elle. Kanon s'en voulait que, par un peu de sa faute, Maiko n'ait jamais été très heureuse.Elle espérait qu'elle accomplirait ses plus grands rêves.
Il était dix-neuf heures. Au même moment, une infirmière entra et déposa rapidement le plateau-repas du soir à côté du lit. Elle salua ensuite gaiement Kanon et lui demanda comment elle allait, tout en changeant sa perfusion. Une fois terminé, la femme l'informa qu'une autre infirmière passera aux alentours de deux heures du matin pour changer à nouveau le produit, et lui souhaita bonne nuit en sortant de la chambre.
Kanon allait aller au festival de feux d'artifices.
Elle se releva de son lit et prit son téléphone de la table de chevet. Ses derniers messages avec Fujiko s'affichèrent. Ça y est, elle venait de lui confirmer qu'elle lui rapporterait bien un yukata. Kanon désirait absolument faire comme si tout allait bien, que c'était une sortie banale, et par conséquent, elle devait s'habiller comme l'exigeait la tradition.
Feuille et stylo en mot, l'adolescente passa à la prochaine étape de son plan. Elle écrivait un mot qu'elle allait laisser sur son lit, disant qu'elle était partie à la cour intérieure de l'hôpital. De ce fait, s'il y avait une visite imprévue d'une infirmière, elle gagnerait un peu de temps. Terminé, elle déposa le mot sur son oreiller.
L'excitation grandissait en Kanon. Jamais elle n'avait osé braver une quelconque règle, et encore moins celles de l'hôpital. Mais elle devait le faire, elle ne pourrait pas supporter l'idée de tout laisser tomber. Alors, elle enleva son cathéter et prit les quelques pilules d'antidouleurs qui lui avaient été remis sur son plateau-repas. Ça allait retarder sa prochaine crise.
Pressée, elle se dépêcha ensuite de prendre les premiers habits qui lui tombèrent sous la main, les enfila, et chaussa ses baskets usés. Elle rangea son téléphone dans un petit sac qu'elle emporta avec elle, puis sortit discrètement de sa chambre.
Il n'y avait personne dans les couloirs. Les patients étaient bien tous dans leur chambre, et le personnel médical était sûrement bien occupé à livrer les repas. Sans un bruit, Kanon se rendit jusque dans l'ascenseur et appuya sur le bouton du rez-de-chaussée. Lorsqu'elle se mit à descendre les étages un par un, elle pria intérieurement pour ne pas tomber sur un médecin ou une infirmière.
Heureusement pour elle, les couloirs d'en bas étaient vides, et elle put facilement esquiver l'accueil, bien trop occupé au téléphone. Lorsque Kanon posa le premier pied dehors, c'est comme un regain d'énergie qui la posséda. Elle prit une grande bouffée d'air frais, et observa le soleil décliner lentement dans l'horizon. Le crépuscule commençait à pointer le bout de son nez, et teintait le ciel de vives couleurs rosés et orangés.
Ce paysage émerveilla la jeune fille. Elle avait maintenant encore plus hâte d'être au festival. Mais elle devait se dépêcher. A quelques minutes de l'hôpital, un bus desservait à un arrêt juste à côté du lieu où se déroulait le festival. C'était là où Kanon avait rendez-vous avec Fujiko, Bokuto et Akaashi.
Après avoir marché, elle se trouva enfin l'arrêt de bus, et juste à ce moment, il arriva. Kanon se pressa, sortit l'argent que sa mère lui avait donné pour payer le ticket de transport. Elle n'avait assez que pour l'aller, et cela lui suffirait amplement.
Une fois le ticket composté, elle s'assit sur une place près d'une fenêtre, et observa le paysage. Elle avait demandé cet argent à sa mère, sous prétexte qu'elle voulait s'acheter quelque chose au distributeur.
Le stress faisait trembler les jambes de Kanon. Depuis sa discussion avec sa sœur, Kanon avait pris la décision de tout avouer à Akaashi, lors du lancé de feux d'artifices. Elle ne saurait sa réaction, mais elle lui devait bien toute la vérité. Et d'ailleurs, elle aurait dû lui dire il y a longtemps de cela. Peut-être auraient-ils pu simplement passer du bon temps ensemble, sans penser à se mettre en couple. Ça aurait été déjà un bon début.
Mais Kanon avait raté sa chance, et elle voulait absolument se rattraper. Elle voulait s'excuser, dire haut et fort qu'elle l'aimait, et pourquoi pas, terminer sa vie à ses côtés, comblée de bonheur.
L'adolescente ne savait pas encore comment annoncer la nouvelle à Fujiko et Bokuto. Devait-elle attendre la fin du festival ? Sûrement, elle ne voulait pas gâcher la bonne ambiance générale de la fête. Kanon devait aussi la vérité à Fujiko, cela faisait bien trop longtemps qu'elle la lui cachait.
Au bout d'un petit trajet, le bus desservit à l'arrêt prévu. Kanon descendit, la boule au ventre. Fujiko devrait déjà être là. Son regard parcourait les alentours, à sa recherche. C'est alors qu'elle entendit une voix s'écrier joyeusement :
— Youhou, Kanon, je suis là !
A l'entente de son nom, l'intéressée fit volte-face, et découvrit un peu plus Fujiko. Elle accourait vers elle, tout en faisant de grands gestes de la main. Arrivée à sa hauteur, Fujiko enlaça Kanon et lui lança avec entrain :
— Je suis trop contente que tu sois guérie et que tu aies pu venir ! On va tous pouvoir s'éclater ensemble au festival. Vite, va te changer, les garçons ne vont pas tarder à arriver !
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CHAPITRE 12 TERMINÉ
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