Prologue

Je tournais la tête et observa attentivement le paysage. Des cris, des pleurs, du sang, les chats qui se jettent à plat ventre et vous supplie de les épargner ! Quelle bande d'idiots. La nature est belle mais elle est aussi dévastatrice, si ils ne sont pas capables de comprendre cela, ils sont encore trop faibles pour mériter la vie. Enfin bon, ce n'était que de vulgaires chats d'un Sans-Fourrure, franchement ça ne m'a pas donné plus de plaisir que ça. En vérité, ma cible principale c'est la Colonie de l'Araignée. J'avais entendu dire que ces chats maîtrisaient des techniques de combat permettant de tuer deux chiens d'un coup.
Quels amateurs, j'en ai tué trois. Et tout ça quand je n'avais que 8 éclats. Franchement, cette Colonie n'a pas de quoi être fière, elle n'est rien face à moi, je suis le plus fort de tous !
Mais malgré tout ça, je ne peux pas m'empêcher de me dire que cette Colonie pourrait poser des problèmes si je décide de suivre mon plan. Il va falloir que je modifie certaines choses et je déteste faire ça !
Par contre...je pense que si j'impose une atmosphère de terreur, de regret et de tension parmi ces chats, je pourrais trouver un moyen de les éliminer un par un assez facilement. Mais comment faire ? J'ai entendu dire, d'après ma Colonie, que la Colonie de l'Araignée était la plus courageuse des six Colonies existantes. Ils n'allaient pas tomber dans ce piège assez facilement.
Oh ! Je viens d'avoir une meilleure idée.
Connaissez vous les ricochets ? Nous allons réutiliser ce même principe, nous allons briser la vie de l'un d'entre eux ce qui aura pour effet de briser les vies de ses proches, qui briseront celles des leurs et ainsi de suite ! Une simple petite information peut détruire une Colonie entière !
La Colonie de l'Araignée n'y échappe pas ! Bien qu'étant une bestiole vicieuse et mystérieuse, elle peut paniquer assez vite si on touche à sa toile...
Demain soir, quand ils commenceront à aller se coucher, j'attaquerais à ce moment là. Et rira bien qui rira le dernier.

C'est la nuit ! Je sens la légère brise souffler sur ma fourrure, le ciel est recouvert d'une immense traînée d'étoiles qui se fondent dans un océan nocturne. Je n'entends plus que les insectes chanter à tue-tête et même les Sans-Fourrure ont fait disparaître les lumières dans leurs tanières. C'est le signal, je vais pouvoir commencer à y aller.
Pour trouver le chemin vers le camp, c'est simple. Il suffit de suivre la mélodie d'un hibou, leur camp se trouve juste à côté de son arbre préféré. Comment je le sais ? Le nombre de fois où leurs Griffes se sont vanté d'avoir réussi à attraper cet oiseau devant toute l'assemblée, ils ne tiennent vraiment pas leurs langues, à mon avis je ne suis pas le seul à connaître leur position.
Je suis donc les charmants signaux que m'envoie le hibou et je me dirige petit à petit vers leur camp. Je me fond un maximum dans la nature et le décor sombre que me donne cette forêt, même si avec mon pelage ce n'est franchement pas facile. Mais je dois essayer, leur vue est beaucoup plus développée que n'importe quelle autre Colonie réunie ! Je les envie rien que pour ça mais nous...nous pouvons sentir les frôlements de pattes au sol à des kilomètres ! Ils ne sont pas les seuls à avoir des aptitudes incroyables.
Je me rapproche, je le sens, l'animal plumé s'envole juste au dessus de moi et je tourne donc la tête. J'avais raison, une entrée creusée dans la grotte et recouverte d'orties et de tilleuls se trouve devant moi et me barre également le passage. Comme si ils croyaient que de simples petites orties allaient m'arrêter !
J'arracha à coup de crocs ces maudites vermines, de toute façon, leur ouïe n'est franchement pas très développée. Ils vont prendre du temps avant de se rendre compte que quelqu'un force leur entrée. Bien évidemment, ces satanées orties me font mal mais je dois continuer. Si je m'arrête, je ne serais plus le plus fort de tous !
Si je veux assurer un bel avenir à ma Colonie, je dois détruire celle ci, si je veux devenir la Tête de cette forêt entière, tout les autres doivent disparaître, peu importe le temps que ça me prendra !
Je m'assurerais qu'ils meurent tous dans la souffrance...qu'ils comprennent enfin ce que moi j'ai été amené à subir !

Je m'arrête. J'ai fini d'enlever tout ça, je sens une patte se contracter, s'étirer et commencer à se lever. Il faut se dépêcher ! J'entra immédiatement dans leur camp, je les entend commencer à se réveiller ! Il faut que j'en touche un ! Juste un...et qu'il ne me voit pas. Je tourne la tête sur la droite et je sens l'odeur des chatons...
Parfait, ils ont un sommeil lourd et une perte de Queue fera beaucoup plus parler d'elle que celle d'un Croc ou d'une Griffe. Je me rua immédiatement vers cet endroit et regarda attentivement...
Parfait...ils sont cinq chatons, dont 2 nouveaux nés. Lequel je prend ? Je jeta un coup d'œil sur le côté et aperçu un des parents qui commençait à se lever, la femelle s'était réveillée en première et commença à grogner vers moi:
-« Que fais tu ici ?! Va t'en ! »
Vite. Je me dépêchais de lui crever les yeux d'un coup de griffe. La Fourrure gémit de douleur et les chatons commençaient à se réveiller...mais les autres membres de la Colonie aussi ! Que faire que faire ?
Tant pis. J'en pris un au hasard et...
Je vola sa vie.

-Suivez le ! Il est partit par là !
Courrez mes petits agneaux, courrez...je vous attendrai en haut de mon arbre. Je vous vois mais vous non, j'adore cette partie de cache-cache. Maintenant qu'il est mort, concentrez vous plutôt sur son enterrement et pas sur le mien. Je vous vois vous ruer vers les frontières, alertant les autres Colonies.
Vous ne me trouverez jamais, peut être que je n'existe même pas ! Je suis un esprit mais un esprit bien vivant ! Et vous, vous êtes des vivants bien morts. Vous n'avez même pas su suivre ma mélodie muette que j'ai fait exprès de semer rien que pour vous. Vous ne profitez pas de ce qu'on vous donne, ça me répugne ! Quelle bande d'ingrats.
Continuez de me chercher et gloire à celui qui m'aura trouvé. La partie de cache-cache commence maintenant !
-Je l'entend bouger ! Dépêchez vous ! Suivez le son de ses pas !

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