8 | Un feu ardent
Je suis dans le grand Salon et les conversations fusent autour de moi. Les filles parlent du bal qui a lieu dans quelques jours et les garçons parient sur l'équipe gagnante de la prochaine Bataille. Moi, tout le monde a l'air de m'éviter comme la peste. On me lance des regards de travers et on parle dans mon dos, de temps en temps on m'ignore tellement que les élèves me bousculent, c'est sûrement la meilleure option. La rumeur se repend telle une traînée de poudre et je me sens constamment mal à l'aise. Il n'y a que Maura qui sait que tout cela est faux... Je l'ai aussi affirmé à Nina et Amber mais bien que ces dernières font tout pour me convaincre que notre amitié n'a pas changée, je sens bien que l'intrigue les submerges dès que je suis dans les parages. Will, Tim, Gus et Marley me parlent toujours... Ça reste des banalités sans intérêt ou alors de simples gestes polis de la tête. Cassandra en revanche a assisté à ce qui s'est passé... Alors je crois que je peux la rajouter à la longue liste des personnes qui préfère rester à plusieurs mètres de moi.
Je suis assise seule dans un coin, recroquevillée dans un fauteuil moelleux. Nina, Amber et Marley viennent de me quitter pour aller à un cours d'Histoire. Tim, Gus et Will sont sûrement entrain de chercher une créature répugnante à glisser dans les dortoirs des dernières années et Maura, personne ne sait jamais où elle se trouve. Elle comme un coup de vent qu'on voit un instant et qu'on perd de vue quelques secondes plus tard. Je me sens toujours bizarre quand elle est près de moi. Je déteste sa capacité à lire en moi comme dans un livre ouvert... Je trouve ça effrayant. Mais à la fois, j'aime le fait qu'elle m'apprécie même en connaissant presque tout de moi. Je ne me fais pas de fausses idées, ça ne veut pas dire que ce que je suis n'est pas mauvais. Ça veut seulement dire qu'il y a des personnes sur lesquelles je peux compter et auxquelles je n'ai rien à cacher.
Et dire que j'avais commencé à m'intégrer, à me faire des amis, à m'habituer... Mais j'ai tout détruit.
Quand la tension est trop pesante pour être supportable, je me lève et je sors dans la pièce presque en courant. Je suis silencieuse et fermée mais intérieurement, je hurle. Je monte au deuxième étage, celui des garçons. Je ne me souviens plus très bien du numéro... 47 ou 74 ? Ça m'ennuie de douter là dessus, je n'ai pas une très grande envie de voir des inconnus en caleçons... Aller, prions pour que ce soit la chambre 47 !
Je toque et quand la porte s'ouvre, mes yeux se ferment automatiquement. Le garçon qui m'a ouvert se racle la gorge et j'ouvre anxieusement un de mes yeux.
- Mais qu'est-ce que tu fais Mélissa ? ricane une voix que je connais.
- Oh Jake ! Ouff... J'espérais ne pas m'être trompée de chambre.
Il explose de rire et je jette un coup d'œil par l'entrebâillement de la porte. Un autre garçon est dans la chambre, je remercie ma bonne étoile qu'il soit entièrement habillé.
Mon cousin prend une veste et me rejoins dans le couloir. Nous allons dans les jardins et nous nous promenons tout en parlant.
- Je suis désolé de t'avoir embarqué dans cette galère... lâchais-je la gorge nouée.
- Ne t'inquiète pas pour ça... La plupart des gens ne se sont pas rendus compte que nous étions de la même famille. Ce qui m'inquiète le plus c'est comment toi tu vis la situation.
- J'essaie d'être forte et de faire abstraction de ce qui m'entoure. Puis, l'instant d'après, j'ai envie de m'enfoncer sous terre ou de pleurer. Ou les deux en même temps.
- Je me doutais que ça arriverait... m'avoue mon cousin. Tu n'es là que depuis un mois, tu n'as pas assez d'expérience pour contrôler cette puissance.
- Les autres pensent que mon sang est impur.
- Je sais. Les deuxièmes années qui savaient que tu étais ma cousine m'ont lancés des tomates pourries...
- Oh, je suis désolée... murmurais-je.
- Arrêtes de t'excuser Mel. Je crois que entre nous deux, c'est toi qui mérite des excuses.
- Ah bon ?
- J'aurais du être plus présent. Je t'ai laissée te débrouiller seule, je ne t'ai pas aidée...
- Jake... l'arrêtais-je en me plaçant en face de lui. Ne t'accables pas. Tu m'aides bien assez en étant tout simplement la personne qui comte le plus pour moi ici.
Il sourit tristement et m'entoure de ses bras protecteurs. Je ferme les yeux et je laisse ma tête se poser sur son torse.
- Je veux partir d'ici... déclarais-je d'un ton à peine audible.
Il s'écarte un peu de moi pour plonger ses yeux dans les miens.
- Mélissa... Je sais que c'est un poids terrible sur tes épaules mais tu es l'Elue. Ton destin est ici, tu dois être couronnée reine, tu dois faire renaître de ses cendres notre terre.
- Je ne veux pas de tout ça ! Ma vie d'avant me manque.
- Ta vie d'avant se résumait à des questions.
- Et maintenant tu crois que j'ai les réponses ? répliquais-je. Je ne sais pas qui sont mes parents, je découvre que j'ai une jumelle, je prends la connaissance de prophéties qui tracent ma vie sans que je puisse avoir le choix...
- Mais c'est ça ta vie ! C'est devenir reine, gouverner, exercer ta magie au grand jour...
- EN QUOI VOUS AVEZ LE DROIT DE DÉCIDER DE QUOI EST FAITE MA VIE ? hurlais-je soudain.
La pression et la colère que je ravalais sans arrêt venait d'exploser. Je ne voulais pas être un pantin dont les ficelles sont tirées par des prophéties. Tout le monde est maître de son destin, alors pourquoi moi je devrais juste suivre un chemin déjà tout tracé ?
- Pourquoi c'est moi que tu engueules ? me réplique Jake. C'est ma faute peut être ?
- Je m'en contre fiche de savoir à qui la faute ! Je suis venue pour me trouver. Et quand j'arrive, tout le monde à l'air de le savoir sauf moi !
- Calme toi...
Son ton redevient calme et il pose une main sur mon bras. D'un geste brusque, je romps ce contact. Je n'avais plus aucun contrôle de moi même. Une colère dévorante se taisait au fond de moi depuis bien trop longtemps.
- Je HAIS cet endroit. Et je vous déteste tous ! Tous autant que vous êtes !
J'allais très loin... Je m'en rendais compte. Mais ça faisait trop de bien de rejeter la faute sur le monde entier alors que la seule fautive, c'est sûrement moi.
- Ah ouais ? crache Jake. Alors pourquoi tu es venu me chercher ?
- J'en sais rien !
- Et bah la prochaine fois réfléchis-y à deux fois. Saches juste que je fais tout pour t'aider moi. Je comprends que tu sois énervée mais si tu veux crier, c'est sûrement pas sur moi que tu dois le faire.
- Je veux juste m'en aller d'ici !
- Franchement, je plains notre peuple de dépendre d'une gamine dépourvue de sagesse, de contrôle et de bravoure, me dit-t-il sèchement.
Ses mots me poignardent le coeur. Jake pense-t-il vraiment ça de moi ? La seule personne en qui j'avais une confiance aveugle vient-il de me rejeter à son tour ?
J'avais l'impression que le sol s'effondrait sous mes pieds pour m'engloutir peu à peu.
- Quoi...
- Tu as bien entendu Mélissa ! Tu n'es qu'une ingrate ! J'essaie de t'aider et tu me repousses, notre monde a besoin de toi et tout ce qui te préoccupe c'est ta petite quête de chercher qui tu es.
- C'est tout ce que tu as à me dire ? dis-je en essayant de ravaler mes larmes.
- Oui.
- Parfait.
- Parfait, répète-t-il avant de s'en aller rapidement.
Je me prend la tête entre les mains et je me laisse tomber. Une culpabilité mêlée d'une colère atroce s'empare de moi. Mais qu'est-ce que j'ai fais ?
Ma rage devient si forte qu'elle en devient toxique. Cette fureur m'étouffait ! Je sens soudain un élan de magie arriver. Non ! Je dois le contrôler. Je ne veux plus jamais utiliser mes pouvoirs. Mais plus mes émotions sont fortes, et plus je sens ma magie qui crépite en moi tel un feu ardent qui n'attend qu'à brûler au grand jour.
J'essayais de refouler cette vague puissante de pouvoirs mais j'étais trop faible. Je ne pouvais qualifier ce que je ressentais qu'avec un seul mot : Feu.
Soudain, un incendie se déclara dans le jardin. Une panique monstrueuse me fit perdre le peu d'emprise que j'avais sur moi même. Des flammes léchaient le sol et consumaient peu à peu les majestueux arbres, les fleurs aux couleurs éclatantes et les buissons aux fruits tropicales. La couleur agressive de ce feu ardent se reflète dans mes yeux presque translucides. La peur me tétanisait mais à la foi, j'étais totalement envoûtée par ce que j'avais devant moi. Ce que je ressentais en moi, je l'ai crée réellement.
J'étais pétrifiée et je regardais l'incendie grandir. Les flammes dansaient à plus de trois mètres, je me sentais faible et petite face à l'ardeur de cette magie. Une fumée épaisse et opaque commença à se former et à emplir mes poumons, une quinte de toux me souleva le cœur et tout s'empira, j'entendais presque le feu hurler. Il se déployait à toute vitesse et en un rien de temps, je fus encerclée par les braises. Ce rideau enflammé qui me passionnait quelques instants plutôt, maintenant me terrifie.
Quand je me rendis compte que j'étais à deux doigts de me faire engloutir par ma propre magie, je poussai un cri strident qui fut bientôt étouffer par la fumée toxique.
Certaine que mes secondes étaient comptées, je me dis que j'avais vécu une vie sans intérêt et que par conséquent je n'avais absolument rien à regretter. Je ferme les yeux très fort et je referme mon poing sur le pendentif de ma mère.
- MÉLISSA ! hurla une voix qui m'intrigue tant.
En reconnaissant le timbre mélodieux et ténébreux de cette voix, je voulus me relever et ouvrir les yeux. Mais j'étais comme clouée au sol, recroquevillée au centre de ce brasier, la respiration bloquée par cette nuée ardente.
Je sentis une autre magie combattre la mienne. Je sentis les flammes se calmer et la passion de l'incendie s'éteignit peu à peu. Quand plus aucune source de mon pouvoir ne fut présente, je leva enfin les yeux pour découvrir mon sauveur. Un garçon si mystérieux qu'on aurait pu le confondre avec une ombre. Mais je n'oublierais jamais la couleur de ces yeux gris ardoise, comme les nuages prêts à éclater avec un orage. Je trouva enfin la force de me relever mais une fois sur mes pieds, je m'écroule face contre terre et je me mets à vomir. Le garçon aux yeux orageux se précipite sur moi et m'aide à me redresser mais je me penche une nouvelle fois en avant pour rendre le peu de nourriture que j'avais réussi à avaler dans la journée.
J'étais gênée qu'il me voit dans cette situation mais j'étais dans un si mauvais état que je n'y pensais même pas.
- Il faut que je t'emmène à l'infirmerie.
Le cœur au bord des lèvres, je lui répondis d'une voix si faible que j'en moi même du mal à m'entendre :
- Non !
- Je sais que tu ne veux pas que ça se saches. Mais tu viens de gerber sur mes chaussures et généralement, c'est pas trop ça le délire des gens en pleine forme.
Je savais que rire était une mauvaise idée mais je ne pu m'en empêcher. Je vomis une nouvelle fois et le garçon grimaça :
- Merde je savais pas que mes blagues étaient nulles à ce point.
Une fois que je n'eu plus rien dans mon estomac, je me redressai du mieux que je pu et il me dit :
- Aller viens il faut vraiment aller chez l'infirmière.
- Non Kyle je t'en pris ! l'implorais-je. Ma vie est déjà un enfer, si ils découvrent que j'ai brûlé les jardins, ils vont déstocker les cuisines en tomates moisies.
Il explosa de rire et dit d'une voix malicieuse :
- Alors comme ça tu te souviens de mon prénom.
Je lui donne un coup de poing dans le ventre mais mon énergie était en dessous de zéro et ça ressemblait plus à un geste délicat.
- Ne me forces pas à te porter jusqu'à l'école, continue Kyle Weaver.
- C'est hors de question, répliquais-je doucement.
- Tu es une vraie tête de mule.
Il me prend dans ses bras et me soulève du sol délicatement. Je n'ai même pas la force de riposter. En majorité parce que je n'en ai pas la force mais aussi peut être... Parce que je me sens mieux dans ses bras que n'importe où ailleurs.
Je me réveille pour la deuxième fois dans l'infirmerie. Je me sens vulnérable et épuisée. Je tourne la tête et je vois Kyle, avachit sur une chaise pliante, endormit profondément. Il semble aussi fatigué que moi mais je ne me rappelle pas tout de suite pourquoi...
Oh merde... J'ai. Vomi. Sur. Lui. Wow, dans la catégorie séduisant, on peut faire mieux...
Je me sens honteuse et je décidai de me rendormir. Après quelques minutes, je compris qu'avec les ronflements de Kyle, cela allait être tout bonnement impossible.
Soudain une infirmière vêtue d'un uniforme impeccable passe devant moi et je l'interpelle :
- Excusez moi ?
Elle tourne les yeux vers moi et accourt.
- Un soucis mademoiselle ?
- Non, merci beaucoup. Heu... Depuis combien de temps suis-je ici ?
- Ce jeune garçon vous a amené ici hier soir. Vous avez passé la nuit ici.
- Lui aussi ? m'étonnais-je.
Elle acquiesça et reparti travailler.
Kyle a passé la nuit assis sur cette chaise ? Après s'être fait vomir dessus ?
Quand les ronflements cessèrent, je tournai la tête vers mon veilleur et je le vis étirer ses bras musclés.
- Bonjour, me dit-il.
- Heu... bonjour, bredouillais-je. Tu as dormi là ?
Il jette des regards autour de lui comme pour vérifier et affirme :
- On dirait bien.
- Pourquoi ?
- Certainement pas pour veiller sur toi, ne te fais pas de fausses idées ! ricane-t-il. Nan, en réalité je trouve que cette chaise épouse totalement la forme de mes fesses et cela me permet de dormir comme un bébé !
- J'ai remarqué ça.
- Comment ça ? demande-t-il intrigué.
- Tu ronfles comme un cochon !
Il me lance un oreiller sur la tête et l'infirmière lui hurle dessus :
- On agresse pas mes patientes Mr Weaver !
Je pouffe de rire et je m'adresse à Kyle :
- Comment ça se fait qu'elle connaisse ton nom ? Tu as aussi essayé de l'impressionner avec ?
- Je te le répète Ward, je ne voulais pas t'impressionner mais simplement élargir ta culture générale.
- Ok mais donc comment elle sait ça ?
- Bah j'aime bien passer mes nuits sur des chaises pliantes du coup on se croise souvent, réplique-t-il.
Je ris de plus belle et je finis par lui dire d'une voix reconnaissante :
- Je ne t'ai pas encore remerciée.
- Non c'est vrai, c'est ce que j'attends pour pouvoir partir et aller chercher des tomates pour te les lancer en pleine face.
- Merci Kyle. Oh, et désolée de t'avoir vomi dessus.
- Oh, ça m'arrive souvent tu sais. Il faut avouer que je suis plutôt mignon, alors les filles se bousculent pour avoir l'honneur de dégobiller sur mon corps d'Apollon.
J'entend l'infirmière exploser de rire à l'autre bout de la salle et je laisse se dessiner un sourire sur mon visage.
- Bon, la prochaine fois que tu décides de faire un feu de camp, apportes au moins des guimauves à faire griller dessus, me rappelle-t-il.
- Je crois que tu es le seul à ne pas avoir peur de moi en ce moment... avouais-je.
- Je ne penses pas que tu sois sang impur... Et même si tu l'étais, je ne vois pas en quoi je devrais avoir peur de toi.
- Ce n'est pas l'avis de tout le monde malheureusement... soupirais-je.
- Le regard des autres t'importe autant que ça ?
- Ça ne te ferais rien toi si tout le monde était contre toi ?
- Bof... Tant que je me fais vomir dessus, je le supporterai plutôt pas mal.
- Effaces ça de ta petite tête ok ?! le suppliais-je.
- Jamais de la vie...
Il me sourit malicieusement et je ne peux m'empêcher de rougir.
- Bon, continua-t-il, je dois t'appeler comment maintenant ? Fille de l'eau ou du feu ?
- Appelle moi comme tu voudras mais ne dis à personne que j'ai le pouvoir du feu.
- À qui voudrais-tu que je le dises ?
Il est vrai que je n'ai jamais vu Kyle très entouré... Pour une raison ou une autre il n'avait pas beaucoup d'amis.
- Pourquoi pas aux nombreuses filles en adoration devant ton corps d'Apollon ?
- J'y ai pensé, ironise-t-il, mais je n'aime pas me venter.
Kyle finit par s'en aller pour que je puisses me reposer. Je m'endors peu de temps après et bizarrement je me sens bien.
En fin de journée, j'avais repris des forces alors j'ai filé enfiler mon uniforme pour aller voir Mr Henderson à l'étage des professeurs. Des que je suis assez près pour l'entendre, je perçois des voix. Je n'y prête pas attention et je frappe à la porte. La conversation se tait. J'entends des pas et une clef dans la serrure. La porte s'ouvre de quelques millimètres et un œil s'y glisse. Quand le directeur me voit, il dit rapidement :
- Mélissa, tu as raison, nous aurons à nous parler. Mais je suis occupé pour le moment.
Pourquoi ne voulait-il pas me faire entrer ? Et avec qui avait il une conversation si secrète ?
- Que me cachez vous ? demandais-je intriguée.
- Certaines choses doivent rester dans l'ombre, me répond Henderson.
- Mon pouvoir du feu s'est manifesté hier soir, lui dis-je.
- Je sais, me répond-t-il.
Avant que je puisses en rajouter, il claqua la porte et la verrouilla de nouveau.
Il ne voulait pas m'écouter ? Soit. J'ai d'autres moyens d'obtenir ce que je veux.
Je cours de pièces en pièces dans tout Elementa pour trouver Maura quand soudain, je la vois dans un coin obscure, plaquée au mur d'un couloir que personne n'emprunte jamais. Une personne la maintient fermement mais je ne vois pas son visage.
- Dis le moi ! ordonne l'inconnue.
- Pour ça tu devras me tuer, réplique Maura.
Je me cache derrière un grand vase et je tends l'oreille.
- Oh mais j'en ai l'intention, affirme l'autre. Mais d'abord, je veux ma réponse !
- Il y a trois autres sybilles en vie, lui rappelle Maura qui tient bon.
- Je n'ai pas trouvé Serena pour le moment et Morgane n'est pas disposée à en dire beaucoup, elle est téméraire.
- Les sybilles sont élevées par les prêtresses de l'ancien temps ! Évidemment que nous sommes téméraire. Nous portons le poids du savoir absolue.
- Alors dis-moi ce que je veux savoir ! Où se cache l'Elue ?
- Je te le répète, Diana est l'Elue. Et même si ce n'étais pas le cas, je ne te dirais jamais où est sa sœur.
- Je sais que c'est faux... On sait toutes les deux que Diana est trop faible.
- Diana ? Faible ? ricane Maura.
Maura mentait pour me protéger, au périls de sa propre vie.
- Elle dit ne rien savoir à propos de sa jumelle. Même son prénom lui reste inconnu.
- Peut être que l'autre est morte, suggère Maura.
- Je n'en crois pas un mot !
L'inconnue resserre son emprise sur Maura et cette dernière étouffe un petit cri.
- Je t'en pris Marley... la supplie la sibylle. Redeviens la petite fille que je connais depuis longtemps.
- Ma place est aux côtés du Sombre Seigneur, répond Marley. Et s'il n'a pas l'information qu'il demande, il viendra la chercher lui même.
Marley ! C'est elle qui terrifie Maura et qui essaie de lui soutirer des informations sur moi ? Un frisson me parcoure et je vois Marley s'en aller. Maura prend une grande inspiration. Elle a tenu bon. Pour moi.
Je me lève et je me précipite vers elle.
- Maura ça va ?
- Mélissa ? Mais qu'est ce que tu fais là ?!
- Je te cherchais. Il faut que je te parles.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top