Jake m'apprenait depuis plusieurs jours l'histoire de son monde, l'histoire de chacun des clans... Je l'écoute comme on écoute un conte, on y croit le temps de l'histoire, mais quand vient la fin, on se demande si la limite entre la réalité et l'invention est complètement brouillée... J'ai le plus grand mal à croire à tout ça. Mais à la fois, c'est comme si je le savais depuis toujours, j'ai toujours su que j'avais ma place ailleurs.

Plus mon cousin me parle de ce monde magique, et plus j'ai l'impression d'être proche de mes parents, qui appartiennent eux même à cet univers fantastique.

***

La rentrée dans l'école des éléments était dans seulement quelques jours et Jake voulait m'y faire entrer.

- Mais c'est impossible, répétais-je. Je n'y suis jamais allée !

- Et bien, je t'y emmènerai, rigola Jake.

- Mais, je n'ai jamais fait de magie moi ! ripostais-je.

- Il y a un début à tout. Certains élèves viennent aussi du monde des humains tu sais. Certains enfants ont été envoyés dans le monde humain pour se sauver de l'Invasion maudite.

- L'Invasion maudite ? l'interrogeais-je. Tu ne m'en a pas parlé.

- C'était il y a 16 ans, les fantômes ont envahie nos terres sacrées. Ils ont enlevé la princesse Diana qui n'était qu'un bébé. La légende dit qu'elle est toujours retenue prisonnière. Notre peuple a pu repousser les fantômes vers les terres maudites mais ils existent toujours.

- Sympathique...

Ma grand-mère se racla la gorge.

- Grand-mère ? la questionnais-je.

- Mélissa si je peux me permettre, ta mère aurait aimé que tu apprennes la magie des éléments. Ton père avait un peu plus peur... Je suis de son avis. Mais si ta place est dans cet autre monde, alors ton destin est là-bas.

Je lui souris. Elle me prend dans ses bras et me dit de commencer à faire mes valises.

***

Je suis assise en tailleur au milieu de ma chambre en train de plier des affaires quand Jake entre dans ma chambre. Il s'allonge sur mon lit.

- Hé, je venais de le faire ! grognais-je gentiment.

- Tu insinues que je suis impoli ? soupçonna mon cousin.

- C'est tout à fait ce que j'insinue monsieur, riais-je.

Il prit un coussin et me le jeta en pleine tête. 

- Tu veux jouer à ça hein ? le taquinais-je. Et bien tu vas voir ce que tu vas voir monsieur l'impoli.

S'en suivi une bataille d'oreillers plutôt immature. Je m'habituais de plus en plus à avoir un cousin, un des seuls membres de ma famille qui me reste du côté de ma mère... Jake et moi devenons de plus en plus proche et cette sensation me remplie de bonheur, moi qui n'ai jamais connu que ma grand-mère, moi qui n'ai jamais eu d'amis...

Beaucoup plus tard dans la soirée, Jane dort déjà depuis longtemps alors Jake et moi sommes seuls en bas.

- C'est la première fois que tu viens dans le monde des humains ? lui demandais-je entre deux gorgées de thé.

- Oui mais je le connaissais déjà très bien. Ma mère m'en parle depuis que je suis tout petit. Elle y a vécu avec ta mère, ma tante.

- Ah.

Jake me regarde pendant un moment et vient s'asseoir juste à côté de moi.

- Je sens que tu meurs d'envie de me poser une question, devina-t-il.

- Je crois que je connais déjà la réponse...

- Demande toujours.

- Mes parents ne sont pas morts dans un accident de voiture hein ? devinais-je la gorge nouée.

- Non... Je ne sais pas comment ils sont morts Mel'. Mais une chose est sûre, un simple accident n'aurait pas tué ta mère, elle est née tout comme ma mère dans le monde des éléments. Elles ont des gênes qui les rendent bien plus fortes et résistantes que les humains. En revanche ton père était un humain alors... 

- Tu es sûr à 100% que je devrais y aller ? 

- Oui, à 300% ! Fais moi confiance, tu vas t'y sentir comme chez toi. Tu vas te faire beaucoup d'amis. 

***

Le jour J arriva vite. Le jour du départ. Je me réveille à l'aube, toutes mes valises sont prêtes. Je me tire rapidement de mon lit et me dirige vers la chambre de Jake. J'ouvre d'un coup sec les rideaux et la lumière du jour le fait grogner. Je m'assoie sur son lit et le secoue avec vigueur.

- Aller debout ! 

- Laisse moi dormir Mel'... ronchonna mon cousin non matinale. 

- C'est le jour du départ gros feignant ! lui rappelais-je. 

- Ah oui ? dit-il d'une voix entre toute endormie.

- M'obliges pas à te renverser un seau d'eau sur la tête Jake. 

- T'oserais pas. 

- Tu veux parier ? proposais-je.

- Tu es la plus casse-pieds de toutes les cousines que j'ai jamais eu ! 

- Heureuse de l'entendre, aller bouges tes fesses !

Je descend dans la cuisine, encore en pyjama. Ma grand mère me tend un bol de céréales.

- Prête ? demanda Jane en me souriant.

- Bien sûre ! Et toi ?

- Moi ?

- Oui toi ! riais-je. Tes valises sont prêtes ?

- Ma chérie, je ne viens pas avec toi.

- Quoi ? Mais...

- Je ne peux pas y aller ma chérie, je suis une humaine. 

- Mais grand-mère, bredouillais-je. J'ai toujours vécu avec toi, je ne peux pas partir sans toi...

- Je comprends. Mais tu dois y aller sans moi. Tout va très bien se passer je te le promet. Jake sera toujours avec toi.

Je me lève du canapé et me blottie dans les bras de Jane. Elle me sert fort contre elle et m'écarte légèrement d'elle pour me regarder.

- Tu as les yeux de ton père... dit-elle, émue. Mais tu as le caractère de ta maman, une vraie guerrière ! Je suis fière de toi ma petite-fille.

- Merci grand-mère. Pour tout.

***

Je met une robe blanche et une veste. Je resserre mon écharpe sur mon cou et fini de lacer mes bottines.

Jake prend ma valise pendant que je dit au revoir à Jane.

- Sois prudente.

- Promis, lui assurais-je.

- Je te fais confiance Jake, prends soin de ma petite fille.

Jake se tourne vers moi et me souri.

- Tu es prête ?

- Oui, dis-je.

Nous marchons dans le vent froid jusqu'au métro.

- On y va en métro ? m'étonnais-je.

- Ça à l'air banale hein, rigola Jake. Mais si tu fais attention, tout le monde descend à la dernière station. Non on ne descend pas. On ne peut pas aller d'un monde à l'autre autrement que sous terre, à l'extérieur, il y a un champ de force indétectable qui nous empêcherait de passer.

Nous prenons donc le métro et restons dedans même quand tous les passagers descendirent. Nous nous retrouvèrent seuls pendant encore 5 minutes.

- Nous sommes arrivés, m'annonça-t-il.

Nous sortons du métro et remontons à la surface en empruntant un escalier. 

- Bienvenue dans ton monde.

Je regarde autour de moi comme une petite fille qui découvre le monde. Je découvre enfin mon vrai monde, celui d'où je viens.

En apparence ce monde ressemble à celui que je connais... Mais quand on regarde mieux, tout regorge de magie !

Les arbres sont plus verts, l'air est plus pure, le ciel est plus bleu, l'eau est plus limpide...

Autour de moi les gens utilisent la magie naturellement ! Comme si leur pouvoir était une extension de leur corps.

Je vois des enfants jouer avec des gouttes d'eau, des jeunes faire des tourbillons avec l'air pour impressionner leurs parents, un garçon faire apparaître un bouquet de fleurs pour séduire la fille qui lui plait etc... La magie est à chaque coin de rue, c'est impressionnant !

- Viens, allons chez moi, dit Jake.

Nous entrons dans le monde de l'eau et je ne suis même plus étonnée de voir que les maisons des filles et fils de l'eau sont tout simplement des îlots reliés par des ponts. Il y a également des bâtiments construits sur le sol mais très peu.

Je suis Jake à travers les dizaines de ponts et nous arrivons devant un îlots où se trouve une petite maisonnette. Nous y entrons et une délicieuse odeur me parvient. 

- Cake des rivières, m'explique Jake. Une spécialité de ma mère. 

Une très belle femme qui me ressemble un peu arrive. Elle est un peu plus grande que moi mais plus petite que Jake. Des yeux bleus marines et des cheveux aussi bruns que les miens. 

- Tu dois être Mélissa ! souri-t-elle. Je suis Marie, la mère de Jake.

- Bonjour, dis-je timidement.

- Tu as faim ? me demande-t-elle.

Il était midi passé et il est vrai que je commençait à avoir faim.

- J'ai préparé le plat préféré de Jake, me dit-elle.

- Macaronis ? s'extasia Jake.

- Un sacré morfale celui là, rigole ma tante Marie.

- Je suis encore en pleine croissance, se défendit le concerné.

- C'est complètement faux, tu as arrêté de grandir depuis longtemps, rétorque sa mère.

- Heureusement, sinon je ne pourrais pas passer par la porte !

- N'importe quoi... pouffa Marie.

Nous passons à table et je vois qu'il n'y a que trois couverts. Jake ne m'a jamais parlé de son père... Où est-il ?

- Tu vas voir, me dit Marie. Tu te sentiras bientôt comme chez toi ici.

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Voilà le chapitre 2 !!

Tête de mule que je suis j'ai absolument voulu le poster samedi soir mais c'est un peu raté sachant que on est dimanche (bah oui, il est une heure du matin ^^)

Bref ! J'espère que ce chapitre vous plaira ! Je le trouve un peu court, j'aurais voulu le continuer un peu mais je meure de fatigue et il est hors de question que je le poste plus tard que maintenant ! Alors voili voilou.

Quel est votre avis ?

Bye !