Au bord de la piscine
Scène de révélation ! 4ème étape du concours Pink Lock de @apprenti0auteur. La consigne était d'écrire une scène romantique visant à présenter les sentiments des deux amoureux, en choisissant parmi une liste de 10 lieux pour le décor de notre récit. Cette histoire se fera donc à la piscine 🌊
1013 mots
Bonne lecture !
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Éclabousser sa sœur, plus jeune de 2 ans, était son jeu préféré à la piscine. Les deux filles se chamaillaient sans arrêts, au grand dam de leur mère qui appréciait les vacances en camping pour profiter de quelques moments de solitude et de repos bien mérités.
Anna coulait sa sœur, les mains sur sa tête, lorsque qu'un raz de marée projeta des litres d'eau sur elles. Anna lâcha sa prise et se protégea les yeux avec ses bras blancs qui manquaient clairement de bronzage au vu de la semaine de vacances ensoleillée qui se terminait. Un jeune garçon émergeait des vagues avec ses longs cheveux collés au visage, et avant même qu'il ne prononce un mot, Anna lui envoya une déferlante pour se venger. Elle rigolait, suivie de sa sœur, heureuse de ne plus être la cible.
– Pas cool ! finit par répondre Arthur en dégageant des mèches de cheveux de ses yeux.
A peine les cheveux remis en place, il les éclaboussa à nouveau. Bien plus fort, de par son physique il était sûr de gagner le jeu, bien qu'il manquât grandement de musculation, fluet qu'il était.
– J'ai envie de faire un tour de toboggan, ça tente quelqu'un ? proposa la petite sœur d'Anna.
Le camping se composait d'un grand parc aquatique, avec ses bassins intérieur et extérieur, une piscine à vagues, un jacuzzi et plusieurs toboggans dont de sévères descentes à proscrire aux froussards. Un toboggan, neuf de cet été, s'appelait la chasse d'eau, un des préférés d'Anna, qui se dirigeait avec sa sœur vers celui–ci.
– Je vous attends à l'arrivée, cria Arthur aux jeunes filles.
– Tu ne l'as pas fait de la semaine, aurais–tu peur mon cher ? dit Anna d'un ton taquin.
– Non, penses–tu... il me fait mal au dos c'est tout.
– Comment tu peux savoir ? Je ne t'ai pas vu dedans !
Le jeune garçon pivota l'air de rien sur ses pieds et courut en bas du toboggan. Elles n'insistèrent pas et firent leur première, deuxième puis quatrième descente de la mythique chasse d'eau, tandis qu'Arthur les regardait amusées à chaque arrivée.
– Allez viens, on en fait une dernière, l'invita Anna à nouveau.
– Non, t'inquiète c'est bon, je suis bien là, répondit–il souriant, et tremblant de froid à rester immobile.
Mais, cette fois, elle ne lâcha pas et sauta dans la piscine.
– Depuis combien de temps, on se connait ? demanda–t–elle.
– Euh, 3 ans, pourquoi ?
Elle s'avançait dangereusement vers lui, à la limite de l'envoûtement.
– Depuis notre premier été ici, où on s'est rencontrés, on se retrouve chaque année au camping et on se parle assez souvent au téléphone, alors tu crois que je n'ai pas compris pourquoi tu refuses de descendre ce toboggan ?
Il détourna le regard de ses yeux bleu océan si beaux.
– Viens, on va dépasser ta peur !
Elle tira sur son bras pour le faire sortir de l'eau, mais il ne bougeait pas. Alors, Anna approcha ses lèvres de son oreille, lui chuchota quelques mots indescriptibles, pensant avoir de bons arguments. Toujours réfractaire, elle lui répéta un peu plus fort :
– Allez beau gosse, on le fait ensemble si tu veux.
Elle se retira avec un clin d'œil et Arthur finit par se remuer et suivre les jeunes filles jusqu'à l'attraction de la mort. Il ne tremblait plus de froid, mais de frousse, marchant difficilement un pied devant l'autre. Il devait se concentrer pour ne pas glisser sur le carrelage trempé. Il se souvenait de la fois où il était allé en famille dans un parc aquatique réputé. Il avait fait un grand nombre d'attractions plus impressionnantes les unes que les autres, puis le dernier après–midi du fameux week-end, il y avait eu un accident : des boulons s'étaient détachés et la personne qui descendait le toboggan juste devant lui avait fini aux urgences. Dans les informations quelques jours plus tard, le journaliste expliquait que la victime avait survécu mais était paralysée.
Cet événement l'a traumatisé des grands toboggans.
Enfin arrivés au sommet, Anna monta dans le toboggan suivit par Arthur, le ventre tout serré.
– Je ne vais pas arriver... murmurait–il, debout sur la trappe qui allait d'une minute à l'autre s'ouvrir sous leurs pieds et les faire tomber dans un tube immense.
Anna souriait de toutes ses dents et ne tenait pas en place trop excitée, n'entendant pas le garçon derrière elle, qui hyperventilait. Ce dernier, dans une ultime tentative, accrocha d'une main ferme le bras de son amie devant lui.
– Aïe !
Elle tourna sa tête vivement et découvrit un visage tremblant de peur.
– Arthur ?
Il chuchotait répétant la même phrase en boucle, tel un robot. Son visage livide.
– Attendez ! hurla la jeune fille, avant que la trappe ne s'ouvre. Laissez-nous sortir !
Apparemment, le maître-nageur ne s'était même pas aperçu du problème et, tout à coup inquiet, aida les jeunes gens à sortir.
Anna laissa sa sœur descendre du toboggan toute seule, tandis qu'elle reprenait les escaliers à l'envers avec Arthur encore blanc comme le linge.
– Je suis désolé... réussit-il à dire revenu en bas, les yeux fixant le sol mouillé.
Ils s'assirent tous deux côtes à côtes au bord du bassin extérieur. Elle ne l'avait jamais vu comme ça et ça l'inquiétait.
– Ça va ?
– Pour être honnête avec toi...
Il lui raconta toute l'histoire, en agitant, un peu honteux, ses pieds dans l'eau chlorée.
– Tu aurais dû me le dire... j'ai été bête... dit-elle.
– Je voulais te faire plaisir, tu... tu me plais beaucoup et je ne voulais pas que tu me prennes pour un froussard.
Ne s'attendant pas à cet aveu, Anna écarquilla les yeux et fixa son ami pour qui, oui c'est vrai, ses sentiments changeaient peut-être d'un simple ami.
– Je t'aime bien, moi aussi. Et au contraire, je te trouve courageux.
Elle lui lança un clin d'œil et lui attrapa la main, qu'elle serra fort, voulant lui prouver son attachement qu'elle taisait depuis trop longtemps. Elle posa sa tête sur son épaule et fermant les yeux, Arthur pencha sa tête lui aussi.
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