Mon ange, je t'écris cette prière pour te faire parvenir toute ma mélancolie. Tu sais ma vie n'est que tristesse depuis qu'elle est partie. Si ton rôle est de me protéger, dis-moi, qu'as-tu donc fait ? Où étais-tu lorsqu'elle m'a fait pleurer ? 

Mon ange, je t'en supplie, écoute moi. Je sais que je suis pas parfait, j'ai commis trop de péchés. Je ne suis qu'un vagabond, tu le sais bien. Je ne suis qu'un miséreux au cœur chagrin. Ouai mais tu sais, je n'avais qu'elle. Elle était ma lumière, mon trésor, mes ailes.

Mon ange, sais-tu pourquoi elle n'est plus là ? S'il te plait répond moi. Le creux de ses bras chaleureux me manque si souvent, son corps et ses yeux tout autant. Elle est ma drogue, je suis accro à son amour, mais elle est partie pour toujours. En me privant trop vite de ma came, elle a fait de moi un toxico sans âme.

Mon ange, a t-elle prit peur en voyant l'immensité de mon amour ? Car je n'ai fait que l'aimer de tout mon être, depuis toujours. Mon cœur si gros était épris d'elle. Ce même cœur qui aujourd'hui ne bat presque plus, depuis qu'elle a prononcé ces mots cruels. "Je ne t'aime plus", est-ce une blague ? Ces mots me transpercèrent tel une dague. Cela va faire trois mois qu'elle ne m'embrasse plus, trois mois que je n'ai pas vu son cul.

Mon ange, tu sais, depuis je porte ma tristesse sur les chemins de croix. Oui, je porte ma croix sur les pèlerinages de mon désespoir. Je me rends dans des églises pour parler à Dieu, pour me plaindre de mon amour partie, et de son adieu. Mais Dieu ne m'écoute pas tu sais, je crois qu'il n'existe pas. Alors je t'écris cette plainte, car je ne sais plus vers qui me tourner. Si même toi tu ne me réponds pas, alors qui peux m'aider ?

Mon ange, il ne me reste que la mort, pour y perdre mon chagrin, pour y panser mes blessures. Oui il ne me reste que la mort, pour y cacher ma peine, pour soigner mes brûlures. Celles de mon cœur cramé par la chaleur de son regard, ses yeux pour qui mon âme s'embrase comme un cigare. C'était moi la cigarette au coin de ses lèvres, tu sais. Trop heureux de l'embrasser,  ne me rendant pas compte que je me consumais. Chaque fois que je la voyais, un incendie d'affection se déclenchait.

Mon ange, je vais bientôt te rejoindre, là où vont les âmes en peine, les amoureux des reines. Ouai, tu sais tous ces abrutis dont je fais partie, les épris de celles qui les ont rejeté, comme de tristes déchets. Je vais là où les poètes seront acceptés et n'auront plus jamais à pleurer. Là où les poètes écrivent des chants d'amour sans aucune souffrance ni chagrin. Oui là-bas je serai si bien, je pourrai l'oublier enfin. Mon esprit sera libre, libre d'elle, libre d'amour. Alors, mon cher ange, je te rejoins sans faire de détour, j'irai tout droit en sautant de cette tour.

Et quand,

Je m'écraserai, 

Sans ailes,

Pour me rattraper,

Mon âme, 

Sans elle,

Sera libérée.

Adam, au balcon du désespoir.