Acrostiche "Œuvre Vian" (3)

La nuit, j'ai cessé de dormir, faute de rêves

Et j'ai consacré mes jours mornes à tenter de tuer tous les affreux

Sans succès, résumé de mon existence vaine à ne pas exister

Martyr pour mieux pourrir

On se perfore les tympans pour ne plus entendre les Sirènes et leur voix

Résultat : notre inconscient se révèle la Pythie annonçant les mauvaises nouvelles

Tant d'acharnements pour franchir les obstacles, les nouveaux Sisyphe

Sachant pertinemment qu'on n'aboutit nulle part dans cette galéjade

On hallucine un bouton pause sur lequel appuyer

Ne plus voir, ne plus ressentir ce qui nous immole à petit feu, mirage...

Trahison de la loterie de la vie, à peine né-mort , mauvais numéro au tirage

Tous ces baisers de Judas en témoignage d'affection

Ou ces platées de simagrées en guise de festins indigestes et émétiques

Usent nos âmes et nos corps déjà bien en péril

Sur l'herbe rouge, allons nous étendre avec l'envie de passer inaperçus

L'espoir fait vivre, clame-t-on, et si notre vie n'engendre plus aucun espoir ?

A mes bourreaux, cette promesse : dans vos cendres, j'irai cracher

Même les mots ont cessé d'être salvateurs

En cette escalade infernale de maux

Même la lumière au bout du tunnel, avec laquelle on nous a tant serinés

Est celle du train qui se pointe, aux wagons non providentiels

Pour un aller qu'on entrevoit sans aucun retour, sans en souffrir pour une fois...

En voie de garage éclairée par feues nos illusions

Avec une carte vermeil inutile

Un ultime voyage aux confins de l'inespérance

Les morts ont tous la même peau

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