J'ai trop enduré, supporté tant d'infamie et d'hypocrisie générales

Et j'ai ardemment souhaité tant de fois renoncer à tout, à ce rien, en fait

Vivante ou plutôt survivante, je suis malgré moi, encore, mais sacrément estropiée

Oh, ce n'est pas faute d'avoir tenté de mettre un terme

Une issue libératrice et anesthésiante

Dans ce supplice quotidien aux airs de ad vitam æternam

Ratée, incapable, échec total sont les mots qui me hantent

A l'hiver de mes rêves envolés et jamais concrétisés

Il me faut me rendre à l'évidence

Saleté d'existence, tu m'as bien détruite avec tes miasmes abjects

Pour un plat de lentilles, j'aurais volontiers conclu un pacte

Avec la Faucheuse, cette traîtresse, qui m'a rendue anorexique

Sans bonheur, sans lumière, plongée dans le vide abyssal de l'anhédonie et de la déréliction

Calmez votre enthousiasme, créatures anencéphales

Raclures immondes des égouts pestilentiels, votre royaume

Et faites preuve d'un peu de retenue

Vous qui vous imaginez déjà danser sur ma tombe

En ce monde déchu voué à la putréfaction

Rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se paye

JE VOUDRAIS PAS CREVER