Lundi soir
Pdv izabella

Quelques coups sont frappés à ma porte. Je sais que c'est ma mère. C'est au moins la troisième fois qu'elle frappe. Elle sait que je vais pas ouvrir.

Allongée sur le dos, j'observe comment le vent fait danser les branches de l'arbre dans le jardin. Je me sens complètement vidée.
J'ai gardé la face toute la journée mais à peine j'ai mis un pieds dans ma chambre que je me suis effondrée en larmes.
Les évènements de la journée me reviennent et je sens une nouvelle montée de larmes. C'est pas vrai je pensais être vidée.

Mon téléphone sonne sur la table et je détourne mon attention de l'arbre. Qui ça peut être ? Julia, Peter ou même Ian.
Je sais pas depuis combien de temps je suis couchée. Je sais pas quelle heure il est. Je ne sais même pas quand le soleil s'est couché.

J'en ai marre. Je me lève et j'attrape mon téléphone.
J'ai au moins une vingtaine d'appels de Ian et des messages

De Ian :
Lia je t'en prie décroche on doit parler.

De Ian :
Lia stp répond moi

De Ian :
Il faut qu'on parle elle a menti.

Je balance mon téléphone. Non je je veux pas l'écouter. Il ne fait que mentir c'est la seule chose qu'il fait.

Lundi matin

Ian n'a pas pu venir me chercher ce matin. Il m'a écrit avec le téléphone de son frère disant que le sien a disparu et qu'il est encore un peu faible et que c'est son frère qui l'accompagne.

Julia est donc venue me chercher.

Julia : j'ai envie de changer de couleur de cheveux.

Moi : tu veux revenir au brun ?

Julia : non bien sûr que non. Je pensais à du rouge, du bleu ou même du platine.

Elle me tend son téléphone et me montre une coloration platine qu'elle a épinglé sur pinterest. C'est plutôt jolie.

Moi : attends comment tu fais pour le wifi ? Personne n'a le mot de passe.

Julia : c'est un geek trop mignon qui me l'a donné.

Lorsque nous poussons les portes du lycée, tous les yeux se rivent directement sur nous- pour ne pas dire sur moi.

Ça me met vraiment mal à l'aise. J'ai l'impression d'avoir un bouton géant sur le front. Ils me regardent et ils se mettent à chuchoter entre eux. Je capte un " tu crois qu'elle a pleuré ? "

Lorsque nous arrivons à mon casier, je me tourne vers Julia qui n'a pas levée les yeux de son portable.

Moi : j'ai un bouton ?

Julia : non pourquoi ?

Moi : t'as même pas levée les yeux et tout le monde arrête pas de me regarder c'est effrayant.

Julia : Ah ce sont juste des cons ça leur...  Oh putain !

Moi : quoi ? Je dis en mettant des livres dans mon casier.

Julia : je crois que je sais pourquoi on te regarde.

Elle me tend son téléphone.

Mes yeux se rivent en premier sur la photo au centre et mon cœur s'arrête. J'ai mal. Je sens mon ventre se contracter mais pas de bonheur.

Je sens toujours les regards sur moi et c'est ça qui me fait ravaler mes larmes en déglutissant bruyamment.

Au centre de la photo, Blair, les cheveux en bataille, la poitrine recouverte par un drap. En arrière plan, Ian torse nu dans sa cuisine.

En haut de la photo il y a écrit " soirée réconciliation"
La photo a été publié hier peu après vingt heures, à l'heure de notre rendez-vous.

Je regarde encore une fois la photo juste pour vérifier si je rêve.
Mais rien n'a changé. Elle était chez Ian, on voit très bien la photo de lui et de son frère au parc aquatique quand il avait neuf ans.

Ian est toujours là torse nu tête baissée.

J'ai envie de vomir.

Julia : Izy, Izy s'il te plaît calme toi.

Je lui rends son téléphone.

Moi : non tout va bien je t'assure.

Julia : Izy..

Moi : je dois aller au toilettes.

Je marche en faisant de mon mieux pour être le plus naturel possible. Même si je sais que ça ne marche pas.
Tout le monde me regarde. Je ne sais pas si c'est de la pitié ou juste des moqueries.

J'entre dans les toilettes du lycée et je m'enferme dans l'une des cabines.

J'ai envie de vomir.

J'entends quelqu'un ouvrir la porte des toilettes.

??? : Izabella sort je t'ai vue entrer.

Je reconnais cette voix.

Blair : petite izabella.

J'ouvre la porte et je sors.

Blair : oh pauvre petite Izabella, ton maquillage n'a pas encore coulé. Dommage j'aurais voulu voir ça.

Moi : qu'est ce que tu veux ?

Blair : te rassurer. Tu n'as pas à t'inquiéter il n'y rien entre Ian et moi. C'était juste du sexe. C'était juste une nuit. Vous pouvez très bien continuer à sortir ensemble. De toute façon je suis déjà en couple. Oh je sais que tu as mal Izabella. Et que tu es en train de me maudire. Mais dis toi que je ne suis pas le genre de pétasse qui fini seule et malheureuse. Je suis le genre de pétasse qui fini avec un petit ami putain de canon, une admission à Yale et parfaitement heureuse. Je ne veux pas de ton Ian mais cette nuit elle valait vraiment le coup.

Julia : Izy ?

Blair : je vous laisse.

Dès le moment où je vois Blair sortir, je m'effondre en larmes. Julia vient tout de suite me prendre dans ses bras.

Moi : je veux rentrer chez moi. Je peux pas.

Julia : non non tu ne vas nulle part. Tu vas rester ici et tu vas montrer à cette pétasse que tu es plus forte que ce qu'elle croit. Essuie tes larmes, relève toi et montre leur que tu es forte.

Julia l'a dit alors je le fais. Je puise dans toutes mes forces et je me relève.

Tout va bien se passer Izabella tout va bien se passer.

Julia me laisse seule et s'en va.

Je me débarbouille légèrement et je sors. J'avance de quelques pas dans le couloir déjà vide quand je vois Ian arriver dans le couloir.
Je me tourne et change directement de direction

Ian : Lia s'il te plaît écoute moi.

Je ne veux pas le voir. Je ne veux pas qu'il m'approche. Je ne veux pas.

Il pose sa main sur mon épaule.

Moi : ne me touche pas !

Ian : Lia ce n'est pas vrai. Laisse moi t'expliquer.

Moi : ne m'appelle pas Lia. Ne prononce même pas mon nom.

Ian : Lia il s'est rien passé cette photo ne veut rien di...

Moi : je ne veux aucune de tes explications. Je veux juste que tu me laisse tranquille.

Ian : Lia...

Shawn : Izy.

Ian : Lia écoute moi.

Shawn : Lia vas y je dois parler à... Ian.

Lundi soir

J'ai retrouvé ma position de légume. Il va pleuvoir. Les branches balancent de plus en plus fort au gré du vent. Il faut que je me lève pour fermer la fenêtre. Le froid s'engouffre et je risque d'attraper un rhume.

Je rassemble toutes mes forces pour me lever.
Après avoir fermé la fenêtre je remarque mon téléphone qui s'allume et éclaire l'obscurité de ma chambre.

Je m'approche de celui-ci et je lis de loin le message de Ian

Ian : je suis admis à NYU.