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On est en plein jour, et pourtant, autour de moi, c'est l'obscurité. J'ai essayé, tu sais ? J'ai ouvert les volets ce matin, le soleil est entré dans la pièce, a tout illuminé. Et moi, j'ai fermé les yeux. Parce que je n'en voulais pas.

Je n'ai pas pleuré, je n'avais ni mal, ni froid, ni faim. J'étais vide, comme une coquille inhabitée. Alors j'ai refermé les volets, et j'ai regardé le plafond. Longtemps. Et pourtant, il n'avait rien de particulier. Mais je l'ai quand même regardé.

J'ai allumé la lumière, et l'ampoule a grillé, comme si elle me comprenait, comme si elle savait que j'avais besoin de l'obscurité. Alors j'y suis restée. Dans mon lit, allongée. Je n'étais plus rien, j'avais cessé d'exister.

J'ai regardé vers la fenêtre. Un rayon de soleil s'était faufilé à l'intérieur de ma chambre, me permettait d'y voir autour de moi. Et je le maudissais, parce que s'il y a bien une chose que je ne voulais pas, c'était de voir que le monde existait toujours autour de moi même si je n'en faisais plus réellement parti.

Alors je le regardais seulement à lui, jusqu'à me faire mal aux yeux, pour ne rien voir d'autre.

On est en pleine nuit, et pourtant, j'ai les yeux grands ouverts. Depuis tellement longtemps, que j'arriverais facilement à me repérer si jamais je souhaitais me lever. Mais je ne le ferais pas. Je ne l'ai pas fais de la journée.

Pas même pour manger, pas même pour me doucher, je n'ai pas bougé, et j'ai regardé le plafond. Et il est resté blanc, intact, immobile, comme s'il savait que je le surveillais. On est en pleine nuit, je n'ai pas dormi depuis des heures.

Et pourtant, je suis bien réveillé. La fenêtre est toujours ouverte, mais les volets sont toujours fermés. Et, si j'avais le courage de bouger, je les aurais peut-être ouverts. J'aurais regardé les étoiles, qu'on aurait vu à peine.

Notamment à cause de la pollution, ou de la lumière des lampadaires. Ils me rendraient presque triste, ces lampadaires. Seuls à tenter d'illuminer la nuit qui se fait si sombre et si dévastatrice. Ils sont seuls à l'affronter, comme moi. Mais ils essayent, eux. Alors que moi, je ne bouge pas, je fais la morte, en priant pour que tout passe.

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