Un samedi matin, Cécilia et Léa descendirent les escaliers pour aller prendre leur petit-déjeuner. Quelle ne furent pas leur surprise lorsqu'elles virent leur père, assis à la table de la cuisine, en train de siroter sa tasse de café tranquillement. Elles trouvèrent cela assez surprenant car d'habitude, leur père était assez pressé surtout le matin.
Lorsque Théo se retourna sur sa chaise, il vit ses deux filles qui le fixait la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés comme des soucoupes. Il sourit en voyant leur air ahuri car jamais il n'avait vu Cécilia et Manon dans un tel état.
- Bonjour les filles, fit-il en continuant de boire son café, bien dormi ? Je l'espère parce que j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Mais pour commencer, asseyez-vous s'il vous plaît.
Les jeunes filles firent ce que leur père leur ordonnait. Cécilia examina son père rapidement sans piper mot. Quand à Manon, elle eut assez de courage pour demander, non sans une certaine perplexité, quelle était cette bonne nouvelle.
- Ah ! Je vois que tu es curieuse, ma chérie, lui répondit Théo, Et bien c'est simple, ces derniers temps, j'ai remarqué qu'il existait un certain froid entre vous, les filles. Pour... Disons y remédier, j'ai décidé que cet après-midi, nous irons nous promener dans la forêt. Cela nous fera le plus grand bien de profiter du grand air et en plus, cela chassera les idées noires. Rassurez vous, on n'y passera pas tout l'après midi non plus. Juste une petite heure pour se changer les idées. Alors qu'en dites vous ?
Cécilia et Manon se dévisagèrent, effrayées à l'idée d'aller dans la forêt car elles se souvenaient de ce que Léa leur avait dit. L'asile de fous où Malon Akers avait été enfermée se trouvait là-bas. Mais comme elles n'avaient pas la force de s'opposer à leur père, les deux soeurs se contentèrent de hocher la tête en souriant pour signifier leur accord à Théo.
Celui-ci fut plutôt heureux de voir que ses filles n'opposaient aucune résistance, même si pendant quelques instants, elles avaient pris un air terrifié quand il avait mentionné la forêt. Ce qu'il ne comprenais pas mais il n'y prêta nul attention.
Si on faisait abstraction de tous les regards froids et de toutes les injures bien évidemment, dissimulées, la matinée se passa normalement. Les filles et Théo vaquèrent à leurs occupations jusqu'à l'après midi.
À 16h00, Théo et ses filles se préparèrent pour leur promenade. Puis ils se rendirent dans l'allée du jardin pour trouver la voiture. Théo s'installa devant le volant pendant que Cécilia et Manon se faufilèrent à l'arrière.
Rien d'anormal ne se produisit pendant la première moitié du trajet. Théo se concentrait sur la route et Cécilia écoutait sa musique. Seule Manon était préoccupée et nerveuse. Elle fixait sans cesse la route avec apeurement. Soudain, elle aperçu une silhouette au loin qui se tenait sur le bas-côté de la route. Pendant un moment, elle ne vit rien d'autre qu'une sombre silhouette, mais quand la voiture se rapprocha, elle put distinguer une jeune fille aux cheveux noirs. Ses cheveux étaient attachés en deux couettes et la fille avait une frange sur le côté. Elle portait une robe marron et une écharpe de la même couleur qui dissimulait sa bouche. Jusqu'à la, la fille avait les yeux rivés par terre mais quand le véhicule passa devant elle, elle les releva pour regarder directement Manon...
Celle-ci ressentit une terreur à nul autre pareil quand la jeune fille darda son regard froid sur elle. Jamais elle n'eut connu une telle peur. Jamais aucune peur ne l'avais autant pris à la gorge. C'était une peur brute qui l'a secouait jusqu'aux tréfonds de son âme. Manon savait qui était cette personne. Elle le savait car elle l'avait déjà vu dans ses cauchemars. Sauf que la dernière fois que Manon l'avais vu, cette fille n'était qu'une vague hallucination. Maintenant, elle pouvait dire qu'elle l'avait aperçu mais cette fois dans la vie réelle... Maintenant, elle pouvait affirmer haut et fort que cette jeune fille c'était Malon Akers...