Chapitre 18

Pour m'occuper un peu durant le voyage, j'allumais mon iPod et écoutais en boucle le morceau que j'avais composé avec Ulrik.
Bien sûr, au bout d'un moment, je m'en lassais.
Il n'y avait rien d'autre à faire, sinon.

Ça faisait comme un gros vide d'être sans lui. Je crois bien que, tant que je ne réalisais pas que c'était vraiment fini, je ne pleurais pas.

Gabin était juste assis devant moi à côté de mes parents.
« Déborah, m'appela-t-il en me scrutant le visage, pourquoi tu regardes dans le vide ?
-... »
Je ne voulais pas lui répondre, pour éviter une éventuelle séance de pleurs.

Je fouilla dans mon petit sac de voyage – celui où je rangeais mon iPod et autres affaires utiles au voyage – et je vis mon appareil-photo numérique. Quand j'étais avec Ulrik, parfois je prenais des photos de nous deux. Je les ai toutes gardées. Même les ratées. La carte mémoire était quasiment pleine.
Il y avait aussi une vidéo. Celle où Ulrik jouait du piano dans sa chambre. En réécoutant sa musique, les souvenirs de ce jour surgirent soudain. Il ne fallait pas que je me mette à pleurer. Non. Surtout pas.
« C'est quoi, ce que tu écoutes ? demanda Gabin.
-C'est rien.
-Ouais, c'est ça. Montre.
-Désolé, mais non. J'ai le droit de garder mes petits souvenirs pour moi, hein.
-Bon, d'accord... »
Bingo ! Il n'insistait pas plus !

Il faisait nuit noire, dehors.
Je regardais par la vitre du train.
La nuit porte conseil...

J'étais sur le point de m'endormir, quand soudain, je sentis une présence à côté de moi. C'était ma mère. Tiens, elle n'était pas endormie à cette heure-ci ?
« Ça va ? demanda maman.
-Bof. Je me sens vide.
-C'est normal. Il s'est passé beaucoup de choses pour toi, ces derniers temps...
J'avais soudain envie de pleurer, rien qu'en voyant ma mère avoir pitié de moi.
-Il...il...il...me...manque. »
Et je fondis en larmes. Maman me prit dans ses bras et me fit un câlin comme quand j'étais petite.

*

Après deux longues journées de voyage, nous fûmes arrivés chez mes grands- parents. Comme un retour en arrière, lorsque c'était le départ en voyage.
A cause de la fatigue, ils nous hébergèrent chez eux. Il était 23h48.
Je m'installa dans une des chambres et me coucha directement.
J'éteignis la lumière et me blottis tout au fond du lit en serrant mon doudou dans mes bras. J'avais vraiment l'air d'une gamine, mais je m'en fichais. J'avais bien le droit de faire l'enfant, quand même.
Je pleurais, pleurais et pleurais, ne pouvant pas retenir mes larmes.

Quelqu'un frappa à ma porte. C'était ma mère (encore!). Elle s'assit sur mon lit.
Je pleurais encore plus fort.
« Chuuuut, Déborah, murmura-t-elle d'un ton réconfortant, n'y pense pas...
-Impossible de ne pas y penser ! je répondais en colère.
-Qu'est-ce qui te tracasse ?
-C'est juste que j'ai peur qu'il m'oublie et que tout soit fini.
-Ne t'inquiète pas pour ça. Je pense qu'il ne t'oubliera pas. Il est sincère. Crois-moi.
-Mais si, il peut m'oublier parce que je n'ai même pas son adresse postale, ni son adresse e-mail et même pas son numéro de téléphone !
-Hmmm...Il t'a peut-être donné un petit papier...
-Très drôle ! Où il mettrait ça ?
-Peut-être dans la boîte à harmonica.»
Je sortis de mon lit et prit la boîte. Je l'ouvris et souleva l'harmonica. Effectivement, un petit papier s'y trouvait. Je le déplia et comme je l'avais voulu, toutes ses coordonnées étaient inscrites.
Je souris de joie.

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