Chapitre 49 : The cure

Dr Razak (parlant anglais) : Déjà plus d'un mois qu'on se voit, c'était ta 6ème séance, et je te sens plus confiante, plus assurée. Qu'en penses-tu ?

Lyana (parlant anglais) : Je crois que vous avez raison. Je dors mieux, mes insomnies sont moins présentes et j'arrive à sortir au kobini près de chez moi sans me masquer et paniquer. J'ai l'impression d'avoir fait un énorme pas, même si je préfère, toujours, rester dans mon quartier et que certains regards continuent de me paralyser.

Dr Razak (parlant anglais) : As-tu reçu de nouvelles menaces ou des propos injurieux ces derniers temps ?

Lyana (parlant anglais) : Non, il semblerait que le temps est fait son effet. Pourtant, moi, je n'oublie pas.

Dr Razak (parlant anglais) : Et personne ne te le demande. Nous essayons, ensemble, de te faire accepter ce passé, pour qu'il n'impacte plus sur ton présent. Mais ça tu le sais déjà. Tu t'en sors très bien d'ailleurs. Continue tes exercices de méditation et on se voit la semaine prochaine.

Lyana (parlant anglais) : Oui, merci docteur.


Je quittai mon assise et m'éclipsai du bureau épuré du docteur Razak. Au début, toute cette blancheur et organisation m'avaient rebuté, comme l'impression d'être dans un lieu aseptisé. Il était compliqué de se faire face, de parler de ses sentiments profonds, dans un espace qui sonnait faux. Mais maintenant, cette luminosité me rassurait, j'y avais trouvé du réconfort et ma langue avait appris à se délier. Petit à petit ma vie se restructurait et pour la première fois depuis leurs morts je m'étais arrêtée devant l'édifice mit en hommage aux victimes de l'attentat. Je n'étais pas seule, Mathilda, Harry, Yuan et Alejandro m'avaient accompagné à ma demande. J'avais ressenti le besoin de passer une étape, je retenais beaucoup trop de choses en commençant par elles. Ha-Neul Cho, Chelsea Jones. Leurs noms gravés sur cette plaque d'orée, se confondaient dans la masse, pourtant je ne voyais qu'eux. Je les contemplai dans un silence mortuaire. Devais-je leur adresser une parole ou me murer dans mon mutisme ? Je n'en avais aucune idée, je ne m'étais jamais recueillie auparavant. Je me plongeai dans mes souvenirs et réalisai que ce qui me manquait le plus était leur touché, elles avaient été des sœurs pour moi. Alors, comme une sœur, je pressai mes lèvres contre mes doigts et vins effleurer leurs gravures. S'il y avait une chance qu'elles le ressentent, je ne voulais pas le manquer. Quelques larmes s'échappèrent de mes yeux, mais mon sourire ne se défit pas, nos souvenirs furent bien trop doux, bien trop joyeux, pour me l'extirper. Comme si ma main enveloppait leurs joies, je caressai du pouce, tendrement, le relief de l'écriture. Vous me manquez  avais-je finis par murmurer, tel un secret emporté par un souffle seulement audible par elles et moi. Les longs doigts d'Harry rencontrèrent mon épaule, et mon autre main les rejoignit.


Harry (parlant anglais, d'un quasi chuchotement) : Lyana, tu es prête ?


Je pris une grande inspiration et hochai la tête. J'avais finis par dire au revoir, j'avais finis par accepter de vivre cette vie sans elles. Et même si la tristesse me brûlait la gorge et me retournait l'estomac, je ne m'étais plus sentie aussi légère et entière depuis longtemps. Nos pas quittèrent le cimetière où reposait l'édifice, et je ne me sentais pas l'envie de rejoindre mes appartements. Peut-être bien qu'Harry l'avait pressenti, ou simplement partageait-il se sentiment, quand bien même, je saisis l'opportunité de sa question :


Harry (parlant anglais) : Et si on sortait dans un bar, ça fait longtemps tous ensemble non ? Lyana... Tu en penses quoi ?

Lyana (parlant anglais) : J'ai un endroit parfait pour cela, un bar restaurant pas très connu près de chez moi. C'est très sympa, on y mange bien et on ne devrait pas être gêné par le monde. Ca vous irait ?

Yuan (parlant anglais) : Tant que tu dis que tu t'y sens bien, je suis pour !

Alejandro et Mathilda (parlant anglais) : Pareil !


Tout comme Sun-Hi, Yumi et Mic, Harry, Yuan, Alejandro et Mathilda faisaient partis de ces gens qui ont toujours pris soins de moi. Armés de patiences, d'amours et de gentillesses inconditionnels, ils m'aidaient à avancer, faisant de moi l'une des personnes les plus chanceux de par son entourage.

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Point de vue RM/V :


Depuis que RM avait entendu un extrait de la chanson de Lyana, plus rien d'autre n'arrivait à prendre place dans son esprit. Le soir même, il avait recherché des indices sur le net en tapant Lyana Côme, compositrice mais rien n'en ressortit. Puis, il s'était souvenu de l'intitulé, Ana-Song2, il chercha de nouveau au nom d'Ana, et un résultat apparut dans les royalties d'une certaine Yumi, pour sa chanson "Another chance". RM n'en avait pas entendu parler malgré son départ impressionnant pour une artiste underground. A part cela, rien de concret. Aucune photo, aucun enregistrement vocal reliant Lyana à Ana, et son écoute fut tellement rapide qu'il s'était mis à douter. Cette chanson datait peu de temps après leur séparation, si elle avait commencé à composer pendant leur relation, pourquoi ne lui en aurait-elle pas parlé ? Comment aurait-il pu manquer un si gros élément dans sa vie ? RM voulait se persuader qu'il se trompait, qu'il avait mal entendu et que ça n'avait jamais été l'intonation de Lyana à travers ce dictaphone. Il ne voulait pas croire, pourtant la vérité l'obsédée, au point que, des jours plus tard, il continuait de ne désirer qu'une chose, réécouter cette enregistrement.


Manager Sejin (parlant coréen) : Ok les gars, vous vous êtes super bien entrainés. Ca devrait suffire pour aujourd'hui. Je vous veux en forme pour le tournage de demain.


Les garçons, à bout de souffle, n'avaient même pas remarqué l'obscurité qui dominait à présent la salle de danse. Les répètes ne cessèrent de s'intensifier mais, pour une fois, celle-ci s'arrêta avant l'heure du diner.


J-Hope (parlant coréen) : 18h30 ? Ca fait longtemps qu'on a pas eu autant de temps libre !

Jungkook (parlant coréen) : C'est clair. Ca vous tente des dumplings ce soir ?

Jin (parlant coréen) : Chaud !

Jimin (parlant coréen) : La même

Suga (parlant coréen) : C'est parti alors !

V (parlant coréen) : Je vais me prendre une douche au vestiaire et j'arrive.

Jungkook (parlant coréen) : Attends, je viens aussi.


A ces propos, les yeux de RM s'illuminèrent. S'il voulait s'accaparer le téléphone de V, et s'assurer de la vérité, il n'y avait pas meilleur opportunité. Il attendit d'entendre l'eau ruisseler pour s'introduire aussi discrètement que possible dans les vestiaires et farfouilla dans les affaires de V sans une once de remord. Si cette chanson ne l'avait pas obsédé autant, il aurait pu ressentir du doute, ou de la culpabilité, mais rien n'y faisait, sa tête et ses sentiments étaient aveuglés par sa curiosité. Une fois l'objet en main, RM s'isola dans les toilettes de la salle de danse. La partie facile était faite, mais un téléphone verrouillé ne demeurait d'aucune utilité. RM s'installa, et contempla son reflet dans l'écran noir. Il n'avait jamais été de nature chanceuse, mais s'il y avait bien une fois où il devait faire appel à son bonne esprit, c'était celle-ci. Il appuya sur le bouton de déverrouillage, s'apprêtant à deviner le code d'accès, quand, à sa plus grande surprise, celui-ci n'émit aucune résistance. Son étonnement s'agrandissant d'autant plus, qu'il était persuadé de l'avoir vu en utiliser un. A trop espérer pour un miracle, il avait fini par en avoir un. Il fouina dans sa bibliothèque et, comme promis, le nom Ana -Song2 ne tarda pas à se montrer. RM sentit une goutte de sueur d'appréhension lui coulait sur la tempe. Plus que tout, il voulait la réentendre, mais la peur d'en comprendre la signification pilonnait son cœur. Sans plus tarder, il laissa la musique se jouer, c'était bien les mêmes notes de piano qu'il avait entendu la première fois. Tout comme la voix était celle qu'il avait cru être. Lyana. Même en voulant se le cacher, aucun doute pouvait être possible. Son corps parlait déjà de lui-même alors que son cerveau voulait nier. Les larmes roulaient sur ses joues, son poing martelait sa cuisse, non seulement il comprenait ce que cela signifiait mais en plus il comprenait les propos chantés. Une chanson d'amour destiné à V, voilà la raison d'être de ces paroles. Son cœur se rétractait dans sa poitrine, pourtant il n'en perdit pas une miette. Après leur rupture, RM s'était posé beaucoup de question, tournoyant encore et encore dans son esprit, et, d'un seul coup, toutes les réponses surgirent, gravitant autour d'une seule qu'il ne voulut croire : il n'avait jamais cessé de la négliger au détriment de son travail. Un échec qui lui brouillait l'esprit et l'avait poussé à s'immiscer dans une relation qui n'était plus la sienne. Il ne l'avait pas chéri assez fort, mais maintenant il l'empêchait, en parti, d'être chéri par un autre. Les mots "tu me manques" et "amour" ne l'avaient jamais frappé si violemment. Il sécha ses larmes, mais son pincement au cœur ne se défit pas. La chanson terminé, il resta quelques minutes supplémentaires, interdit, vide. Il en oublia l'urgence de devoir repositionner le téléphone de V dans le vestiaire. Qu'importe, il pouvait bien l'attraper la main dans le sac, rien ne le diminuerait plus qu'en cet instant. Il finit toutefois par se lever et sortir de sa cabine, les yeux rouges de chagrin. Aucune émotion ne passa à travers quand ils croisèrent le regard de V barrant l'entrée. Finalement, il s'était bel et bien trop attardé. 


V (parlant coréen) : Suga m'a dit que tu étais ici, il t'a vu rentré, un peu précipité.


V passa ses pupilles des iris rouges de RM à sa main. Et d'un ton platonique, presque compatissant ajouta


V (parlant coréen) : Je cherchais mon téléphone. Apparemment il n'était pas loin.


RM lui tendit son dû et tout aussi inexpressif, lui demanda


RM (parlant coréen) : Tu savais, n'est-ce pas ?

V (parlant coréen) : Depuis la dernier fois, je te vois loucher dessus comme un vautour. Tu sais, si tu me l'avais demandé, je te l'aurais prêté ce téléphone. Je t'aurais laissé l'écouter.

RM (parlant coréen) : A la place de quoi tu m'as laissé le prendre. Pourquoi ?

V (parlant coréen, d'une voix empathique) : Tu semblais en avoir besoin...


RM se terra dans son mutisme, s'attardant plus attentivement sur sa respiration. Le poids des émotions ne voulant pas partir, il préféra détourner son visage pour s'exprimer rationnellement.


RM (parlant coréen) : Je ne savais pas qu'elle composait. Elle ne me l'a jamais dit.


V n'ajouta rien, comprenant le besoin d'expressivité de RM.


RM (parlant coréen) : Tout ce temps ensemble, et je ne l'ai jamais su. J'ai voulu prendre soin d'elle, la rendre heureuse, mais j'en ai rien fait car le groupe a toujours été tout pour moi. Je pense pas qu'il soit nécessaire d'ajouter quoique ce soit. Cet état de fait parle pour lui même. -RM redirigea son regard dans celui de V et malgré la placidité de sa voix, le tapis de larmes au fond de ses yeux ne trompait personne.- Je suis désolé V. Je n'aurais pas du m'interposer entre vous juste parce que je n'ai pas été capable de la garder.


Ses mouvements furent si rapide que V n'en prit même pas conscience, ses bras s'enlacèrent autour du corps de RM et il ne le lâcha plus. Même si les yeux de RM demeuraient emplis de larmes, c'était bien lui qui s'apprêtait à pleurer.


V (parlant coréen) : C'est moi qui te demande pardon pour le mal que je t'ai causé. J'ai jamais voulu ça. J'ai pas choisi. Mais quand bien même, j'aurais du faire autrement. Je suis sincèrement désolé RM.

RM (parlant coréen) : Ca fait mal, mais il semblerait que d'une certaine manière je l'ai choisi. J'espère que tu seras heureux, man.


Leur étreinte se resserra, il était dur de perdre un amour, mais il n'était pas plus simple de perdre un ami. V ne s'attendait pas avoir son approbation, mais il aurait supplié pour ce pardon qui lui permettait enfin, de retrouver son vieille ami.

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Je n'arrivais plus à tenir le compte des jours qui me séparaient de V, ils étaient si nombreux que je vivais ma propre vie sans le considérer dans l'équation. Mon petit ami se résumait à quelques textes échangés et à une voix que je n'entendais qu'à travers mon cellulaire. Je commençais à perdre l'objectif de tout ça. A quel point l'amour était-il plus fort que tout ? Jusqu'ou fallait-il souffrir pour faire vivre un nous plutôt qu'un je ? Je me languissais sur mon canapé, attendant cet appel que V m'avait promis, sans réussir à restreindre ses pensés. Je ne l'avais plus entendu depuis trop longtemps, je ne l'avais plus enlacé depuis trop longtemps, et en même temps, je doutais que ce me soit un jour de nouveau permis. Vrrr Vrrr. Je me jetai sur mon téléphone, enfin un appel.


Lyana (parlant coréen) : Allô ?

V (parlant coréen/anglais) : Désolé je t'appelle un peu tard, j'ai eu... Comme qui dirait, un imprévu.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Rien de grave j'espère ?

V (parlant coréen/anglais) : Non rassure-toi, bien au contraire. J'ai pu discuté avec RM et je crois qu'il accepte enfin notre relation. Après les choses se sont enchainées, on est parti au restaurant et là je viens tout juste de revenir à l'agence pour récupérer quelques trucs avant de repartir.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Attend attend, RM accepte notre relation ? Qu'est ce que ça veut dire ?

V (parlant coréen/anglais) : Que je vais pouvoir t'aimer au grand jour sans perdre un ami.


Sa voix chantait d'un air jouasse, je ne pouvais que trop comprendre l'importance de ce moment à ses yeux. Après tout, même s'il n'avait plus voulu les refreiner, il n'avait jamais cessé de culpabiliser pour ses sentiments qui blessaient RM.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Ouah, je suis si heureuse pour toi ! Il faut que l'on fête ça !

V (parlant coréen/anglais) : Si je trouve un moment et un moyen de me débarrasser de mon chaperon, oui. -ironisa-t-il sous un ton dissimulant une pointe de désarroi.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Quoi ? Il est toujours là lui ? Mais ça fait des mois que l'affaire est arrivée, les réseaux ont oubliés maintenant, surtout avec l'annonce de votre future collaboration. Pourquoi il te garde à ce point sous surveillance ?

V (parlant coréen/anglais) : Car je n'ai jamais rompu avec toi comme il me l'a demandé. J'ai perdu la confiance de Si-Hyuk, et ce n'est pas quelque chose qu'on peut ravoir facilement, spécialement en s'opposant à lui.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Mais V, c'est insensé ! Combien de temps cela va durer ?

V (parlant coréen/anglais) : Je ne sais pas Lyana. Mais quand tout ça serait dernière nous, je t'emmènerais voir les plus beaux horizons et manger dans les meilleurs restaurants.


Ca sonnait idyllique, dommage que ce ne fut qu'un mensonge, ou plutôt une illusion, car il n'avait, manifestement, pas conscience de la portée de ses mots. Moi, au contraire, j'avais pris le temps de réfléchir, de me confier sur cette relation particulière qui demeurait la mienne, et même si cela restait une chose dont je ne pouvais complètement me convaincre, cet amour ne m'apporterait jamais satisfaction. Tout comme son absence creusait un manque, sa présence m'angoissait. Je n'arrivais plus à m'imaginer à ses côtés sans paniquer, sans penser au stress qu'engendrera notre besoin de discrétion. Sa lumière brillait trop fort, m'éclairant au grand jour avec lui et à moins de l'enfermer entre quatre murs, je ne voyais pas comment je pouvais composer avec cette état de fait.


Lyana (parlant coréen/anglais, ton fragilisé) : J'ai peur, tu sais.

V (parlant coréen/anglais) : De quoi as-tu peur ?

Lyana (parlant coréen/anglais) : De te retrouver. Je ne sais pas si c'est parce que je me suis habituée à ton absence depuis trop longtemps ou bien parce que les souvenirs de l'exposition de notre couple me hante encore, mais j'ai peur.

V (parlant coréen/anglais) : Qu'est ce que je peux faire Lyana ?

Lyana (parlant coréen/anglais) : Rien, tu n'as rien à remettre en cause. Je sais qu'on a évité cette conversation un millier de fois pour ne profiter que du meilleur dans nos rares moments à tous les deux, mais... Je ne suis plus sûr de vouloir de l'avenir que nous offre notre relation - a ces mots ma gorge s'était resserrée si fort qu'ils moururent presque dans un étouffement-. Je recommence à peine à vivre pour moi et entre endurer ton absence ou vivre isoler du reste du monde dans la parano, il y en a un que je supporte mieux.

V (parlant coréen/anglais, comprenant la situation) : Lyana, je n'ai jamais voulu ça pour toi !

Lyana (parlant coréen/anglais) : Je sais, et je ne t'en tiens pas rigueur, mais je ne suis pas sûr de savoir à quel point je suis prête à m'oublier pour être à tes côtés. -Je laissai le silence s'installer et ajoutai, plus honnêtement-. Je ne veux plus m'oublier V.


Ce fut sur cette phrase que mes yeux larmoyants lâchèrent le flot de leurs larmes. J'étais déboussolée. Bien-sûr, je pleurais la perte de l'être que j'aimais mais cette phrase me fit également prendre conscience de tout ce que j'avais traversé en an un et à quel point j'en fus affectée. Je pleurais mes pertes, mais pour la première fois, avec un certain espoir.


V (parlant coréen/anglais, retenant ses larmes pour prononcer cette phrase) : Tu veux qu'on se sépare ?

Lyana (parlant coréen/anglais) : Je suis désolée... Je t'aime, sincèrement. Mais je ne peux pas vivre avec ta célébrité. Je t'en pris, comprends-moi. 


Contre tout attente, j'arrivais encore à m'exprimer clairement, malgré ce nœud dans mon estomac, et cette gorge qui me brulait atrocement. Certainement car, au fond de moi, je savais lui devoir cette explication.


V (parlant coréen/anglais) : Non - Son mot se perdit dans son souffle, quasi inaudible sous le poids de ses émotions, alors il répéta, de plus en plus virulemment- Non, non, NON. Lyana, je t'en pris, il doit y avoir une solution. Je ne peux pas te perdre.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Laquelle V ? Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas qu'une question de ta mise à distance. Je devrais me cacher le restant de mes jours, et je suis devenue complètement parano à le faire pour éviter tes fans ! Je t'en pris ne me demande pas de faire ça.


De nouveau, mon chagrin retentit, mes paroles devaient être incompréhensibles mais je n'étais plus assez forte. J'aurais aimé pouvoir le supporter, pouvoir simplement l'aimer, pouvoir l'attendre mais ce n'a jamais été moi, et malgré tout le désir de mon cœur, ça ne le sera jamais. Même s'il se faisait muet, je pouvais ressentir toute la peine de V. Sa respiration parlait pour lui, m'accablant bien plus que n'importe quel mot.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Pardon.


Fut la seule élocution qui me vint à l'esprit, comme une évidence, voire un besoin, je voulais vraiment qu'il puisse me pardonner.


V (parlant coréen/anglais) : Ne le sois pas, c'est moi qui devrais m'excuser. Ecoute Lyana, je dois y aller.


Je n'ajoutai rien, je n'en eus de toute façon pas le temps. Maintenant, seul le son de mes larmes resonnèrent dans le silence de mon appartement.

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Point de vue de V :


V ne semblait pas croire ce qu'il se passait, il demeurait au milieu des couloirs de l'agence, dérouté, le visage déconfit, ses larmes mourant sur ses joues. Il ne les contrôlait pas, il en avait à peine conscience tellement la conversation l'avait vidé.


RM (parlant coréen) : V, ça va ?


RM était là, il le pensait reparti après être retourné à Big Hit avec lui. Néanmoins, aucune surprise ne se dégagea de son visage, bien trop abasourdi par l'idée qu'il ne reverrait plus Lyana.


RM (parlant coréen) : Tu pleures ? Qu'est ce qui s'est passé ?

V (parlant coréen) : Rien. Ca va, ca va passer.


Même s'il avait retrouvé son ami, V ne se voyait pour autant lui parler de ses histoires de cœur avec son ex. Il prit un peu plus sur lui, essuya ses larmes, mais ne tenta aucunement d'esquisser un sourire.


V (parlant coréen) : Qu'est ce que tu fais encore là ?

RM (parlant coréen) : Je voulais voir le PDG.

V (parlant coréen) : Pourquoi ? Y a du nouveau pour le groupe ?

RM (parlant coréen) : Pas vraiment... Mais pour toi oui.

V (parlant coréen) : Qu'est ce que tu veux dire ?

RM (parlant coréen) : J'ai convaincu Bang Si-Hyuk de suspendre ton chaperonnage. Et je lui ais garanti que tu seras plus prudent dans ta relation avec Lyana. J'ai du joué des pieds et des mains, mais il a fini par m'écouter. Il ne s'opposera plus à ta relation.


Les yeux de V s'écarquillèrent aussi rond que la lune. Dans d'autre circonstance, il aurait pris le temps de sauter de joie, d'embrasser RM pour la faveur qu'il lui faisait, a la place de quoi, il s'élança jusqu'au sous-sol pour trouver sa voiture. Le garde du corps ne se tenait bel et bien plus à ses côtés, la nouvelle s'étant répandue aussi vite qu'une trainée de poudre. Il alluma le contact, une seule idée en tête, rejoindre la femme qu'il aime.

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Aussi cliché soit-il, je ne trouvai rien de mieux à faire que me morfondre dans un pot de glace au chocolat pour encaisser cette rupture. Qu'avais-je fait ? Mes doigts passèrent de la cuillère à mon téléphone, espérant certainement un miracle. Parfois, je commençais à écrire un message que j'effaçais immédiatement, la situation demeurait bien assez difficile pour que je lui fasse part de mes hésitations. A quoi cela servirait-il hormis donner de l'espoir pour une relation perdue d'avance ? Mon choix était le bon, alors pourquoi il faisait si mal ? J'aimais sincèrement V, comme je ne l'avais jamais fait auparavant, alors pourquoi ca ne pouvait pas être suffisant ? Je commençais à voir le fond du pot, sans pour autant que mes pleurs refreinent leur ascension. Je voulais m'offrir cette vie de prospérité, mais une autre part de moi, celle qui ne voulait pas lâcher, craignait de ne jamais pouvoir se défaire de ce lien, suppliant pour sa présence à n'importe quel prix. Oublie le. Ca va faire mal un temps mais les choses s'arrangeront. Ne pense plus à lui. Je me répétais cet litanie, attendant qu'elle devienne assez vrai pour que ma peine cesse mais dès que je laissais mon esprit divaguer, le souvenir de V refaisait surface. Alors je me la répétais une nouvelle fois. Oublie le. Ca va aller. Arrête d'y. Driiiiinnng. Ma dernière pensée n'arriva jamais à terme, interrompue par le bruit incessant de ma sonnette de porte d'entrée. Quelqu'un était entrain de marteler le pauvre bouton, m'obligeant à sortir de mon cocon et d'adopter un visage plus neutre pour une personne que je n'aurais, à l'évidence, pas envie de voir.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Oh mon dieu... V ? Qu'est ce que tu fais là ?


Mon cœur bondit dans ma poitrine, le bonheur envahit mon être tellement fort qu'un rire nerveux m'échappa, suivi par l'eau de mes yeux, plus vraiment certaine qu'elle provenait de mon chagrin ou de ma joie. Je n'eus pas l'occasion de le découvrir. Ses lèvres se plaquèrent sur les miennes, m'incitant dans un mouvement de recul à le laisser entrer. L'humidité de sa bouche rosé jouait avec la partie inférieure de la mienne sans donner place à l'hésitation. Aucun de nous deux ne l'était, réclamant plutôt pour l'infinité d'un tel moment. Tendrement, je lui mordis la lèvre et il me le rendit avec plus de férocité comme il le faisait toujours. Je pouvais deviner son sourire se dessinait sur son visage, tout comme je devinais les pleurs qui avaient rougis son regard. C'était juste un instant, une pause, avant de réellement dire au revoir. Une réalité qui apportait une pointe d'amertume dans la passion de nos baisers, ne les rendant que plus vitaux. 


NOTE DE L'AUTEUR : ATTENTION MOMENT LEMON. SI VOUS NE DESIREZ PAS LIRE CE GENRE DE CONTENU, VOUS POUVEZ PASSER JUSQU'AUX ASTERIQUES ***.

BONNE LECTURE A VOUS :)


Ses mains se placèrent contre ma taille, pendant que les miennes épousaient la courbe de ses épaules. Je pouvais sentir chaque contraction de ses muscles quand il déplaçait ses bras pour acquérir les lignes de mon corps. Il donnait l'impression de les découvrir, alors qu'il s'apprêtait à les quitter. La lenteur de ses gestes me faisaient frémir d'une sensation nouvelle, je lui découvris une certaine pudeur inhabituelle dans ses mouvements. Sa main glissait à présent, le long de ma joue, pour rejoindre, dans un effleurement de pouce, ma bouche qu'il avait brièvement quitté. Il resta hypnotisé par la vision de son doigt sur celle-ci, tout comme je l'étais par son touché. Je me mis à entrouvrir les lèvres, mes yeux n'arrivant pas à lâcher son regard qui ne jurait que pour celles-ci, et vins, d'abord, embrasser la peau de son pouce. Puis, très vite, celui-ci s'introduisit plus en profondeur, rencontrant ma langue avec laquelle je me faisais un plaisir de jouer. Son regard perdit de sa contenance pour laisser place à la luxure. J'avais trop suggéré à travers ce geste pour ne pas en subir les conséquences. Sa bouche rencontra de nouveau la mienne, plus ardument, et la prise de ses mains se resserrèrent sur mes hanches. J'adorais ce sentiment d'emprisonnement dans ses bras, si seulement je pouvais m'y prendre pour l'éternité. Je passai mes mains sous son t-shirt et m'autorisai à profiter de chaque détails parfaitement dessinés. La musculature de ses pectoraux, ses tétons durcis et rétrécis, la vague de ses côtes, la fermeté de ses abdos, jusqu'à la marque en forme de v de son bas ventre, tout incitait en moi un désir irrépressible. Quand mon dos rencontra le plan de travail vers lequel V me dirigeait, j'en profitai pour lui dégager cet habit qui m'empêchait de visualiser cette magnifique sensation. Il n'avait jamais été aussi beau à mes yeux, et je ne m'étais jamais sentie aussi belle dans les siens. A la force de ses bras, il me hissa en contre haut et se nicha entre mes cuisses. Rapidement, mes habits rejoignirent son haut sur le parquet, dévoilant mes seins qui succombaient à mon désir. V s'en saisis et, aussi délicatement qu'il le put, les embrassa. Chaque pression de ses lèvres, trainé de salive, frottement de langue ou mordillement m'extirpaient un gémissement que je n'essayai même pas de retenir. Sans hésitation, il poursuivit, se débarrassant cette fois de mon bas. Mes jambes nus encerclaient son visage, et sans aucune autre forme de procès, il s'empara de moi à coup de baisers langoureux. Je bouillonnais intérieurement, supportant difficilement le plaisir de ses doigts et de sa langue. A la recherche, d'une quelque conque prise pour m'agripper, je ne trouvai que sa chevelure. Je confondis mes doigts dans celle-ci et l'attrapa aussi violemment que mon plaisir était bon. V émit un petit bruissement de satisfaction couplé à son excitation. Il remonta son visage jusqu'au mien, s'attardant d'abord dans le creux de mon cou. Je profitai de l'occasion pour me débarrasser de son pantalon avant de pendre sa tête entre mes mains. Je perdis mon regard dans le sien, le sourire gravé sur mes lèvres, une larme coulant le long de ma tempe, et lui dis, du plus profond de mon cœur.


Lyana (parlant coréen) : Je t'aime. 


Il ne me laissa pas voir l'expression de son visage, et je n'en eus pas besoin. L'humidité de ses lèvres sur les miennes parlait pour lui, je pouvais d'ailleurs suivre le chemin de ses pleurs sur mes propres joues. Je l'aimais si fort, et je ne pouvais m'imaginer ne lui dire une dernière fois. Il plaça ses bras tout autour de mon corps, ses mains dans mon dos, et tout en m'enlaçant, me fit sienne. Mes doigts encerclèrent son cou pendant que nos baisers et notre respiration se faisaient de plus en plus confus au fur et à mesure que le rythme grimpait en intensité. Aucunement il ne défit son étreinte, semblant au contraire, vouloir s'immiscer toujours au plus profond, empêcher chaque atome, aussi minuscule soit-il, de s'introduire entre nous. Un instant, il préféra ralentir la cadence, calmer son poult qui s'emballait et me susurra dans le creux de l'oreille


V (parlant coréen) : Je t'aime.


Je me perdis dans mon plaisir et ma peine. Son touché, ses baisers, le mouvement de ses hanches, me faisaient jouir et pourtant il m'était impossible de me défaire de ce tapis de larmes au fond de mes yeux. Dans une dernière effervescence puissante et exaltante, je lui fis face, mes iris plongées dans le brun des siennes, explosant de jouissance et de douleur pour l'homme que je ne reverrais plus.

***


The end

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