Chapitre 48 : Stuck in the moment you can't get out of it

Sun-Hi se trouvait déjà dehors, et le conducteur de taxi s'impatientait pour finir sa course, pourtant, je n'arrivais plus à faire un geste. J'aurais supplié pour que le véhicule reparte avec moi en son sein, mais j'étais incapable de prononcer un quelconque mot. Je me liquéfiais, tentant tant bien que de mal à retrouver mes esprits, je me concentrais sur ma respiration, implorant pour que ma tête se vide. Mon regard croisa les yeux de Sun-Hi, un visage familier, voilà quelque chose de rassurant, il me suffisait de ne regarder que Sun-Hi, après tout, si je ne voyais pas le rester du monde, comment pouvais-je être sûre de leurs présences ? Ma réflexion, aussi tirée par les cheveux soit-elle, me permit de me donner un petit coup d'élan pour sortir de la voiture, les yeux ancrés sur la silhouette de Sun-Hi.


Sun-Hi (parlant coréen, inquiète) : Lyana ?! Tu pleures ?


L'incompréhension jura sur mon visage et je pris conscience de l'humidité qui habitait mes yeux. Emportée par la panique, mon corps réagissait de lui-même sans que mon cerveau ne puisse réaliser, trop occupé à appréhender la situation de stress, me laissant seule, l'air stupide, dans ce flou émotif. Difficilement, je balbutiai :


Lyana (parlant coréen/anglais) : Oh non ça va, je suis juste un peu émue par l'évènement.


Heureusement, mon masque cachait ce sourire que je n'arrivais même pas à simuler. Quand bien même, Sun-Hi ne crut aucun des mots que je venais de lui prononcer, mais la précipitation du moment m'évita d'autres questions embarrassantes.


Sun-Hi (parlant coréen) : On en parlera plus tard. Mais tu me dois des explications - me menaça-t-elle, un doigt pointé vers moi.


Je ne répondis pas, me contentant de la suivre, le regard fixé sur son allure, mes pas retraçant les siens, emmitouflée derrière mon masque et ma capuche. Plus je m'enfonçais dans le bâtiment, plus je me camouflais, ne laissant plus qu'à mes yeux la possibilité de voir. Ne regarde que Sun-Hi, Il n'y a que Sun-Hi. Me répétais-je inlassablement, alors que nous ne faisions qu'arpenter les couloirs sombres et quasi désert menant jusqu'au plateau télévisé. Occasionnellement, Sun-Hi jetai des regards en ma direction, ou plus exactement sur sa deuxième ombre, plus lente, difforme et empotée que je devenais. Elle regarda sa montre, 15h pointait dangereusement le bout de son nez et nous cherchions toujours le lieu du show. Ne trouvant pas mes pas assez frénétiques, Sun-Hi m'attrapa par la main pour m'imposer son rythme.


Sun-Hi (parlant coréen) : Je ne sais pas ce qu'il t'arrive aujourd'hui, mais on doit vraiment se dépêcher Lyana.


Son ton n'était ni agacé, ni contrarié, mais plutôt maternelle et désolé. Désolé de ne pas pouvoir y remédier maintenant. Mais je m'en fichais, dans le fond, je ne l'écoutais même plus. Elle aurait pu me crier dessus que je ne l'entendrais pas, mes pensées n'avaient qu'une priorité, m'éviter la panique, rien d'autre.


Sun-Hi (parlant coréen) : Enfin ! Je vois l'entrée.


Sun-Hi s'approcha des agents de sécurité


Sun-Hi (parlant coréen) : Kim Sun-Hi et Côme Lyana - nous présenta-elle.


J'intensifiai l'étreinte de ma main dans la sienne, prenant soin d'éviter toute interaction visuelle, ce masque et cette capuche étaient ma dernière rempart. Sun-Hi est là, il ne t'arrivera rien, il n'y a que Sun-Hi.


Agent de sécurité (parlant coréen) : Mademoiselle, pour rentrer il faut être visage découvert. Question de sécurité.


Ne pense qu'à Sun-Hi. Vous n'êtes que toutes les deux.


Agent de sécurité (parlant coréen) : Mademoiselle ?


Respire, tu peux le faire.


Sun-Hi (parlant coréen) : Lyana ?


Il n'y a aucun danger, tu es en sécurité, avec Sun-Hi


Une douleur vive me sortit de mon inertie, Sun-Hi venait de me pincer et mon regard emplit de questionnement l'alarma d'autant plus. Malheureusement , nous n'étions pas en position pour prendre soin de mes états d'âmes.


Sun-Hi (parlant coréen) : Lyana, il faudrait que tu retire ton masque et ta capuche.

Lyana (parlant coréen) : Quoi !? Non ! -m'emballais-je instantanément


Au vue de ma réaction disproportionnée, les regards inquisiteurs et les mouvements de recul se firent ressentir, m'obligeant de plus en plus à prendre conscience de mon environnement.


Agent de sécurité (parlant coréen) : Madame, il en va de la sécurité, nous ne pouvons vous laissez entrer le visage couvert.


Je croisai le regard de Sun-Hi qui me supplia de simplement écouter leurs recommandations. J'étais piégée, je devais faire face sans armes et sans armures. Les secondes qui suivirent furent les plus longues de ma vie, ressemblant plus à des heures. Tout en leur tournant le dos, ne regardant plus que Sun-Hi, j'approchai mes mains tremblantes et moites de mon visage. Plus la distance rétrécissait plus la pitié dans son regard s'intensifiait, elle avait enfin compris. Elle caressa tendrement mon épaule et me susurra


Sun-Hi (parlant coréen) : Tu peux le faire Lyana. Je suis là, il ne t'arrivera rien.


Mais mes yeux pleuraient. Peu importe toutes les paroles réconfortes qu'elle me dira, peu importe toutes les mains qu'elle me tendra, je resterai incapable de retenir mes larmes. Une fois mon visage nu, le regard larmoyant, et mon corps flageolant, je pris une grande inspiration pour essayer de dompter la peur. Sun-Hi gardait ses mains sur moi, en tant que soutient émotionnel mais également de maintient physique. Je me sentais capable de m'effondrer à tout moment, adjurant intérieurement pour qu'on me laisse repartir à la maison. Lentement, le visage baissé, ne voyant que des pieds, je me retournai vers les agents de sécurité. Je ne pouvais soutenir leurs regards que je devinais incongrus et jugeurs, partagée entre ma terreur et ma honte. Ils n'insistèrent pas devant mon étrange comportement, et les portes du plateau télévisé finirent par s'ouvrir devant nous. Je devinais l'agitation rien qu'aux bruits qu'y émanaient. Je me figeai instantanément, l'effroi au ventre, ma tête refusant de répondre. Ne pouvant rester là, Sun-Hi me tira vers l'intérieur


Sun-Hi (parlant coréen) : Je vais te sortir de là ! J'ai aperçu Mic là-bas, on va trouver un lieu où il n'y a personne.


Mais je n'entendais déjà plus. Je me cachais le visage autant que possible mais restais persuadée que tous les regards demeuraient sur moi. Je pouvais les entendre chuchoter, rire en assurant combien il aurait été préférable que je sois morte, ou encore critiquer chaque infime partie de ce qui faisait de moi la personne que j'étais. Je ne pouvais le contenir, ma respiration m'échappait tout autant que mes larmes. Je voyais flou et quand j'arrivai à la rencontre de Mic, mon corps ne me portait déjà plus. J'étais frigorifié et pourtant en sueur, ce n'était plus qu'une question de temps avant que mon cœur cède.


Mic (parlant coréen) : Qu'est-ce qu'elle a ? Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi elle est si pâle ?

Sun-Hi (parlant coréen) : Elle fait une crise de panique. Il faut qu'on la sorte d'ici au plus vite. Lui trouver un lieu où elle serait seule !

Mic (parlant coréen) : Les toilettes, je ne vois que ça !

Sun-Hi (parlant coréen) : Aide-moi à l'emmener.


Je continuais à gémir, suffoquant du manque d'air, je ne savais plus comment m'oxygéner, la panique bloquant mon flux, j'avais le sentiment de mourir.


Sun-Hi (parlant coréen) : Vite, pose la là !

Mic (parlant coréen) : Il lui faut de l'eau, l'aider à retrouver son rythme respiratoire !

Sun-Hi (parlant coréen) : Qu'est ce que je dois faire ? Appeler les pompiers ?

Mic (parlant coréen) : Va chercher de l'eau ! Je connais bien les crises de panique, j'en faisais souvent jeune, laisse moi faire.


Mic s'installa près de moi, sur le carrelage froid de la pièce et me prit dans ses bras. Calmement, d'une voix aussi douce que son ton rocailleux le permettait, il me chuchota


Mic (parlant coréen) : Lyana, suis-moi. Ecoute ma respiration, suis son rythme - Il inspira et expira, très amplement et lentement, contrastant avec ma respiration haletante-. Tout va bien maintenant, tu es seul. Il n'y a que nous. Tu es en parfaite sécurité.


Sans jamais s'impatienter, il répéta ses mots, et mima la respiration, jusqu'à ce que je retrouve un certain rythme. De temps à autre, il mouilla mon visage, pour stimuler ma conscience et nettoyer mes sueurs froides. En attendant, impuissante, Sun-Hi ne décrocha pas son regard de moi, laissant sa main se confondre dans la mienne. Peu à peu mes pleurs de panique se changèrent en pleurs de pitié. J'avais de la peine pour moi, et quelque part, honte. J'avais sous-estimé l'impact qu'avait eu cette évènement sur mon esprit, mettant des êtres chers dans une position inconfortable, loupant même la raison pour laquelle on était ici. J'avais tout gâché et surtout je n'étais plus sûr qu'un jour je pourrais de nouveau faire partir d'un quelconque évènement. Dans un sanglot, accablée par cette vérité, j'émis douloureusement un :


Lyana (parlant anglais, pleurant) : Je suis tellement désolée.


Emue par ma détresse, Sun-Hi se jeta dans mes bras


Sun-Hi (parlant coréen) : Je t'en pris ! Ne dit pas ça. C'est moi qui suis désolée ! J'aurais du comprendre plus tôt que tu avais peur de la foule. Tu nous as fait une telle frayeur !

Mic (parlant coréen) : Allez, arrête de pleurer Lyana. Tout va bien maintenant, tu es en sécurité d'accord ?


J'hochai la tête pour acquiescer, mais mes larmes restèrent difficilement maîtrisable, j'avais besoin d'un peu plus de temps pour digérer ce qu'il venait de se passer.
Une fois de retour à mon appartement, plus rien ne me semblait pareil. Mic avait fait le chemin retour en ma compagnie, laissant l'opportunité à Sun-Hi de rencontrer quelques personnes qu'elle voulait voir, tout en s'assurant que je pouvais prendre soin de moi-même. Mais je n'en étais plus tout à fait certaine. Mon monde se défilait à travers mes doigts depuis des mois maintenant, m'amenant à la personne que j'étais aujourd'hui. Je me regardai dans le miroir, l'air déconfit, le teint blafard et accusai le coup d'être devenue quelqu'un qui ne me correspondait pas. J'avais enterré trop de choses, accumulé trop d'insécurités et à présent elles me consumaient jusqu'à me pousser à l'isolement, la découverte publique de mon couple demeurant qu'une pierre de l'édifice. J'avais besoin d'aide, et au lieu d'avoir pris le temps nécessaire, j'ai fui le pays dans une nouvelle vie qui m'était offerte où un avenir sans Ha-Neul et Chelsea semblait possible. Ce sentiment d'abandon constant, d'échec perpétuel, de mal-être jamais réellement parti même lors de mes évènements les plus heureux, me firent me questionner. N'avaient-ils jamais été que de mon fait, alors que je blâmais les circonstances qui m'entouraient ? Plus j'y réfléchissais, plus je me torturais l'esprit ainsi que mes sentiments. Mes larmes roulèrent une nouvelle fois sur mes joues, suivies par leurs trainés humides, je ne tentai pas de les retenir. J'étais seule, désemparée, j'avais besoin d'aide, car, pour la première fois depuis longtemps, je n'avais personne vers qui me tournait, personne vers qui détournait mes sentiments. J'étais bel et bien seule avec moi-même et mes problèmes irrésolus que j'évitais. Alors, malgré que le dimanche soit une journée de repos, j'attrapai mon téléphone et composai le numéro du docteur Razak. Contre toute attente, elle répondit


Dr Razak (parlant anglais) : Allô ?

Lyana (parlant anglais) : Docteur Razak ? Je suis désolé de vous déranger, c'est Mademoiselle Côme, Lyana Côme. Peut-être que vous vous souvenez de moi ? On s'est vu une fois suite à l'attentat des MMA. -plus je m'engouffrais dans les détails pour raviver sa mémoire, plus mes mots devenaient hésitants et discrets.

Dr Razak (parlant anglais) : Je me souviens de vous. Que puis-je faire pour vous ?

Lyana (parlant anglais) : Je suis désolé de vous déranger un dimanche mais je... -mes larmes devinrent difficiles à contrôler et je décidai de ne pas les retenir - Je crois que j'ai fait une grosse erreur en ne continuant pas mes séances avec vous. J'aurais vraiment besoin d'aide.


Ma voix tremblait, mais je me maîtrisais assez pour m'exprimer clairement. Si docteur Razak fût ébranlée par ma détresse, elle n'en laissa rien percevoir. Elle se contenta de me donner un rendez-vous


Dr Razak (parlant anglais) : Lundi, 19h à mon cabinet. Si vos pensées sont trop noirs rappelez moi d'accord ?


Même s'il n'avait aucun mot superflu, que le rythme de ses phrases étaient un peu abrupte et militaire, son intonation restait des plus réconfortantes et empathique. Après un chaleureux remerciement pour son temps et sa considération, je raccrochai. Mon cœur demeurait lourd, certes, mais un vent de légèreté soufflait sur moi et pour une fois, il ne semblait pas éphémère.

 Suite à l'incident d'Inkigayo, Yumi, que je n'avais pas vu depuis lors, entra brusquement dans le studio sans prêter attention à Mic, la silhouette de Sun-Hi suivant de près.


Yumi (parlant coréen) : Lyana ! -avait-elle prononcé, la voix paniqué, essoufflée. 


Une fois qu'elle pris conscience de ma présence, et de mon état de santé, elle retrouva son flegme habituel qui ne trompait personne.


Yumi (parlant coréen) : Tu n'as plus donné de nouvelles depuis hier. Sun-Hi m'a dit ce qui s'était passé. Tu te sens mieux ?


Son ton détaché m'amusait, en la connaissant mal, on aurait pu croire à un manque de sensibilité, mais cela cachait au contraire, un investissement émotionnel trop important, qu'elle contrôlait grâce à cette façade qu'elle se donnait. D'un sourire chaleureux, reconnaissante de son intérêt, je la rassurai sur ma santé.


Yumi (parlant coréen) : Bien parce que tu as loupé la meilleure performance de toute l'histoire de l'industrie musicale !

Lyana (parlant coréen/anglais, ricanant) : Pourquoi je n'en doute même pas ?

Sun-Hi (parlant coréen, d'un ton désolé) : Lyana... A propos d'hier... Tu comptes faire quelque chose pour ta phobie ? - Sa voix était gênée, embarrassée de mettre un tel sujet sur la table, mais au vue de la gravité de celui-ci, ça lui semblait nécessaire.


J'hésitai quelques instants, avouer à haute-voix qu'on a un problème et que l'on doit se soigner n'est jamais simple. Ca reviendrait à me montrer vulnérable, et s'il y a bien quelque chose que mes voyages m'ont appris, c'est qu'après la laideur, la vulnérabilité repousse le plus. Et en même temps, il demeurait trop tard pour prétendre à une force que je n'avais pas, ils m'avaient vu, et surtout ils étaient mes actuels proches. Il était temps de ne plus avoir honte.


Lyana (parlant coréen) : Oui. Je retourne voir ma psy pour soigner une bonne fois pour toute ce que j'ai préféré terrer en moi. Mon ochlophobie ne peut pas durer, elle me gâche la vie et je n'ai aucune envie de passer à côté de celle-ci car j'ai pas le courage de me faire face.


Mic déposa son épaisse main sur mon épaule, me faisant légèrement sursauter, je ne m'attendais pas à autant de douceur dans autant de fermeté. 


Mic (parlant coréen) : Tu es la personne la plus courageuse que je connaisse. Et crois-moi j'en ai vu passer.


Ses doigts jaunis par la cigarette resserrèrent leurs étreintes, jetant au loin quelques unes de mes incertitudes, émanant une certaine fierté.


Yumi (parlant coréen) : Il a raison, et si tu as besoin, on sera là pour te supporter. On est une famille maintenant.


Ma vie avait drastiquement changé en à peine une année, mais à cet instant, elle me parut une peu plus douce et pleine d'espoir.


Lyana (parlant coréen) : Merci.


La journée, ainsi que ma première séance chez la psy, passèrent sans que je m'en aperçoive. Une atmosphère nouvelle, indéfinissable avait plané tout au long de celle-ci. Pas lourde, ni encombrante, plutôt bienveillante et rassurante, mais tout de même éprouvante. J'étais vidée, avec plus qu'une seule idée en tête, retrouver V. J'attrapai mon téléphone, laissai la tonalité retentir jusqu'à la dernière seconde, puis finis par tomber sur son répondeur. Il me manquait, ce soir plus que jamais, alors je lui écris un message dans l'espoir d'avoir une réponse le plus tôt possible.


- Tu me manques tellement, j'aimerais pouvoir t'avoir dans mes bras et te raconter tout ce qu'il s'est passé. Suite à ma crise de panique à Inkigayo, j'ai décidé de reprendre des séances avec ma psy. Je reviens de ma première séance, je ne saurais pas mettre de mots sur ce que je ressens, mais maintenant que je suis prête à me faire aider, j'ai réellement l'impression que ça m'aide. J'espère que ca va de ton côté. Je t'aime.


Mon message resta sans réponse pendant plusieurs heures, assez longtemps pour que mon sommeil m'emporte et que je ne vois sa réponse que le lendemain matin.


- Je suis fière de toi que tu te prennes en main, j'aimerais être là pour te soutenir plus, mais la pression que je vis est... suffocante. Je pensais pas que mon garde du corps pouvait être sérieux en certifiant qu'il me suivrait jusqu'au toilette s'il le fallait. Lol. Tu me manques plus que tout, et je sais que tu es capable de traverser ça. Je t'appellerais dès que je le peux. Envoie-moi des messages dès que tu en as envies d'accord ? Je t'aime.


A la lecture de ces trois derniers mots, mon cœur se pinça, partagé entre la tristesse de notre séparation et l'inquiétude de la vie qu'il devait mener.

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Point de vue de V/RM


Un mardi après-midi, au vue de la préparation pour leur prochain clip Boy with Luv, en featuring avec Halsey, célèbre interprète américaine, le groupe répétait intensivement les pas de danse appris seulement 2 jours auparavant. Quand leur chorégraphe ne se trouvait pas sur les lieux, J-Hope prenait souvent en mains les séances, fortement soutenu par Jimin. Ce jour là ne faisait pas exception.


J-Hope (parlant coréen) : Allez les gars, on y va doucement. 1 et 2 et 3 et 4 et 5 et 6 et 7 et 8 ETTT... 1..


J-Hope était de loin celui avec la meilleure mémorisation des mouvements. Avec le temps, ils étaient tous devenus remarquablement bon, mais J-Hope gardait cette faculté, comme Jimin gardait sa force d'interprétation.


J-Hope (parlant coréen) : 5...6. Changement !


La musique retentissait bruyamment dans toute la salle, l'odeur de sueur se faisait sentir malgré la climatisation, et l'épuisement sur les visages demeuraient palpable. Un peu trop d'épuisement. Boum. Attirés par ce son à la teinte aussi gracieux que la démarche d'un pachyderme, l'ensemble des membres s'arrêtèrent et se retournèrent vers V, les fesses au sol, grimaçant de sa chute. En tant qu'amis qui se respectent, les garçons se mirent à pouffer de rire. Pris dans son hilarité, J-Hope ajouta :


J-Hope (parlant coréen) : Le retour du cascadeur ! Ahaha

Suga (parlant coréen) : C'est vrai que ça fait longtemps que tu nous as fait une chute pareille.


Malgré sa douleur au derrière, son cœur s'émut, et un sourire s'empara de son visage. J-Hope ne l'avait plus appelé ainsi depuis des semaines, pas depuis qu'il ait découvert sa relation avec Lyana. Depuis lors, il n'y avait plus eu que des mots froids entre eux, et la cohésion général du groupe s'était émoussée. Un surnom lourd de sens et de souvenirs remontant à leur début, quand ils n'étaient pas aussi connus, et que V n'était pas le danseur qu'il était aujourd'hui. A cette époque, il passait plus de temps à terre que sur ses deux jambes, à s'en demander comment ça restait possible. Ce fut ainsi que J-Hope le surnomma affectueusement le cascadeur. Mais cet après-midi là, ce mot avait une autre signification, il attestait du temps qui s'était écoulé et de la force de leur amitié qui, malgré tout, n'était jamais partie. Le groupe entier commençait à se resolidifier, seuls quelques tensions demeuraient entre RM et V, mais V était bien décidé à faire les efforts nécessaire et à être patient pour retrouver la proximité qu'il avait eu avec chacun des membres. Aujourd'hui était une victoire auprès de J-Hope, qu'il savourait. Jimin lui tendit sa main qu'il accueillit volontairement.


Jungkook (parlant coréen) : je pense qu'une pause ne serait pas de trop.

Jin (parlant coréen) : Complètement d'accord.

RM (parlant coréen) : Ok, 10min les gars et après on reprend, la date du tournage arrivera plus vite qu'on le croit.


Quand chacun partirent de leur côté, récupérer un snack ou bien s'acheter une boisson, Suga, lui s'approcha de RM pour lui toucher deux mots en toute intimité.


Suga (parlant coréen) : Tu devrais ralentir. Tu as toujours été un bourreau du travail mais depuis l'histoire avec Lyana, tu ne t'arrête plus. Et nous avec. Tu peux pas tenir RM.

RM (parlant coréen) : Ne t'inquiète pas pour moi. Je sais ce que je fais.

Suga (parlant coréen) : Tu en es sûr ? Car tu ne donnes pas cette impression.


Suga n'ajouta aucun mot, pas plus que RM, préférant le laisser là, avec ses pensées, espérant que ses propos fassent mouche. RM dirigea alors son regard vers V, il ne savait pas trop pourquoi, mais il était persuadé que ses paroles concernaient leur actuel conflit. Il n'arriva d'ailleurs plus à détacher son regard, absorbé par chacun de ses gestes. Il l'examina, l'air pensif, farfouillant énergiquement dans son sac à la recherche de quelque chose. V en sortit des écouteurs qu'il brancha à son téléphone et apporta dans le creux de ses oreilles. Son visage s'apaisa instantanément, un sourire coincé au bout des lèvres, pour s'évader encore plus, il se permit même de fermer les yeux. RM jalousa presque cette expression de paisibilité, mais une seule question l'intrigua davantage, qu'est ce que pouvait bien écouter V ? Depuis tout ce temps, il avait appris à connaitre ses préférences, ses sentiments et ses sensibilités, et il n'avait jamais vu une musique l'émouvoir de la sorte.


J-Hope (parlant coréen) : Les gars on reprend !


Les dix minutes écoulés, les garçons se remirent petit à petit en place, le regard de V s'emplissant de frustration de devoir quitter son concon. RM profita de cet instant de confusion pour s'approcher du téléphone que V avait simplement bazardé dans son sac avec les écouteurs et vit sur l'écran Ana -Song 2. Ca ressemble étrangement au titre d'un brouillon devina-t-il, habitué à ce genre d'appellation pour son propre travail. Mais, Ana ? Ce nom ne lui disait rien, alors pourquoi V aurait un brouillon de cette artiste ? RM zyeuta rapidement autour de lui, V ne le regardait pas, les garçons discutèrent en attendant Jin et Jimin partis acheter des boissons. Il mit un écouteur dans ses oreilles et appuya sur play. Quelques notes de pianos retentirent, puis une voix... Cette voix qu'il avait eu l'habitude d'entendre et qui avait maintenant quitté sa vie sans qu'il ne puisse l'oublier... Celle de Lyana. Lyana chantait. Plus exactement, elle composait et il n'en savait rien.


Jimin (parlant coréen) : Tu viens RM ? On y va ?


D'un mouvement brusque, surpris par la voix et le touché de son ami, RM jeta le téléphone et les écouteurs dans le sac, comme s'il avait commis une faute. Tous les regards étaient maintenant sur lui, et V ne comprit que trop ce qu'il venait d'écouter, il ne trouva, cependant, rien à y redire, le regard de RM parlant assez de lui-même.




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