Chapitre 46 : Supposed to making your day

Les rayons du soleil m'éblouirent sans une once de regret. J'ouvris difficilement un premier œil en direction de ma fenêtre, pourquoi, diable, avais-je oublié de fermer les volets ? Et cette soif ? Je me sentais complètement déshydratée. Je trainai mon corps las jusqu'à la salle de bain et me désaltérai goulument au robinet. Les yeux mi-clos, je peinais à prendre conscience de mon reflet dans le miroir. Et voilà le mal de tête qui pointait le bout de son nez. Toujours endormie, je continuai mon périple jusqu'à mon salon, espérant y trouver un doliprane. Les cadavres de la veille s'étaient éparpillés un peu partout entre ma table basse et le comptoir de ma cuisine. Je me mis à ricaner désemparée et résolue devant un tel foutoire. Mes esprits me revinrent et expliquèrent ma misérable condition. Mon amour pour le soju me perdra, mais au moins, je me félicitai d'avoir passé un agréable moment comme il ne m'en arrivait plus depuis longtemps. Mon téléphone sonna et je décrochai sans y prêter une réelle attention. Persuadée d'avoir une Sun-Hi dans un état similaire au mien à l'autre bout du fils, je me laissai surprendre par la voix suave et profonde qui m'appela.


V (parlant coréen) : Lyana ?

Lyana (parlant coréen/anglais) : V ? Tu es pas un répétition ?


Ma voix enrouée et endormie me trahit sans aucune autre forme de procès.


V (parlant coréen/anglais, se moquant) : C'est quoi cette voix ? Tu t'es changé en quarantenaire alcoolique qui s'allume cloque sur cloque, en une nuit ?

Lyana (parlant coréen/anglais) : Très drôle ! Moque toi, mais je ne sais pas si je vais survivre à cette gueule de bois ! Si tu n'as plus de nouvelle de moi, c'est que je suis morte desséchée sur mon canapé.

V (parlant coréen/anglais) : Compte là-dessus pour que je laisse ça arriver. Je dois avouer que je suis partager, je ne sais pas exactement si j'ai envie de venir pour te dorloter ou me moquer - s'amusa-t-il.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Je vais retenir que tu veux venir me voir, ça ira très bien -concluais-je sur un ton similaire au sien.

V (parlant coréen/anglais) : Si ça ne tenait qu'à moi, tu ne serais plus capable de faire un pas sans que je sois sur tes traces, tu sais.


Non, il n'avait pas le droit. Faire battre mon cœur ainsi, en me faisant imaginer des choses impossibles, quel cruauté. 


Lyana (parlant coréen) : Tu me manques Taehyung.


Une seconde d'étonnement s'empara de lui à l'entente de son prénom. Il était rare que je l'appelle ainsi, mais je voulais souligner l'importance des mes mots.


V (parlant coréen/anglais, d'un ton franc, sans détour) : Rejoins-moi ce soir.

Lyana (parlant coréen/anglais, étonnée) : Quoi ?!

V (parlant coréen/anglais) : Au début je trouvais ton message d'hier adorable mais irréalisable pour le moment. Mais, à bien y réfléchir, je n'ai aucune idée combien de temps cette mascarade va durer et je n'ai aucune envie de le découvrir et ne plus jamais te revoir.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Mais comment tu vas faire pour ton garde du corps ? Et si on nous surprend ?

V (parlant coréen/anglais) : Ecoute moi. On va faire comme tu as dit. Va à l'hôtel Signiel, à Songpa-Gu, pour 19h. Je réserverais une chambre à ton nom. Tu m'attendras là-bas, j'arriverais quelques heures plus tard pour que personne ne fasse le rapprochement au cas où on te reconnaitrait. Mais ça m'étonnerait, c'est un hôtel assez sécurisé, reste discrète en y allant et personne ne devrait t'apercevoir.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Et toi ? Tu vas trouver quoi comme excuse pour t'offrir un nuit à l'hôtel alors que tu vis à deux pas ? Surtout avec le colosse qui te suit.

V (parlant coréen/anglais) : Je trouverais un moyen. Je n'attendrais pas un instant de plus avant de te revoir.


C'était totalement impossible, pourtant je savais qu'il arrivait à entendre le sourire que ses mots me procuraient, tout comme j'entendais le sien.

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Point de vue de V :


Le van escortant BTS était à nouveau plonger dans le silence, après une journée de shooting, les esprits se faisaient plus lents et plus calmes. Si seulement ç'en restait la seule raison. RM et V n'échangeaient plus que le strict nécessaire, quant à J-Hope, il ne s'adressait plus qu'à V avec une certaine agressivité dans son intonation. Il n'avait pas pardonné à son ami, qu'il jugeait coupable de la situation. Cette position le pesait, V voulait retrouver cette connexion mais pas au détriment de Lyana. Désespérément, chaque jour, il essayait, à coup de petits attentions ou de traits d'humour, mais pas aujourd'hui. Quelque chose de plus important trottait dans sa tête, comment trouver une excuse valable pour aller au Signiel hôtel ? L'heure de leur rendez-vous approchait, et le cerveau de V ne cessait de se tourmenter pour trouver une solution. Une fois sous sa douche, l'eau ruisselant sur son corps, les pieds pataugeant dans les flaques, la solution devint évidente. Saccager sa tuyauterie et prétendre à une inondation paraissait une raison valable pour dormir une nuit dans un hôtel, il ne restait plus qu'à savoir comment se débarrasser de son chaperon. La plaquette posait sur le rebord de son lavabo venait de lui souffler l'idée. Ce soir, son garde du corps s'octroiera une bonne nuit de sommeil, bien mérité au vue de son travail si dévoué. Après un rapide coup d'œil au travers de son judas, il mit son plan à exécution. Une clé à molette dans la main, il pensa d'abord à desserrer les boulons, mais la panne serait trop rapidement résolue. A contre cœur, il se mit à tabasser la pauvre tuyauterie qui finit par se cabasser puis se percer. L'eau jaillit de partout, éclaboussant V sur son passage. Il se débattit contre les éclaboussures sur son visage et faillit déraper en quittant la pièce.


V (parlant coréen) : Ca va me coutait une petite fortune tout ça - commenta-t-il amusé et surpris de constater ce qu'il était capable de faire pour être avec Lyana.


Une fois l'inondation assez important, il coupa l'eau et admira l'ampleur des dégâts. Il acquiesça, comme pour se féliciter de la vraisemblance de sa supercherie. Brusquement il ouvrit sa porte d'entrée, ce qui surprit son garant


V (parlant coréen) : Hé - l'interpella V. On va à l'hôtel, j'ai une inondation dans ma salle de bain.


Le colosse, loin d'être dupe, fronça les sourcils et le questionna de sa voix grave.


Agent de sécurité (parlant coréen) : Je peux aller voir ?

V (parlant coréen) : Parce que tu penses que je mens ?


Pour toute réponse, il se contenta de soulever un sourcil, tout en continuant de dévisager V.


V (parlant coréen) : Bien -céda-t-il. Vérifie par toi-même.


Les deux garçons retournèrent dans la salle de bain. Alors que l'agent de sécurité demeurait impassible devant le papier toilette émietté sur le sol, les produits et serviettes trempés et la tuyauterie tordue, V tentait tant bien que mal de réprimer son sourire satisfait.


V (parlant coréen) : Tu vois bien que je ne mentais pas. Allons au Signiel Hôtel, il me connaisse bien là-bas. J'appellerai le plombier et la femme de ménage de l'agence sur la route.


Le mastodonte resta silencieux, mais V avait remarqué son regard persistant sur la tuyauterie. Comme il ne lui demanda pas directement, V préféra l'ignorer. Après tout, il n'était pas là pour poser des questions, seulement chaperonner.

En chemin pour l'hôtel, le téléphone dans la main, V commençait à angoisser. Il devait maintenant appeler son PDG pour le prévenir de son incommodité et pour faire venir les ouvriers de l'agence. Mentir au nez de son patron était une chose, devoir lui révéler où lui et Lyana se trouvaient en était une autre. Malgré sa renommé, Bang Si-Hyuk n'avait pas les ressources nécessaires pour connaitre les clients d'un tel hôtel qui basait son succès sur le luxe et la discrétion. Beaucoup de politiciens, top model ou artistes passaient ses portes, il n'y avait donc aucun risque et pourtant, cette idée l'effrayait, même si ne rien faire resterait plus préjudiciable. 


V (parlant coréen) : Allô Si-Hyuk ? Oui j'ai eu un petit inconvénient chez moi. Une inondation. Tu pourrais envoyer un plombier et un agent de service ? Oui. Oui ok. Je vais au Signiel. Non ne t'inquiète pas, ils trouveront bien une chambre pour moi. OK je te tiens au courant. Merci Si-Hyuk. Bye.


La conversation fut brève, mais assez oppressante pour que V laisse échapper un souffle de soulagement. Alors qu'il s'enfonçait de plus en plus dans son fauteuil à rêvasser de ses retrouvailles avec Lyana, le nom de Gaesindon Haejangguk intercepta son regard.


V (parlant coréen) : Arrête toi là ! Arrête toi !


Le garde du corps, à l'air toujours de mauvaise humeur, se gara précipitamment sur le bas côté.


V (parlant coréen) : Tu peux me commander deux Haejangguk ? J'ai une faim de loup et ça me fait super envie. -dit-il le sourire aux lèvres, espérant le séduire assez fort pour le convaincre.


L'agent arracha des mains l'argent de V et partit nonchalant dans le restaurant, manifestement contrarié de devoir jouer les coursiers. Une fois revenu, toujours silencieux, le regard sévère du colosse questionna l'énorme paquet qu'il tendait à V, bien trop gros pour un seul homme aussi affamé soit-il. Mais V feinta une nouvelle fois l'ignorance. Sa suspicion devenant trop évidente, V priait intérieurement pour pouvoir l'amadouer assez longtemps afin de retrouver Lyana. La clé de la chambre en main, les deux hommes se dirigèrent vers les appartements. Alors que chacun allait retrouver leurs places habituelles, l'un devant la seule entrée et sortie possible et l'autre à l'intérieur, V décida qu'il avait assez fait attendre Lyana et qu'il était temps de mettre son plan à exécution.


V (parlant coréen) : Tu veux rentrer un peu ? J'ai bien envie de discuter devant une bière ce soir - avoua-t-il timidement avec une voix enjôleuse.


L'agent de sécurité le dévisagea cette fois de son œil inquisiteur, comme s'il voulait une explication à ce comportement étrange. V ne pouvait plus l'ignorer.


V (parlant coréen) : Je sais que toi et le collègue qui te remplace la journée vous n'êtes pas les plus bavard, mais je me sens vraiment seul en ce moment. Ca pourrait être sympa d'avoir quelqu'un qui peut au moins écouter - le taquina-t-il.


Mais le chaperon semblait toujours hésiter. Ses fonctions ne lui interdisaient pas le contact avec son protégé, mais jusqu'ici, on lui avait toujours vivement déconseillé. Ce fut le regard implorant de V qui finit par avoir raison de sa raideur.


Agent de sécurité (parlant coréen, d'une voix dure) : Bien. Mais ce sera un soda pour moi et un seul !

V (parlant coréen) : A ta convenance !


V se mit à farfouiller dans le mini bar, pendant que le garde du corps s'installa sur un fauteuil près de la table basse. Sans un mot il examina la pièce.


V (parlant coréen) : C'est pas mal non ? Le Signiel est définitivement mon endroit préféré.


L'homme garda le silence et son regard affuté.


V (parlant coréen) : Tu peux te détendre tu sais, il n'y a que nous ici.

Agent de sécurité (parlant coréen) : C'est mon travail. Je sais ce que je fais. - trancha-t-il.


V arrondit ses yeux de stupeur mélangé à de l'inquiétude, il ne devait pas louper son coup ou ce gars le retrouverait pour lui faire sa fête.


V (parlant coréen) : Il y a de l'Orangina, ca te va ?


L'agent émit un son à chemin entre le grognement et l'acquiescement. Pris d'une curiosité intrusive, V se demanda si cet homme avait une famille ? Une femme ? Des enfants ? Et si oui, parlait-il ainsi avec eux ? A l'aide de grondements quasi bestiale ? Il ricana tout seul en s'imaginant les repas de famille. Cette courte distraction avait au moins eu pour effet d'apaiser son stress lorsqu'il dut introduire le somnifère dans le verre du colosse. A la proche de celui-ci, sa tête s'empêtra dans milles questions. Avait-il suffisamment doser pour un gabarit comme le sien ? Avait-il un risque que ça tourne mal ? V avait préféré sous-doser, n'ayant mis que 3/4 de ce que lui prenait pour un corps deux fois moins imposant, mais toute de même. Il empoisonnait quelqu'un contre son grès. A chaque gorgé que prenait l'homme, V culpabilisait, espérant qu'il lui pardonnerait, souhaitant que ses actes ne soient pas si graves que l'impression qu'ils donnaient. Quelques silences embarrassants plus tard, entrecoupé de grommellements et de bruits de gorges, les yeux du garde du corps commençait à se fermer. V continuait de lui parler, comme si de rien n'était, ne lui lançant pas le temps de prendre conscience de son assoupissement. Il luttait, articulant faiblement.


Agent de sécurité (parlant coréen) : Je peux avoir de l'eau ?

V (parlant coréen) : Je t'amène ça de suite.


V prit son temps, se dirigea doucement vers le minibar tout en observant son chaperon. La tête maintenue contre son bras posé sur l'accoudoir, il se laissait avaler par le confort de celui-ci. Très vite, ses paupières se refermèrent complètement. V revint, la bouteille à la main, la chambre d'hôtel plongée dans le silence. Il examina l'homme un instant, hésitant, tendu, mais il ne bougea plus. V s'approcha de lui, agita sa main devant son nez, émit quelques bruits stridents tout en vérifiant sa respiration. Il n'y avait plus de doute, il dormait profondément. Malgré  l'air paisible de l'agent, V se faisait dévorer par le remord. Il attrapa un draps de son lit et le posa délicatement sur celui-ci, il voulait au moins lui donner un certain confort. Le plus discrètement possible, V se faufila en dehors de sa chambre, le cœur battant. Il ne savait plus si c'était dû à son escapade réussi ou l'excitation de revoir Lyana, probablement les deux. Le visage caché, le repas à la main, il était enfin devant la chambre 502. Plein d'entrain, il frappa à la porte, le cœur bondissant comme pour un premier rendez-vous galant.

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Je patientais depuis des heures maintenant, me rongeant les sangs, craignant pour la sécurité de V, quand des frappements réguliers retentirent sur ma porte. Je me précipitai vers celle-ci, le cœur pressant, plein d'appréhension. Lorsque j'aperçus son visage, tout avait disparu autour de moi, hormis lui. Mon cœur loupa un battement puis s'apaisa, soulagé de pouvoir rencontrer à nouveau ses yeux. Je le tirai par le bras, et refermai aussi sec la porte derrière lui. Avant même qu'il ne dise un quelconque mot, je plaquai mes lèvres tous contres les siennes. Il lâcha les sacs qu'il avait dans les mains, et vint les poser sur mon corps. L'une derrière mon crâne, s'empêtrant dans mes cheveux, et l'autre dans le creux de mes reins, pour y exercer une pression me ramenant plus près à lui. A peine me laissait-il le temps de reprendre ma respiration, et j'aimais ça. Mes mains tout autour de son visage, je le dévorais, agrippant ses cheveux fermement, tellement le besoin de l'embrasser devenait primaire. Entre deux baisers, il arriva à me susurrer


V (parlant coréen/anglais) : Tu m'as tellement manqué.


Tout en accentuant mon emprise, je souriais. Il n'imaginait pas à quel point il m'avait manqué.  Il fut le premier à calmer notre ardeur, pris mon visage dans ses mains, ses doigts caressant mes joues, il épiait chaque centimètre carré de ma peau. Son regard amoureux me dévorait, son sourire m'éblouissait, j'avais le sentiment d'être la 8ème merveille du monde au travers le filtre de ses yeux.


V (parlant coréen/anglais, d'un ton enjôleur/amoureux et taquin) : Tu es - Il marqua une pause dans sa phrase et rectifia - Tu as une mine affreuse !


La magie s'évapora aussi rapidement qu'elle était arrivé, la froide réalité reprenant le dessus. La cuite de la vieille m'avait laissé quelque marques mais je comptais sur sa délicatesse pour ne pas me le faire remarquer, surtout pas avec ce regard qui m'avait presque fait oublier ! Je durcis mes traits, un brin mécontente qu'il ait brisé l'enchantement entre nous aussi sèchement, et lui donnai un tape ferme dans le bas ventre. Il n'arrêtait plus de rire, satisfait de son effet. Alors que je tentai de me dégager, il me retint par le bras


V (parlant coréen/anglais, amusé) : Mais non revient ! Même comme ça il n'y a pas plus jolie fille à mes yeux - a-t-il ajouté en me remettant une mèche de cheveux en place-. J'ai une surprise pour toi qui devrait t'aider à aller mieux d'ailleurs !


Fière, le sourire pendu sur ses lèvres, V me montra les sacs qu'il avait laissé tomber en entrant.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Qu'est ce que c'est ?

V (parlant coréen/anglais) : C'est du Haejangguk. Tu connais ?

Lyana (parlant coréen/anglais, blaguant) : J'étais une jeune étudiante en Corée du sud depuis plus d'un an et tu crois que je ne connais pas le remède secret contre la gueule de bois ?

V (parlant coréen/anglais, amusé) : C'est vrai que j'oubliais à qui je m'adressais.


Je m'approchai délicatement de lui, alors qu'il était chargé par ses paquets pour lui déposer le plus tendre et amoureux baiser que je ne lui avais jamais donné.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Merci. Ca me touche beaucoup.


A cet instant, j'aurais juré l'avoir vu rougir, mais il s'en était retourné bien trop vite pour le certifier. Je restai là, admirant sa silhouette svelte se diriger vers le sofa. Son t-shirt dessinait sa musculature, me laissant entrevoir les lignes de son dos, ses épaules développés et ses biceps bombés. Il s'assied et installa notre repas sur la table basse. Mon dieu, j'aurais pu examiné chacun de ses faits et gestes indéfiniment sans jamais m'en lacer. Ses longs doigts fins déposant minutieuse les plats pour faire un semblant de présentation, sa mou boudeuse et pensif à la vue du résultat, son visage satisfait quand il trouva un bouquet de fleur à mettre en décoration pour un air plus "romantique", de tout ça, je ne savais pas ce que j'aimais le plus. Quand son regard croisa le mien, je me noyai un peu plus dans mes douces pensés, ne me laissant plus aucune chance de remonter à la surface.


V (parlant coréen/anglais) : Lyana ? Tu viens ?

Lyana (parlant coréen/anglais) : Ah euh oui... J'arrive.

V (parlant coréen/anglais) : J'aurais préféré t'emmener au restaurant, mais bon... Vu les circonstances, on va s'en contenter -ironisa-t-il.

Lyana (parlant coréen/anglais) : C'est parfait V. Je suis déjà si heureuse qu'on puisse se voir. C'était dur ces derniers temps sans toi.


Un instant de silence s'invita, nous ne parlions pas si souvent de notre condition. Trop déprimante à notre goût. Généralement, on préférait parler des bonnes nouvelles, mais ce soir, j'avais des choses à dire.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Il y a tellement de moment que j'aimerais partager avec toi. Que je me suis imaginée faire avec toi. Et même si c'est dur de ne pas avoir le droit à toutes ces petites choses, de ne pas complètement partager ta vie, à cet instant, je me sens juste chanceuse, voire redevable de pouvoir passer du temps avec toi.

V (parlant coréen/anglais) : Je suis désolé de ne pas pouvoir te donner ce qu'une relation implique.

Lyana (parlant coréen/anglais) : C'est bon V. Je sais, ça me va je te dis - ajoutais-je un sourire en demi-teinte sur mes lèvres.

V (parlant coréen/anglais) : Non Lyana, tu ne comprends pas. Je ne pourrais jamais. Même une fois que la rumeur se sera affaissé, toutes nos rendez-vous devront rester des plus discrets. Il est peu probable qu'un jour on aille faire du shooping dans un centre commercial ou que je t'accompagne aux évènements promotionnels de Yumi.


Je ne peux pas moi-même faire ces choses là, à l'heure actuelle, me mis-je à penser. Pourtant cette vérité me glaça, même si dans le fond, elle ne mettait pas inconnue, j'avais juste préféré me bercer d'illusions. V et moi, nous ne nous baladerons jamais mains dans la mains en bas de mon immeuble pour aller au kobini d'à côté. Cette vie de masque, toujours être sur le qui-vive, n'était pas qu'une passade mais bien mon présent et mon futur. D'un coup de tête, je refusai à mon esprit d'approfondir ses pensées et changeai rapidement de sujet.


Lyana (parlant coréen/anglais) : J'ai écrit une nouvelle chanson. Me concentrer sur mon boulot me permet de mieux tenir le coup. Elle parle de nous. Enfin personne le sait sauf moi et toi maintenant. C'est une chanson d'amour. Tu veux l'écouter ?

V (parlant coréen/anglais, un sourcil levé) : Tu oses vraiment me demander ?


Alors que V regardait par dessus mon épaule l'écran défilant à la recherche de ma chanson, il remarqua cette notification impromptue. Je voulus l'ignorer mais V en avait décidé autrement, m'arrachant le téléphone des mains pour confirmer de lui même ce qu'il avait bien lu.


"U suck, douchebag 🤢"


Un anglophone, plutôt rare. Son visage se décomposa, tous les derniers commentaires son ma photo demeuraient de ce genre. Même si la plus grande vague de haine était passé, elle ne s'arrêta pas pour autant. A son regard, je compris que lui aussi s'était bercé d'illusions sur certain point.


V (parlant coréen/anglais) : Tu reçois encore des messages de ce genre ?

Lyana (parlant coréen/anglais, avouant à demi-mots) : Oui... Beaucoup moins fréquemment, mais tout de même. Ne t'inquiète pas, j'arrive à faire avec.

V (parlant coréen/anglais, choqué) : Faire avec ? Qu'est ce que tu entends pas faire avec ? On n'est pas censé s'habituer à ce genre d'harcèlement Lyana.

Lyana (parlant coréen/anglais) : En restant chez moi. En faisant de la musique. Je fais au mieux, que veux-tu que je fasse de plus ?


Il n'y avait rien à faire, et V ne le savait que trop bien, son visage grimaçant sous le poids de son impuissance.


V (parlant coréen/anglais, changeant à son tour de sujet) : Fait moi écouter ta chanson.


Les haut-parleurs de mon portable se mirent à cracher, le son n'étant pas des plus agréable, V semblait tout de même importé par les premières notes. Quand ma voix retentit, je ne pus m'empêcher de réprimer un sourire gêné. Loin d'être chanteuse, j'utilisais ma voix comme un accompagnement, pour guider l'artiste ou donner la direction que je souhaitais pour le morceau. V lui ferma les yeux, concentré sur rien d'autre que la mélodie qui se jouait.


"J'attends notre moment. 

Même si tu ne me vois pas, ne m'entends pas, je sais que tu me reviendras.

Parfois j'ai peur tu sais. Peur que tu réalise que ta vie serait plus douce sans moi. 

Alors je me raccroches à tes promesses, tes paroles. Imaginant ton touché. Vivant pour l'amour que je te portes.

J'attends notre moment"


Les yeux brillants, il revint à moi, un sourire doux aux lèvres alors que j'appréhendais son avis, autant pour la chanson que pour les mots que j'avais choisi. Sans m'en rendre compte, je l'avais laissé connaitre mes sentiments les plus profonds le concernant et maintenant, je me sentais comme mise à nue. J'avais besoin d'entendre quelque chose.


Lyana (parlant coréen/anglais) : Alors ?

V (parlant coréen/anglais) : Envoie la moi

Lyana (parlant coréen/anglais, surprise) : Quoi ? Mais c'est un brouillon, joué au piano, même pas bien enregistré.

V (parlant coréen/anglais) : Je m'en fiches. A chaque fois que tu me manqueras je veux pouvoir l'écouter. Pleurer sur ces paroles que tu me dédies, et me rappeler que quelque part tu m'attends et que je finirais par te retrouver.


Je m'apprêtais à protester, mais il m'embrassa si fougueusement que mon cœur transperça ma poitrine.


V (parlant coréen/anglais) : Je t'en pris Lyana. Je veux pouvoir écouter le son de ta voix, partout où je serais.


Au fur et à mesure qu'il insistait, son regard se faisait de plus en plus libidineux. Je cédai, et son étreinte se fit accaparante. Par le poids de son corps, je me retrouvais allonger sur le canapé. Sa jambe entre mes cuisses exercées une forte pression, enivrante et emprisonnante. Ses baisers sauvages étaient à mi-chemin entre la morsure et la langueur. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, absorbée dans un tourbillon d'émotion allant de la nostalgie au désir. Il enflammait chaque parti de mon être et je voulais pouvoir le touché comme il le faisait avec moi. Cependant, V avait sacrifié une de ses mains expressément pour retenir les miens, sa poigne demeurait plus oppressante que la dernière fois. Quand j'essayai de me débattre, il planta un regard sur moi qui je n'avais jamais vu, un désir animal plus doux et plus amoureux qu'aucun homme ne pouvait donner. Il rapprocha sa bouche de mon oreille, son souffle me faisant frissonner, et me susurra dans le creux de celui-ci


V (parlant coréen) : J'ai envie de jouer.

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