Chapitre 40 : I heard myself


RM (parlant anglais) : Je ne comprends pas Lyana, pourquoi tu me demandes ça ?


Je levai mes yeux vers le ciel, espérant pouvoir sécher l'humidité qui s'y immisçait. Je me le devais. Je devais me montrer forte pour ce moment, ne pas sourciller, ne pas laisser place à toute autre interprétation. Après une discrète bouffée d'air, je plantai mon regard dans le sien, décidée à le maintenir jusqu'au bout de la conversation.


Lyana (parlant anglais) : J'ai échoué à mes examens.


Il resta sans mot. Son visage passa de la surprise au malaise avec une pointe d'incompréhension. Je le laissai ainsi quelques instants, jusqu'à ce que sa langue se dénoue.


RM (parlant anglais) : Je suis désolé Lyana, j'étais tellement sûr que tu y arriverais... C'est pour ça que tu m'en veux ? Car j'ai fabulé sur ta réussite ?

Lyana (parlant anglais) : Oh non RM. Je ressens beaucoup de choses en ce moment, mais aucune animosité envers toi. Je me sens surtout désolée de ne pas l'avoir compris plus tôt.


RM ne me répondit pas, il ne désirait pas alimenter cette conversation. Lui non plus n'avait jamais souhaité faire face à l'évidence. Alors je serais celle qui nous plongera dans les ténèbres de la vérité.


Lyana (parlant anglais) : Maintenant que tu as moins de responsabilité dans ton travail, tu en es devenu obsédé. A chaque instant tu ne penses qu'à ça. Tu ne sais pas laisser les rennes, mais surtout, tu ne veux pas. Ca te rend tellement malheureux que tu ne m'as jamais entendu quand je te disais à quel point je peinais à l'université ces derniers temps !


Les larmes me montaient, il était pénible de soutenir son regard que je ne verrais plus jamais.


Lyana (parlant anglais) : J'étais persuadée qu'il fallait que je sauve mon couple. Tu étais le choix évident, la bonne décision, celle qu'aurait fait toute personne morale. Alors j'ai tout donné. Je voulais vraiment tout t'apporter et je restais persuadée qu'avec des efforts, rien ne nous serait insurmontable. J'avais tort. Je ne peux pas me figurer plus longtemps ton mal-être. RM je tiens bien trop à toi pour ne pas te savoir épanouie. Et même si jusqu'ici je ne m'en étais pas rendu compte, je tiens bien trop à moi aussi pour vivre ainsi.


RM se murait dans le silence et l'impassibilité. Seul ses yeux brillaient assez fort pour trahir la douleur d'une séparation.


RM (parlant anglais) : Qu'est ce que tu attends de moi ?


Sa voix tremblante et asséchée s'évertuait à émettre un son. J'aurais tout arrêté si j'avais pu.


Lyana (parlant anglais) : Rien. Que tu sois heureux. Je ne veux plus me mettre entre toi et tes désirs.

RM (parlant anglais) : Je te désire toi.

Lyana (parlant anglais) : Alors dit moi que tu es heureux. Depuis des mois je suis avec toi. Avoue moi à quel point ça te rend heureux.

RM (parlant anglais) : J'aime les moments passés avec toi.

Lyana (parlant anglais) : Ce n'est pas mon propos.


Voir les larmes de RM roulées sur ses joues était un supplice de chaque instant. Pourtant, lui comme moi, nous n'essayions pas de nous en cacher. La trainée humide sous ses yeux fut l'instant où il réalisa. Il céda sous le poids accablant des faits, aucun de nous ne pouvait rendre l'autre heureux. Cette vérité le perdit tellement qu'il ne put que s'en excuser.


RM (parlant anglais) : Je suis désolé Lyana. Tellement désolé.


Mon cœur déchiré en milles morceaux persistait à se fendre, s'était bien plus que je ne pouvais le supporter. La vision floutée par la tristesse, je m'agrippai à lui, suppliant pour que mon étreinte apaise ses pleurs. RM, si j'avais pu ou su faire autrement... Je te demande pardon. Peu à peu, avec peine, il régula sa respiration erratique. Il déposa, dans un geste tendre, sa main sur mon visage, comme un dernier instant avant de me dire adieu. Je le laissai me donner ce baiser comme une délivrance. Quand il dégagea son visage, un sourire mélancolique arpentait son visage, reflétant une douceur accueillante, comparable à la brume se dissipant pour laisser place au ciel bleu. Je ne savais pas si RM avait été le grand amour, mais je demeurais certaine de l'avoir aimé. Je le savais car rien ne me rendit plus heureuse que de pressentir un avenir radieux dans cette soudaine clarté qui l'entourait. Avant de partir, j'observai une dernière fois les recoins de l'appartement de RM et les souvenirs qu'il renfermait. La nostalgie m'envahit. Il y a eu bien des pleurs ici, mais également des moments de rires et de joies. En repensant à sa maladresse, mon regard se dirigea naturellement vers le cadre qu'il avait cassé des semaines auparavant. Je pensais y trouver un emplacement vide, à la place de quoi, j'en découvris un nouveau, avec une photo beaucoup plus personnelle.


RM (parlant anglais) : Tu avais raison, j'aurais du personnalisé mon appartement beaucoup plus tôt. Rien qu'avec cette photo je me sentais déjà plus chez moi. Parfois, j'avais même envie de rentrer juste pour la voir quand toi tu n'étais pas là.


Voir mon visage souriant au côté de RM me pinça le cœur. Cette photo avait été prise ici même, dans cet appartement. Je ne m'attendais pas à ce que  RM la fasse développer. Le poids des émotions s'alourdit sur mes épaules, il était temps pour moi de partir. Dans un dernier regard empli de sous-entendus qu'aucun de nous ne laissa exprimer, je m'éclipsai derrière la porte et partis assez rapidement pour ne pas céder à l'envie de me retourner.

Quelques jours plus tard, alors que je jonglais entre panser ma récente rupture avec RM et l'administration pour la création de ma futur entreprise, je retrouvai Mathilda et Alejandro au café près de notre faculté.


Mathilda (parlant anglais) : Alors c'est vrai tu as rompu avec lui ? Comment tu te sens ? C'est pas trop dur ?

Lyana (parlant anglais) : Un peu. Surtout qu'avec son statut de super star il est difficile à éviter... Mais je m'investis beaucoup dans mes compositions et la création de mon entreprise. Ca me laisse pas trop le temps d'y penser.

Alejandro (parlant anglais) : J'en reviens pas que tu arrêtes la fac et que tu te lances dans cette activité. C'est vraiment super. Je te sens déjà plus épanouie dans ce projet.

Lyana (parlant anglais) : T'inquiète pas, je ne réalise toujours pas non plus. Mais oui, j'ai vraiment envie de faire les choses biens.


J'hésitai encore quelques instants, alternant mon regard entre Alejandro et Mathilda et décidai finalement de me jeter à l'eau.


Lyana (parlant anglais) : Bon. Pour être honnête si je vous ai demandé de me retrouver ici, c'est parce que j'ai besoin d'aide. J'ai une question qui me taraude depuis quelque temps et j'arrive pas à y voir clair.

Mathilda (parlant anglais) : Bah vas-y dit nous. Arrête le suspens insoutenable !

Lyana (parlant anglais) : Quand j'étais avec RM, j'ai, comment dire... développé des sentiments pour un autre garçon. J'avais finalement décidé de les ignorer pour me consacrer à RM et à mon couple mais je ne l'ai jamais vraiment oublié. Et maintenant qu'entre RM et moi s'est terminé, je me demandais si ça me donnait le droit de revenir vers le second alors que je l'ai repoussé assez violemment...

Mathilda (parlant anglais) : Attends attends ! Tu avais un amant quand tu étais avec RM ?

Lyana (parlant anglais) : C'est pas vraiment ça...


Je leur résumais rapidement cette partie chaotique de ma vie en omettant volontairement certain détail, comme le fait qu'il s'agissait ni plus ni moins de V, l'un de ses meilleurs amis.


Alejandro (parlant anglais) : Tu ne dois rien à personne non ? S'il t'intéresse toujours tente ta chance.

Mathilda (parlant anglais) : Pardon mais je ne suis pas d'accord. A la place du gars, j'apprécierais pas qu'on me prenne et que l'on me jette comme ça. Depuis, il a certainement essayé de s'en remettre et toi tu veux le faire replonger. Désolé Lyana, je suis crue mais je pense pas que ce soit une bonne idée. De plus, tu viens de rompre avec RM. Prend le temps de fixer tes sentiments d'abord. Peut-être que tu penses à l'autre en ce moment car ta récente séparation te fait sentir seule. Ces choses là demandent du temps.


Une part de moi ne pouvait qu'être d'accord avec Mathilda, je n'avais pas le droit de le prendre à ma guise quand cela me plaisait, peut-être serait-il préférable que je le laisse sortir de ma vie pour son propre bien, mais je ne pouvais que désapprouver sa réflexion sur l'impulsivité de mes sentiments. La pensée de V ne m'avait jamais quitté depuis que mes lèvres avaient touchées les siennes, peut-être même avant cela.

Le cœur lourd et la tête emplie d'incertitudes, je quittai le café. Même si sa présence me manquait, ma rupture avec RM m'avait insufflé un élan de liberté dont je voulais profiter. Pourtant, je persistais à me refreiner tout en songeant à obtenir l'inaccessible sans parasiter ma tête de questions morales. Combien de temps fallait-il pour passer à une nouvelle relation ? 2 jours ? 1 semaine ? 6 mois ? Pourquoi devais-je me soucier de ces interrogations vides de sens alors que seul lui et moi serions concernés ? Après quoi devais-je attendre exactement ? L'apaisement des sentiments de RM ? La certitude des miens ? Dans le premier cas, je nous avais tous les deux rendus malheureux en voulant protéger ses sentiments, je doutais que m'attarder sur cet aspect dans une histoire qu'il ne le concernait pas soit plus pertinent. Quant au deuxième cas... Je n'avais jamais voulu y faire fasse, mais les sentiments ont toujours été là, se renforçant avec le temps. Plus j'y réfléchissais plus mon sang bouillonnait en moi. Avachie sur mon canapé, l'hésitation me tiraillait. Deux choses me faisaient peur dans ce dilemme, le rejet de V et la possibilité de replonger dans une relation semblable à celle de RM et moi. Ce dernier point m'effrayait davantage. Même si V voudrait de moi, nous partirions sur le même fondement que ma précédente relation. Des fondements beaucoup trop ancrés et solides pour que j'y trouve une place. Comment pourrais-je appréhender cela ? Une fin alternative à celle que je venais de vivre pouvait-elle être envisageable ? J'avais du mal à me le figurer. V n'abordait, certes, pas de la même façon les choses que RM, il n'en restait pas moins un dévoué travailleur. Je n'étais pas sur de vouloir m'impliquer dans une relation impossible nous faisant tous les deux souffrir. Ce genre d'expérience n'avait rien d'appréciable, et l'avoir expérimenté une fois suffisait à me convaincre. Les yeux levés au plafond, je me noyai dans son blanc pendant que mes doigts jouaient de nervosité. Cesser d'y penser demeurait la meilleure solution. N'attendant plus que pour la confirmation administrative de ma future entreprise "Au son de chez moi", je profitai de ce moment de répit pour me vider l'esprit devant un film, une comédie romantique ferait l'affaire. Une histoire légère, teintée d'humour et d'affection semblait parfaite pour palier à mon humeur maussade et mon manque d'amour. Même si Anna Faris et Chris Evans avaient su faire effet, une fois les lumières éteintes et un pied dans mon lit, les pensés revinrent au galop. Aucune position ne les fit partir. Malgré l'insomnie évident qui se pointait, j'appréciais revoir aussi distinctement le visage de V. Les semaines d'absences, pouvant se compter en mois, n'avaient pas entachées son sourire que j'aimais tant. Je me remémorais notre danse à la soirée d'Universal, la chaleur qui avait traversé mon corps quand ses hanches guidaient les miennes au rythme de la musique. Cette chaleur ne m'avait plus quitté jusqu'à ce que mes lèvres se posent sur les siennes. Rien quand y resongeant, mes joues devinrent écarlates, quelle mouche m'avait piqué ? Même si j'aurais aimé que notre baiser finisse tout autrement, un sourire nostalgique se dessina sur mon visage, après tout, ça restait notre histoire. Je devais toute de même admettre, que l'étrange inconnue qui m'avait tenu compagnie après ce désastre avait été d'un grand réconfort. Finalement, j'avais fini par faire tout l'inverse de ce qu'elle m'avait conseillé, "Si tu essaye de vivre en rendant tout le monde heureux, oublie, ca n'arrivera jamais. Personne n'est toi et personne ne comprendra chaque raison de tes choix. Tu finiras pas blesser des gens, comme tu l'as surement déjà fait, comme on te l'as fait auparavant. C'est tout à fait normal, c'est ce qui s'appelle vivre. La seule personne dont tu devrais vraiment te soucier c'est toi. Car il n'y a qu'avec toi que tu vivras jusqu'à ta mort à coup sûr. Les autres peuvent partir, blesser ou mentir, alors soit ta meilleure alliée." Non seulement j'avais blessé des gens mais je mettais moi-même rendue malheureuse. En y repensant, Jimin avait eu un discourt similaire à mon égard "Tu vois bien que si tu continues à laisser ton empathie te dominer, tu n'avanceras jamais vers ton propre bonheur. Tu ne pourras jamais satisfaire tout le monde, peu importe combien tu les aimes, et encore moins si tu t'oublies au milieu de tout ça. Je suis peut-être amorale mais moi, je pense que tu devrais faire ce que tu as envie. Ecoute ce que ton cœur te dit, et ne te juge pas pour ça." Leurs mots me frappèrent à nouveau, mais d'une intensité plus violente, comme s'ils faisaient a présent vraiment sens. Je ne pouvais pas savoir si V voudrait de moi, je ne pouvais pas savoir si notre relation allait marcher, je ne pouvais pas savoir si la nouvelle serait bien prise et ne blesserait personne, mais je savais que je l'aimais. Combien de temps encore allais-je abandonner mon propre bonheur au détriment d'un regard qu'on poserait sur moi ? Je voulais m'aimer, et j'aimais la Lyana qui adorait V. Et puis merde. Je saisis mon téléphone et cherchais le numéro de V, il me l'avait donné quand nous nous étions rapproché dans la salle de musique de l'hôtel. Je fus surprise de me rendre compte à quel point nous avions peu échangé. Plus qu'à espérer qu'il n'avait pas changé de numéro.

- Salut, c'est Lyana. Je sais que tu dois être surpris de recevoir ce message mais j'aimerais qu'on se voit. J'ai beaucoup de choses à te dire. Demain matin je me trouverais au sommet de la colline du parc Nanjido. Très peu de gens y seront en début de matinée, en pleine semaine, par un froid d'automne. J'espère que tu pourras te libérer.


Aucune réponse. Je jetai un œil à l'heure, il était plus de 2h du matin, rien de très étonnant. Mon cœur palpitait à vive allure. V viendra-t-il ? Par où allais-je commencer ? Je n'en avais aucune idée, mais je me trémoussais déjà d'impatience à l'idée de pouvoir le revoir.

Le lendemain, mon portable continuait de n'afficher que l'heure, 8h du matin. Aucune notification concernant la réponse de V n'apparaissait. Mon cœur se serra, j'avais peur. Avait-il changé de numéro ? Ou bien, ne souhaitait-il pas me voir ? Cette deuxième perceptive ne cessa pas de s'insinuer dans ma tête m'apportant crainte et incertitude. Je poursuivis toutefois ma mise en beauté. Même si les chances restaient minces, je l'attendrais, comme il avait su le faire pour moi lors de l'avant-première de Spider-Man. Le cœur battant, je me mis à grimper les interminables marches de Nanjido. Quant on arrivait au sommet, la vue était imprenable, à l'abri du grand chêne, les amoureux passaient beaucoup de temps à se prélasser l'été venu. Dommage qu'il fallait essuyé quelques gouttes de sueur au préalable. Détail que j'aurais du éviter d'omettre alors que je m'apprêtais à faire ma déclaration, du moins, je l'espérais. Plus, je m'approchais des branches dénudées de l'arbre, plus je me mettais à ralentir. Mon cœur s'emballait, il n'était pas prêt à faire face. J'avais peur de l'apercevoir et encore plus de ne pas le voir. Le courage ne demeurait pas ma qualité première, mais pour lui, je voulais le devenir. Je pris de grande inspiration et continuai mon chemin. La silhouette du tronc du chêne se dessina devant moi et abritait une ombre qui se confondait dans l'écorce. L'air frais de l'automne soufflait dans mes cheveux cachant partiellement ma vue. Mon nez rougit par la fraicheur et ma respiration haletante n'avaient plus aucune importance, je me débattais seulement avec mes quelques mèches rebelles pour être sur que mes yeux ne se trompaient pas. L'instant d'une demi seconde je jurerai que mon cœur avait arrêté de battre. Comme une renaissance, l'angoisse, les doutes, la peur disparurent. Malgré les quelques mètres nous séparant, je devinai son visage, reconnus son allure et mon corps brula de joie. Je restai figée, j'avais bien trop peur qu'à mon approche, il s'envole comme une colombe. Alors, pour me conforter dans la certitude qu'il ne partira sans m'avoir entendue, je lui hurlais tout ce que je retenais depuis tant de temps. Ce matin, sur cette colline, le ciel nuageux, le grand chêne et la ville entière de Séoul seraient témoin de mon amour pour V.


Lyana (parlant anglais/coréen) : Je t'aime V ! Je t'ai toujours aimé. Je suis désolé d'avoir mis autant de temps à m'en rendre compte. Je ne voulais pas te faire de mal, je voulais juste faire bien. Mais je ne veux plus me contraindre, je ne veux plus me voiler la face comme j'ai pu le faire. Plus que tout au monde, je veux être avec toi V. Je n'ai pas les mots pour t'expliquer à quel point je t'aime.


Ces trois mots que je pensais imprononçables étaient sortis de ma bouche sans que je puisse les retenir. Mes sentiments pour V me poussaient à agir, c'était lui qui me rendait intrépide. Portée par la pulsion de mon amour nouveau, mes jambes se précipitèrent dans sa direction à la même allure que les siennes arrivèrent à moi. Rapidement, nous nous rencontrâmes. Qu'importait les gouttes de sueur qui perlaient sur mon front, le rhume qui pointait le bout de son nez et mon cœur qui bondissait dans ma poitrine quand je pouvais voir ses yeux brillants, ses joues rosies et son sourire enjôleur. Dire que j'avais songé à abandonner tout ça.


V (parlant coréen) : Si tu savais depuis combien de temps j'attendais ce moment.


Pris par la fougue des émotions, nous pressâmes nos lèvres l'une contre l'autre si intensément que j'aurais pu me confondre en lui. Mes mains agrippèrent sa chevelure, pendant que les siennes restèrent dans le creux de mon bassin et sur mon dos pour me maintenir au plus près de lui. Je pensais avoir assez vieillie pour ne plus être autant émoustillée par un baiser, mais je me fourvoyais. Il faisait revivre en moi, les papillons de mes premières fois, les tremblements de désir et l'impossibilité de retirer cette imbécile sourire d'une jeune fille amoureuse. Si j'avais eu 13ans, j'aurais juré à qui voulait l'entendre qu'il était l'amour avec un grand A, le seul et véritable avec qui je voulais passer ma vie. Une part de moi retenait ces larmes de bonheur qui emplissaient mes yeux, c'est pourquoi je ne réalisai pas de suite que l'humidité sur mes joues n'était pas de mon fait. V pour qui les sentiments ont toujours étés certains, et qui en avait beaucoup souffert devait vivre cet instant comme une délivrance. Nos lèvres se détachèrent, mais pas nos fronts que l'on gardait l'un contre l'autre, ainsi nous laissions apparaitre nos sourires béats, mais cachèrent nos larmes. Les émotions demeuraient trop intenses, nous voulions nous regarder et ne jamais arrêter, mais une part de pudeur nous fit détourner le regard par intermittence. Je l'aimais tellement, je ne pouvais envisager de plus grand bonheur qu'en ce moment.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top