Hotel The Peninsula - 8h
Encore à demi assoupi, je me retournai dans le lit, espérant pouvoir prendre RM dans mes bras. Quelle ne fut pas ma surprise quand je ne sentis aucune présence à mes côtés. Aussitôt, je sortis de mes songes et cherchai RM dans la pièce. Il n'était nul part. Je me levai pour rejoindre la cuisine, il devait, certainement, ci trouver avec les autres.
Jimin (parlant coréen/anglais, accompagné de son plus beau sourire) : Hey Ly', tu as bien dormi ?
"Ly' ?" C'était nouveau, mais ça ne me déplaisait pas.
Lyana (parlant anglais/coréen) : Super et vous ?
Tous arpentaient des sourires de bien-être et un visage reposé, c'était plaisant à voir. Sauf Suga qui, manifestement, n'avait pas terminé sa nuit.
Lyana (parlant anglais/coréen) : RM est pas avec vous ?
Jungkook (parlant anglais/coréen) : Non, il est parti ce matin avec le manager pour gérer une sponso publicitaire.
Lyana (parlant anglais/coréen) : oh.
La déception jurait sur mon visage... Il m'avait promis qu'on serait ensemble ce matin là. Son travail avait pris de nouveau le dessus sur notre relation.
J-hope (parlant anglais/coréen) : Ouais, il est de loin, celui qui bosse le plus dur. Je me sens désolé pour lui qu'il ne puisse apprécier notre matinée de repos ! - dit-il le sourire aux lèvres et étirant tous ses membres.-
Jin (parlant anglais/coréen) : C'est clair, y a pas a dire, je suis mieux dans mes pompes !
Leurs sourires en coin, narquois, trahissaient une satisfaction malicieuse d'avoir un avantage auquel RM ne pouvait goûter.
Jamais je n'arriverais à l'avoir vraiment à mes côtés. C'était évident, je me situais dans un couple où il y avait lui et moi mais pas de nous. Nos instants étaient furtifs, sans profondeur. Je courais après un homme qui était fidèle à quelqu'un d'autre. Son public. L'amour qu'il portait à son travail surpassait quiconque. Je n'en étais pas réellement surprise, je le savais, et pourtant ; je crois que j'espérais. Je voulais être celle qui l'aurait fait changer, qui serait passé avant toute chose car j'aurai été exceptionnelle à ses yeux. Mais la vie n'était pas ce que Disney nous avait vendu. Personne ne te sauvera et personne n'abandonnera tout ce qu'il a et ce qu'il est pour seulement te voir sourire. Je ne lui en voulais pas de cet état de fait, moi-même j'eus des envies et des rêves que je n'aurais pu abandonner avant leurs pertes. Non je ne lui en voulais pas. J'étais déçu de moi, déçu d'avoir espérer cela, d'avoir attendu, d'être devenue si égoïste, et surtout, de ne pas savoir comment me sauver moi-même. Ma solitude m'emprisonnait peu à peu, je feintais l'aisance dans mes paroles alors que ma gorge brulait, se serrant de plus en plus. Les larmes voulaient m'emporter, me laissant aller dans les ténèbres qui ternissaient mon esprit. La fuite résonnait en moi comme l'unique solution.
Lyana (parlant anglais/coréen affichant son sourire de paraitre) : Je vais en profiter pour retourner me reposer un peu je pense. A plus les garçons.
Jimin (parlant anglais/coréen) : Oh... Tu es sûr ? Tu n'as pas envie de glander un peu avec nous ? Pour une fois qu'on le peut !
Lyana (parlant anglais/coréen) : Si si , je vous rejoins vite promis ! Juste quelques minutes en plus, je me sens vraiment fatiguée.
Jin (parlant anglais/coréen) : Tu n'es pas malade au moins ?
Lyana (parlant anglais/coréen et retirant la main de Jin de son front) : Mais non voyons, c'est juste exténuant de vous voir travailler si dur !
Les garçons ricanèrent à ma blague et me laissèrent, sans en avoir conscience, être aspirée par la noirceur de mon cœur. Je ne voulais plus éprouver cette détresse, je ne pouvais plus. Que l'on me sorte de moi, que l'on m'anesthésie ! Je ne voulais plus ressentir. Parfois, je me disais que la mort serait plus douce. Abandonner le combat contre ma vie, que je perdais. Je pris la direction de la salle de musique et m'installai devant le piano. Sans même prendre le temps de l'ouvrir, je m'écroulai dessus, m'affaiblissant sous le poids de mes démons. Je laissais mes larmes déferlaient comme bon leur semblait. Plus rien ne pouvait les contenir, comme ma chute dans ces profondeurs obscures et inconnus. "RM... Ton touché était si doux, ta voix était si chaude"... Comment avait-il pu me donner l'aperçu d'un potentiel bonheur sans me laisser l'atteindre. Comment avaient-elles pu me quitter en me laissant vivre l'enfer ici même ? Je reniflais mon chagrin et essuyais, tant bien que mal, les larmes de mes yeux avec mes bras humides. Relevant délicatement la tête, je ne voyais rien, hormis l'instrument à queue qui me tendait les bras. A cet instant, il paraissait être le seul ami dont j'avais besoin. Je l'ouvris avec soin, je ne voulais pas qu'un geste brusque le fasse, lui aussi, quitter ma vie. Sans prononcer un mot, je laissai mes doigts s'adonner au clavier. Peu à peu, j'arrivais à apaiser mon cœur, à déglutir, et surtout, à respirer sans recevoir ces coups de poignards dans ma poitrine. Mon esprit était guidé par la musique, me faisant oublier, ne serait-ce qu'un instant. Je ne voulais plus m'arrêter, il n'y avait qu'ici où ce n'était pas douloureux.
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Point de vue V :
V entendit le piano depuis sa chambre et se dirigea vers le salon.
V (parlant coréen et apercevant les gars dans le séjour) : Suga est encore parti nous écrire notre prochain single ?
Suga (parlant coréen et sortant la tête du canapé) : Bah non je suis là.
V, prit d'étonnement, leva un sourcil.
V (parlant coréen) : Bah, c'est qui qui joue alors ?
Suga (parlant coréen et haussant les épaules) : J'sais pas. Mais pas moi.
Interloqué, V décida de se diriger silencieusement vers la salle de musique. Il resta un instant figé devant la porte. "Devrais-je ouvrir ?" L'hésitation s'empara de lui, il avait la sensation que passer le seuil de cette porte changerait le court des choses. Mais surtout, il avait peur d'être emporté par une tempête inarrêtable. Sa main se posa sur la poignée, alors que le reste de son corps voulait partir. Il ne pouvait se défaire de cette mélodie qui le déconcertait. C'était nouveau, c'était enivrant, comme un gout de reprends-en. Sa curiosité prit le pas. Il rentra silencieusement, ne voulant surtout pas perturber le musicien. Il se rapprocha à pas de loup, calmement, assez près pour pouvoir scruter le visage de Lyana et assez loin pour ne pas rentrer dans sa bulle. Elle ne lui prêta aucune attention et c'était tant mieux. Il s'en serait voulu d'avoir couper cette instant de grâce qui n'appartenait qu'à elle. Il se sentait déjà chanceux de pouvoir y assister. Quel était cette musique ? Il n'arrivait pas à la reconnaitre et pourtant, c'était comme si il l'avait toujours connu. Cela le rendait fou. Une fois qu'elle eut fini, il ne put s'empêcher de demander.
V (parlant anglais) : Comment s'appelle cette chanson ?
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Le voix de V me surprit, je n'avais pas senti sa présence, j'étais tellement plongée dans mon jeu. Néanmoins, je ne lui laissai pas voir ma décontenance. Je restai stoïque et préférai me pincer légèrement les lèvres que lui répondre. J'avais peur qu'il me voit vraiment, qu'il entende cette voix tremblante et fragile, qu'il discerne cette détresse en moi. Je refusais d'inspirer une telle pitié. C'était trop tard. Sans même me chercher du regard, V déposa son pouce sous mon œil pour y essuyer la trainée de mes pleurs.
V (parlant anglais/coréen) : C'était une magnifique interprétation, je ne savais pas que tu jouais si bien Lyana. Et cette chanson, je ne l'avais jamais entendu. Elle est de toi ?
J'hochais la tête pour acquiescer et je crus apercevoir, du coup de l'oeil, ses yeux s'écarquillaient.
V (parlant anglais/coréen) : Wouah, tu as beaucoup de talent. Pourquoi ne pas en avoir parler avant ?
A ces mots, mon cœur se souleva. Je me retournai vers lui, le visage doux, lumineux malgré le poids de mes larmes sous mes yeux et leur couleur rouge pourpre.
Lyana (parlant anglais, la voix tremblante) : Personne ne m'avait jamais dit ça. - esquissant un sourire-. C'est la première fois qu'une personne qui connait la musique approuve mon travail. -laissant ses larmes coulées de nouveau -. Mon dieu, jamais je n'aurai cru que quelqu'un, autre que ma mère, puisse apprécier ma musique. Je m'étais toujours sentie si nulle dans ce domaine que j'affectionnais tant, qu'il était préférable pour moi d'abandonner. C'était moins douloureux que courir après une chimère.
Pourquoi je lui disais tout ça ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais je ne pouvais plus m'arrêter. Trop de sentiments refoulés m'encombraient, je craquais, je ne pouvais plus me refréner
Lyana (parlant anglais) : Si tu savais depuis combien de temps j'attendais que quelqu'un comme toi me dise une chose pareille ? Comme pour me conforter dans mon droit de jouer du piano et de rêver de mes projets musicaux. Ce n'était jamais arrivé. Alors j'ai abandonné, préférant me dire que si j'avais pas réussi c'était parce que je n'avais pas été jusqu'au bout, plutôt que de découvrir que je n'y arriverais jamais par manque de talent. -reniflant et se mettant à pleurer de plus en plus intensément- V, je te remercie.
Avant même que je ne termine ma phrase, V m'enlaça. Il me prit dans ses bras sans hésiter une seconde, plaquant mon visage contre son torse. Il me cachait de la vue du monde et de la sienne par respect pour mon intégrité. J'extirpais les derniers souffles de douleurs qui me restaient. Agonisant un peu moins à chacune de ses caresses sur ma chevelure. J'avais l'impression d'hurler ma peine mais je ne m'entendais plus. Le t-shirt de V, que je souillais de ma tristesse, arrivait-il à atténuer mes sons ? Ou bien était-ce la pression de ses bras contre mon corps ? Il ne bougea pas et n'émit aucun son. Il resta impassible, tout en me donnant du réconfort sans se plaindre. C'était avec joie que je pris cette main qui m'était tendu, cette main que j'attendais.
V (parlant anglais/coréen) : J'imagine que tu ne morves pas dans mon t-shirt uniquement car je t'ai complimenté sur ta musique. Je me trompe ?
Il posa ses mains sur mes épaules et me dégagea délicatement pour voir mon visage. Je fuyais son regard, je ne voulais pas me montrer, je n'avais même pas la force de réagir à sa moquerie. Il émit un léger souffle trahissant de l'inquiétude et me resserra dans ses bras. Lui qui n'affichait qu'un visage neutre, il semblait peu à peu dérouter par la situation. Je pris une grande respiration accompagnées de mes esprits et me défis de son étreinte.
Lyana (parlant coréen/anglais, la tête basse) : Je suis désolé, c'est un peu difficile pour moi en ce moment. J'aurai pas du te montrer tout ça. Excuse moi V.
V (parlant coréen/anglais) : Je t'en pris Lyana, ne soit pas si formelle avec moi. Je vois bien que tu es mal. Je ne vais certainement pas te laisser comme ça. As-tu pu parlé à RM comme je te l'avais conseillé ?
A mon regard, il comprit. C'était pas faute d'avoir essayer. Il prit place à mes côtés sur le tabouret et plaqua ma tête sur son épaule. Cette tendresse était troublante mais pas moins apaisante. J'étais prête à prendre tout ce qui m'était donné, tant que je pouvais me sentir mieux, ou du moins, me sentir neutre.
V (parlant coréen/anglais) : Je me doutais que ce séjour ne serait pas de tout repos pour toi.
D'un coup net, je me redressai et le fixai, le regard perçant, plein d'incompréhension.
Lyana (parlant coréen/anglais) : Attend, attend, parce que quand tu m'as dit ça à l'aéroport, c'était pas une menace de ta part en faite ???
V se mit à rire à gorge déployée.
V (parlant coréen/anglais) : Ahaha, non pas du tout. J'étais soulé que tu viennes avec nous alors je voulais te dégouter un peu en te prévenant que tu allais pas vraiment t'amuser.
Lyana (parlant coréen/anglais) : Non mais tu es fou !? Tu sais que j'ai cru que tu allais me pourrir la vie où je ne sais pas trop quoi avec tout ça !
V (parlant coréen/anglais et continuant à rire) : Non mais ça va je suis pas un psychopathe non plus !
Lyana (parlant coréen/anglais) : Bah, vu comment tu étais au départ... C'était compliqué.
V (parlant coréen/anglais) : Mets toi à ma place. Je vis le rêve que j'ai toujours voulu avoir. Mais ca n'a jamais été sans sacrifice. Je ne vois quasiment plus ma famille, les seuls amis que j'ai sont les gars du groupe et toute relation amoureuse nous est prohibé car nous appartenons à nos fans et nous sommes marketés comme tels. Le plus dur a toujours été de devoir faire attention à ne pas tomber amoureux. Quoi de plus naturel pour des jeunes de notre âge ? Et pis, qui ne voudrait pas connaitre l'amour ? Je meurs d'envie de pouvoir serrer la femme que j'aimerais dans mes bras. Mais je me le suis interdis, des années de ça. Comme le reste du groupe. Alors voir notre leader braver cette règle et mettre notre carrière à tout les 7 en danger m'a vraiment mis en rogne. J'ai déjà trop donné pour que ca s'arrête maintenant.
Lyana (parlant coréen/anglais) : Je vois que le dévouement à votre métier est commun à tout les 7
Je sentis qu'il était désolé pour moi.
V (parlant coréen/anglais) : Oui, tu dois avoir raison. Même si RM reste le plus chargé d'entre nous je pense.
Lyana (parlant coréen/anglais) : Je vois... Mais du coup, tu penses que tu restera célibataire toute ta vie ?
V (parlant coréen/anglais) : Je me le souhaite pas ! Non, j'imagine qu'un jour, je retournerai dans l'ombre et que là je pourrais envisager de former une famille.
Le silence s'installa entre nous, laissant l'atmosphère nous porter quelques instants.
V (parlant coréen/anglais) : Et si tu me parlais plutôt de la vrai raison de ton chagrin. Celui qui te poursuit depuis qu'on se connait.
Je réfléchis quelques secondes, peut-être des minutes. Me confier à V m'aiderait-il à soulager cette aigreur en moi ? Était-ce si simple ? Moi qui attendait cet instant au côté de RM... Je me sentais coupable de le vivre avec un autre. Pourtant, mon cœur le voulait, il voulait s'affranchir de ce poids. Après tout, peut-être que V saurait être l'oreille qu'il me fallait ; l'épaule sur laquelle me reposer, le temps d'un moment. J'avais bien le droit à ça, au moins pour cette fois.
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