Chapitre 14 : Let me cross the line
RM (parlant anglais) : Lyana ? Tu en dis quoi ?
Lyana (parlant anglais) : Je ne sais pas RM... C'est si soudain. Et tu es sur de pouvoir m'imposer au reste du staff ? Et aux autres membres du groupe ? Sans penser à mes amis, à mes cours...
RM (parlant anglais) : Je comprends... Réfléchis. On devrait décoller dans 2 jours.
Lyana (parlant anglais) : Quoi ? Mais j'ai même pas de billets d'avion, ni rien...
RM (parlant anglais et ricanant) : T'en fais pas pour ça, on voyage en jet privé, pas besoin de prévoir à l'avance. La célébrité l'oblige.
Lyana (parlant anglais) : Hin hin ! J'avais oublié que tu vivais dans un autre monde.
A la fin du repas, RM reprit la direction du plateau, tandis que je restai figée devant l'entrée du restaurant.
RM (parlant anglais) : Tu viens pas ?
Lyana (parlant anglais) : Non, je crois que je préfère rentrer.
RM (parlant anglais) : Pourquoi ?
Lyana (parlant anglais) : J'ai besoin de me reposer. Et puis, le reste du staff me regarde bizarrement. J'ai horreur de me sortir observer.
RM ne répondit rien, il se laissa approcher sans bouger. Je lui déposai un timide baiser sur le coin de la bouche et nos chemins se séparèrent.
Ma tête était lourde, tant de question m'habitait. Ma vie avait prit un virage à 180° sans même prendre le temps de m'avertir. J'eu adoré cette vie, mais maintenant elle m'était insupportable. Je regardais le ciel, espérant qu'Ha-Neul et Chelsea m'entendraient. "Si seulement vous étiez là... Ca serait plus simple". Je sentais que ma gorge se serrait. Depuis l'attentat, je n'avais plus d'envie, plus d'ambition... Je ne m'étais plus demandée ce que je désirais. Je pense que dans le fond, je ne voyais pas ma vie continuer. Mais j'étais encore là, et autour de moi, les choses bougeaient, continuant d'avancer. Soit je redevenais actrice, soit je subissais. Je soufflai fort et m'écroulai dans mon canapé. C'était trop pour moi, j'étais épuisée émotionnellement. Avant j'avais des projets, mais maintenant, j'avais l'impression que je pouvais m'effondrer à tout instant. Rien ne me faisait envie, et encore moins, poursuivre cette vie sans elles... Et, d'un autre côté, j'étais bien avec RM. Etait-ce une raison suffisante pour balayer toute ma vie passée ? La même que je ne convoitais plus... Je ne savais plus ce que je voulais.
Je pouvais imaginer Chelsea à ma place. Elle aurait certainement déjà fait ses bagages, et Ha-Neul les aurait défait, essayant de lui faire prendre conscience qu'elle était cinglée et que son avenir professionnel avait tout autant d'importance. Sûr cette vision cocasse de mes amies, mes yeux commencèrent à se fermer peu à peu. Je m'endormis, le sourire aux lèvres, pouvant sentir dans mon subconscient leurs mains dans les miennes.
Lendemain 11h.
Vrrr Vrrr.
Le vibreur de mon téléphone me sortit de ma somnolence.
Lyana (parlant anglais, encore un peu endormie) : Allô ?
Harry (parlant anglais) : Qu'est ce que tu fais ? Tu n'es pas venu hier, tu ne viens pas aujourd'hui, tout va bien ?
Lyana (parlant anglais) : Euh ouais ça va. Enfin non. Peut-être, je sais pas en faite.
Harry (parlant anglais) : Ok, laisse tomber, on arrive. Tu vas nous expliquer
Lyana (parlant anglais) : Ouais ok, à toute.
Les minutes défilèrent jusqu'à ce que mes amis passèrent le seuil de ma porte. Les yeux de Mathilda était braqués sur moi, d'un air très anxieux.
Mathilda (parlant anglais) : Lyana ça va ?
Son intonation était grave et sa voix tremblait. Je la sentais particulièrement nerveuse.
Lyana (parlant anglais) : Je vais bien Mathilda, rassure toi.
Je la vis zieuter tout autour d'elle, je ne comprenais pas ce qu'elle cherchait, ni à quoi elle pensait, mais je ne fus pas assez curieuse pour lui demander.
Yuan (parlant anglais) : Alors pourquoi tu ne viens plus en cours ?
Chacun s'installa près de moi, restant pendu à mes lèvres. Je ne savais pas quoi leur dire, par où commencer. Je me lançai tout de même et essayai tant bien que mal de leur expliquer ma situation.
Alejandro (parlant anglais) : Donc ce mec, que tu connais depuis peu, te demande de partir avec lui pour deux semaines ? Tu sais que si ca avait été quelqu'un de lambda, tu te poserais même pas la question, jamais tu irais vis-à-vis de ta sécurité.
Lyana (parlant anglais et souriant du coin du visage) : Tu as raison...
Mathilda (parlant anglais) : Moi je pense que tu devrais y aller.
Tout le monde se retourna vers Mathilda d'un air très surpris.
Mathilda (parlant anglais) : Quoi ? Tu as vécu un évènement traumatisant il y a plusieurs semaines de ça. Il me parait évident qu'une pause dans ta vie te ferait du bien.
Personne ne répondit, laissant Mathilda continuer.
Mathilda (parlant anglais) : Et pis, on parle seulement de deux semaines. Tu es bien à son contact ? Alors profites-en. Si ca te fait du bien, fonce. Tu as besoin de ça, je pense.
Lyana (parlant anglais) : Mais tu imagines ? Deux semaines de cours loupés dans notre établissement ? Je peux oublier mon semestre, c'est pas rattrapable.
Mathilda (parlant anglais) : Je pense que vu les circonstances, l'administration te laissera un délai supplémentaire avant les examens.
Harry (parlant anglais) : Oui, ils font ça. J'ai un gars dans ma classe qui a perdu son frère à cette soirée et ses examens sont repoussés.
Je regardai le sol, les propos de Mathilda me rassurait et me réconfortait. J'arrivais à me sentir plus légitime d'avoir ce privilège, et pourtant...
Lyana (parlant anglais) : Je me sens coupable...
Yuan (parlant anglais) : Comment ça ?
Lyana (parlant anglais) : J'ai l'impression de les abandonner, de fuir.
Mes yeux s'humidifièrent. Très rapidement, la tristesse devint incontrôlable. Ma gorge me serrait trop. J'avais mal. Comme si on m'enfonçait milles poignards dans le cœur. Pourquoi ? Pourquoi devaient-elles partir ? Pourquoi je n'étais pas avec elle ? J'avais envie d'hurler.
Alejandro m'attrapa et me bloqua dans ses bras. Il essayait de calmer cette peine et cette rage qui grandissaient. Tous tentèrent de m'apaiser.
Harry (parlant anglais) : Chuuuut Lyana, respire. Fais comme moi.
Mathilda (parlant anglais) : On est là, regarde, on est là. On te soutient.
Yuan (parlant anglais) : Je vais te chercher de l'eau
Yuan me tendit une bouteille, mais je ne la saisis pas. Je voulais disparaitre, que l'on m'oublie. Après un instant, je réussis peu à peu a reprendre mes esprits.
Lyana (parlant anglais et pleurant) : Je suis désolé.
Harry (parlant anglais) : Tu as pas à l'être. Calme toi. Respire bien.
Yuan (parlant anglais et regardant Lyana dans les yeux) : Tu ne les abandonnes pas Lyana. Rester ici n'est pas rester près d'elles. Elles sont partout avec toi, dans ton cœur. Tu ne pourras jamais les abandonner si tu continues de les aimer aussi fort que tu le fais. Alors, ne te sens plus jamais coupable de vouloir t'en sortir. Tu as le droit, et le devoir de penser à toi.
J'hochai la tête. Ses paroles étaient réconfortante, et pourtant je sentais encore cette réticence en moi. Je voulais leur dire que je me sentais coupable d'aimer alors que Chelsea et Ha-Neul n'en auraient plus l'occasion. Mais surtout, que l'amour que je vivais, était dû à leur perte. Quand je voyais RM, je voyais aussi tous ces morts sur lesquels mon histoire d'amour reposée. Comment pouvais-je être heureuse avec lui alors que notre rencontre était épouvantable ? Alors, je me culpabilisais. Mon bonheur actuel résidait sur la mort de mes amies. Je ne pouvais le supporter.
A la place je restai silencieuse, plongée dans mes pensées, perdu avec moi-même.
Lyana (parlant anglais) : Merci les gars pour vos conseils. Je suis désolé, mais je crois que je vais aller me reposer. Je me sens épuisée.
Alejandro (parlant anglais) : On comprend. Appelle si tu as besoin.
J'acquiesçai et le regardai s'éloigner.
20h.
J'avais flâné l'entièreté de la journée. Les mots de RM me venaient en boucle dans ma tête. Qu'est ce que je voulais ? Je ne le savais plus.
Vrr vrr.
Un message.
RM : On doit décoller demain à 10h à l'aéroport d'Incheon. J'espère que tu as préparé tes bagages... Je n'ai pas eu de nouvelle de ta part, mais je t'attendrais jusqu'à la dernière minute. Bonne nuit princesse.
Sa gentillesse était piquante, je n'en méritais pas autant. Je ne lui rendais pas un tiers de son affection, mais il continuait à me donner, sans jamais me demander plus en retour. Je ne me sentais pas à la hauteur.
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Point de vue de RM
9h45 Incheon Airport.
Manager (parlant coréen) : RM, on décolle dans 15min, monte dans l'avion.
RM (parlant coréen) : Oui oui j'arrive, laisse moi deux minutes je crois que j'ai oublié un truc au toilette de l'aéroport.
RM se précipita dans le hall de l'aéroport. A l'abris des regards, il continua jusqu'à l'entrée principale de celui-ci. Il regardait frénétiquement sa montre, environ toutes les minutes. 9h50. Il trépignait devant le l'entrée, puis s'avança un peu plus loin, espérant apercevoir une silhouette, mais rien. L'espoir s'affaissait peu à peu, mais RM ne faiblit pas, déterminé à tenir sa promesse. 9h55. Le temps devenait insupportable. Mais lorsque RM leva les yeux de sa montre, il vit au loin une silhouette familière, celle de la femme qu'il convoitait. RM le savait, c'était Lyana qui s'avançait avec son seul bagage en main. RM resta estomaqué par cette vision, la laissant s'approcher sans bouger.
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Point de vue de Lyana :
Lyana (parlant anglais et souriant) : Alors on y va ? On va nous attendre.
RM ne prononça aucun mot. Il se contenta de m'enlacer de tout son être. Une larme coula de son visage. Cet instant était précieux.
RM (parlant anglais) : J'avais si peur que tu ne viennes pas.
La voix de RM tremblait, le moment était trop intense. Je me défis de son étreinte, et attrapai son visage dans mes mains.
Lyana (parlant anglais) : Mais je suis là, alors n'ai plus peur.
Je me mis sur la point des pieds pour atteindre les lèvres de RM et lui déposai un fougueux baiser.
V (parlant coréen) : Bon RM, qu'est ce que tu fous, c'est encore moi que le manager envoie pour venir te chercher.
Lorsque V m'aperçut, son visage se transforma.
V (parlant coréen) : Qu'est ce qu'elle fait là ?
RM (parlant coréen) : Je l'ai invité. Elle nous suivra sur notre tournée.
RM m'attrapa le bras et me cacha derrière son torse, créant un sentiment de danger en moi. V se rapprocha sans prononcer un mot. Il me lança son regard le plus méprisant, me mettant mal à l'aise.
V (parlant anglais) : Je te jure que ton séjour ne sera pas des plus reposant, Lyana.
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