POI(S)SON
Cette fois-ci, il prit un taxi.
Il ne supportait plus les rues, l'impression que les murs se refermaient sur lui et que les trottoirs rétrécissaient.
Mais même dans les yeux ridés de l'homme à la voiture, il la ressentait, cette aura dangereuse, inquiétante et carnivore.
Lorsqu'il lui jetait des coups d'oeil dans le miroir aux mille reflets, Jungkook se figeait face au halo bleuté qui vibrait dans ses iris. Le plastique sur le tableau de bord emprisonnait une eau folle qui clapotait au rythme de l'engin.
Des lèvres humides du vieux s'écoulaient des paroles que Jungkook ne saisissait pas. Elles sonnaient agitées, vagues, et rondes mais la bouteille drainait toute son attention et seule une bouillie sans cervelle résonnait dans l'habitacle.
Jungkook transpirait.
Sa sueur roulait entre ses omoplates, le long de ses tempes et sous son nez.
La vitre s'abaissa de sa propre volonté ou peut-être que l'autre avait décidé qu'un peu d'air ne lui ferait pas de mal. Alors une bouffée glaciale s'écrasa sur sa peau trop chaude et Jungkook se figea. Ses mèches imbibées de transpiration s'agitèrent sur son front, ses lèvres craquelantes et entrouvertes laissant glisser comme de l'eau son haleine moite.
Et, yeux pâles, il observa la route dans les larmes de Medusa.
Le craquement du frein à main sonna comme une menace et sa trachée convulsa dans sa gorge.
Toute sa panique restée en suspension dans la carcasse de fer se fracassa d'un coup sur ses épaules. Il respira fort et un drôle de couinement tonna.
« - M-merci. »
Il confia des billets tremblants et pendant une seconde, l'homme sembla inquiet. Puis, ses yeux roulèrent dans ses orbites et redevinrent vides, profonds et creux.
Jungkook reprit sa route à travers les ruelles humides.
Il avait ancré son regard au sol, trop effrayé à l'idée de deviner de drôles de formes dans l'obscurité trop sombre. Et, enfin arrivé devant cette porte familière, l'estomac au bord des lèvres et la vue trouble, il sentit la fin de sa souffrance arriver.
« - Yoongi ? »
Son propre timbre de voix sonna étranger, étranglé, et il manqua de repeindre cette fichue porte de son maigre repas ; mais son poing s'écrasa avec faiblesse contre le bois et il entendit l'espoir.
Lourds pas fatigués, las.
L'issue céda sous son corps.
Il perdit son équilibre fragile et se laissa tomber dans les frêles bras de son ami. Et ce semblant de chaleur, de contact humain et réel lorsque leurs peaux s'embrassèrent, ça le fit un peu renaître.
« - Wow. »
L'homme tituba sous son poids mort avant de glisser ses bras sous ses aisselles trempées. Il évita à Jungkook de s'écraser lourdement au sol, car ses jambes s'étaient dérobées sous lui et le traîna avec difficulté jusqu'au canapé.
« - Wow, wow, wow Jungkook. »
Une fois le malade avachi, il s'accroupit devant lui et observa son état cadavérique.
Il avait le teint si grisâtre qu'il se fondait dans les murs impersonnels de son appartement. Il était même un peu vert, comme sur le point de lui offrir son estomac et Yoongi sentit sa poitrine se serrer. Il haletait comme si l'air lui avait manqué et c'était sans doute le cas : ça faisait des jours qu'il vivait en apnée.
Jungkook se penchait en avant pour tenter de recouvrer cette sensation d'apaisement quand ils se touchaient mais l'aîné ne le laissait pas faire et du plat de sa main le faisait se rasseoir correctement.
« - Non Jungkook. »
Il fallait qu'il se redresse, qu'il se noie dans l'oxygène autour de lui et se blottir contre Yoongi n'amènerait à rien.
Ce dernier appuya ensuite sur ses épaules qui avaient la fâcheuse tendance de le faire se recroqueviller contre lui-même. Il geint alors, ça lui faisait mal et il n'avait pas envie de respirer. Il avait juste besoin de contact, de chaleur, de caresses crues et de réalité.
« - Tu sais faire, tu as l'habitude, grandes et longues. »
Mais il sembla reprendre un peu ses esprits, hoquetant, et Yoongi esquissa l'ombre d'un sourire.
« - C'est ça. Lentes et profondes. C'est ça Jungkook.»
Alors après quelques minutes, il finit par se figer. De nouveau calme ou du moins un peu amorphe. Cette fois-ci, l'aîné retira lentement ses mains et le corps du garçon suivit le mouvement. Avant qu'il ne se plie contre lui, Yoongi grimpa sur le canapé et glissa le jeune homme contre son torse, lui plaquant l'oreille contre sa poitrine dans une maladresse qui lui était propre.
Jungkook sentait mauvais.
Le musc désagréable de la sueur, l'odeur de vieille nourriture et des vêtements mal voire pas lavés.
Mais surtout, il puait l'effroi.
Et le cerveau de Yoongi surchauffa en tentant de deviner vraiment ce qui lui arrivait. Ce n'était pas vraiment son genre de débarquer comme ça, dans un état que son ami avait du mal à identifier. Est-ce que c'était seulement de la peur ?
Ça semblait être plus. C'était démentiel.
Au bout de ce qu'il prit pour des heures, Yoongi se leva, migraineux, et décida de leur faire couler un bain. Il fit tituber Jungkook jusqu'à la salle d'eau, constatant avec soulagement qu'il avait repris un peu de vie, maintenant tremblant et la respiration plus courte.
Une fois les pieds sur le carrelage familier, le plus vieux lui ôta ses vêtements froids et humides jusqu'à le laisser nu comme un ver au milieu de la pièce. Il le guida jusqu'à la baignoire qui s'agitait et instinctivement, le jeune s'y glissa.
Jungkook dégringola et seuls ses yeux restèrent à la frontière de l'eau, son visage à moitié immergé. Il ferma ses paupières, la pointe de ses cils goûtant à l'eau calcaire dans laquelle il voulait macérer pendant des heures. Il sentait la panique pointer de nouveau son nez, faire hérisser les poils de ses bras sans raison particulière et lui jouer des tours. Alors fermer les yeux, concentrer tous ses sens sur l'eau autour de lui et le liquide épais du gel douche que Yoongi était en train de mêler à l'eau, ça le calmait.
Ce dernier le rejoignit en s'asseyant à l'autre extrémité du bain et les remous firent naître la mousse.
Jungkook sentait l'oeil inquiet qu'il gardait sur lui, s'assurant bien qu'il remonte à la surface et remplisse ses poumons d'air, car Yoongi ne savait pas vraiment s'il perdait un peu la notion du temps ou si ça faisait un moment que l'autre n'avait pas respiré.
« - Jungkook. »
Jungkook se redressa et ses poumons crieurs se turent.
L'aîné fronça les sourcils, son regard un peu plus dur et finit par attraper la petite boîte en fer qui était toujours posée là lorsque Jungkook venait.
Il l'ouvrit dans un crissement métallique et l'odeur particulière de l'herbe caressa les narines du jeune. Et comme un magicien, il sortit des entrailles de l'objet une petite poche en plastique gardant une espèce de boulette que Jungkook reconnut.
Il ne dit rien, son regard s'harponna dans les mains habiles de son aîné. Et lorsque que le cône roulé trôna fièrement entre ses doigts, il lui souffla un viens-là.
Dans son état normal, son corps aurait palpité d'excitation, il aurait souri timidement, pas sûr de lui-même mais désireux. Mais là, Jungkook pivota avec mollesse et se laissa flotter jusqu'à ce que son dos rencontre le torse de Yoongi. Il soupira de bien-être et tenta de se fondre dans le toucher de l'autre. Sa langue traça le contour de ses lèvres humides mais il ne grimaça même pas au goût chimique du gel douche à l'eucalyptus.
Et le cliquetis du briquet retentit une fois, puis deux, une dernière fois avant que la poitrine de Yoongi se gonfle.
La fumée épaisse se mêla à la vapeur de l'eau et les yeux vides de Jungkook la contemplèrent disparaître. Il s'accrochait à chaque détail qui le faisait un peu oublier.
Puis il sentit son oreiller humain remuer et le tissu rugueux d'une serviette venir essuyer l'humidité de son visage et les gouttes qui perlaient au bout de son menton.
Bientôt, la porte de son échappatoire se présentait à ses lèvres.
Yoongi tenait habilement le Marocain du bout de ses ongles et le jeune avança son visage pour venir le pincer entre ses lèvres. Il inspira, laissant ce corps étranger ramper dans ses poumons, le piégea quelques secondes avant de le délivrer à l'air chargé de la pièce.
Et ce manège dura pendant plusieurs minutes. Deux fois Yoongi, puis deux fois lui jusqu'à ce que les cendres de braise se rapprochent dangereusement de son visage.
Un drôle d'arôme flotte dans l'atmosphère et le corps se consume.
Jungkook se sentit partir et il fut soudainement plus conscient de l'épiderme humide sous lui. Sources de nouveaux frissons qui se dressèrent sur sa peau, les lèvres contre son oreille étaient l'aperçu de sa délivrance et il se laissa soupirer, fondre dans le toucher.
« - Comment tu te sens ? »
Le jeune sentit ces mots vibrer dans tout son corps et il se colla plus contre Yoongi. Il attrapa à l'aveugle la main maintenant libre de ce dernier, elle sentait le tabac froid, le cannabis et ça l'apaisa encore plus lorsqu'il la força à caresser son torse nu.
« - Mieux... Mieux... »
Il laissa sa tête dodeliner sur l'épaule de l'autre, s'abandonnant au plaisir que lui procuraient ses doigts rugueux partout contre lui. Et son souffle déjà court devenait souffle haché de désir.
« - Touche-moi. »
Yoongi acquiesça dans un grognement tandis que Jungkook attrapait déjà ses doigts pour les inviter à s'enrouler autour de son sexe flaccide. Ses hanches se soulevèrent avec lenteur pour chercher plus de friction et pousser l'autre à commencer ses mouvements de va-et-vient.
Le plus vieux obéit à sa demande silencieuse, taquinant la tête de son membre avec son pouce tout en plongeant ses crocs dans la peau de son cou. Sa seconde main vint pincer le bout de son téton gauche et tout monta au cerveau de Jungkook.
Ses yeux roulèrent à l'arrière de sa tête et ses paupières papillonnèrent jusqu'à se fermer. Il garda cette expression suintant la luxure et l'oubli, fronçant ses sourcils en décollant ses lèvres pâteuses.
C'était un réel spectacle, une scène d'une rare crudité. La drogue envahissant tous leurs sens, les deux jeunes tentaient de conquérir le plaisir, l'un se tortillant et l'autre répétant ces mêmes gestes insuffisants.
Les mains de Jungkook, chacune déposée sur les genoux pliés de Yoongi, retombèrent mollement dans l'eau et il vint chercher celle de son aîné qui torturait toujours son bouton de chair. Il lui montra ce qu'il voulait vraiment, qu'il le touche absolument partout, et la fit grimper jusqu'à sa jolie bouche. Il ne s'arrêta pas et la fit glisser le long de son bras, derrière sa cuisse.
Il voulait des mains partout.
L'autre reçut le message et sans arrêter ses gâteries le long de son membre maintenant dressé, vint découvrir le torse du jeune du bout de ses doigts fripés.
Et Jungkook sentit une autre paire de main glisser entre ses cuisses pour dégringoler jusqu'au bout des orteils et revenir taquiner la naissance de ses fesses écrasées contre l'émail de la baignoire. Elles étaient différentes, étrangères et son souffle resta coincé dans sa gorge l'espace d'une seconde.
Le noiraud ondula dans l'eau pour que Yoongi accélère, se concentrant sur le plaisir inexpliqué que lui procuraient ces nouvelles douceurs. Bientôt, il sentait une emprise délicieusement douloureuse dans ses cheveux et surpris ses propres doigts tirer ses mèches.
Tout était étouffant mais si bon et il ne savait même plus où donner de la tête.
Il n'avait aucune idée du nombre de doigts qui couraient sur sa peau, il y en avait trop pour que ça soit vraiment normal mais qu'est-ce qui était normal depuis quelques jours ?
Il y avait cette sensation difficilement descriptible dans sa bouche, celle qu'il avait à chaque fois que Yoongi lui faisait goûter à ces bâtonnets de cancer. Sa langue était lourde, sèche et il avait comme des fourmis dans les joues mais les mains faisaient tout oublier. Tout oublier.
« - Attends, sortons de là. »
Il couina parce qu'il n'avait pas vraiment la force de bouger et que si les mains étaient restées, il se serait bien laissé décomposer dans cette eau tiède. Mais la voix de Yoongi avait tout brisé et il ne restait des caresses qu'un drôle d'étau autour de sa cheville.
Ce dernier sortit en premier, difficilement puisque Jungkook ne l'aidait pas vraiment. Il enfila un peignoir bleu et en déposa un deuxième autour de son bras.
« - Tu peux te lever ?, fit-il en attrapant les doigts du jeune. »
Jungkook hocha la tête et se redressa doucement, toujours immergé jusqu'au mollet. Il vacilla une seconde mais sourit bêtement à Yoongi quand il retrouva l'équilibre.
« - OK. »
Son aîné lui enfila le second peignoir : il était rouge et ça faisait ressortir les vaisseaux de ses yeux qui se dilataient un à un. Les bouts trop longs trempaient dans l'eau sale mais Jungkook n'avait pas la force de tenir l'excès de tissu.
« - Tu as besoin d'aide ?
- Non... Ça va..., il marmonna mollement, sachant que l'autre l'aiderait quand même à sortir. »
Soudain, la gêne qu'il avait autour de son pied droit convulsa autour de ses os. Un avertissement.
Reste-là.
Ne sors pas.
Cependant, Jungkook était trop loin pour y prêter vraiment attention, et, secouant une seconde sa jambe pour chasser la sensation, il sortit du bain. Yoongi l'emmena au milieu de la pièce, le fit tourner sur lui-même pour arriver à atteindre une petite serviette sans devoir le lâcher : il devait avoir peur qu'il s'écroule et ce n'était pas si infondé que ça.
L'eau grisâtre du bain stagnait toujours et les prunelles du brun ne pouvaient comme pas s'en détacher.
Soudain, alors que Yoongi nouait le noeud du vêtement autour de sa taille, Jungkook vit deux longues mains agripper lentement le bord de la baignoire. Les longs doigts à la peau tannée se crispèrent autour de l'émail, leur pulpe blanchissante s'écrasant douloureusement et d'ici, Jungkook pouvait en ressentir les nerfs et la colère qui s'en dégageait.
Et en un battement de cil, tout avait disparu.
Jungkook secoua la tête et Yoongi lui lança un regard curieux.
« - Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien... Je suis juste défoncé, je crois...
- Hm, il acquiesça, Tu viens ? »
Il attrapa sa main comme on attraperait celle d'un enfant et le guida jusqu'à sa chambre. Jungkook n'attendit pas et s'avachit sur le lit défait. Il articula :
« - Je peux avoir de l'eau ? J'ai la pâteuse. »
Yoongi lui jeta la bouteille qu'il gardait près de son lit et ferma les volets de sa chambre. Cependant, dès que Jungkook trempa ses lèvres au goulot, un violent coup d'électricité le traversa. Il glapit et envoya valser la bouteille, tout se renversant sur les draps, sur et dessous son peignoir.
« - Jungkook ? »
Yoongi ferma la fenêtre avec précipitation et bondit à ses côtés. Il s'inquiétait tellement vite ce soir. Peut-être que c'était dû au fait que Jungkook avait débarqué au bord du malaise et que le seul moyen de le calmer ça avait été d'allumer un joint d'herbe mais dans tous les cas : c'était adorable de le voir comme ça. Si attentionné.
Il attrapa le visage de Jungkook, les sourcils froncés et son regard était perçant, à la recherche d'une quelconque blessure, d'un quelconque signe d'inconfort.
L'esprit un peu lent et cotonneux, les commissures des lèvres du jeune se retroussèrent avec paresse. Il peinait à garder les yeux ouverts et les laissa se refermer finalement quand il se mit à rire. Glousser en se moquant de lui-même et de sa maladresse.
Riant avec son corps, il se pencha vers son aîné et posa son front contre son torse. Il sentit la poitrine de l'autre sautiller alors qu'il rejoignait son éclat, sans doute soulagé et se sentant un peu bête.
« - Arrête, tu me fais rire., ronchonna Yoongi, un sourire dans la voix. »
Jungkook se redressa avec mollesse, accrochant ses bras indolents autour du cou de son vis-à-vis.
« - Pardon... J'ai mouillé le lit. »
Yoongi ne fit que secouer la tête.
« -Tu sais que c'est pas grave, tu t'es pas fait mal ? »
Jungkook ne fit que secouer la tête.
Il retomba sur son dos quand son aîné se baissa pour rattraper la bouteille échouée sur le parquet. Il la referma et revint la déposer de son côté de lit.
Il était comme ça Yoongi.
Jungkook ne savait pas si c'était de la superstition ou juste des tocs, mais il aimait bien avoir son côté gauche, sa bouteille pas loin, les volets qu'à demi fermés, la porte entre-baillée et la veilleuse du salon allumée. Et tous les soirs c'était le même rituel, dans un ordre et rythme précis. Quand Jungkook était là, il aimait bien l'observer faire, un petit sourire au coin des lèvres à la manière où Yoongi faisait tout cela dans un sérieux religieux.
Puis quand il avait fini, il pouvait enfin rejoindre Jungkook qui patientait sous les draps. Il attrapait son habituelle bouteille de lubrifiant, au même logo et aux motifs sobres, ainsi qu'un préservatif à l'emballage impeccable. Il faisait toujours mine de ne pas voir le regard tendre du jeune sur lui et ignorait les doux papillons qui virevoltaient dans le bas de son ventre. Et le sérieux religieux devenait nuit peu catholique.
Mais ce soir-là, Yoongi était plus lent qu'à son habitude et Jungkook pas vraiment dans son état normal.
« - T'attends quoi Yoongi ?, il geint.
- J'attends quoi ?
- Pour me baiser. »
L'eau qui n'avait pas séché picota sa peau mais il l'ignora et observa le plus vieux grimper sur le lit.
« - T'as tellement aucun filtre quand t'es flex. »
Jungkook sourit avec fainéantise, accueillant son aîné les bras et les cuisses ouvertes, la tête et l'esprit renversé. Yoongi n'attendit pas une seconde pour s'y glisser et attacher ses lèvres à la fine peau de sa nuque.
Ils ondulèrent l'un contre l'autre. Les noeuds des vêtements se détachèrent au rythme de leurs mouvements et bientôt leurs corps se frictionnaient sans obstacle.
L'herbe avait rendu Jungkook plutôt amorphe, il se laissait faire et les petits gémissements s'écoulaient de ses lèvres sans qu'il ne s'en préoccupe. Yoongi, il lui en fallait plus pour que cinq pauvres lattes jouent avec ses sens. Il était juste... bien. Et de toute façon, l'amour le rendait déjà gris.
Il ne savait pas à quel moment la frontière entre j'aime ton corps et tes cris et je t'aime toi avait été franchie. Il ne se l'était pas avoué tout de suite et avait fini par à adopter cette bête à deux dos plusieurs fois par mois, plusieurs fois par semaine et parfois même plusieurs fois par nuit. Et c'était tellement facile, de laisser tomber ses barrières face à Jungkook : ce petit bout de gentillesse, ce cœur sur pattes comme il aimait dire. Si simple de tomber pour lui.
Seulement pour le plus jeune, tout ça restait tristement platonique et Yoongi en était conscient. Alors il chérissait ces moments-là dans l'attente qu'un jour, ses sentiments vieillissent pour mourir.
Et ce soir n'était pas une exception : il grava dans sa mémoire la sensation de ses doigts caressant le plus profond de Jungkook, ce sifflement tremblant et presque asthmatique dans ses gémissements, la manière dont le noiraud pulsait contre et autour de son membre et la fragilité des cris de son prénom, Zeus, son prénom.
Il se perdit tant dans le plaisir qu'il ne se rendit même pas compte qu'il avait oublié d'allumer la veilleuse dans la grande pièce du salon. Et que, dans l'embrasure de la porte, il faisait si noir qu'il ne pouvait même pas distinguer cette grande silhouette qui les observait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top