Meaningless thoughts
-Je sais que c'est débile mais je suis comme ça... murmurai-je.
Je me trouvais allongé sur mon lit, plongé dans un silence pesant dû à l'absence de tout autre être vivant dans l'appartement.
-C'est pas si débile que ça, Taem. En tout cas j'arrive à te comprendre, me répondit Jongin, avec qui j'étais au téléphone depuis à présent près d'une demie heure. Je suis là pour toi, tu sais, tu peux tout me raconter.
-Je veux pas t'embêter avec ça, je sais que je suis complètement ridicule et que je devrais pas m'inquiéter pour une chose pareille, mais... Enfin... J'y peux rien, c'est plus fort que moi.
Chaque phrase que je formulais était pour moi un effort, une envie de pleurer infondée et totalement irrationnelle me tiraillait depuis un moment. Je faisais de mon mieux afin d'empêcher ma voix de trembler et donc de me trahir, cependant j'étais parfaitement conscient du fait que Jongin savait pertinemment dans quel état je me trouvais depuis la seconde où il avait décroché.
-Je ferais mieux de te laisser avant d'avoir vraiment gâché ta journée avec mes histoires, ajoutai-je.
-N'ose même pas raccrocher, Lee Taemin, sinon je te garantis que je débarque chez toi dans la demie heure qui vient, c'est clair ? Tu sais que j'en suis capable.
Je soupirai. Je le savais, en effet.
-Ok, c'est bon, je raccroche pas.
-Je préfère ça. Maintenant dis-moi tout ce qu'il se passe dans ta tête sans protester.
Je laissai un long silence s'installer entre nous. Je détestais être entièrement honnête. Je n'aimais à la base déjà pas vraiment parler de ce que je pensais ou ressentais, mais je savais qu'il ne me laisserait pas m'en sortir sans tout lui avoir raconté. J'étais celui qui l'avais appelé, après tout, à moi d'assumer.
Jongin ne me brusqua pas, il attendit patiemment que je me décide à lui parler, sans un mot ni un soupir. Si je n'avais pas entendu le bruit de sa respiration, j'aurais pu croire qu'il avait finalement changé d'avis et raccroché.
-C'est vraiment bête...
-Arrête de dire ça, m'interrompit-il. Ça te tient à cœur donc c'est pas bête.
-Si tu le dis, marmonnai-je, peu convaincu.
Je réfléchis un instant à la manière dont je pouvais formuler ma phrase.
-Je me sens... J'ai l'impression... Je veux dire que... Enfin...
Un soupir frustré passa mes lèvres.
-Prends ton temps.
-Comment est-ce que tu fais pour me supporter ? ris-je à moitié, complètement désespéré par moi-même.
-Je t'aime, déclara-t-il comme s'il s'agissait de la chose la plus évidente au monde.
J'esquissai un minuscule sourire.
-J'ai l'impression d'être mis à part, avouai-je. Pas de manière volontaire, mais quand même. Avec la rentrée, c'est comme s'il y avait brusquement un gouffre qui venait de s'ouvrir à mes pieds, moi d'un côté et vous tous de l'autre...
Ma voix se brisa sur la fin et je fus forcé de marquer une pause le temps de me reprendre. Il était hors de question que je pleure, je me sentais encore plus faible et idiot qu'avant lorsque ça m'arrivait.
-Vous allez vous voir tous les jours, rire ensemble, peut-être qu'il y aura aussi des problèmes, vous allez avoir de nouveaux délires, vous allez parler de certaines choses... Je veux dire... Vous allez vivre, quoi. Et moi, pendant ce temps, à moins que quelqu'un pense à me raconter, je saurai rien. Et puis en fait, même si on me raconte... C'est différent. Je l'aurai pas vécu avec vous.
Je luttais de toutes mes forces contre les larmes.
-En plus, j'angoisse pour ma rentrée. Genre, vraiment. Mais j'ose pas en parler sur la conversation alors que vous êtes tranquillement en train de vous organiser pour vous retrouver avant votre rentrée. J'ai l'impression de passer mon temps à me plaindre et je veux pas vous déranger, déjà que je sais pas pourquoi ils sont amis avec moi et pire pourquoi tu m'aimes, je veux pas poser de problème... Vous risqueriez d'en avoir marre de moi et de m'oublier encore plus vite... C'est pas comme si j'étais indispensable ou alors le genre de personne dont on se rappelle facilement. Et après vous serez heureux de votre côté pendant que je me retrouverai tout seul parce que je suis pas sociable et inutile et que j'arriverai pas à me faire d'autres amis...
Je me mordis la lèvre inférieure dans l'espoir d'étouffer un sanglot. Je sentis une larme rouler sur ma joue, laissant une trace humide sur son passage.
-Tu le penses vraiment ? Qu'on va t'oublier ? me demanda Jongin après une hésitation.
D'autres larmes se mirent à couler sur mon visage sans que je ne puisse rien y faire, me faisant me sentir plus mal encore. Je lâchai mon téléphone sur le matelas et tentai de me calmer, en vain.
-Taemin ? T'es toujours là ? entendis-je faiblement à cause de la distance.
-Je suis là, articulai-je avec difficulté.
J'enclenchai le haut-parleur tout en reniflant discrètement.
-Tu pleures ? releva Jongin d'un ton étonné.
-Non, mentis-je.
-On va dire que je te crois... Mais tu m'as pas répondu. Tu penses réellement qu'on va t'oublier juste parce que t'es plus avec nous tous les jours ?
Sa voix laissait transparaître son sérieux.
-Oui, répondis-je. Enfin non !
Je soupirai à nouveau et continuai à essuyer inlassablement mes pleurs.
-Je sais pas... Peut-être... C'est possible, ajoutai-je entre deux sanglots.
-Taem...
-Laisse tomber.
-Non ! Non, je laisse pas tomber. Je peux pas te laisser penser ça.
-Fais pas attention... C'est juste des pensées débiles et sans intérêt...
Je pris une profonde inspiration qui m'aida à me calmer partiellement.
-Je te connais, je sais que tu le penses au moins un peu. Pourquoi est-ce que tu as aussi peu confiance en toi ?
-Confiance en moi ? répétai-je après un silence.
-Confiance en toi.
Je ne savais pas quoi répondre à sa question.
-Tu vois une raison d'avoir confiance en moi ? m'enquis-je sincèrement.
-Tu vois une raison de ne pas avoir confiance en toi ? rétorqua-t-il.
-Euh... Oui. Plein.
-Lesquelles ?
-Tu les connais aussi bien que moi.
-Non.
-Jongin, arrête...
-Toi, arrête. Je déteste quand tu te rabaisses toi-même, parce que le pire c'est que tu crois à ce que tu dis. T'as raison, je sais à quelles raisons tu pensais parce que je te connais, mais laisse-moi te dire quelque chose : je vois exactement le contraire de ce que tu penses de toi. Enfin, à part peut-être pour ta timidité, mais ceux qui ne te laissent pas ta chance à cause de ça ne te méritent pas.
-Tu dis seulement ça parce qu'on sort ensemble, affirmai-je. Je suis sûr que si on demande aux autres ils penseront comme moi.
Voire pire, ajoutai-je dans ma tête.
-J'aurais dû te laisser raccrocher et venir te voir, marmonna Jongin. Écoute, je sais que ce que je te dis sert à rien, que tu dois sûrement m'écouter à moitié, mais personne pense de mal de toi. C'est tes amis.
-Mes amis, hein ? Jongin, j'ai des connaissances, des gens que j'aime bien, mais des amis ? J'en ai que deux, un avec lequel je sors, donc qui a zéro objectivité, et un qui a déjà l'air de m'oublier petit à petit depuis au moins trois mois.
-Il t'oublie pas, il a juste été occupé, il a fait pareil avec tout le monde.
-Ouais...
-Et même si je t'aime je suis capable d'être objectif.
-Mmh.
Je l'entendis soupirer.
-Et puis même. Imaginons une seconde que t'ais raison. Que les autres t'oublient. Est-ce que tu penses sincèrement que je puisse t'oublier aussi facilement ?
J'hésitai une seconde avant de répondre.
-Non.
-Exactement, je pourrais pas, je t'aime trop pour ça. Donc quoi qu'il arrive tu ne peux pas te retrouver seul parce que je suis là, avec toi. Bien sûr, je peux pas te promettre que ça durera pour toujours, on est encore jeunes, tu rentres à peine à la fac, mais après tout qui sait de quoi sera fait le futur ? On peut très bien mourir demain et dans ce cas toute cette discussion est complètement vide de sens, comme on peut vivre jusqu'à plus de cent ans. Tu peux rencontrer quelqu'un d'autre demain, à la fac, et décider que je ne suis pas assez bien pour toi, tout compte fait, ou peut-être qu'un jour on organisera une fête clichée pour nos cinquante ans de mariage. Tu ne peux pas prévoir ce qu'il va se passer, alors profite du présent et de ce que tu as. Tu ne peux pas non plus passer toute ta vie à te demander ce que les gens pensent de toi et si tes amis sont vraiment tes amis, tu dois seulement savoir qui tu es, t'accepter et t'aimer. Si les autres t'aiment aussi, c'est un plus, mais tant que tu t'aimes à ta juste valeur tu n'as pas à t'inquiéter des autres parce qu'il y aura forcément au moins une autre personne qui te verra comme tu es vraiment et qui t'aimera pour ça.
-Tu penses que tu me vois comme je suis vraiment ?
-Oui, affirma-t-il sans une once d'hésitation. Et je t'aime.
-Merci, souris-je. Je t'aime aussi.
-Je sais. Tu devrais te reposer, je t'appelles demain midi pour savoir comment ça s'est passé.
-D'accord. À demain.
-Dors bien.
Je raccrochai.
Je n'étais absolument pas convaincu par tout ce qu'il m'avait dit, néanmoins j'étais certain d'une chose. Jongin m'aimait et je pouvais compter sur lui. Il me permettait de ne pas sombrer même lorsque je me trouvais au plus mal, il était comme un phare me guidant jusqu'à la terre à travers les ténèbres. Je l'aimais. Cependant mes pensées ne me laisseraient probablement pas tranquille ce soir-là... Je finissais toujours par me sentir mieux au bout d'un certain temps, parfois une heure, parfois une semaine, mais bien que je sache au fond de moi que mes angoisses et mes idées noires n'étaient que temporaires, elles me faisaient toujours autant de mal.
Un sifflement s'éleva de mon téléphone. Une simple notification s'y trouvait, qui m'arracha un sourire.
Jongin♡ : Finalement je viens dormir chez toi, j'arrive dans 20min
J'aime le Taekai de tout mon cœur, si vous avez des fanfiction sur eux à me conseiller (français et anglais) je suis preneuse :')
J'espère que cet OS vous a plu !
Je vous aime mes fourmis~
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