Chapitre 8

La première chose dont je pris conscience en me réveillant fut mon mal de tête, puis le matelas sous moi, ma gorge sèche et enfin une main qui tenait la mienne. J'ouvris les yeux doucement. La lumière du matin m'éblouit. Me frottant les yeux de ma main libre, je cherchais la personne qui me tenait l'autre. Chat Noir était assis par terre et dormait la tête entre les bras sur le lit, me serrant la main dans la sienne. J'essayai de me relever légèrement pour me mettre assise et dans mon mouvement je réveillai Chat Noir. Il m'aida à m'asseoir et à boire un peu d'eau avant de se reculer.

- Tu nous as fait une belle frayeur hier.

Je me rappelai soudain ce qu'il c'était passé la veille. La crise de panique. J'avais dû m'évanouir. Je détournai la tête honteuse de n'avoir pu contrôler ma crise et de lui avoir fait peur.

- Que s'est-il passé ?

Je ne voulais pas répondre. Je ne voulais pas qu'il me prenne en pitié ou qu'il me réconforte. J'avais envie de changer de sujet, ne plus y penser. Je trouvais ridicule les raisons de cette crise. J'aurais dû être plus forte. Mais j'étais Marinette. Et non Ladybug.

- Si tu ne veux pas me parler, tu devrais au moins en parler à Alya. Je vais la chercher.

Sans que sache pourquoi, je le retins par le bras avant qu'il ne parte. Il me regarda, un air interrogatif sur le visage.

- Je suis désolée de t'avoir inquiété.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je...J'ai fait une crise d'angoisse. Ce n'est rien de grave.

- Vraiment ? Ça n'en avait pas l'air. Je t'ai retrouvé inconsciente au sol.

- Je vais bien maintenant. Je suis vraiment désolée. Tu as déjà prévenu Alya ?

- Non... J'attendais que tu te réveilles.

- Ne lui dit rien s'il-te-plait. Elle en fera toute une histoire.

Il ne répondit rien. Il cherchait sans doute si c'était une bonne idée de ne rien dire. Puis il acquiesça. Nous sommes restés à discuter toute la matinée. Nous n'avions plus parlé de ma crise, ni de ce que nous avions failli faire avant ça. Puis nous avions dû descendre lorsqu'on nous appela pour manger. J'allai me lever quand Chat Noir m'attrapa pour me porter. D'après lui « Une princesse qui fait un malaise ne fait pas d'effort ». Pour autant, je n'allai pas me laisser faire. Je lui demandai de me lâcher tout en me tortillant pour me défère de son étreinte que je trouvais beaucoup trop confortable pour mon petit cœur. Il ne me posa pourtant pas. Au contraire, sous prétexte que je ne me laissais pas faire il me porta en mode sac à patate jusqu'à la table. Finalement, je préférais lorsqu'il me portait en princesse, au moins je n'avais pas une magnifique vue sur ses sublimes fesses. Il en avait pas un peu moins en troisième ? Parce que là elles étaient horriblement bien. Je rougis jusqu'au racine lorsque je réalisai où était allées mes pensées. Il me déposa enfin sur une chaise pendant que tout le monde nous regardait. Je rougis encore plus si c'est possible. Alya me regarde avec un air coquin collé au visage.

- Alors tu as passé une bonne nuit Marinette ?

- J'ai dormi tellement bien que personne n'aurait pu me réveiller, Alya.

- Vraiment ? Et tu as essayé la tenue que je t'ai acheté hier.

- J'en ai pas eu l'occasion. Je me suis écroulé.

Chaque personne présente nous regardait tour à tour comme s'il attendait quelque chose de spécial.

- Et votre discussion hier ? Vous n'avez pas fini trop tard j'espère.

- Je suis remonté peu de temps après toi.

Alya fit la moue pas très satisfaite de mes réponses. Mais changea finalement de sujet. Chat Noir ne pouvait visiter la ville que des toits de Nancy et préféra donc attendre la nuit. Ne voulant pas le laisser seule et ayant encore mal à la tête, je restai aussi au loft. Le reste du groupe partit s'amuser en ville.

Je réfléchissais à la situation, à mes parents, mes camarades de classe, aux derniers événements, et au bal. Je n'avais pas pensé au bal depuis...je ne savais même plus. En même temps avec tout ce qui s'était passé, j'avais d'autre chose en tête. Je ne savais même plus où j'en étais. Alya et Nino étaient au courant de mon secret, je me retrouvais coincé dans des mondes parallèles avec mes amis, et je m'étais beaucoup rapproché de Chat Noir. Quant Adrien je n'arrivais même plus à lui parler. Je n'avais même plus mes parents pour en parler et même s'ils étaient là, impossible de leur parler de Chat Noir et des possibles conséquences de mes sentiments. J'étais complétement perdu et ne savais plus du tout quoi faire. Je craignais de faire n'importe quelle erreur. Les dernières m'avaient valu beaucoup. J'avais perdu un maître et un ami. Je ne m'étais pas détendu depuis longtemps, toujours aux aguets, à guetter le moindre signe de danger. J'en avais mal aux épaules tellement j'étais tendue. Même lorsque je dormais, j'étais toujours sur mes gardes. Jusqu'à ces deux dernières nuits. Je me savais en sécurité et qu'au moindre problème Chat Noir me réveillerais et me protègerait. J'avais enfin réussi à avoir un sommeil reposé.

- Tu m'as l'air bien pensive Marinette.

- Mmh ? Ho désolée je ne t'écoutais pas.

- J'avais remarqué. Que se passe-t-il ? Raconte tout au chat que je suis.

- Je réfléchissais juste au bal du lycée, et aux soucis que j'ai.

- Laisse-moi deviner, tu pensais à ton cavalier ?

Je fus reconnaissante qu'il n'essaie pas d'en savoir plus sur mes problèmes.

- Pas du tout, je n'en ai pas. Je pensais plutôt que je n'irai pas.

- La princesse refuse d'aller à un bal et n'a pas de cavalier ? Mais c'est le monde à l'envers !

- Ce qui s'est passé avec Adrien...je n'ai pas vraiment envie d'y aller pour le voir avec une autre, même si cette autre est une amie. Ne te méprend pas je suis contente pour Kagami, mais...

- Tu aimerais être à sa place. Crois-moi, je comprends. Tu sais quoi ? Je n'ai pas de cavalière pour le bal. Et si on y aller ensemble ?

- Euh...je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je suis très flattée, mais un super héros et une civile ? Ça ne fait pas un peu clicher ? Comme dans des films ou des livres romantiques ? Il ne risque pas de croire qu'on sort ensemble ?

- Et alors ? Qu'est ce ça peut nous faire qu'ils pensent qu'on est ensemble ? On est ami. Non ?

Lorsqu'il me demanda confirmation, je cru entendre une note d'espoir. Espérait-il autre chose ? La veille j'avais cru que nous allions nous embrasser, ce désir était-il toujours présent ? Si oui, était-ce une bonne chose ? Malgré un léger pincement au cœur, je répondis à l'affirmative.

- Alors ce qui importe c'est que nous sachions que nous sommes juste ami. Les autres, ça ne les concerne pas et ils peuvent penser ce qu'ils veulent.

Il avait l'air si sûr de lui. J'avais pourtant perçu une pointe de regret dans son regard lorsqu'il avait dit « juste ami ». Je ne savais plus si je voulais qu'il soit mon ami ou plus. J'avais juste envie de rester avec lui, cela ne voulait rien dire. Je devais me faire des idées. Ce n'était qu'un ami pour moi. Mais pourquoi lorsque je le sentais proche de moi, mon cœur s'emballait ? Pourquoi je devenais nerveuse en sa présence ? Pourquoi le fait de savoir qu'il souffre, par ma faute, d'une peine de cœur, me faisait aussi mal ? Sans aucun doute que c'était lié au fait que je le comprenais parfaitement, je souffrais aussi d'un amour à sens unique et j'étais aussi une héroïne. Si mon cœur s'affolait et que j'étais nerveuse en sa présence, c'était parce que je retrouvais un ami qui me comprenait aussi bien que je le comprenais. Oui, un ami.

- C'est d'accord. Allons-y en ami.

L'après-midi passa tranquillement. Nous avions beaucoup parlé avec Chat Noir, et beaucoup appris l'un de l'autre. Même si nous devions constamment faire attention à ce que nous disions. J'aimerai tellement lui parler librement, sans secret, juste lui et moi, en ami. Plus je disais qu'il était « mon ami », moins je me croyais. Peut-on douter de se dire la vérité à soi-même ? Non, je disais la vérité, c'était un ami, ça devait rester un ami. Je ne pouvais pas me permettre de mettre tout le monde en danger pour un amour impossible. Il m'était impossible d'y songer. Et pourtant j'en avais envie. Je ne cessai d'imaginer ses lèvres sur les miennes, ses mains sur ma taille, son torse sur ma poitrine. Je devais chasser ces images de mon esprit. Je ne pouvais pas laisser arriver ce genre de chose. C'était un ami, juste un ami, mon meilleur ami, mon cr-...Non, c'est un ami. C'est tout.

Finalement, je me sacrifiais déjà pour mes proches, pour le monde. Je faisais peut-être pire que mourir. Je renonçais à l'amour. Je me brisais le cœur toute seul pour éviter une catastrophe. Mais peut-on dire se brisé le cœur lorsque l'on reste ami ?

Le soir venu, Chat Noir, pouvant enfin sortir, me proposa une balade nocturne. J'acceptai avec plaisir. J'avais vu la veille quelque rue qui, le soir, pouvait être magnifique. Et je n'étais pas trop enthousiaste à l'idée qu'Alya me force à enfiler la nuisette, cela me permettait de m'enfuir loin d'elle. Chat Noir me déposa sur un bâtiment d'où l'on pouvait admirer Nancy où nous avions discuté, en toute amitié. Puis lorsque qu'il fut assez tard et que la plupart des parcs publics furent fermé, nous profitâmes d'une promenade dans l'un de ceux-ci, encore en toute amitié. Je pu nous acheter quelque truc à manger durant cette balade. Nous avions fini par nous asseoir dans l'herbe en dégustant des glaces, toujours en toute amitié.

Un jeu s'était installé entre nous, sans que nous nous rendions compte. Celui qui charmera l'autre en premier. Nous en avions pas encore conscience, et je ne l'aurais pas approuvé, mais c'était un jeu tout à fait captivant. Notre attirance l'un pour l'autre était naissant, et nous étions aveugle. Il n'empêchait que chacun de nos mots et geste avaient tous l'air innocent mais cachait un double sens que celui qui le disait ou faisait n'en avait pas conscience. Celui en face, au contraire vivait un enfer absolu, ne savant pas si cela était fait exprès ou non.

Quelques jours plus tard, la balade nocturne était devenue une habitude. Ce soir-là nous n'étions pas seuls. Alya n'en pouvait plus que j'échappe à ses filer, et, admettons-le, était curieuse de ce que nous faisions chaque soir. Elle avait entrainé Nino avec elle. De mon côté je regrettais presque devoir partir, le lendemain, pour Paris. Nous avancions chacun dans le silence, lorsqu'Alya en eu marre.

- Sérieusement ? Vous ne faîtes que marcher comme ça, sans but, chaque soir ? Mais c'est déprimant ! Et moi qui pensait que vous alliez à une fête nocturne ultra secrète...

Nous éclations tous de rire. Alya et son imagination folle.

- Désolée de te décevoir. Mais nous sommes sages, NOUS.

- Que sous-entends-tu là ? Que Nino et moi nous ne sommes pas sages ? Si toi tu étais sage tu ferais ce que je te demande et tu mettrais la nuisette que je t'ai acheté.

- Tu appelles ça être sage ? Chaton, rappelle-moi comment tu as trouvé la nuisette ?

- Attends. Attends. Attends. Mon pote, tu as vu Marinette en nuisette et tu ne m'as rien dis ? On se dis tout entre mec, surtout en comité restreint comme en ce moment. C'est pas cool mec.

- Désolée Nino, ça m'est un peu sortie de la tête depuis.

- Chaton, tu ne m'as pas répondu. Alors ? Elle était comment la nuisette ?

- Hum, hum...je...elle...

- Depuis quand tu l'appelle chaton toi ? On me fait aussi des cachotteries ?

- Mais pas du tout ! Rah ! Ce que tu peux être pénible ! Je vais la mettre cette nuit ta nuisette ! Voilà tu es contente ?

- Très fière de moi. Je n'oublierai pas de venir vérifier ce soir.

- Manipulatrice...

Elle avait réussi à me faire promettre de mettre cette fichue nuisette. Quant à Chat Noir il s'était plongé dans un mutisme presque inquiétant.

- Chaton ? Ça va ?

- ...

- Laisse Marinette. Il doit être en train de penser à la nuisette. T'inquiète, il redeviendra normal bientôt.

- Merci Nino, mais... Chat, si tu es mal à l'aise par rapport à ça, Alya peut attendre que l'on soit rentrée dans notre monde pour que je l'essaye.

J'ignorais royalement les contestations d'Alya, outré que je me défile avec une telle excuse. Chat Noir sortie enfin de son mutisme et pris son plus beau sourire mesquin.

- Pour rater un sublime spectacle ? Hors de question !

Cette fois-ci ce fut moi qui me tu, rouge de gène. Venait-il de dire qu'il voulait me voir en nuisette et que ce serait « un sublime spectacle » ? Il était plus gêné qu'autre chose pour qu'il le cache avec son air dragueur. J'avais remarqué ça chez lui. Bizarrement, ça m'amusait et je ne pouvais m'empêcher de le taquiner encore plus sur le sujet. Je ne remarquai pas qu'Alya et Nino avait ralentis et nous avaient laissé en avant, ni qu'ils nous observer en riant sous cape.

Pour me taquiner, Chat Noir détacha mes couettes.

- Eh ! Rends-moi ces élastiques !

- Pourquoi donc ? Je te trouve beaucoup plus mignonne les cheveux détachés.

- Parce que ce n'est en aucun cas pratique, chaton.

- Mais moi j'ai envie de te voir avec une autre coiffure.

- Une jolie natte avec des rubans ? Je peux t'aider Marinette ?

- Merci Alya, mais je veux voir l'expérience en coiffure de Chat Noir. S'il veut me voir avec une autre coiffure, qu'il s'en occupe lui-même.

Au même instant, nous passâmes devant une boutique de rue. Des rubans verts émeraudes y étaient exposés. Je m'empressai d'aller en acheter quelques-uns pour cette nouvelle coiffure lorsque je remarque une pince surmontée d'un flot rouge et d'un flot blanc. Je la pris aussi pour m'en coiffer au bal.

- Bien, maintenant les rubans achetés, rentrons. Et crois-moi que demain tu n'échapperas à la tâche qui t'incombe, Chaton.

- Et crois ma chère amie que tu n'échapperas pas à celle de ce soir.

C'était ainsi que nous faisions chemin inverse, toujours en se taquinant les uns les autres, entre ami. Arrivé au loft Alya m'emporta dans sa chambre après être passé dans la mienne pour y récupérer cette fameuse nuisette. Je sentais venir la conversation entre meilleure amie. Nous avons parlé des sujets préférés d'Alya, c'est-à-dire de Ladybug, donc moi, de Chat Noir et du flirt inconscient qui s'était installé entre lui et moi. Je dû couper court à la conversation lorsqu'elle commença insinuer que, cette nuit, la conception d'un petit chat noir pourrait avoir lieu. Il était hors de question que je me laisse mes pulsions me guider encore une fois. Les erreurs c'est fini. Je ne voulais en aucun cas revivre Chat Blanc ou encore la passation de la miracle box. S'il fallait, je raconterais l'épisode Chat Blanc à Chat Noir. Nous devions rester ami. Rien de plus. Juste des amis. Des meilleurs amis à la rigueur, mais rien d'autre. Ces sentiments que j'éprouvais envers lui devaient cesser. Car, oui, je me l'étais enfin avouée, j'aimais Chat Noir. Mais cette amour était impossible, à moins que j'eu la certitude que Chat Blanc ne réapparaisse pas.

J'étais vraiment maudite. J'enchainais les amours impossibles. D'abord avec un mannequin richissime, super célèbre et fils de mon styliste préféré. Le mec idéal. Trop idéal pour une simple fille de boulanger. Puis un amour réciproque cette fois, mais avec un super héros. J'avais des responsabilités et il en avait aussi. La peur qu'un cauchemar recommence ne me lâcherait pas si je me mettais avec lui. Cet homme dragueur, fanfaron, attentionné, idiot, généreux, impulsif, protecteur... Cet homme, à qui, je trouvais que, toute ses imperfections, le rendait réel, irrésistible et ces mêmes imperfections me rassuraient. Il était humain. L'humain le plus formidable que j'avais rencontré. Je l'aimais. Tout simplement.

pdv Alya

Je laissai Marinette retourner auprès de son « Chaton », lorsque je fus sûre d'avoir les informations, que j'avais demandé, le lendemain. A savoir : la réaction de Chat Noir face à sa tenue, sur quoi leur conversation avait tourné et s'il les pulsions avaient surpassé la raison. Ce à quoi elle avait répondu qu'elle ne pouvait pas lasser aller ses pulsions tant que le Papillombre ne serait pas arrêté. Cette histoire avec Chat Blanc m'embêtait vraiment. Je savais que ces deux-là était fait l'un pour l'autre, mais le Papillombre les empêchait de se mettre ensemble. Il fallait trouver une solution. Il souffrait tous les deux de cette situation. Je devais agir. Trouver un moyen. N'importe lequel. Il avait mérité d'être heureux.

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Coucou les gens ! Et encore un chapitre. J'ai essayé de voir de « ami » je pouvais placer dans ce chapitre, j'en suis à 29 « ami ». Ne me tuez pas pour ça s'il-vous-plait, c'était qu'une expérience.

Sinon je tiens vraiment à vous remercier. J'ai dépassé les 1k vues et ça m'a remotivé à écrire. J'espère que ce chapitre vous plait, avec 3 027 mots. J'espère aussi publier bientôt le prochain chapitre. Mon imagination est en ébullition. Merci encore de m'avoir lu et de m'avoir encouragé à écrire. Chaque vue compte beaucoup pour moi, parce que ça veut dire que des gens me lisent. Je sais que je dois encore m'améliorer, mais je sais aussi que j'ai des personnes qui me soutiennent dans ce projet. Plus tous ces lecteur...Je suis comme sur un petit nuage.

A la prochaine !

Lauteur-inconnue

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