chapitre 6
-Niklaas, je pense que c'est au tour de mon grand-père de répondre à ta question, dit Robert.
Tout le monde regarda le vieil homme qui, après s'être bien assis, finit par lui répondre.
-Ils sont morts il y a des années, loin de ces terres, précisa t-il en changeant d'humeur.
Cette réponse n'a pas diminué la curiosité de Niklaas, qui est revenu à l'attaque.
-Ça ne me dis pas grand chose Ellis. Et regardant le grand-père, il continua : Peut-être pouvez-vous me dire pourquoi elles se sont disputées avec les commerçants, ou qu'elle insulte a déclenché tout cela.
-Que veux tu savoir ?! rugit Ellis, croisant les bras sur sa poitrine.
Niklaas le regarda.
- Je veux savoir pourquoi entre elles, elles parlent une autre langue que le gaélique.
- Qu'est-ce que tu dis ? demanda Martin maladroitement.
Albi ne comprit rien.
-Écoutez bien et mesurez vos paroles après ce que je vais rapporter, dit-il en regardant Robert est les autres.
Après un long silence, il commença: Le père des filles était anglais. Satisfait? demanda-t-il en regardant Niklaas qui ne bougea pas.
Leur mère était écossaise, une charmante fille qui tomba un jour amoureuse d'un certain Freddy Oldman.
Je me souviens que lorsqu'elle est partie avec lui, leur grand-père a beaucoup souffert. Sa femme Georgia était décédée et le départ de Gemma l'avait laissé seul et triste.
Ce que je sais, c'est que le père des filles est mort lors d'une chasse, et Gemma est décédée après avoir donné naissance à Kit.
Rose m'a dit que c'était un Anglais, ami de leur père, qui, risquant sa vie et celle de quelques hommes, les a aidé à échapper à la tyrannie de leur oncle et tante, en les ramenant chez nous, ici, chez leur grand-père et le clan.
- Sont-elles anglaises ? demanda Martin avec défi.
- Non, elles sont écossaises, dit Robert. Une nuit, il y a six ou sept ans, leur grand-père s'est présenté avec les deux jeunes femmes et le bébé dans les bras, demandant ma permission pour qu'ils puissent vivre ici.
Et ils sont devenus une partie de mon clan. Ils sont aussi McChrystal que moi, et je ne laisserai personne remettre cela en question un instant.
-Leur père était-il un Sassenachs ? demanda Albi incrédule.
-Oui, acquiesça Robert. Et bien que j'en ai tué des centaines, je suis de ceux qui pensent qu'ils ne sont pas tous pareils.
-Bien sûr que non, dit Ellis, attristé par ce souvenir.
À part quelques personnes et Ellis, peu connaissaient ce grand secret.
-Il n'y a pas de Sassenachs différents, ils sont tous pareils.
On peut les distinguer par ligues. Avec raison, ces deux jeunes femmes ont une telle personnalité. Elles ont le caractère anglais tordu.
-Pardonne-moi de te corriger, l'interrompit Albi, toujours surpris. Mais ces femmes sont plus écossaises qu'anglaises.
Pour autant que je sache, les femmes anglaises sont aussi froides que de la glace, et je ne pense pas que ces femmes soient comme ça.
-Tu as raison. Martin hocha la tête, la secoua puis, sourit en se souvenant des anglaises qui avaient croisé son chemin.
-Oh... se lamenta Ellis en les écoutant et en secouant la tête. Comme ils se trompent !
-Il y a autre chose, n'est-ce pas ? marmonna Niklaas tout en fixant le vieil homme.
Le guerrier et le vieillard se regardèrent, jusqu'à ce que ce dernier parle.
-Dites-leur Robert, murmura Ellis, la voix pleine de tristesse, alors qu'il se levait et s'approchait de la chaleur de la cheminée pour ne laisser personne voir ses yeux larmoyants.
-Ma grand-mère Elizabeth était anglaise, avoua Robert, en regardant son grand-père, qui jeta une bûche dans la cheminée. C'est un secret bien gardé dans ma famille.
Elle a été victime de sa patrie pour avoir aidé les Écossais. Avez-vous autre chose à demander?
A ce moment, les femmes s'adressaient à eux.
Niklaas, voyant la douleur se refléter dans les yeux d'Ellis, décida de mettre fin à la conversation et d'aller dîner.
L'épais bosquet de houx devant rose était sombre malgré la pleine lune qui rayonnait d'une magnifique splendeur.
La première fois qu'elle avait vu cette forêt pleine de merveilleux houx, pins et chênes, c'était la nuit où elle était arrivée avec Alexander et ses hommes.
Là, elle avait dit au revoir à son bon ami et n'avait plus jamais eu de ses nouvelles. Que s'est-il passé dans ta vie ? pensa-t-elle en marchant tout en tirant Toby, son cheval doux et fatigué, qu'Alexander lors de ce jour fatidique, s'était souvenu de sauver.
Toby était un vieux cheval brun avec des yeux fatigués qui révélaient sa vingtaine.
Mais rose l'adorait. Elle n'oubliera jamais le jour où ses parents lui ont offert le cheval.
Elle avait six ans, un peu plus jeune que Kit à l'époque.
Tous les deux, avaient vécu de nombreux bons et mauvais moments. Cette nuit-là, après avoir quitté subrepticement la maison, Rose arriva à l'endroit où campaient les marchands et ne remarqua pas que des yeux amusés et incrédules regarder chacun de ses mouvements.
En secret, rose s'approcha du chariot où dormaient la dodue Joan et son mari.
Rapidement, elle versa quelque chose qui tenait dans un récipient en terre cuite.
Puis, avec la même tranquillité et la même discrétion avec lesquelles elle était arrivé, elle partit.
Niklaas, qui attendait sa comparution depuis longtemps, était ravi de la voir.
La jeune fille était apparue devant lui habillée en homme. Pas de robes, pas de cheveux au vent, pas de délicatesse en marchant.
Elle portait maintenant un pantalon en cuir marron, une chemise en lin, une vieille cape sombre et de hautes bottes qui facilitaient ses mouvements.
Et ses cheveux étaient regroupés en une longue tresse cachés sous un foulard.
Niklaas, la bouche sèche, observa ses mouvements contrôlés dans l'ombre, et il ne put s'empêcher de rire en la voyant renverser quelque chose dans le bol d'eau.
Quand il la vit disparaître parmi les arbres, elle s'éloigna, il dut la rattraper.
-Que fait une femme qui marche seule dans les bois à cette heure-ci ?
En entendant ces mots, Rose s'arrêta. Oh non, qu'est-ce qu'il fait ici ? pensa-t-elle en se tournant vers lui.
Son apparence était troublante. Maintenant qu'elle était propre, il pouvait voir qu'elle était encore plus jolie.
Poussant presque un soupir, et ne sachant pas pourquoi, Rose baissa son regard sur sa bouche sensuelle, elle avait entendu les femmes dire qu'une bouche chaude est douce à embrasser. Vraiment, cet homme était un vrai taquin.
Mais pourquoi la regardait-t-il avec ces yeux inquisiteurs ?
- J'emmenais mon cheval faire un tour, mon seigneur, clarifia-t-elle, tirant fort sur les rênes de Toby, qui renifla quand il réalisa qu'ils avaient de la compagnie.
-Habillée comme un garçon ? et en versant des potions dans l'eau des autres ?
Rose s'est énervée et changea de posture.
- Vous m'espionnez ?
Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle réalisa comment elle avait parlé à Lord McCartney, le Faucon, et elle s'inquiéta des conséquences que cela entraînerait pour sa famille.
Levant les mains en signe d'excuse, elle dit:
- Oh mon dieu ! Excusez mes propos, mon seigneur j'ai l'horrible faute de parler avant de penser.
- Pourquoi ça ne me surprend pas ? dit-il en levant un sourcil, amusé.
- Rassurez-vous, ne vous inquiétez pas, mais par expérience, je dis qu'il faut réfléchir avant de parler.
En entendant cela, elle soupira.
- Vous avez raison mon seigneur.
Son expression d'étonnement et d'embarras fit sourire Niklaas.
- Je ne dirai rien si vous promettez aussi de ne pas le dire, je ne voudrais pas que les gens perdent leur peur vis-à-vis de moi, répondit-il en se rapprochant d'elle, mettant en évidence sa stature et son allure de guerrier.
- Je vous le promets monsieur, dit-elle en acquiesçant. Et se retournant, elle agrippa fermement les rênes de Toby et commença à marcher. Bonsoir, Lord McCartney.
-Niklaas, lui dit-il en lui prenant le bras.
- Je m'appelle Niklaas, et je ne sais pas pourquoi vous avez décidé de continuer à m'appeler autrement.
-Encore la même chose ? protesta Rose en regardant le ciel d'une manière comique. Je crois mon seigneur, que j'ai déjà exprimé ce que je pensé à ce sujet.
- Je ne pense pas comme vous, femme, dit Niklaas, s'émerveillant de son intelligence et de sa grâce.
-Je n'ai pas besoin de protection mon seigneur et ne vous méprenez pas, mais je ne le permets pas.
Elle déclina l'offre en se mordant la lèvre inférieure.
Il sourit, la fixant de son regard perçant.
- Avez-vous l'intention de contester toutes mes commandes ? insinua-t-il en lui serrant le bras.
-Que tout soit clair je ne suis pas un de vos soldat, répondit Rose, en débloquant sa main.
Oh non encore une fois, pensa Rose après avoir dit cela.
Niklaas, revoyant ce visage inquiet, dit:
-Vous savez quoi ? Je n'ai pas envie de discuter, je vais vous accompagner, insista-t-il en marchant à côté d'elle.
Elle marmonna quelque chose dans sa barbe, ce que Niklaas trouva amusant, et ils gardèrent tous les deux le silence jusqu'à ce qu'il l'entende murmurer.
-Vous avez dit quelque chose ?
-Je parlais à Toby, répondit-elle sans le regarder.
-Toby est votre cheval ? lui demanda-t-il, trouvant le nom étrange.
-Oui, dit-elle en hochant la tête et en fermant les yeux. C'était le nom que mon père et moi avions choisi...
-Toby ...quel nom curieux, songea-t-il en observant ses gestes embarrassés.
-Lord McCartney, votre cheval est impressionnant, dit Rose en changeant de sujet.
Niklaas avait envie de rire à cause de la situation absurde qu'il traversait.
-Niklaas, corrigea-t-il en la pointant du doigt. Et avant de lâcher votre langue acérée, laissez-moi vous dire que je comprends parfaitement que vous êtes pauvre et décente.
Mais je veux aussi que ce soit très clair, je ne vous forcerez pas à réchauffer mon lit ou quoi que ce soit du genre .
Je veux juste que vous m'appeliez par mon nom, est-ce si difficile à dire Niklaas ? Comme elle est jolie ! pensa le Highlander.
-Très bien, sourit Rose, le laissant à bout de souffle. Niklaas, votre cheval est un bijou.
-Dark est un bon cheval, répondit-il en touchant l'arrière de la tête de l'animal, qui en remerciement, frotta son museau sur sa main.
Vous savez quoi? Aujourd'hui, j'ai réalisé que vous et mon cheval aviez la même couleur de cheveux.
-Par tout les Saint ! dit-elle. On m'a dit beaucoup de choses, mais jamais que mes cheveux étaient comme un cheval.
-Je n'ai pas dit ça, se défendit Niklaas, amusé. Je viens de dire que la couleur de vos cheveux sont de la même couleur que la robe de Dark.
- Et bien, répondit rose en prenant sa tresse pour la placé à côté du cheval. Vous avez raison! Et en souriant elle demanda: Vous êtes ensemble depuis de nombreuses années ?
-Tellement qu'on se comprend parfaitement.
-Je vois, dit-elle en hochant la tête, plus détendue. En ce qui me concerne, c'est la même chose avec Toby.
Parfois, nous nous comprenons d'un simple coup d'œil. Il m'aide même quand les autres chevaux deviennent têtus.
-Comment ?!
-Mon grand-père s'occupe des chevaux du clan McChrystal, expliqua-t-elle en regardant les étoiles. Normalement, quand ils nous amènent un nouveau cheval, c'est lui qui le prépare, mais quand il sont rebelles et sauvages, il me les laisse. Repoussant une mèche de cheveux, elle continua.
Russell et grand-père disent que je parle aux animaux, et d'une certaine manière ils ont raison. Je les regarde dans les yeux, je leur parle avec tendresse, et à la fin, ils font ce que je veux, avec l'aide de Toby.
-Sérieusement ? demanda Niklaas avec un léger sourire.
- Oui. Rose hocha la tête, tout en gardant le sourire qu'elle essayait de cacher. Toby et moi formons une bonne équipe.
-Ça veut dire que vous êtes ensemble depuis longtemps.
- Oui, dit-elle en changeant l'expression de son visage.
- Je l'ai reçu en cadeau de la part de mes parents à l'âge de six ans. Avec lui, j'ai appris à monter et...
- Et ? Niklaas haussa un sourcil en la voyant interrompre sa phrase.
- Rien... rien, dit-elle en secouant la tête.
Ce souvenir était douloureux.
- Ellis m'a dit que vos parents étaient morts.
Se souvenir de ses parents était encore difficile pour elle.
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