-Tu es ma femme pendant un an et un jour !
- À ma honte ! cria Rose en le regardant froidement.

Un an et un jour et pas un de plus ! déclara-t-elle, respirant difficilement.

Niklaas toucha sa lèvre et, voyant le sang, sourit méchamment à Rose.

-Au moins je sais à quoi m'attendre des salopes, dit-il sans la toucher.

J'attendais beaucoup de toi mais tu m'as déçu comme personne n'a jamais osé le faire, j'avais l'intention de prendre soin de toi et de te respecter comme je pensais que tu le méritiez, mais à chaque instant qui passe, je réalise mon erreur.

Je pensais que c'était spécial, mais tu es comme la plupart des salopes que je connais, pire même en considérant le sang de Sassenach qui coule dans tes veines.

En disant cela et en voyant la douleur dans les yeux de Rose, Niklaas se détesta pour ses paroles dures.

Il n'aurait pas dû dire ça mais le mal était déjà fait.

-Je te déteste ! cria-t-elle en essayant de ne pas pleurer.

J'aurais aimé ne pas t'avoir rencontré.

-Tu sais quoi ? rugit-il, enragé tout en se dirigeant à grands pas vers la porte pour l'ouvrir.

Pour une fois, nous sommes d'accord sur quelque chose.

Désespérée et se retrouvant seule dans cette pièce étrange, Rose relâcha sa colère et se mit à pleurer et à crier, maudissant de telle manière que même les Saints furent effrayés.

Ada, alarmée par les cris de sa sœur, se précipita pour la serrer dans ses bras.

Ça lui faisait peur de la voir comme ça, elle la réconforta et la berça jusqu'à ce qu'elle soit apaisée.

-Je suis désolée pour tout ce qui se passe, dit Ada en essuyant ses larmes avec affection.

-Oh Ada c'était horrible, gémit Rose.

Il me traite comme... comme...

Ada lui donna un tendre baiser et dit :

-Écoute Rose, j'ai quelque chose à dire, Albi était avec moi.

-Que s'est-il passé ? demanda Rose, arrêtant de pleurer.

Tu vas bien ? Il t'a fait quelque chose ?

-Je me suis disputée avec lui, mais je sais maintenant ce qu'il se passe.

Ils connaissent la vérité sur Stanley.

Et pire encore, ils savent que nous avons inventé cette histoire absurde sur les méchants, et que nous ne leur avons pas dit la vérité.

En entendant cela, Rose comprit tout et se souvint du jour où Niklaas lui avait demandé de ne jamais lui mentir.

-Quoi ? murmura Rose, assise sur le sol froid.

Depuis quand ? Et pourquoi Stanley ne nous l'a-t-il pas dit ?

-Ils sont au courant depuis le lendemain de son arrivée, dit Ada, dissipant ce terrible malentendu.

Ils lui ont ordonné de se taire en échange de l'aider à récupérer sa femme.

Je jure que quand Albi me l'a dit, j'ai pensé que j'allais m'en prendre à Stanley et lui en dire quelques bonnes.

Mais après y avoir réfléchi, j'ai senti que j'aurais fait la même chose pour te sauver, Kit ou Albi.

Ils ont interprété ce secret comme un manque flagrant de loyauté envers eux et leur clan. Rose hocha la tête.

-Je comprends maintenant pourquoi il m'a dit qu'il attendait plus de moi, et que je l'avais déçu.

Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Niklaas en est arrivé là.

Ada protesta :

-Albi était en colère contre moi, mais nous avons réussi à parler et à clarifier les choses.

-Ada... murmura Rose, ayant besoin d'être seule.

J'ai un horrible mal de tête, pourrais-tu me laisser seule pendant que je me douche ?

-Est-ce que ça va aller ? Avec un sourire, Rose lui dit :

-Oui, ne t'inquiète pas.

-D'accord, acquiesça sa sœur en la regardant tristement.

Je vais te laisser tranquille un moment, mais je viendrai te chercher avant de descendre dans le couloir.

Enfin seule ! pensa Rose en fermant les yeux alors qu'elle se déshabillait et s'adossait dans la baignoire.

Comment n'avait-elle pas remarqué que ce stupide mensonge était ce qui rendait Niklaas fou ? Elle aurait dû le savoir.

Mais, quoi qu'elle pensait, il n'y avait plus de solution.

Tout comme elle ne s'était pas excusée pour son manque de loyauté, elle ne lui pardonnerait pas les choses terribles qu'il avait dites, la façon dont il l'avait traitée et la façon dont il l'avait blessée.

Après une douche rapide, quelqu'un frappa à la porte.

C'était Marie.

Elle venait retirer la baignoire accompagnée de deux hommes qui la regardaient subrepticement.

-Milady, j'ai pris cette robe pour vous.

-Merci Marie, répondit Rose en prenant la robe rouge. C'est très gentil.

-Milady, ma grand-mère m'a toujours dit que la gentillesse ne coûte rien.

- Sage-femme ta grand-mère, dit Rose en hochant la tête.

-Merci madame, maintenant, si vous n'avez besoin de rien d'autre, je serai entrain d'aider dans la cuisine.

Les gens commencent à arriver, il y a beaucoup de travail.

Quand elle eut fini de s'habiller, Ada passa la porte pour venir la chercher, elle était très jolie dans sa robe verte.

-Tes cheveux sont encore trempés.

-Ce n'est pas grave, je vais les laisser en vrac pour qu'ils sèchent rapidement, dit-elle en se regardant dans le miroir tandis qu'avec son poignard elle enlevait soigneusement les pointes sèches de son front.

Quand ce fut fini, elles sortirent ensemble dans le couloir éclairé aux flambeaux et descendirent prudemment l'escalier circulaire.

Sur la dernière marche, elles commencèrent à entendre le bruit des gens qui parlaient, elle se regardèrent toutes les deux et Rose, levant le menton, fut la première à apparaître dans la pièce.

Kit alla rapidement à sa rencontre.

-Je suis assis là, dit-il en les attirant vers une table où se trouvaient les autres.

En les voyant, ils se levèrent.

-Ada !

-Va avec lui, dit Rose en regardant sa sœur. Ada, navrée de laisser sa sœur seule, se dirigea vers son mari et s'assit.

Avec curiosité, Rose regarda la table d'honneur. Kieran, qui était là avec Brian et Niklaas, la regardait curieusement, inconscient du regard de Niklaas.

Inutile de dire qu'il l'avait averti de rester loin de sa femme.

-Milady, vous devriez vous asseoir à votre place, l'informa Hunter dans un murmure.

-Tu as raison, merci Hunter, répondit-elle en prenant une profonde inspiration et en commençant à marcher.

Alors qu'elle s'approchait de la table, son regard croisa le regard dur de Niklaas qui l'avait vue arriver et ne put s'empêcher de l'admirer.

Sa femme était une très belle femme, et il pouvait le voir lorsqu'il vit que beaucoup de personnes présentes la regardaient.

-Tu es magnifique belle-sœur, dit Martin en la prenant fermement par le bras pour l'escorter jusqu'à la table.

Et d'après ce que je vois, tu as enlevé les points de suture de ton front.

Reconnaissante pour la démonstration d'affection, Rose lui sourit et, d'un pas déterminé, elle se rangea du côté de son mari, qui au même moment plaisantait et riait avec son ami Brian.

- Voilà ta femme frère, annonça Martin, agacé de voir qu'il ne la regardait même pas.

Il ne savait pas ce qu'il s'était passé entre eux, mais il était déterminé à le découvrir.

-Très bien, dit Niklaas en hochant froidement la tête. Rose, assis toi et mange quelque chose.

-Tu sais comment choisir une femelle Niklaas, ta femme est une vraie beauté, dit Brian en la regardant de haut en bas.

Tu devrais faire attention avec elle, n'importe quel homme pourrait être charmé et te la voler.

-Notre lien et d'un an et un jour, clarifia Niklaas avec méchanceté, provoquant un regard noir de Rose.

Et quant à me la voler, cela ne m'inquiète pas. Je crois que celui qui voudrait la prendre, après l'avoir endurée pendant quelques jours, paiera pour la rendre, se moqua-t-il en croisant les bras devant sa poitrine.

Il regarda Rose se mordre la langue et prendre un verre de bière.

-Je doute fort que quiconque renvoie une telle femme, intervint Kieran sans se soucier du regard dédaigneux de Niklaas.

En entendant cela, Rose regarda Kieran avec reconnaissance, mais essaya de cacher un sourire.

-Kieran, dit Niklaas, ennuyé de voir Rose se forcer à ne pas sourire.

Vous cherchez une bagarre ? Parce que si c'est le cas, vous la trouverez, personne ne parle de ma femme à moins que je ne le permette, et je crois que je vous ai averti plusieurs fois depuis mon arrivée.

-Par tous les Saints ! rugit Brian d'agacement.

Je crois que vous vous comportez comme deux cerfs.

-Niklaas, excusez mes propos, dit Kieran.

Et après avoir tendu la main, il regarda Rose, semblant voir une étincelle d'amusement dans ses yeux.

-Tu es pardonné, murmura Niklaas en se tournant vers sa femme, qui semblait apprécier cela.

-Ton amie à certainement beaucoup d'autres qualités en plus de la beauté.

-Oui, on pourrait mettre en évidence la loyauté et la sincérité, dit Niklaas avec ironie.

Ces mots firent exploser Rose.

-Merci pour vos compliments lord Brian. Rose soupira avec son plus beau sourire.

Puis voyant la blessure sur les lèvres de Niklaas, elle dit : Bien sûr, mon mari, la loyauté est ce qui distingue les salopes du reste des femmes.

-Mange ! renifla Niklaas.

Et sans plus tarder, il continua à parler à son ami Brian, essayant en vain d'oublier qu'elle était à ses côtés.

Ennuyée et avec une colère contenue, Rose tournait de temps en temps la tête pour regarder sa sœur.

Au moins, elle parlait à Albi. Kieran, à deux reprises, sourit à Rose qui le lui rendit.

Mais elle ne lui offrit pas un sourire trop aimable, ni trop long, pour que le jeune homme n'y voie pas d'autres intentions.

Plusieurs plats passèrent devant la table, mais quand Rose vit le haggis et qu'ils laissèrent un énorme bol fumant devant elle, elle sentit son estomac commencer à se retourner, lui faisant passer un moment difficile.

-Du haggis ! dit Martin qui en avait marre de voir son frère l'ignorer.

Il prit son assiette et s'assit avec elle.

- C'est délicieux.

L'odeur de ce bol la tuait.

-Oh mon Dieu ! Elle gémit, embarrassée, elle ferma les yeux.

D'une main elle se couvrait le nez et de l'autre elle s'éventait.

-Martin s'il te plait, ça ne sent pas bon. Nauséeuse elle murmure : Je déteste l'odeur du haggis !

-Je ne peux pas y croire ! Tu déteste le haggis ? Martin sourit en voyant la couleur de la peau de Rose devenir verdâtre.

Il appela une servante qui sortit l'énorme vaisseau.

-Maintenant tu peux respirer et ouvrir les yeux, je l'ai fait enlever.

-Merci, merci, merci... souffla Rose de soulagement, soulevant ses cheveux pour s'éventer.

Je ne te fais pas de bisous parce que je ne sais pas ce qu'ils penseraient de nous.

Martin sourit, amusé.

Le sang-froid de sa belle-sœur, en plus de ses expressions, lui rappelait à tout moment cette petite fille têtue nommée Béatrice.

-Vraiment Martin, merci beaucoup.

Pendant un moment, j'ai eu peur de faire le show devant tout le monde et de les offenser de ne pas avoir mangé de plat écossais.

-Je promets de ne rien dire si tu manges autre chose, chuchota Martin d'un air entendu, regardant Kieran, qui avait tout remarqué et souriait avec amusement.

Cela fait des jours que nous n'avons pas mangé un vrai plat, et cela te fera reprendre des forces pour continuer la route.

Avec un sourire, Rose coupa un morceau de cerf et le fourra dans sa bouche.

-Maintenant tu nourris ma femme ? demanda Niklaas en regardant son frère.

-Elle se nourrit toute seule au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, répondit Martin sans le regarder.

Au même moment, Albi appela Niklaas qui se leva, ne répondant pas à son frère.

-Idiot, murmura Rose en voyant son mari s'éloigner.

Ne t'inquiète pas, je vais bien.

-J'en doute fort, répondit Martin en voyant l'air triste de sa belle-sœur sur son visage qui reprenait déjà sa couleur.

S'il te plaît, dis-moi ce qu'il se passe ?

-Je lui ai menti, admit-elle.

Martin haussa un sourcil, tout comme son frère. -Je vous ai dit que Stanley, l'homme que nous avons trouvé blessé, s'était enfui de quelques bandits.

Mais en réalité, Stanley est comme moi, à moitié anglais, et il était dans cette situation parce que son beau-frère avait essayé de le tuer quand il avait appris que du sang anglais coulait dans ses veines.

-Et comment tu sais tout ça ? demanda Martin en remarquant que son frère le regardait.

- Il me l'a dit, répondit-elle. Je pensais que s'ils le découvraient, ils l'abandonneraient pour mourir en chemin, ton frère le sait maintenant et c'est pourquoi il me déteste.

En entendant cela, Martin comprit tout, Niklaas détestait les mensonges.

Sa relation avec Jade l'avait marqué.

-Rose, ton père est anglais et nous ne t'avons jamais abandonnée, nous ne sommes pas des monstres, fit remarquer Martin.

Rose hocha la tête.

-Mon frère ne supporte pas les mensonges mais rassure toi, il ne te déteste pas.

-Bien sûr que vous n'êtes pas des monstres ! s'excusa Rose en regardant son beau-frère.

Je ne sais toujours pas pourquoi je ne l'ai pas dit, peut-être que je suis tellement habituée à cacher ma propre identité que lorsque Stanley m'a révélé la sienne, j'ai fait de même.

-Écoute dit Martin en voyant revenir Niklaas.

Laisse-lui un peu de temps, je le connais ça va passer, et...

-Des petits secrets entre mon frère et ma femme ? renifla Niklaas, s'interposant entre eux.

-Je lui parlais de papy...

Et se renversant sur sa chaise, il demanda :

-Niklaas, vois-tu un problème à ce que je parle à ma belle-sœur ?

Niklaas commençait à répondre mais quelqu'un prononça le nom de Rose.

-Rose ! cria Kit en apparaissant soudain à côté d'elle.

Rose, tu peux venir à ma table un instant ? Je veux te montrer ce que Niklaas m'a donné.

-Est-ce que mon frère t'a fait un cadeau ? demanda Martin en passant sa main sur la tête du garçon.

-Il m'a donné un poignard de guerrier, expliqua le garçon, ravi.

Niklaas étudiait Rose.

Il n'y avait plus de points de suture sur son front et elle était un peu pâle.

-Edwin s'en occupe pour moi, Niklaas dit que je suis encore trop jeune pour m'entraîner avec.

-Est-ce le poignard qui a un manche rayé et sculpté ? demanda Rose avec un sourire.

Cela fit battre le cœur de Niklaas.

-Oui ! s'exclama joyeusement le garçon.

C'est très similaire à ce que Russell et papy t'ont donné.

Niklaas a fait graver mes initiales par le forgeron.

-Rose, va avec lui, dit Niklaas.

Quand Rose commença à se lever, il serra son bras fermement et murmura, tirant son visage contre le sien.

-Tu peux rester le reste de la nuit avec ton frère à sa table.

-Merci mon seigneur, dit-elle sérieusement, et elle partit.

Prenant la main du garçon, Rose atteignit la table.

Hunter, Edwin et Winston lui firent rapidement de la place pour s'asseoir.

Niklaas, sans la quitter des yeux, vit Kit lui montrer avec enthousiasme le poignard.

Rose était ravie, elle sourit et le serrait dans ses bras.

-Tu sais Niklaas ? Tu es certainement un imbécile de permettre à Rose d'arrêter de sourire, dit Martin avant de se lever.

Un peu plus tard, un groupe de femmes aux regards et aux corps insinuants pénétra dans l'immense salle.

Les guerriers, les voyant, sifflèrent et crièrent de joie.

C'étaient les mêmes que Rose avait vues à leur arrivée.

Bougeant leurs hanches, elles se dirigèrent vers la table d'honneur, où elles montrèrent tous leurs charmes à Kieran, Brian, Niklaas et Albi.

Avec curiosité, Rose observa la scène.

Elle faillit jeter son poignard quand elle vit une femme aux gros seins, aux yeux de houx et aux cheveux noirs se frotter contre le dos large et trapu de Niklaas.

Elle lui disait quelque chose à l'oreille, les faisant sourire tous les deux.

Ada, qui s'était levée pour regarder le poignard de son frère, croisa les bras d'un air sérieux, mal à l'aise en voyant Albi sourire à une rousse qui lui faisait la moue pour attirer son attention.

-Pourquoi les chiennes du village sont-elles arrivées ! s'exclama Ada, essayant d'attirer l'attention de son mari, ce qui échoua.

-Je me pose la même question...murmura Rose, se forçant à ne pas regarder.

Ce spectacle ne lui plaisait pas du tout. Connaissant son mari, il ferait attention à la garce et même à Rose.

À ce moment-là, ils entendirent le cliquetis de la vaisselle tombant sur le sol.

En détournant le visage, Rose vit Mary embarrassée, s'excusant auprès de l'une des femmes alors qu'elle tentait de réparer les dégâts.

Mais son sang bouillit quand elle vit une des putes gifler Mary, la faisant tomber au sol.

Sans y réfléchir à deux fois, Rose sursauta comme un chat sauvage jusqu'à ce qu'elle atteigne la pauvre servante, qui, honteuse, continuait de pleurer, les larmes aux yeux.